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Distinction / Prix / Recherche
Le 18 juin 2025
Arthur Pétin, docteur en littérature française contemporaine, a obtenu le Prix de thèse spécial sur la Ville 2025 décerné par le Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA).
Arthur Pétin a soutenu sa thèse le 2 décembre 2024 sous la direction de Laurent Demanze, sur le thème « Écrire les espaces périurbains : une géographie contemporaine dans la littérature française ».
Sélectionné parmi 150 candidat·es, il recevra son prix à Paris le 27 novembre 2025.
Organisé par le Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA) et l’Association pour la Promotion de l’Enseignement et de la Recherche en Aménagement Urbanisme (APERAU Internationale), le Prix de thèse sur la Ville a pour objet de récompenser les meilleures thèses de doctorat soutenues en France ou à l’étranger, rédigées en langue française :
– révélant des façons nouvelles ou renouvelées de saisir les enjeux contemporains de la ville, du fait urbain, et d’en appréhender les transformations, y compris selon une approche historique ;
– contribuant à éclairer voire interpeller l’action sur la ville et les espaces urbanisés, les activités de l’ensemble des opérateurs urbains, que ce soit dans le cadre de leurs politiques publiques, de leurs pratiques professionnelles, ou de la gestion urbaine.
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Résumé de sa thèse
Depuis leur développement sur le territoire français à partir de la fin des années 1960, les espaces périurbains n’ont cessé d’alimenter les critiques, depuis la laideur des paysages que ces territoires façonnent aux ravages environnementaux causés par l’étalement urbain, en passant par l’individualisme consumériste supposé du mode de vie pavillonnaire ; jusqu’à une période récente, ils ne trouvaient pas place dans les textes littéraires. Or, à partir des années 2010, plusieurs auteurs et autrices font de l’écriture des espaces périurbains, tant du point de vue de leurs caractéristiques morphologiques que des modes d’habiter qu’ils induisent, un enjeu majeur.
En s’attachant à un corpus de dix-neuf textes, parus entre 2009 et 2022, nous dressons la cartographie de ces différentes écritures qui, en explorant les espaces périurbains par des dispositifs spécifiques, s’emploient à les faire advenir dans la littérature française contemporaine et, à ce titre, travaillent à leur légitimation. Si nous nous appuyons sur certaines figures reconnues du contemporain (François Bon, Annie Ernaux, Laurent Mauvignier, Jean Rolin), notre travail a surtout une ambition exploratoire, en s’intéressant à une majorité d’auteurs et autrices encore peu étudiés : Bruce Bégout, Éric Chauvier, Cécile Coulon, Julia Deck, Sophie Divry, Marin Fouqué, Salomé Kiner, Alexandre Labruffe, David Lopez, Nicolas Mathieu et Fanny Taillandier.
Notre travail s’organise autour de deux grandes questions. Comment la littérature française écrit-elle les espaces périurbains et quelles représentations en propose-t-elle ? Il s’agit de porter l’accent sur les opérations communes que la confrontation à cet objet spécifique, hybride et lui-même hétérogène qu’est le périurbain suscite, mais aussi de rendre justice à la pluralité d’un corpus, qui associe à une majorité de fictions romanesques une part de textes non-fictionnels, et présente une grande diversité, tant au niveau des formes d’écriture, des poétiques déployées, que du type d’espace périurbain représenté. On réinscrit d’abord ces textes dans le temps long d’une histoire culturelle et littéraire qui, depuis le début du XIXe siècle, a interrogé ces zones lisières, entre la ville et la campagne. On se propose aussi de penser ces écritures périurbaines dans le cadre d’un dialogue avec la doxa critique qui informe ces territoires, afin de voir comment, loin de congédier ces stéréotypes largement dépréciatifs, les textes les réinvestissent en tant que matériaux d’écriture, pour mieux les inquiéter, les déplacer, les subvertir. En déployant les tensions qui structurent ces territoires hybrides, entre urbanité et ruralité, autonomie et normativité, les œuvres explorent toute leur ambivalence mais s’emploient aussi à les refaçonner, contre leur image de « non-lieu » ou leur relégation périphérique.
Qu’est-ce que le périurbain fait à la littérature française contemporaine et en quoi est-il un angle pertinent pour en interroger les dynamiques structurantes ? Par ce deuxième axe, on entend mesurer comment les espaces périurbains, par leurs caractéristiques morphologiques, les pratiques spatiales qu’ils configurent et les représentations que celles-ci induisent, transforment et renouvellent les modes d’écriture ainsi que les schèmes esthétiques traditionnels d’appréhension de l’espace en littérature. Il s’agit aussi de déterminer les spécificités de ce corpus émergent tout en interrogeant sa portée emblématique vis-à-vis du champ littéraire contemporain. On met ainsi en lumière le lien structurant entre l’émergence littéraire d’un territoire et la venue à la littérature d’auteurs et d'autrices qui en proviennent, l’ont habité ou y résident. On tente enfin de proposer, par le biais de cet angle géographique, une traversée, à la fois synthétique et proche du grain des textes, d’un pan de la littérature française de l’immédiat contemporain.
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