Aller au contenu principal

Soutenance de Heiwon Won – Sociologie

Soutenance / Recherche

Le 20 juin 2019

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Régénération urbaine et gentrification par la culture. Effets et paradoxes de projets urbains à Séoul. Le cas du quartier Ihwa-dong

Résumé
La culture est devenue un moyen de développement de la ville. Son utilisation s’étend à d’autres champs de l’action publique locale : non seulement elle est mobilisée pour améliorer l’image des territoires, mais elle constitue, également, le moteur de nombreux projets de régénération urbaine. Il s’agit de l’application de la notion de la régénération culturelle aux processus de transformation physique et sociale des espaces défavorisés. Cependant, cela ne va pas sans effets négatifs : des phénomènes d’exclusion par la culture se manifestent. En particulier Sharon Zukin attire l’attention sur certains aspects inquiétants de l’instrumentalisation de la culture ; l’art (les artistes et les pratiques culturelles) pourrait devenir un catalyseur du phénomène de la gentrification. En effet, la gentrification qui apparaît dans les quartiers défavorisés de la ville, quand les classes moyennes jeunes et relativement riches s’y installent, peut entraîner l’exclusion des anciennes populations.

La régénération urbaine par la culture atteint la Corée du Sud depuis quelques décennies sans exception. Le gouvernement coréen a programmé de nombreux investissements encourageant les réalisations de projets urbains inspirés par la culture. Nous avons choisi de nous focaliser, dans le cadre de cette recherche, sur le quartier d’Ihwa-dong à Séoul. Grâce à plusieurs projets culturels, l’image d’Ihwa-dong a été complètement renversée : passant de la situation d’un quartier abandonné à la réalisation du « village des peintures murales », qui est devenu un lieu touristique parmi les plus visités de Séoul. Dans ce contexte, Ihwa-dong représente-il un bon modèle de régénération culturelle en Corée ? Est-ce que les effets négatifs de la gentrification y sont présents ? Nous reviendrons sur ces questions tout au long de l’analyse.

Pour répondre à ces questions, nous avons mené une série d’enquêtes en 2014, 2016 et 2018. Notre objectif était de comprendre les réactions des habitants et des visiteurs d’Ihwa-dong, en tenant compte des remarques négatives de Zukin. Cela nous a permis de constater que les projets culturels ont entraîné des effets paradoxaux : les impacts positifs et immédiats au niveau économique et environnemental, d’un côté, la commercialisation des produits artistiques et la touristification extrême, qui provoquent un certain nombre de changements au sein de la société et des habitants. D’un autre côté, cette évolution du quartier a aussi été suivie de la perte partielle de la mémoire des lieux et l’érosion de l’esprit communautaire.

Composition du jury
Florent GAUDEZ (Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse) ; Bruno PÉQUIGNOT (Professeur émérite, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Rapporteur) ; Jean-Louis FABIANI (Directeur d’études à l’EHESS-Paris & Professeur à Central European University [CEU-Budapest], Rapporteur) ; PARK Shin-Eui (Professeur, Université Kyung Hee [Séoul, Corée du Sud], Examinatrice) ; Fiorenza GAMBA (Professeur, Université de Sassari [Italie] & Université de Genève [Suisse], Examinatrice) ; Jeffrey A. HALLEY (Professeur, UTSA [USA], Examinateur).

Date

Le 20 juin 2019
Complément date
14h00

Localisation

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu
Maison des Langues et des Cultures
Salle des Conseils

Directeur de thèse

Florent GAUDEZ
Litt&Arts, centre ISA

Publié le 28 novembre 2020

Mis à jour le 27 avril 2021