- Imprimer
- Partager
- Partager sur Facebook
- Share on X
- Partager sur LinkedIn
Recherche
Larissa Muraveva, accueillie au sein de l’UMR Litt&Arts du 1er juillet 2025 au 31 juillet 2026 grâce au programme PAUSE du Collège de France, nous raconte son parcours et son projet.
J’ai soutenu ma thèse de doctorat à Moscou en 2017, avant de devenir Maîtresse de conférences à l’Université d’État de Saint-Pétersbourg en 2018, où j’ai enseigné la théorie littéraire, la narratologie et la littérature française jusqu’en 2022. Lauréate d’une bourse du Centre d’études franco-russe (2016), j’ai également bénéficié du programme de mobilité postdoctorale ATLAS (FMSH) en 2017. En 2023, je suis devenue lauréate du programme THEMIS.
De 2023 à 2025, je réside à Berlin et enseigne dans le cadre du projet Smolny Beyond Borders: A Liberal Arts University, destiné aux étudiant·es en exil. Auteure de plus de cinquante publications en russe, en anglais et en français, mes travaux portent sur la littérature comparée, la narratologie, l’autobiographie et l’autofiction, la théorie des médias et les trauma studies. Mes articles ont été publiés notamment chez De Gruyter, dans New Literary Observer (Novoïe literaturnoïe obozrenie), DIEGESIS, et un article est à paraître dans European Journal of Life-Writing. Je suis également co-rédactrice, avec John Pier, du Transfert narratologique : narratologie française en Russie vs. narratologie russe en France (2019, EHESS). Ma monographie Autofiction: Narrating the Sensitive est en cours de publication chez De Gruyter (en anglais).
Également écrivaine, je suis l’autrice du livre Écrit à Berlin-Ouest [Napisano v Zapadnom Berline], publié en 2025 dans la maison d’édition russophone en exil shell(f), à Belgrade.
Dans le cadre du programme PAUSE, je mènerai un projet de recherche intitulé Les récits de soi à l’ère des nouveaux médias : Influence des médias sur les pratiques autobiographiques contemporaines. Ce projet s’attache à étudier les transformations de l’écriture autobiographique sous l’influence des nouveaux médias. L’hypothèse centrale est que les pratiques autobiographiques contemporaines ne peuvent plus être comprises indépendamment de leur contexte médiatique : elles interagissent avec des formats numériques et interactifs. Parallèlement, ces pratiques tendent à produire un effet d’immédiateté, en adéquation avec l’aspiration contemporaine à l’authenticité. C’est dans cette tension dialectique que naissent de nouveaux principes narratifs, fondés sur une « nouvelle éthique » et des normes esthétiques renouvelées. La recherche porte sur des œuvres issues des littératures française, anglophone et russophone (2000-2025).
Un second axe de la recherche porte sur l’autofiction russophone après 2022. Genre devenu central ces dernières années, l’autofiction russophone s’affirme comme une pratique de témoignage et de représentation des traumatismes culturels. Se déplaçant progressivement vers le tamizdat (terme utilisé à l'origine pour désigner la littérature soviétique publiée à l'étranger) et les maisons d’édition en exil, elle constitue une variante singulière du genre, à la croisée du geste politique, du témoignage personnel et de la documentation des traumatismes collectifs. L’étude de sa réception, de ses spécificités narratives ainsi qu’une comparaison avec d’autres variantes du genre constituent les enjeux clés de ma recherche.
Article rédigé par Larissa Muraveva
En savoir +
- Imprimer
- Partager
- Partager sur Facebook
- Share on X
- Partager sur LinkedIn