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Conférence, Rencontre / Débat / Axe 3, Recherche
Le 16 juin 2025
Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Ces rencontres sont proposées dans le cadre du programme “EcrIA : écriture et IA en contexte artistique” – lauréat de l’appel à projet « Alliance Campus rhodanien », 2025-2026 –, coordonné par Julie Valero en partenariat avec l'université Lyon 2 et l'UNIL.
Programme
— 9h30
Accueil (bureau 136)
— 9h45 - 10h30
Sylvain Bouveret, « IA et enjeux environnementaux. L'insoutenable matérialité de l'IA »
L'IA connaît une croissance sans précédent depuis l'avènement des techniques d'apprentissage profond dans les années 2010, et en particulier depuis 5 ans et le développement de l'IA générative. Ce développement n'a pu voir le jour que grâce à la conjonction de deux facteurs : d'une part le développement de ressources de calcul considérables, mais également la disponibilité de gigantesques jeux de données sans lesquels il serait impossible d'entraîner les modèles d'IA actuels. En conséquence, le fonctionnement de ces systèmes d'IA s'appuie sur une infrastructure numérique matérielle importante, en général rendue peu visible des utilisateur⋅ices, et dont la fabrication et l'utilisation entre autres ont un impact environnemental considérables. Dans cet exposé, nous donnerons quelques éléments permettant de comprendre cet impact. Nous montrerons comment cet impact se traduit à la fois au niveau mondial (pour le cas des émissions de gaz à effet de serre par exemple), mais également de manière très locale en termes de conflits d'usage sur les ressources en eau par exemple. Enfin, nous donnerons quelques tendances et discuterons de la question de savoir s'il peut exister une IA compatible avec les frontières planétaires.
Sylvain Bouveret est maître de conférences en informatique au Laboratoire d'Informatique de Grenoble, et à Grenoble INP - Université Grenoble Alpes. Ses travaux portent historiquement sur le choix social computationnel. Il s'intéresse depuis quelques années, dans le cadre de ses recherches et de son enseignement, aux enjeux environnementaux et sociétaux de l'informatique. Il fait partie du GDRS Ecoinfo depuis 2021.
— 10h30 - 11h00
Discussion
— 11h00 - 11h15
Pause
— 11h15 - 12h00
Caroline Rossi, « De la traduction automatique aux grands modèles de langue (LLM) : réflexions sur les impacts des technologies de traduction »
La traduction automatique est l'une des premières applications de l'apprentissage machine, et nous voyons actuellement se généraliser avec les grands modèles de langue des tendances déjà décrites dans le secteur de la traduction. Ce constat suggère que la situation actuelle des traducteurs spécialisés et des entreprises du secteur, leurs usages et perceptions des technologies de traduction, constituent un point d'entrée intéressant dans la réflexion sur l'impact sociétal de l'IA. Dans cette présentation, je décrirai les tendances actuelles du secteur pour discuter des impacts sociétaux déjà observables des LLM, et de ceux qui pourraient accompagner une généralisation (prévisible) des usages.
Les travaux de Caroline Rossi, professeure à l’Université Grenoble Alpes (UFR SoCLE / EA ILCEA4), se situent au croisement de la psycholinguistique et de la traductologie. Passionnée par la cognition, elle a été présidente de l'Association française de linguistique cognitive (AFLiCo) et elle s'intéresse désormais à l'écolinguistique, qui était à l'honneur lors du dernier congrès international de l'AFLiCo. Elle participe à l'organisation du prochain congrès d'écolinguistique qui aura lieu à Rennes en 2026.
Sa thèse et ses premiers travaux en psycholinguistique concernent l'acquisition du langage qu'elle aborde à partir de suivis longitudinaux de jeunes enfants francophones et anglophones, et elle s'est ensuite intéressée aux corpus d'apprenants, aux corpus spécialisés. Ses travaux récents portent sur les applications de la linguistique de corpus à l’enseignement de la traduction, et sur les usages et perception de la traduction automatique.
Ses thématiques de recherche concernent d'abord la catégorisation : cette piste l'a conduite à étudier l’expression de l’espace et du mouvement en français et en anglais, mais aussi le rôle des catégories nominales et verbales dans l'acquisition du langage, et enfin l'impact des catégories situationnelles sur notre compréhension des interactions avec le jeune enfant. Elle a ensuite travaillé sur l’acquisition des composés en français langue maternelle, ainsi que sur l'alternance du génitif et son acquisition en anglais langue seconde. Elle s'intéresse maintenant au poste de travail du traducteur, et elle interroge l'impact des nouveaux systèmes de traduction automatique (TA) d'un point de vue épistémologique (quel est le pouvoir explicatif d'une analyse probabiliste de corpus traduits ?) et sociétal (évaluation de l'acceptation des technologies de TA, mais aussi de la charge cognitive et des contraintes propres à la post-édition).
L'étude du discours environnemental occupe une part croissante de ses travaux récents, elle nourrit le cours d'écolinguistique qu'elle partage avec Camille Biros et lui a permis de participer à une première démarche arts-sciences autour des matériaux critiques.
— 12h00 - 12h30
Discussion
Date
9h30 - 12h30
Localisation
Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Maison de la Création et de l’Innovation (MaCI)
Salle 204
Contact
julie.valerouniv-grenoble-alpes.fr (Julie Valero)
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