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Soutenance de thèse de Marie Janin Sartor – Littérature française et comparée

Soutenance / Centre ISA

Le 8 janvier 2026

Balzac et l’épopée. Crise et refondation

Résumé

Si l’œuvre balzacienne a connu une réception épique dès le second XIXe siècle au point d’être perçue comme une « épopée moderne » (Émile Zola), il importait de revenir sur les rapports entretenus par La Comédie humaine à l’épopée à la lumière d’une vision plurielle et renouvelée du genre, encouragée par les recherches menées depuis quelques années dans le champ comparatiste. 

Nous appréhendons ainsi successivement l’épopée comme architexte (Gérard Genette), mode de lecture et d’écriture du phénomène guerrier ; comme intertexte, réservoir de figures et de motifs, d’images et de schémas insérés au sein de la prose romanesque ; comme récit polyphonique œuvrant à la refondation politique d’une société en crise. Quelle influence le modèle de l’épopée guerrière exerce-t-il dans La Comédie humaine ? Comment Balzac l’adapte-t-il ou le contre-t-il lorsqu’il écrit la guerre ? Que fait-il plus largement de la référence épique ? Comment celle-ci s’actualise-t-elle dans la société bourgeoise dépeinte par le romancier et quelles fonctions remplit-elle au sein des récits balzaciens ? Enfin, dans quelle mesure l’œuvre balzacienne hérite-t-elle de la fonction intellectuelle et politique de l’épopée, en permettant à ses lecteurs de penser la crise politique qui secoue la société révolutionnée ? C’est à ces différentes interrogations que cette thèse s’efforce de répondre. 

Notre but est de montrer que si Balzac récuse le geste épique lorsqu’il s’agit d’écrire la guerre – phénomène constamment mis à distance sous sa plume, relégué à l’arrière-plan de ses récits et nouvelles, appréhendé le plus souvent sur un mode résolument anti-épique et dans ses conséquences strictement individuelles et privées –, la référence épique, majoritairement convoquée sous l’aspect de l’héroïcomique et du burlesque, nourrit La Comédie humaine et permet, par son déplacement dans la moderne société bourgeoise, d’en faire saillir la grandeur ou la petitesse, jouant ainsi le rôle d’un étalon pour en évaluer les mœurs et les pratiques. Surtout, l’œuvre balzacienne renoue avec la dynamique de l’épopée, telle qu’elle a été analysée par Florence Goyet. Par sa longueur, sa polyphonie et son système de personnages, elle mène un véritable « travail épique » (Florence Goyet) et permet par le récit d’interroger, voire d’élucider, la crise politique qui secoue le premier XIXe siècle. 

Composition du jury

  • Andrea DEL LUNGO, Professeur, Sorbonne Université, Directeur de thèse
  • Delphine RUMEAU, Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse
  • Jacques-David EBGUY, Professeur, Université Paris Cité, Rapporteur
  • Chantal MASSOL, Professeure émérite, Université Grenoble Alpes, Rapporteure
  • Aude DÉRUELLE, Professeure, Université d’Orléans, Examinatrice
  • Christophe PRADEAU, Professeur, Sorbonne Université, Examinateur  

Date

Le 8 janvier 2026
Complément date

14h30

Localisation

Complément lieu

Sorbonne Université
Salle des Actes
1 rue Victor Cousin
75005 Paris

Co-directrice de thèse

Delphine Rumeau
Litt&Arts, centre ISA

Thèse en co-direction avec l'UMR CELLF

Publié le 9 décembre 2025

Mis à jour le 9 décembre 2025