Aller au contenu principal

Jérôme Lecompte, spécialiste de stylistique et de rhétorique

Recherche

Faisons connaissance avec ce chercheur en quelques mots : son parcours, ses thématiques de recherche, ses projets…

En quoi vos travaux résonnent-ils avec la recherche menée à Litt&Arts ?

Je suis Maître de conférences en stylistique à l’université Rennes 2, membre du CELLAM (Centre d’études des langues et littératures anciennes et modernes), et trésorier de deux sociétés savantes d’études dix-septiémistes, le Centre International Jean Racine (CIJR) et le Centre International de Rencontres sur le XVIIe siècle (CIR 17). J’ai le très grand plaisir d’être accueilli en délégation CNRS au sein de l’UMR Litt&Arts et du centre RARE (Rhétorique de l’Antiquité à la Révolution), dirigé par Stéphane Macé. Suivre leur séminaire mensuel est une belle opportunité, car c’est un lieu unique de partage d’expérience en rhétorique.

Mes travaux de recherche s’inscrivent en histoire de la rhétorique de l’âge classique mais se sont toujours étendus à l’épistémologie, à l’éthique, à l’esthétique littéraire. Je m’intéresse beaucoup à Racine, à l’ethos, au sublime. En 2015, j’ai publié chez Champion L’Assemblée du monde. Rhétorique et philosophie dans la pensée de René Rapin. C’est en préparant une édition critique des ouvrages de ce jésuite sur l’éloquence que m’est venue l’idée d’un essai sur la notion de dignité sociale et morale aux XVIIe et XVIIIe siècles, dont cette délégation fait l’objet. Qu’est-ce que l’air de la dignité, ou l’air de dignité ? Quelle différence ? Ces expressions fondent une réflexion rhétorique et presque sociologique sur la grandeur, au seuil de la modernité. Ce n’est pas sans résonance aujourd’hui, mais nous avons besoin de mises en perspective historiques.

Quels sont vos projets au sein de notre laboratoire ?

Je prépare deux autres éditions. La première, bientôt achevée, véritable socle de mon projet, rassemble des discours et autres textes de Guillaume de Lamoignon, premier président du Parlement de Paris de 1657 à 1677 (Droz). J’ai d’ailleurs profité de ma première participation au séminaire RARE pour consulter à la Bibliothèque Municipale de Grenoble une copie manuscrite de ses discours ! Je conduis la seconde avec Gilles Declercq (Professeur émérite, Sorbonne-Nouvelle, Institut de Recherches en Études Théâtrales, spécialiste de rhétorique et de dramaturgie, mais aussi de Pascal Quignard). Sous le titre Racine lecteur de Quintilien (Champion), nous éditons le cahier d’extraits copiés par Racine à Port-Royal, avec en regard une adaptation de sa première traduction par l’abbé de Pure (1663), également auteur du roman La Précieuse (1656-1658). Cet ensemble accompagne un inédit inachevé de Basil Munteano, entrepris vers 1970 et consacré à la formation rhétorique de Racine à Port-Royal. Au début des années 1980, Marc Fumaroli en avait publié quelques bonnes feuilles et il souhaitait le voir publié[1]. C’est donc un travail au long cours. Nos méthodes de travail ressemblent beaucoup à celles du séminaire RARE, et nul doute que notre objet commun favorisera des échanges fructueux.

[1] XVIIe siècle, 1982, 1, p. 3-18 et p. 63-66, voir sur Gallica.

Article rédigé par Jérôme Lecompte

Contact

jerome.lecompteatuniv-rennes2.fr (Jérôme Lecompte)

Publié le 14 octobre 2025

Mis à jour le 17 octobre 2025