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Darejan Omirbaev – cinéaste des irrévérences

Journée d'étude / Recherche, Culture

Le 17 novembre 2022

Cette journée d'étude, co-organisée par CINESTHEA et l'université Paris 8, aura pour objet le cinéma de Darejan Omirbaev, dont l'intensité poétique s'appuie sur des références et des sources d’inspirations aussi bien occidentales qu’orientales.

Darejan Omirbaev est le cinéaste kazakh le plus connu aujourd’hui en France (tous ses longs métrages ont été distribués en salles de cinéma). Il fait ses débuts lors de ses études au VGIK à Moscou aux côtés des cinéastes de la nouvelle vague kazakhe (Rachid Nougmanov, Serik Aprymov, Amir Karakoulov et d’autres), puis acquiert une renommée internationale dès son premier long métrage, Kaïrat (1992), qui obtient le Léopard d’argent au festival de Locarno. Ses films suivants seront projetés à de nombreuses reprises dans le cadre de festivals et de rétrospectives (Tueur à gages, 1998, La Route, 2001, et L’Étudiant, 2012, ont été montrés, voire primés dans la sélection « Un certain regard » au festival de Cannes). Rapidement surnommé le « Bresson kazakh », Omirbaev fait un cinéma tout en retenue, selon une mise en scène précise et une chorégraphie mathématique, qui s’avère également attentif au monde, à ses désespérantes évolutions économiques et politiques. Ce cinéma qui est né à la toute fin de l’ère soviétique et qui s’est déployé dans le Kazakhstan indépendant circule entre références et sources d’inspirations aussi bien occidentales qu’orientales (un essai filmique coréalisé en 2003 avec Olga Korotko et intitulé Révérence propose une étude de plusieurs provenances filmiques) et observe avec justesse un état du pays à chaque décennie qu’il traverse (Tueur à gages pour la société en déroute et désespérément individualiste des années 1990 ; Chouga, 2007, pour les années 2000 et leurs espaces néocapitalistes ; le moyen-métrage Dernière séance, 2022, pour notre époque de solitudes néolibérales hyperconnectées). De surcroît, l'intensité poétique des films de Darejan Omirbaev n’a cessé de se déployer, depuis Kaïrat et sa citation du Woyzeck de Georg Büchner : « Tout homme est un gouffre. Le vertige vous prend quand on se penche dessus. »

Après une longue période où il avait continué à écrire, photographier et réaliser des courts métrages, il revient en cette année 2022 avec un nouveau long métrage, Poet. Ce film, réalisé une décennie après L’Étudiant (2012), permet d’avoir un regard rétrospectif sur les lignes de force d’une œuvre, dont la poésie minimale s’est toujours accompagnée d’une forme de résistance aux impératifs (narratifs, de jeu, de production) et de la construction de personnages réfractaires aux injonctions pour atteindre des singularités irrévérencieuses.

À NOTER
Dans le cadre de cette journée sera projeté, en avant-première et en sa présence, le nouveau long métrage de Darejan Omirbaev, Poet (voir la bande-annonce). Cette séance est payante, achetez le billet en ligne sur le site du LUX.

Date

Le 17 novembre 2022
Complément date
9h00 - 18h30

Localisation

Complément lieu
– Le matin :
Université Grenoble Alpes
Campus Valence
Bâtiment Soubeyran
Salle 209

– L'après-midi :
LUX Scène Nationale de Valence
36 boulevard Général de Gaulle
Salle 2

Contact

robert.bonamyatuniv-grenoble-alpes.fr (Robert Bonamy)

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AFFICHE


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Publié le 24 octobre 2022

Mis à jour le 17 novembre 2022