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Séminaire / Recherche
Le 5 novembre 2019
Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Ce séminaire se propose d’examiner l’idée de genre littéraire en termes de genèse : le transfert d’un genre à l’autre ou d’un discours à l’autre sur le temps long de la création.
Intervenant à cette séance :
> Damien Zanone, Professeur à l’Université catholique de Louvain (Belgique)
Femmes et roman : d’une affinité de genres supposée par le XIXe siècle
« Il y a quelques lustres, l’usage voulait que les jeunes filles fussent “romanesques”. On entendait par là que ces créatures idéales ne tenaient pas compte des réalités de l’existence ». Ce souvenir amusé qu’Albert Camus rappelle dans L’Homme révolté (1951) tombe juste pour parler du XIXe siècle : ce fut alors l’affaire de toute une littérature de rappeler aux jeunes filles et aux femmes qu’elles avaient là, dans l’inaptitude au réel, un rôle à tenir. Posé comme diagnostic, le mot « romanesque » semblait considéré comme suffisant pour dire un mal moral et aussi son remède, consistant à écarter les romans. Ce discours traditionnel de la critique contre les romans devient, dans les cent années qui précèdent l’intervention décisive de Flaubert dans ce débat avec Madame Bovary, un thème de convention susceptible de représentations ironiques ou pathétiques.
Il importe d’interroger la raison d’être de ces personnages récurrents de la jeune fille et de la femme romanesques, constitués en un type : à quoi servent-ils ? Pourquoi et pour quoi revenir à eux avec tant d’insistance dans les romans même ? Des exemples empruntés à de nombreux auteurs permettront d’essayer de répondre à la question.
> Au travers de différentes interventions, le séminaire s’intéressera à la vie des formes dans une perspective dynamique : le transfert d’un genre à l’autre ou d’un discours à l’autre sur le temps long de la création pose des questions d’intelligibilité, de recontextualisation, de possibilités herméneutiques encore insoupçonnées. C’est donc l’attention aux formes (leur devenir dans le temps, la dynamique de leur reconfiguration et leur dimension processuelle) qui constituera le noyau de cette réflexion, selon une perspective à la fois génétique et générique : génétique s’entend ici comme le processus de transformation qui fait passer d’une forme encore embryonnaire ou hésitante à une autre forme ou comme la remontée vers l’origine d’un genre en constitution. Il s’agira donc d’examiner l’idée de genre littéraire en termes de genèse.
Cette réflexion s’organisera selon trois directions principales :
> Damien Zanone, Professeur à l’Université catholique de Louvain (Belgique)
Femmes et roman : d’une affinité de genres supposée par le XIXe siècle
« Il y a quelques lustres, l’usage voulait que les jeunes filles fussent “romanesques”. On entendait par là que ces créatures idéales ne tenaient pas compte des réalités de l’existence ». Ce souvenir amusé qu’Albert Camus rappelle dans L’Homme révolté (1951) tombe juste pour parler du XIXe siècle : ce fut alors l’affaire de toute une littérature de rappeler aux jeunes filles et aux femmes qu’elles avaient là, dans l’inaptitude au réel, un rôle à tenir. Posé comme diagnostic, le mot « romanesque » semblait considéré comme suffisant pour dire un mal moral et aussi son remède, consistant à écarter les romans. Ce discours traditionnel de la critique contre les romans devient, dans les cent années qui précèdent l’intervention décisive de Flaubert dans ce débat avec Madame Bovary, un thème de convention susceptible de représentations ironiques ou pathétiques.
Il importe d’interroger la raison d’être de ces personnages récurrents de la jeune fille et de la femme romanesques, constitués en un type : à quoi servent-ils ? Pourquoi et pour quoi revenir à eux avec tant d’insistance dans les romans même ? Des exemples empruntés à de nombreux auteurs permettront d’essayer de répondre à la question.
> Au travers de différentes interventions, le séminaire s’intéressera à la vie des formes dans une perspective dynamique : le transfert d’un genre à l’autre ou d’un discours à l’autre sur le temps long de la création pose des questions d’intelligibilité, de recontextualisation, de possibilités herméneutiques encore insoupçonnées. C’est donc l’attention aux formes (leur devenir dans le temps, la dynamique de leur reconfiguration et leur dimension processuelle) qui constituera le noyau de cette réflexion, selon une perspective à la fois génétique et générique : génétique s’entend ici comme le processus de transformation qui fait passer d’une forme encore embryonnaire ou hésitante à une autre forme ou comme la remontée vers l’origine d’un genre en constitution. Il s’agira donc d’examiner l’idée de genre littéraire en termes de genèse.
Cette réflexion s’organisera selon trois directions principales :
- Approche normative, formelle
Quels sont les traits distinctifs d’un genre littéraire ? Quels sont les critères qui le construisent comme tel et les contraintes qu’il impose ? Y a-t-il dans le processus créatif des moments de réorientations génériques ?
- Approche pragmatique
Qu’est-ce qui fait qu’un genre est reçu comme tel d’abord par l’écrivain lui-même face à son manuscrit ? À quel moment naît pour lui la conscience d’un genre littéraire ? Comment l’écriture acquiert-elle progressivement une densité générique ?
- Approche historique
Il y a une histoire des genres : comment un genre se construit-il dans le temps ? Comment la notion de généricité évolue-t-elle au cours de l’histoire de la littérature ?
Date
Le 5 novembre 2019
Complément date
17h30 - 19h30
Localisation
Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Complément lieu
Bâtiment Stendhal
Salle F106
Salle F106
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