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Lancement d'un atelier Arts et Technologies de l’Attention en collaboration avec l’Hexagone

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L'UMR Litt&Arts et l'Hexagone Scène Nationale Arts-Sciences de Meylan explorent ensemble les problématiques des arts et des technologies de l’attention !

L'unité de recherche et le théâtre collaborent déjà sur des projets ponctuels. Ils espèrent renforcer cette collaboration et lui donner une continuité thématique plus ciblée en explorant les problématiques des arts et des technologies de l’attention.



Depuis de nombreux siècles, les diverses « machines » développées par les spectacles vivants et les pratiques artistiques offrent à nos attentions des expériences uniques et transformatrices. À l’heure où l’attention humaine fait l’objet de compétitions économiques et de luttes politiques inédites, que pouvons-nous apprendre de l’archéologie et des développements les plus récents de telles machines ?



L’hypothèse fondatrice de cet atelier « Arts et Technologies de l’Attention » est que, avant-hier comme aujourd’hui et comme après-demain, les performances artistiques se situent à la pointe de ce que les technologies permettent aux humains de faire et d’imaginer. C’est en étudiant les réappropriations artistiques des « nouveaux media » du passé, en rapport avec les détournements créatifs des appareils les plus récents, que nous serons le mieux placés pour comprendre ce qui est en train de nous arriver – et de nous bouleverser – à travers la numérisation croissante de nos attentions individuelles, conjointes et collectives (par ordinateurs, tablettes, smartphones et réseaux interposés).



Le but de cette structure collaborative est de faire converger expérimentations artistiques, innovations technologiques et réflexions esthétiques en invitant des artistes, des ingénieurs, des scientifiques et des chercheurs en Humanités à monter des projets aidant à comprendre ce que les divers appareillages inventés par les humains ont fait, sont en train de faire et seront en mesure de faire aux attentions humaines, dans une perspective de long terme.



La scène de l’Hexagone fournira une plateforme de collaboration privilégiée à ces collaborations, qui pourront toutefois prendre des formes très variées selon les projets, allant de la didactique de la littérature à la sociologie de l’art, en passant par la chorégraphie et le médiactivisme. Les axes 4 « Pratiques créatives (Textes, images, scènes, écrans) » et 5 « Études de media comparés » seront au cœur des activités développées dans ces projets.

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Yves Citton

Vers une édition digitale du commentaire à l’Iliade de Manuel Moschopoulos

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Textes, commentaires, traductions, notes, scholies anciennes et ajouts personnels : établir des liens à l'aide d'outils informatiques, telle est l'ambition de ce projet porté par la composante Translatio.

Le projet « Vers une édition digitale du commentaire à l’Iliade de Manuel Moschopoulos », porté par Françoise Létoublon (LITT&ARTS, composante Translatio), Christian Boitet et Thomas Lebarbé (LIDILEM), et Hervé Blanchon (LIG), a fait partie des projets retenus lors de l’AAP MSH-Alpes 2015, ce qui lui permet de s’ouvrir à des collaborations internationales.



Il consiste en un travail de mise en ligne du commentaire de Manuel Moschopoulos aux deux premiers chants de l’Iliade. L’ouvrage, imprimé en 1719, fait partie de nos collections.  La référence complète est Man. Moschopuli Byzantini Scholia ad Homeri Iliados librum I et II; adhuc inedita [cum textu Homeri, versione latina] notis et animadversionibus Joannis Scherperzeelii; accedit commentarius Joachimi Camerarii [et eiusdem Iliados primi et secundi libri conversi in latinos versus].



Le texte numérisé se trouve déjà dans la Bibliothèque numérique, mais la numérisation sous forme d’image, même d’excellente qualité, ne permet pas une bonne utilisation du document par les chercheurs. Il n’est d’ailleurs pas indexé par les bibliothèques numériques françaises, lacune qu’une collaboration internationale devrait pouvoir combler. Le travail en cours dans le cadre du projet MSH nous a déjà permis de passer au format PDF, et donc de pouvoir effectuer des recherche en texte intégral. Il s’agit maintenant de procéder à une océrisation fine pour le grec et le latin, les deux langues utilisées dans l’ouvrage, grâce à des outils dont nous ne disposons pas à Grenoble pour le moment. Il est probable que la solution passe par la technique du tree banking, supposant une infrastructure internationale plus importante (équipe en Digital Humanities à Leipzig dirigée par le Pr G. Crane, et Homer Multitext à Washington dirigée par les Pr N. Smith, L. Muellner et G. Nagy) : l’objectif étant de figurer entre autres parmi les projets associés dans le cadre du Open Greek and Latin Project.



L’ouvrage réunit d’une manière originale plusieurs œuvres différentes, d’auteurs divers et remontant à des époques différentes :

  • deux chants de l’Iliade d'Homère (œuvre difficile à situer dans le temps, entre le IXe et le VIe siècle av. J.-C. selon les divers spécialistes ; l’auteur est tout aussi controversé) ;
  • un commentaire dû au savant byzantin Manuel Moschopoulos (élaboré à Byzance sous la dynastie des Paléologues), initialement sous forme manuscrite ;
  • l’édition de cette œuvre par un savant (flamand ?) du XVIIe siècle, Johannis Scherpezeel, qui a ajouté le commentaire de Joachim Camerarius, un autre érudit européen, probablement germanophone, du XVIe siècle. Les langues utilisées sont le grec (celui d’Homère étant assez différent de celui des scholiastes, ce qui rend la lecture parfois délicate) et le latin pour Scherpezeel et Camerarius. Avec l’aide de l’ordinateur, nous proposerons une traduction en français soumise à la vérification des spécialistes.



Notre édition datée de 1719 (en chiffres romains difficiles à lire) vient d’un imprimeur rhénan, Jacob van Poolsum, Utrecht (Trajecti ad Rhenum). La page de titre et le contenu peuvent donner lieu à d’intéressants commentaires du point de vue de l’histoire du livre, de l’imprimerie, des couleurs (rouge et noir en l’occurrence), des marques d’imprimerie, etc.



Une fois cette première étape bien engagée grâce à la collaboration de l’équipe des Digital Humanities, nous pourrons envisager de remontrer de l’imprimé au manuscrit de Moschopoulos avec la collaboration de l’université de Patras (Evfrosia Noussia) et de Jean-Fabrice Nardelli (Marseille). L’importance de notre ouvrage pour l’histoire du livre est essentielle, car il permet de montrer comment la culture a évolué depuis l’Antiquité : l’Iliade a probablement été composée oralement, puis notée par écrit à une époque difficile à déterminer, et transmise ensuite par l’intermédiaire de rouleaux de papyrus, dont subsistent de nombreux fragments. La forme du livre que nous connaissons nous vient des manuscrits médiévaux, appelés du nom latin codex. Dans de nombreux manuscrits, des commentaires ont été notés dans les marges, parfois tout autour du texte primaire. Ces commentaires sont appelés scholies d’après leur nom grec. Après l’invention de l’imprimerie, les éditeurs modernes ont quelquefois cherché à reproduire les scholies avec le texte qu’elles commentaient, et la solution la plus simple était d’essayer de reproduire la mise en pages des manuscrits ou de l’adapter aux pages d’imprimerie. L’ouvrage ici en question a suivi cette évolution : Moschopoulos, dans le cadre savant de Byzance, disposait de manuscrits antérieurs qui ont dû servir de base pour son propre manuscrit, recopié ensuite par des moines dans les scriptoria.



Outre le fait qu’il est exempt de droits, l’ouvrage – qui n’a jamais été réédité et n’a été jusqu’à présent numérisé que dans le cadre de notre projet – présente un intérêt certain pour la petite communauté des spécialistes d’Homère et de la culture grecque byzantine, les spécialistes de l’histoire du livre et de l’écriture, les informaticiens, par la diversité des problèmes que sa structuration pose à l’analyse et pour une présentation judicieuse et accessible sur le web.







Le schéma reproduit ci-dessus ne montre qu’une partie de la complexité du travail : en plus des liens à établir entre le texte grec et les commentaires en grec, la traduction latine, les notes en latin et en grec, tels que le schéma les montre, il faudrait aussi créer des liens entre les différentes parties du texte et les commentaires, et entre les commentaires dus à Moschopoulos et ceux dus à Camerarius, présentés dans une deuxième partie du livre avec une nouvelle pagination. Ce travail pourrait être rendu possible grâce à la participation à l'équipe de Christiane Louette, spécialiste du XVIe siècle. Les liens hypertextuels pourraient permettre de présenter simultanément ou alternativement divers passages. Nous devrions par exemple pouvoir visualiser un passage et sa traduction (latine/française, ou dans une autre langue européenne moderne), ou le même passage et ses commentaires (scholies en grec, notes en latin par son éditeur Scherpezeel, commentaire latin de Camerarius).



L'objectif pour 2016-2018 est donc d’établir des collaborations internationales pour une océrisation qui permette, par l’intermédiaire du langage TEI-XML :

  • une consultation en ligne fiable avec affichage par exemple des notes ou des scholies seules, ou d’une partie du texte avec les commentaires qui le concernent ;
  • le travail sur les versions multilingues du texte (traduction assistée par ordinateur du grec et du latin en français et d’autres langues européennes).

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fletoublonatwanadoo.fr (Françoise Létoublon)

Atelier Plasticité du cinéma – Du patrimoine Gaumont à quelques pratiques contemporaines

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Gros plan sur un projet de l'axe 4 « Pratiques créatives (Textes, images, scènes, écrans) », monté en partenariat avec LUX-Scène nationale (Valence) et Gaumont dans le cadre de la manifestation Viva Patrimoine !

Cet atelier s'est déroulé le 11 février 2016 au LUX de Valence, à l'occasion de l'édition 2016 de Viva Patrimoine !, qui fête le patrimoine du cinéma, sur le thème « 120 ans de cinéma : Gaumont, depuis que le cinéma existe ».

Coordonnée par Robert Bonamy (LITT&ARTS, composante CINESTHEA) et Dominique Païni (commissaire d’exposition, critique), cette journée de recherche proposait deux parcours : le premier parmi des singularités du catalogue Gaumont, en reliant histoire du cinéma et histoire des arts plastiques ; le second en débordant ce corpus, pour investir d’autres pistes contemporaines sur les relations entre cinéma et arts plastiques et opérer des croisements entre restauration, réemploi et réactivation.

Parcours 1. Patrimoine Gaumont – Cinéma et arts plastiques
À travers Jean Grémillon, Philippe Roger (université Lumière, Lyon 2)
À travers Louis Feuillade, Suzanne Liandrat-Guigues (université Paris 8)
À travers Gaumont, Dominique Païni (commissaire d’exposition, critique)

Parcours 2. Viva ! (Restauration, réactivation !)
À travers Federico Fellini, Clizia Centorrino (Université Grenoble Alpes / université de Turin)
À travers Mati Diop, Robert Bonamy (Université Grenoble Alpes)
À travers les originaux des films de Céline Fontaine et autres cinéastes expérimentaux, Laure Sainte-Rose (restauratrice de films, Atelier cinématographique Ad Libitum)
À travers les Moments choisis de Godard, Arthur Mas et Martial Pisani (université Paris 8)

Cette journée, organisée par l'UMR 5316 LITT&ARTS, en collaboration avec la SFR Création, s'inscrit dans l’axe 4 « Pratiques créatives (Textes, images, scènes, écrans) », qui permet notamment l’organisation de master class et d’ateliers en présence d’artistes (metteurs en scène, cinéastes, chorégraphes, etc.), ou d’écrivains. Ces rencontres réflexives sont ouvertes au public non universitaire et s’appuient sur des partenariats avec des institutions artistiques et culturelles locales (MC2 Grenoble, L’Hexagone, L’Amphidice, Comédie de Valence, Bibliothèques municipales, Cinémathèque de Grenoble, cinéma Le Méliès, Lux-Scène nationale de Valence, etc.) et nationales.

Dossier de la revue Multitudes sur les subjectivités numériques

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La revue Multitudes publie début avril, dans son n° 62, un dossier d’une centaine de pages sur les « subjectivités computationnelles », avec la collaboration de Litt&Arts.

Il s'agit de l’un des thèmes centraux de l’axe 5 « Études de media comparés », qui se propose d’explorer les moyens et les milieux de communication où se transforment nos pratiques et nos imaginaires.



Pour le meilleur comme pour le pire, nos divers appareillages numériques s’entremêlent de façon toujours plus complexe et toujours plus intime dans les replis de nos subjectivités. C’est une banalité de dire qu’ils induisent de nouvelles façons de s’orienter dans un monde désormais truffé de senseurs (capteurs, caméras, puces RFID, satellites). Chacun de nos plus petits gestes (cliquer, zapper, sourire, cligner des yeux, sortir d’une autoroute) produit désormais des traces instantanées, inscrite dans les flux de big data dont des machines de computation tirent des ajustements en temps réels. Une inimaginable puissance de recombinaison envahit ainsi des sphères jusque-là protégées de nos modes de collaboration, de nos pensées et de nos désirs. Un « inconscient technologique » structure en sous-main les grammaires de nos échanges quotidiens, sans que nous nous intéressions assez aux boîtes noires d’où émanent les si brillantes lumières du monde numérique.



Ce dossier essaie justement d’y voir un peu plus clair. Comment subjectivation et computation riment-elles désormais si souvent ensemble ?



La table des matières comprend les articles suivants :

 

  • Yves Citton, Introduction : « Subjectivations computationnelles à l’erre numérique »
  • Jeff Guess, « Sports d’équipe »
  • Franco Berardi, « Décomposition et recombinaison à l’âge de la précarité »
  • Nigel Thrift, « L’inconscient technologique »
  • Anthony Masure, « Subjectivités computationnelles et consciences appareillées »
  • Luciana Parisi, « La raison instrumentale, le capitalisme algorithmique et l’incomputable »
  • Tyler Reigeluth, « L’algorithmique a ses comportements que le comportement ne connaît pas »
  • Anne Zeitz, « Temporalités, computation, surveillance »
  • Ariel Kyrou, « Nos subjectivités baignent dans un imaginaire de science-fiction »
  • @81happenings, « Conditions Générales d’Utilisation : #12ThèsesSurLaSubjectivité Computationnelle »


L’introduction du dossier sera mise en libre accès sur L'Ouvroir Litt&Arts.



> Multitudes, publiée tous les trimestres, est une revue politique, artistique et philosophique. Fondée en mars 2000, elle est devenue le support d’un projet éditorial et numérique transnational qui modère une liste électronique (« Multitudes-Infos »), actualise un site, en développe un autre dédié à la création artistique (« Multitudes-Icones ») et lance une collection d’essais aux Éditions Amsterdam (« Multitudes-interventions »). Son objectif est d’expérimenter de nouvelles conditions d’énonciation et d’agencements de la politique en esquissant des problématiques qui traversent les champs de l’économie politique, de la philosophie, des pratiques artistiques ou des cultures émergentes du numérique libre.

La collaboration entre la SFR Création et l’UMR Litt&Arts

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La Maison de la création lance la structure fédérative de recherche Création (SFR Création), projet auquel le laboratoire Litt&Arts a pris part et dans lequel il est particulièrement impliqué de par son rôle d’unité porteuse.

La SFR Création (FED 4269), récemment habilité par le MENESR, a pour vocation de développer des recherches et des formations qui s’intéressent aux multiples pratiques de la création : artistique, culturelle, sociale, économique. Elle permettra d’animer des collaborations entre communautés académiques, culturelles, socioprofessionnelles, et de créer un environnement expérimental spécialisé sur la recherche et la création. La mise en place de liens pérennes au sein de ce réseau partenarial offrira des opportunités en termes collaboratifs pour développer des nouvelles méthodes et outils de la recherche et de l’enseignement. La SFR prendra part à la production, la transmission et au partage de nouvelles connaissances, savoirs faire et pratiques via ses activités de valorisation.



La SFR Création. L’identité scientifique







Les orientations scientifiques de la SFR Création sont le résultat, d’une part, d’une dynamique de programmes scientifiques de la Maison de la création et, d'autre part, d’une réflexion menée avec l’ensemble de ses membres sollicités pour identifier et définir les thèmes de recherche susceptibles de les intéresser.



La SFR réunit 5 UMR, Litt&Arts (unité porteuse), CRESSON (Ambiances, Architectures, Urbanités), GIPSA-lab, LIG (GETALP), PACTE ; l'USR MSH-Alpes ; les laboratoires GRESEC, LUHCIE,  ILCEA 4, LIDILEM et PPL. Elle s’appuie sur les partenariats institutionnels INPG (Institut National Polytechnique de Grenoble), ESAD (École d'art et de design Grenoble-Valence) et les réseaux RESCAM (le Réseau interuniversitaire d’écoles doctorales Création, Arts et Médias), « European Art Science Technology Network » (initié dans le cadre du programme européen Culture et coordonné par ACROE), ainsi que le réseau national des MSH (Maison des Sciences de l’Homme).



La stratégie scientifique a pour objectif de réunir les laboratoires autour de cinq orientations :

  • Expérimentation de nouveaux langages, formes et pratiques de la création ;
  • Analyse des processus et des pratiques de création ;
  • Étude historique et temporelle de la création ;
  • Observation et critique des enjeux socioculturels des pratiques artistiques et de l'industrie culturelle ;
  • Réflexion sur la dimension territoriale et politique de la création.



Ainsi la SFR fédère les compétences académiques sur le site grenoblois, mais aussi aux niveaux national et international, et ouvre le périmètre des SHS à de plus larges communautés.



Elle collabore avec les services cultures de l’UGA et de la COMUE, ainsi qu'avec les acteurs du monde professionnel des arts de la scène, cinéma, édition, patrimoine, et avec la formation artistique : CDC - Le Pacifique, Centre de développement chorégraphique de Grenoble, Cinéma Le Méliès, Maison de la poésie Rhône-Alpes, Hexagone scène nationale de Meylan, MC2 Grenoble, LUX scène nationale de Valence, Cinémathèque de Grenoble, Conservatoire de Grenoble, Maison de l’Image, Centre Chorégraphique National de Danse Grenoble.



La SFR relève du pôle de recherche « Arts Lettres Langues Sciences Humaines Cognitives et Sociales » (ALLSHCS) de la Communauté Université Grenoble Alpes et de la thématique « Artistic and Literary Creation » de l’IDEX.



La mise en place de la SFR s’inscrit dans une démarche initiée à travers le projet de la Maison de la création et permet d’accroître la visibilité et la pertinence locale, régionale, nationale et internationale des recherches et des formations en sciences humaines et sociales menées au sein de l’Université Grenoble Alpes.



> Pour plus de renseignements sur la SFR Création et ses projets en cours et à venir : http://maisondelacreation.univ-grenoble-alpes.fr/ et http://maisondelacreation.univ-grenoble-alpes.fr/fr/presentation/nous-contacter/

 

Connivences : le blog des doctorants de Litt&Arts

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Le blog Connivences, dédié à nos doctorants, a récemment été créé dans L'Ouvroir de Litt&Arts.

Laurence Doucet, doctorante en quatrième année de thèse (Imaginaire de la cryptographie), sous la direction de Philippe Walter et David Sierra, doctorant en troisième année de thèse en sociologie (La créativité dans la nature et la culture), sous la direction de Florent Gaudez sont les deux représentants des 97 doctorants au sein du Conseil de laboratoire de l'UMR LITT&ARTS. Après validation du Conseil en début d'année 2016, ils ont lancé la mise en place d'un blog entièrement dédié aux doctorants.



Connivences est ouvert depuis le 19 janvier 2016.



Ce blog est adossé à L'OUVROIR LITT&ARTS qui est un lieu dédié à la publication des travaux et au débat scientifique. L'OUVROIR est un site complémentaire du site institutionnel de LITT&ARTS. Il rassemble les recherches en arts et pratiques du texte, de l’image, de l’écran et de la scène, dès lors qu’elles s’inscrivent dans l’une des composantes scientifiques de l’équipe ou dans l’un de ses axes transversaux.



Connivences est un espace interactif. Il a pour objectif de centraliser toutes les informations susceptibles d’intéresser les doctorants, mais aussi d’accueillir leurs questions, leurs commentaires via les posts.



C’est également un outil de communication sur les actions engagées et portées par les doctorants de l'équipe qui s'adresse à tous les membres du laboratoire, ainsi qu'aux futurs doctorants. Il s'agit de créer une communauté de doctorants en favorisant la visibilité et la lisibilité de leurs actions scientifiques et de leurs travaux en cours, afin de promouvoir et fédérer, grâce à la transversalité, des synergies nouvelles.



N'hésitez pas à nous faire des suggestions qui pourraient améliorer le fonctionnement de cet outil !



> Premier événement à suivre sur Connivences : Les Journées Doctorales 2016, prévues les 4 et 5 avril prochains. Venez réagir et participer aux échanges avec les organisateurs sur http://ouvroir-litt-arts.univ-grenoble-alpes.fr/carnets/connivences



Et profitez-en pour consulter les nouveautés sur L'Ouvroir : de nouveaux articles en libre accès sur La Réserve et le dossier « Les fragments pascaliens : ordre, raisons, figures » sur Acta Litt&Arts.

Contacts

Laurence.Doucetate.u-grenoble3.fr (Laurence Doucet)

David Sierra

Archives vivantes. Mémoires des spectacles grenoblois

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Ce projet, initié par Malika Bastin et Alice Folco – maîtres de conférences à l'UMR Litt&Arts –, a pour objet la constitution, l’exploitation et la diffusion des archives des spectacles grenoblois.

Il ambitionne de favoriser l’accès des chercheurs, des étudiants et du grand public à un patrimoine culturel méconnu.
La recherche en histoire du théâtre connaît actuellement un vaste mouvement de renouvellement de ses outils épistémologiques et historiques centré sur la génétique théâtrale, dans une perspective de documentation de la création scénique. Si quelques grandes institutions ont déjà entamé le long travail d’inventaire et de diffusion des archives de leurs spectacles, beaucoup d’archives locales restent encore à explorer.

Grâce au soutien de la Maison de la Création, un premier inventaire de fonds patrimoniaux se trouvant à la MC2, aux Archives municipales de Grenoble et Lyon, aux Archives départementales de l’Isère et au Musée dauphinois a été mené, en partie dans le cadre de stages de recherche. Ont ainsi été mises au jour des archives inédites ou inexploitées – archives artistiques, administratives ou techniques – qui permettent d’éclairer le processus de création scénique.

Quatre pistes ont été privilégiées :


Les mises en scène du théâtre antique à Grenoble

À partir des fonds grenoblois, qui restent à explorer de manière systématique, on se propose d’analyser et de donner à voir les traces matérielles – décors, affiches, costumes, traductions, captations... – de ces spectacles, l’évolution esthétique et la perception de l’Antiquité dont ils témoignent, sur une période allant des premières mises en scène du théâtre antique, au XIXe siècle, à aujourd’hui.

À ce jour, ce travail avance dans trois directions :

  • Le dépouillement systématique des programmes de la MC2 a permis d’élaborer une base de données qui sera enrichie par le dépouillement des programmes des autres salles grenobloises.
  • Le repérage des archives des créations du CDNA en lien avec l’Antiquité est amorcé.
  • Le dépouillement, aux Archives municipales de Lyon, de recueils de photographies de décors a permis de repérer un certain nombre de spectacles ayant l’Antiquité pour thème qui ont été représentés au Théâtre des Célestins au début du XXe siècle.



La création scénique à la Belle Époque

Un inventaire des archives locales a permis de rassembler une iconographie originale sur les pratiques décoratives au Théâtre municipal et dans les casinos de la ville (Kursaal, Eldorado) :

  • 
Une série de croquis de Jacques Le Goff, décorateur des Théâtres municipaux de Lyon, a pu être identifiée comme une commande pour un spectacle donné au Casino de Grenoble en 1899-1900 : ces dessins déposés aux Archives municipales de Lyon sont remarquables parce qu’ils présentent deux vues de Grenoble, la place Grenette et le musée des Beaux-Arts.
  • Des photographies de spectacles donnés au Casino de Grenoble et à l’Eldorado autour de 1900 ont été repérées au Musée dauphinois, notamment dans le fonds Radisaw Tomitch.
  • Un fonds d’une centaine de maquettes planes non classées et non datées, déposées dans le Fonds Dauphinois et provenant du Théâtre municipal de Grenoble, a été repéré. L’identification, le classement et la numérisation de ces croquis de maquettes planes de décor restent à effectuer de manière systématique.



Les maquettes scénographiques du Musée dauphinois

Dix maquettes qui se trouvaient dans les dépôts du Musée dauphinois ont pu être identifiées comme des maquettes scénographiques de spectacles donnés au théâtre de la rue du lycée Stendhal entre 1962 et 1966, et à la Maison de la Culture entre 1969 et 1974. Plusieurs maquettes représentent l’architecture intérieure du « théâtre mobile » de la Maison de la Culture de Grenoble, cette salle expérimentale tout à fait singulière, conçue par l’architecte André Wogenscki et inspirée des travaux de Jacques Poliéri. En s’appuyant sur une première expertise menée dans le cadre du projet, le Musée a décidé de faire entrer dans ses collections ces maquettes préparatoires pour des scénographies de spectacles.


Le fonds Jean Delume déposé à l’université Stendhal

Un fonds de documents appartenant à Jean Delume (1923-2015), qui fut professeur à l’université Stendhal et très actif dans la vie culturelle et théâtrale grenobloise, a été déposé dans notre université. Les archives de Jean Delume portent sur le théâtre à Grenoble des années 1940 aux années 1980, et témoignent notamment du versant grenoblois de la décentralisation dramatique, grâce à toute une série de documents concernant l’activité de l’association ACTA (Action Culturelle par le Théâtre et les Arts) entre 1958 et 1968. Une exploration du fonds et une première vague de numérisation ont été menées.


> Lauréat de l'appel à projets 2014 de la Maison de la Création, ce projet toujours en cours est porté par deux composantes de Litt&Arts, TRANSLATIO avec Malika Bastin et CINESTHEA avec Alice Folco.

Contacts

malika.bastinatuniv-grenoble-alpes.fr (Malika Bastin)
alice.folcoatuniv-grenoble-alpes.fr (Alice Folco)

ANR PhraséoRom : la phraséologie des romans

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Julien Piat et Laetitia Gonon – maîtres de conférences à l’UMR LITT&ARTS, composante ÉCRIRE – sont en charge du volet stylistique de ce projet lauréat de l'appel à projets franco-allemand 2014 (SHS) de l’ANR.

Le projet PhraséoRom, soumis dans le cadre de l’appel à projets franco-allemand de l’ANR, vient d’être retenu. Doté d’un financement de plus de 700 000 euros sur 36 mois, il est piloté par Iva Novakova (Pr Sciences du langage, LIDILEM, UGA) et Dirk Siepmann (Pr Littérature anglaise, Université d’Osnabrück) et fédérera une équipe franco-allemande d’une dizaine de chercheurs (Grenoble, Osnabrück, Erlangen, Bonn, Paris 3). Le début scientifique de ce projet est prévu, conjointement avec les équipes allemandes, pour le 02 mai 2016.
 
PhraséoRom pose comme hypothèse de travail l’existence de constructions lexico-syntaxiques spécifiques au discours romanesque francophone, anglophone et germanophone au XXe siècle. Le projet a pour objectif principal d’élaborer, dans une démarche inductive corpus-driven, une typologie structurelle et fonctionnelle de ces configurations et motifs.

PhraséoRom suppose une approche interdisciplinaire au croisement de la linguistique et des études littéraires – et, en particulier, de la phraséologie, de la stylistique, de la théorie littéraire, de la linguistique de corpus et du traitement automatique du langage (TAL). Par son objet de recherche (les phraséologismes du roman) et sa méthodologie (celle de la linguistique de corpus outillée), le projet s’inscrit au cœur du domaine des Humanités numériques en Sciences humaines et sociales.

L’enquête procédera notamment à travers deux types de comparaison :
 

  • entre littérature « restreinte » et paralittérature (angl. popular literature, all. Trivialliteratur ; science-fiction ; roman policier ; roman sentimental) ;
  • entre les pratiques stylistiques observables dans des traditions littéraires de pays différents (Royaume-Uni, France, Allemagne).


Une première étape consistera à établir statistiquement les récurrences significatives des constructions lexico-syntaxiques au sein des textes littéraires par rapport à un corpus de contraste (journalistique, scientifiques). Nous chercherons ensuite à établir, sur de grands corpus textuels, dans quelle mesure ces unités lexicales étendues jouent un rôle dans la construction du texte littéraire et proposerons une typologie de ces unités. L’analyse linguistique des données sur les plans sémantique, syntaxique et discursif sera articulée à une analyse stylistique au sein de différents genres et sous-genres romanesques, dans un but comparatif.

Il s’agira donc de jeter les fondements d’un « lexique-grammaire » des constructions spécifiques au roman, avec des retombées en linguistique et en stylistique contrastives – mais encore en traductologie.

Julien Piat et Laetitia Gonon (UMR Litt&Arts, composante ÉCRIRE), sont en charge du volet stylistique de l’enquête. Les moyens débloqués par l’ANR se traduiront par l’embauche d’un post-doc à la rentrée 2017.


> À travers des appels à projets annuels, l’Agence national de la recherche (ANR) contribue au développement des sciences et technologies ; mobilise les équipes au service d’enjeux stratégiques ; accélère la production et le transfert de connaissances en partenariat ; favorise les interactions pluridisciplinaires et le décloisonnement ; facilite l’établissement de collaborations européennes et internationales.

Contacts

Julien.Piatatu-grenoble3.fr (Julien Piat)
laetitia.gononatu-grenoble3.fr (Laetitia Gonon)

À l’écoute des voix du cirque. Quand le cirque se raconte à la radio, sous forme de podcasts et d’autres récits audio-numériques

Appel à propositions Recherche Du 19 mai 2021 au 25 juin 2021
Complément date

Date limite d’envoi : 25 juin 2021

Cet appel à contributions concerne la deuxième séance d'un cycle de séminaires consacré aux cultures circassiennes par le biais des récits, de la parole et des voix, organisée les 24 et 25 septembre 2021 au Centre National des Arts du Cirque à Châlons-en-Champagne.

Litt&Arts co-organise avec la Chaire ICiMa un cycle de séminaires thématiques itinérant, Quand le cirque se raconte : paroles et voix plurielles du cirque. Mémoires, histoires, archives (cycle de recherche 2020-2022), consacré aux cultures circassiennes par le biais des récits, de la parole et des voix. Celui-ci s’inscrit dans le cadre des chantiers « Terminologie » et dans la continuité des projets de recherche sur le cirque menés à l’Université Grenoble Alpes : « Poétique des (des)équilibres » soutenu par la SFR Création et Archives plurielles de la scène porté par l’axe 3 de Litt&Arts.



Cette deuxième séance de séminaire, « À l’écoute des voix du cirque. Quand le cirque se raconte à la radio, sous forme de podcasts et d’autres récits audio-numériques », sera consacrée à la façon dont la culture circassienne est racontée et transmise par le biais des voix et des paroles enregistrées dans le cadre de productions radiophoniques, de podcasts ou d'autres productions audio-numériques. Elle permettra d'approfondir la connaissance de l'immense source d'archives orales du cirque que représentent ces productions radiodiffusées et la façon dont elles contribuent à la mémoire et à l'histoire du cirque. Une attention particulière sera accordée aux moyens de productions et d'autoproduction de ces contenus radiodiffusés.



Cette séance sera composée de communications et de tables rondes visant à mettre en dialogue le champ universitaire et le champ artistique et culturel. Elle sera suivie d'un temps d'atelier, afin d'expérimenter par la pratique les sujets de recherche abordés.

Modalités

Les propositions d'intervention ne devront pas excéder 2 500 signes (espaces compris) et devront être accompagnées d'une courte biographie précisant les travaux et textes déjà publiés.

Elles sont à envoyer avant le 25 juin 2021 à cyril.thomasatcnac.fr (Cyril Thomas) et marion.guyezatuniv-grenoble-alpes.fr (Marion Guyez).

Contacts

cyril.thomasatcnac.fr (​)marion.guyezatuniv-grenoble-alpes.fr (Marion Guyez)

cyril.thomasatcnac.fr (Cyril Thomas)

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Atelier recherche-action sur les Techniques du Corps Imaginées pour la Parole Multisensorielle

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Rétrospective sur le premier volet du projet TECH'SENS, « Images et Imaginaires technosensoriels : vers de nouveaux Mondes ? », porté par Marie-Agnès Cathiard et Patrick Pajon (composante ISA).

Dans son ouvrage Mondes animaux et mondes humains, le biologiste et éthologue Jacob Von Uexküll (1934) soulignait comment chaque espèce possède son Umwelt, son « Monde Propre », qui lui offre les déterminations auxquelles elle peut donner sens (voir en 2009 : Neurobiology of "Umwelt", dir. Berthoz, 2009). Le projet TECH’SENS se propose d’étudier comment les modifications des perceptions actives par les technologies pourraient déboucher sur la constitution d'imaginaires spécifiques, soit sur l'émergence de Nouveaux Mondes Communs. Dans Le Geste et la parole, en intégrant le concept maussien de techniques du corps, Leroi-Gourhan analysa comment technique et langage ont co-évolué pour tresser le rapport à notre milieu et constituer celui-ci comme « Notre Monde ».

Ce premier volet de TECH’SENS s’est focalisé sur une technique de communication par le corps en déprivation sensorielle auditive : c’est l’usage encore trop peu identifié comme tel de la Langue française Parlée Complétée (dite code LPC). Cette technique corporelle de cognition sensori-motrice, créative d’un Umwelt sensoriel et sémiotique personnalisé pour la communication langagière, peut permettre à des enfants ou adultes malentendants, appareillés ou implantés cochléaires – dont les millions de devenus-sourds avec l’âge –, de récupérer une perception augmentée de la communication parlée. Le locuteur-codeur ajoute, au rythme de la syllabe, sur les mouvements visibles de sa parole, des mouvements de formes de la main (consonnes) sur des points de son visage (voyelles), permettant ainsi de distinguer les « sosies » visuels de sa langue. Son interlocuteur-décodeur peut ainsi utiliser ces désambiguïsations manuelles pour les intégrer avec les informations articulatoires (dont la « lecture labiale » peut être meilleure après entraînement : Cathiard, Gavard-Boitier, Moniot, Rebière & Fluttaz, 2015), et bien entendu avec les informations auditives qu’il peut encore percevoir.

Les exposés introductifs de l’atelier (organisé à l'université Stendhal le 29 octobre 2015) ont rappelé les avancées de la recherche, à l’occasion de la célébration des 50 ans, en juillet 2016, de la création du Cued Speech par Orin Cornett à l’Université Gallaudet (Cathiard, 2016, à paraître). Pour un moyen de communication qu’on pouvait a priori considérer comme un augment « artificiel », le concept de « greffe cognitive » réussie (Cathiard, Attina & Troille, 2011) – dans une phonologie multimodale incorporée, où l’adaptation anticipatrice du corps a su au final gagner sur le code – est une avancée qui a pris, puisque cette « successful cognitive graft » est reprise dans le dernier Oxford Handbook of Deaf Studies in Language: Research, Policy, and Practice (à paraître, citée dans le chapitre de Leybaert et al.). Par ailleurs un exposé avec ce titre en français a été au programme du Colloque Neurosciences et Surdité (le 23 nov. 2015), organisé pour les 50 ans de collaboration entre l’Université Libre de Bruxelles et le Centre Comprendre et Parler.

La mise en questions pratiques des avancées pour cette recherche-action a réuni au total 45 participants : professionnels de la surdité (codeurs LPC, orthophonistes, éducateurs spécialisés, interfaces de communication, audioprothésiste…), membres d’institutions (SEFFIS38, INJS73&74, SSEFIS22, ISTR-Lyon 1…), membres d’associations (parents d’enfants malentendants ADIDA38 et ARIES69, et adultes devenus-sourds ALDSM69 et ARDDS38 ; avec la Rédaction de 6 Millions de Malentendants) et étudiants-codeurs. À cette occasion a eu lieu la présentation, par la directrice pédagogique de la Licence Professionnelle LPC de l’ISTR-Lyon 1, de la dernière version du Loto ADALO pour le décodage du LPC, après des années de mise au point. Et en fin de journée, un Atelier a été consacré à la pratique du LPC pour adultes et un autre au décodage.

En prospective, il s’agissait de mettre en évidence comment les sujets qui se sont appropriés cette technique du corps sont amenés, pour bénéficier de cet augment sensoriel, à tirer profit de la plasticité cérébrale pour encorticaliser leurs prothèses (quand ils en ont été équipés), mais aussi leurs habiletés sensori-motrices développées indépendamment ou en coordination avec ces autres augments. Le programme exploré s’est déployé de l’humain (sur)doué ou (sur)entraîné à l’extrahumain incorporé, en passant par l’humain à sensorialité substituée. Nous avons ainsi au final suivi trois ensembles cliniques suffisamment différenciés dans leurs développements pour en tester les modes d’existence du point de vue de leurs potentiels de créativité. Pour ce faire nous avons choisi un éventail partant de l’humain parleur multimodal « recouvré », (i) grâce à la Langue française Parlée Complétée, laquelle, en augmentant les performances en lecture labiale, permet un accès plus complet à la phonologie de la parole (Troille, Attina & Cathiard, 2015). Puis du succès, supérieur à la labiolecture du sourd, par la substitution d’une parole tactile (ii) pour le sourd-aveugle avec la méthode TADOMA (récemment testée avec profit en thérapie chez l’aphasique de Broca, Troille & Cathiard, 2014), augmentée par LPC tactile. Jusqu’à l’encorticalisation par l’humain de capacités extrahumaines, propres à d’autres espèces, comme les cas remarquables d’écholocalisation (iii) développés par des aveugles (Thaler et al., 2011 ; Milne et al., 2015).

Côté techniques du corps imaginaires, ces performances sensori-motrices bien réelles sont plus ou moins créativement fictionnées dans le monde des marvels. À côté des hyperacousies d’oreilles impossibles, l’écholocalisation s’implique dans une thèse encadrée par M.-A. Cathiard, où les superhéros restent significativement dépassés, butant sur nos contraintes intuitives, de Batman à Daredevil, pour une faculté qui nous reste contre-intuitive (Nagel, 1974) ; alors que Superman n’a aucun problème à atteindre le niveau sur-intuitif du vol onirique aptère (Pelissier, 2015 : voir Nodier, dans Bachelard, 1943). Car dans quelle mesure « Le réel doit être fictionné pour être pensé » (Rancière, 2000, p. 61) reste clairement, pour notre nouvelle anthropologie neuro-cognitive de l’expérience − héritière de Victor Turner, développée dans une autre thèse (Cathiard & Armand, 2014, dans Pajon & Cathiard, Les imaginaires du cerveau) – une question empirique de cognition imaginée.

Contacts

marie-agnes.cathiardatuniv-grenoble-alpes.fr (Marie-Agnès Cathiard)

Patrick Pajon
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