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Nina Soleymani Majd, lauréate du Prix d’honneur 2020 de la Société Française de Littérature Générale et Comparée

Distinction / Prix / Recherche

Le 2 février 2021

Nina Soleymani Majd, docteure de l’UMR Litt&Arts, a reçu le Prix d’honneur 2020 de la Société Française de Littérature Générale et Comparée pour sa thèse intitulée « Lionnes et colombes : les personnages féminins dans le Cycle de Guillaume d’Orange, la Digénide, et le Châhnâmeh de Ferdowsi ».

La Société Française de Littérature Générale et Comparée (SFLGC) a pour vocation de coordonner les activités portant sur l’étude de la littérature comparée en France, afin de développer l’enseignement et la recherche dans les domaines qui en relèvent, et de nourrir la réflexion sur l’évolution vivante de la discipline. Le Prix de thèse et le Prix d’honneur de la SFLGC distingue et valorise annuellement les meilleures thèses de littérature générale et comparée. Il constitue notamment une aide à la publication de la thèse.

Nina Soleymani Majd a soutenu sa thèse en Littérature générale et comparée le 13 décembre 2019 à l’Université Grenoble Alpes, sous la direction de Florence Goyet (centre de recherche RARE). À la croisée des études de genre et du renouvellement des études épiques, sa thèse cherche à réévaluer la place des personnages féminins dans l’épopée médiévale française, byzantine et persane.

Résumé de sa thèse

L’objet de ce travail est d’étudier les effets de la présence importante du féminin dans l’épopée médiévale, présence paradoxale dans la mesure où il s’agit de poèmes guerriers fortement empreints de masculinité. L’analyse s’appuie sur trois corpus épiques majeurs de France, de Byzance et de Perse, composés du XIe au XIIIe siècle. L’étude des personnages féminins dans un cadre comparatiste permet de faire ressortir leur degré d’impact sur la diégèse, de mettre en regard leurs relations de subordination mais aussi d’indépendance vis-à-vis de leurs homologues masculins, et de faire la part entre les stéréotypes misogynes et les marques de valorisation au sein des représentations littéraires. Le genre épique ayant été récemment redéfini comme le lieu privilégié de l’affrontement de valeurs sociétales antithétiques à travers l’emploi d’outils narratifs plutôt que conceptuels, nous souhaiterions montrer que ce fonctionnement peut aussi s’appliquer aux normes de genre. Parce que leur intervention au sein de l’action épique devient problématique dès lors qu’elle entre en concurrence avec celle des hommes, les femmes de l’épopée suscitent une remise en question permanente de ces normes. Qu’il soit indirect ou frontal, ce mouvement d’interrogation latent fait émerger une transgression proprement féminine, qui, lorsqu’elle conduit à l’héroïsme, autorise une relecture des œuvres allant à l’encontre des préjugés essentialistes.

Date

Le 2 février 2021

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Publié le 4 mai 2021

Mis à jour le 4 septembre 2023