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Axe 2 – Traduction, transmission, réception des textes littéraires

Présentation

Programme 1 – Traduction et étude du texte traduit en français

Le texte littéraire traduit et l’histoire de la traduction sont abordés dans une démarche non pas traductologique mais proprement littéraire : il s’agit de redonner au texte traduit une place centrale au sein du corpus littéraire et de l’aborder dans son autonomie par rapport au texte source, en fonction en particulier des publics auxquels il est destiné dans la culture cible, des effets auxquels il vise et des usages de la langue dont il témoigne, dans une approche synchronique et diachronique.

  • HomERe est un projet qui vise d’une part à éditer les nombreuses traductions homériques de la fin du XVe au début du XVIIe siècle (latin, français, italien, espagnol), manuscrites et imprimées, d’autre part à construire un outil permettant une approche comparatiste systématique. Le projet entend renverser la perspective critique habituelle et lire ces traductions en tenant compte des publics auxquelles elles étaient destinées, des diverses stratégies des traducteurs pour les satisfaire (en particulier du recours à l'imitation des poètes latins ou vernaculaires) et de leur désir de contribuer à l'enrichissement du patrimoine national. Par rapport au texte d'Homère, c'est la notion d'écart qui sera retenue comme féconde, et non celle de fidélité.
  • Poétique et stylistique du texte traduit propose d’aborder le texte traduit dans une optique stylistique articulée avec d’autres spécialités disciplinaires (en particulier études antiques, littératures comparées, littératures de langues étrangères, traductologie). Plusieurs projets internes sont fédérés autour des grands axes méthodologiques du programme : 1) Épreuves de l’étranger (corpus G. Macé) ; 2) La poésie traduite : éthos et style ; 3) Voix d’Homère ; (4) Translating Greek Drama ; 5) Traduire dans les pays francophones. Deux projets transversaux fédèrent les différents chercheur·euses engagés : une réflexion autour de l’édition numérique et des apports du TAL ; l’animation d’ateliers de traduction-création (MaCI).

Programme 2 – Transmissions et circulations

Le terme « transmission » est à entendre ici dans un double sens : d’une part, le texte littéraire transmet une certaine vision du monde, par le fait même de le (re)présenter ; d’autre part, le chercheur et/ou l’enseignant assure également et à son tour une transmission de cet objet, permettant que cette vision du monde circule et se diffuse. Cette double définition constitue le nœud à partir duquel ce programme a pour ambition de se développer : transmettre et faire circuler ces  visions du monde, c’est créer un espace dans lequel différentes cultures, disciplines, esthétiques et idéologies, mais aussi différents types de publics, sont susceptibles d’entrer en dialogue.

  • Observatoire des littératures francophones du Sud a pour objectif, par l’intermédiaire d’une plateforme numérique, de rendre accessible au public une série d’œuvres francophones publiées dans les pays du Sud mais difficilement accessibles en France et dans le reste du monde. Ces textes sont porteurs d’une vision de l’histoire (notamment coloniale, postcoloniale et décoloniale), des sociétés (et de leurs relations) ainsi que de l’art (en particulier des partages génériques et sémiologiques), souvent méconnue. Le projet s’interroge sur les modalités de transmission de ces littératures, auprès du grand public mais aussi de l’institution scolaire et universitaire : parmi les réalisations du prochain quinquennal figure l’élaboration de plusieurs anthologies.
  • Litédroit (dans le prolongement d’un projet précédemment intitulé « Enseigner la littérature en questionnant les valeurs ») aborde le texte littéraire à travers le questionnement éthique qui lui est intrinsèque. Est placé au centre de la réflexion le dialogue intertextuel que l’œuvre littéraire est susceptible d’établir avec le droit, abordée d’une part en termes historiques, esthétiques et poétiques, d’autre part en termes didactiques (comment transmettre ces textes en classe, quelles sont les implications de leur utilisation ?).
  • Reportage, littérature et politique se propose d’étudier les phénomènes de fertilisation croisée et d’appropriation dans la constitution des pratiques d’écriture situées à la jonction de la littérature et du journalisme, principalement connues en français sous l’appellation « reportage » ou « journalisme narratif ». Nous souhaitons dynamiser, ouvrir et fédérer les études sur le reportage qui restent, à l’heure actuelle, cloisonnées (dans leurs aires culturelles) ou alors limitées aux transferts depuis le domaine anglo-américain. L’observation et l’analyse de ces phénomènes, dans une perspective transnationale, débouchera sur une archéologie du reportage contemporain, attentive à la dimension politique qui en est constitutive. Le reportage est, en effet, habité par l’idéal d’une littérature transitive et performative, articulant la saisie du — et l’intervention dans — le réel. Sa forte résurgence aujourd’hui est fondamentale pour comprendre notre présent.

Programme 3 – Réception : étude des paratextes et commentaire

La réception est abordée à travers une série de textes (les paratextes) et de pratiques (le commentaire) qui permettent à la fois de l’étudier dans son historicité et d’en analyser les modalités. Les paratextes, dans leur variété typologique (textes liminaires ou finaux, notes, etc.) et énonciative (émanant de l’auteur, du critique, du savant, de l’éditeur, etc.) nourrissent l’étude de la réception, dans sa dimension aussi bien historique qu’esthétique. Parmi les pratiques d’interprétation des œuvres, le commentaire occupe, en raison de son importance historique et de la diversité de ses pratiques, une place de premier plan, jusque dans l’institution scolaire et universitaire, qui en systématise la pratique et en fait un support de l’évaluation.

  • IThAC – L’invention du théâtre antique dans le corpus des paratextes savants du XVIe siècle. Analyse, traduction, exploration numérique (porteuse : Malika Bastin-Hammou) étudie la réception du théâtre antique en Europe à travers notamment l’analyse du corpus des paratextes savants imprimés qui lui sont alors consacrés grâce à 1) la mise à disposition de la communauté scientifique de ce corpus traduit en français, 2) la construction d’une interface d’exploration numérique évolutive. On fait l’hypothèse que la collecte, la traduction et l’analyse de ce corpus permettront de saisir à la fois comment le théâtre antique a été reçu et compris par ses « inventeurs » dans l’Europe de la Première modernité, mais aussi comment les idées et les méthodes présentes dans ce corpus, à l’heure où s’inventaient aussi bien le théâtre moderne que la philologie, ont circulé et se sont développées grâce notamment à leur large diffusion rendue possible par l’imprimé. Voir le carnet de recherche.
  • Littécom fait du commentaire, exercice emblématique de l’enseignement de la littérature, une pierre de touche pour étudier le cursus de formation littéraire du collège à l’université. Le projet vise à comprendre comment s’organisent, dans le parcours de l’élève puis de l’étudiant, l’ensemble constitué des exercices canoniques évalués aux épreuves scolaires et universitaires et des autres activités de commentaire au sens large, nombreuses et diverses. Il s’agit de mettre au clair les interprétations des différents acteurs impliqués en cherchant à savoir comment les enseignants, les élèves et les étudiants appréhendent et organisent cette configuration curriculaire complexe et quelles articulations et progressivité ils voient entre les diverses activités proposées.
  • Tacitus On Line vise à l’édition numérique des commentaires de l’humaniste Juste Lipse aux Annales de Tacite, texte fondateur de la pensée politique de la Renaissance. Une édition de 1608 (Carolus Aubertus, Paris) rassemble ces commentaires et présente également un choix de ceux des commentateurs précédents : sur la base de cette édition, le projet entend numériser et mettre à disposition des spécialistes ces commentaires en latin, ainsi que des commentaires postérieurs, afin de permettre des études sur le langage politique latin, la pensée morale et historique du XVIe siècle, la réception de Tacite par la postérité ; un des buts est de voir comment Tacite est devenu la source d’une réflexion politique et morale ancrée dans le contemporain des commentateurs et penseurs, dans un dialogue entre Antiquité, Renaissance et époques modernes.

Publié le 15 février 2021

Mis à jour le 29 janvier 2024