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Soutenance / Recherche
Le 30 janvier 2018
Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Culture : vers une autonomie du champ ? La revue culturelle Las Moradas (1947-1949) d’Emilio Adolfo Westphalen (1911-2001) : étude socio-anthropologique d’une revue culturelle et d’un groupe d’avant-garde du champ artistique péruvien du milieu du XXe siècle
Résumé
Les revues culturelles latino-américaines ont déjà fait l’objet de nombreuses études de la part des disciplines littéraires. Néanmoins, aucune des revues culturelles latino-américaines n’a encore fait l’objet d’une étude de type sociologique. Or, il semble qu’une étude sociologique des revues culturelles présente un intérêt certain dans la mesure où nous nous trouvons, avec les revues culturelles, en présence d’un média fédérant un groupe d’artistes et de penseurs, et donc en présence d’un groupe, éphémère ou s’inscrivant dans la durée, lui-même inséré ou cherchant à s’insérer dans l’un des trois champs de la « skholè » classique (voir Pierre Bourdieu, Méditations pascaliennes), ici le champ artistique.
Notre problématique sociologique (de l’art) a été la suivante : comment, au Pérou, « l’avant-garde » ou « la contemporanéité » a-t-elle fait pour s’implanter et finalement supplanter les tenants de l’art classique, devenu indigéniste, dans le champ « scolastique » artistique ? Quels moyens a-t-elle utilisés ? Quelle a été la place et le rôle de Las Moradas dans ce processus ? La revue de Westphalen y a-t-elle été vraiment aussi déterminante que l’affirment certains de ses commentateurs postérieurs et, si oui, pour quelles raisons exactement ? Enfin, pourquoi ce remplacement a-t-il eu lieu si tard au Pérou par rapport aux autres pays occidentaux et pourquoi d’une manière aussi brutale ? Ce qui nous a amené à nous interroger sur ce qui différencie l’avant-garde portée par Las Moradas de celle(s) qui l’avai(en)t précédée(s) au Pérou et sur ce qui fait donc la spécificité, s’il y en a une, de cette « avant-garde » là.
Afin de tenter de répondre à ces questions, le plan de notre étude comporte trois parties.
Dans un premier temps, nous avons mené l’étude précise de quelques institutions stratégiquement fondamentales du champ artistique au moment de la création de la revue de Westphalen afin de déterminer quelle était la nature du champ culturel péruvien au moment de la parution de celle-ci. Cette étude, résolument bourdieusienne sur le plan méthodologique, nous a permis de constater que le champ scolastique artistique péruvien était dominé par l’indigénisme dans les années 1940, mais un indigénisme alors fortement contesté par le développement du « contemporain » dans plusieurs domaines de ce champ. Le rôle de la revue Las Moradas a alors consisté à fédérer les énergies « contemporaines » dispersées selon leur domaine d’appartenance au champ artistique afin de constituer un front culturel modernisateur.
Dans un deuxième temps, nous avons procédé à l’étude interne de Las Moradas. Les textes et illustrations de cette revue peuvent être présentés de plusieurs manières. Nous avons choisi d’aborder trois angles d’études internes possibles de Las Moradas. Cette étude a notamment été menée à l’aide des concepts créés par Pierre V. Zima dans ses études.
Dans une troisième partie de notre thèse, nous nous sommes interrogé pour savoir s’il exista un lieu de rencontre qui permit la fédération du groupe de la revue de Westphalen, c’est-à-dire une sorte de salon ou de café dans lequel Westphalen aurait pu constituer, puis donner vie, à son réseau culturel d’avant-garde. Nous pensons que ce lieu a été, dans une certaine mesure, la « Peña Pancho Fierro ». Ce qui fut l’occasion, pour nous, de revenir à une étude sociologique d’un type méthodologiquement plus bourdieusien.
Composition du jury
Florent Gaudez (Professeur, Université Grenoble Alpes, directeur de thèse) ; Jeffrey A. Halley (Full Professeur à UTSA [USA], rapporteur) ; Bruno Péquignot (Professeur émérite, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, rapporteur) ; Isabelle Krzywkowski (Professeur, Université Grenoble Alpes, examinatrice) ; Fabienne Soldini (CR-CNRS, LAMES, MMSH, Aix-Marseille Université, examinatrice).
Les revues culturelles latino-américaines ont déjà fait l’objet de nombreuses études de la part des disciplines littéraires. Néanmoins, aucune des revues culturelles latino-américaines n’a encore fait l’objet d’une étude de type sociologique. Or, il semble qu’une étude sociologique des revues culturelles présente un intérêt certain dans la mesure où nous nous trouvons, avec les revues culturelles, en présence d’un média fédérant un groupe d’artistes et de penseurs, et donc en présence d’un groupe, éphémère ou s’inscrivant dans la durée, lui-même inséré ou cherchant à s’insérer dans l’un des trois champs de la « skholè » classique (voir Pierre Bourdieu, Méditations pascaliennes), ici le champ artistique.
Notre problématique sociologique (de l’art) a été la suivante : comment, au Pérou, « l’avant-garde » ou « la contemporanéité » a-t-elle fait pour s’implanter et finalement supplanter les tenants de l’art classique, devenu indigéniste, dans le champ « scolastique » artistique ? Quels moyens a-t-elle utilisés ? Quelle a été la place et le rôle de Las Moradas dans ce processus ? La revue de Westphalen y a-t-elle été vraiment aussi déterminante que l’affirment certains de ses commentateurs postérieurs et, si oui, pour quelles raisons exactement ? Enfin, pourquoi ce remplacement a-t-il eu lieu si tard au Pérou par rapport aux autres pays occidentaux et pourquoi d’une manière aussi brutale ? Ce qui nous a amené à nous interroger sur ce qui différencie l’avant-garde portée par Las Moradas de celle(s) qui l’avai(en)t précédée(s) au Pérou et sur ce qui fait donc la spécificité, s’il y en a une, de cette « avant-garde » là.
Afin de tenter de répondre à ces questions, le plan de notre étude comporte trois parties.
Dans un premier temps, nous avons mené l’étude précise de quelques institutions stratégiquement fondamentales du champ artistique au moment de la création de la revue de Westphalen afin de déterminer quelle était la nature du champ culturel péruvien au moment de la parution de celle-ci. Cette étude, résolument bourdieusienne sur le plan méthodologique, nous a permis de constater que le champ scolastique artistique péruvien était dominé par l’indigénisme dans les années 1940, mais un indigénisme alors fortement contesté par le développement du « contemporain » dans plusieurs domaines de ce champ. Le rôle de la revue Las Moradas a alors consisté à fédérer les énergies « contemporaines » dispersées selon leur domaine d’appartenance au champ artistique afin de constituer un front culturel modernisateur.
Dans un deuxième temps, nous avons procédé à l’étude interne de Las Moradas. Les textes et illustrations de cette revue peuvent être présentés de plusieurs manières. Nous avons choisi d’aborder trois angles d’études internes possibles de Las Moradas. Cette étude a notamment été menée à l’aide des concepts créés par Pierre V. Zima dans ses études.
Dans une troisième partie de notre thèse, nous nous sommes interrogé pour savoir s’il exista un lieu de rencontre qui permit la fédération du groupe de la revue de Westphalen, c’est-à-dire une sorte de salon ou de café dans lequel Westphalen aurait pu constituer, puis donner vie, à son réseau culturel d’avant-garde. Nous pensons que ce lieu a été, dans une certaine mesure, la « Peña Pancho Fierro ». Ce qui fut l’occasion, pour nous, de revenir à une étude sociologique d’un type méthodologiquement plus bourdieusien.
Composition du jury
Florent Gaudez (Professeur, Université Grenoble Alpes, directeur de thèse) ; Jeffrey A. Halley (Full Professeur à UTSA [USA], rapporteur) ; Bruno Péquignot (Professeur émérite, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, rapporteur) ; Isabelle Krzywkowski (Professeur, Université Grenoble Alpes, examinatrice) ; Fabienne Soldini (CR-CNRS, LAMES, MMSH, Aix-Marseille Université, examinatrice).
Date
Le 30 janvier 2018
Complément date
15h00
Localisation
Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Complément lieu
Petite salle des colloques
(bât. G, 4e ét.)
Bâtiment Stendhal
(bât. G, 4e ét.)
Bâtiment Stendhal
Directeur de thèse
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