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Romans de mœurs et femmes sans mœurs (1857-1914)

Séminaire / Centre CHARNIÈRES, Questions génériques - questions génétiques, Recherche

Le 23 janvier 2024

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Intervention de Lucie Nizard, ATER à l’IUT Rives de Seine de l’université Paris Cité, dans le cadre de la séance 3 du séminaire CHARNIÈRES.

Les romans de mœurs du second XIXe siècle affichent pour ambition d’analyser la société contemporaine, et ainsi de « rendre visible ce qui ne l’est pas [1] » – en premier lieu, le désir féminin, qu’ils entendent scruter avec objectivité. Les romanciers se font, sous l'égide balzacienne, « historiens du temps présent », et leurs textes se prêtent particulièrement bien à la méthode sociocritique, qui met en valeur leurs interactions avec les autres discours sociaux de leur temps, commodes gazes lorsqu’il s’agit d’aborder un sujet aussi suspect. Cependant, les romans de mœurs qui traitent des femmes sans mœurs se heurtent à un paradoxe fondamental : l’observation prétendument neutre éclate dans le chaos du désir. La forme même balbutie sous le poids du tabou, et se réinvente en des parodies qui récrivent les scènes topiques du désir féminin.

[1] P. Dufour et G. Larroux, « Éléments pour une poétique historique du roman de mœurs », dans B. Gendrel (dir.), Le Roman de mœurs. Un genre roturier à l’âge démocratique, Paris, Hermann, 2012, p. 332.


Ancienne élève de l’ENS de Lyon et agrégée de Lettres modernes, Lucie Nizard a soutenu en novembre 2021 une thèse de littérature française consacrée à la poétique du désir sexuel féminin dans le roman de mœurs français du second XIXe siècle, à l’université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle, sous la direction d’Éléonore Reverzy, au sein du laboratoire CRP19.  Elle travaille sur la sexualité et le corps féminin dans une perspective sociocritique et d’études de genre. Elle s’est intéressée à la notion de consentement et de violences sexuelles dans divers articles, ainsi qu’à l’imaginaire de la sexualité féminine du second XIXe siècle, et en particulier à Flaubert, Huysmans et Zola. Elle est actuellement ATER à l’IUT Rives de Seine de l’université Paris Cité, où elle enseigne l’expression-communication. Grâce à l’obtention du prix des Presses de la Sorbonne Nouvelle (PSN), elle prépare la publication de sa thèse chez cet éditeur pour le 20 mars 2024.

Date

Le 23 janvier 2024
Complément date

17h30 - 19h30

Localisation

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Contact

catherine.marietteatuniv-grenoble-alpes.fr (Catherine Mariette)

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Publié le 29 janvier 2024

Mis à jour le 29 janvier 2024