Aller au contenu principal

Séminaire TRANSLATIO – Actualités de la recherche – séance 3

Séminaire / Centre TRANSLATIO, Recherche, Séminaire TRANSLATIO – Actualités de la recherche

Le 9 février 2024

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

La séance sera consacrée à une discussion autour du livre de Sophie Aubert-Baillot, “Le grec et la philosophie dans la correspondance de Cicéron” (Brepols, 2021), en présence de l'auteure.

Cet ouvrage récent apporte un nouvel éclairage sur le bilinguisme gréco-latin dans le corpus épistolaire de Cicéron par le prisme spécifique de l’étude conjointe de la rhétorique et de la philosophie anciennes.

Ancienne élève de l’ENS de la rue d’Ulm, MCF de langue et de littérature latines à l’université Grenoble Alpes (2009-2021) et actuellement professeure de langue et littérature latines à l’université de Lille, Sophie-Aubert Baillot a toujours porté un vif intérêt à la rhétorique et à la philosophie antiques. Après une thèse (soutenue en 2006 à l’université Paris-Sorbonne) consacrée à la rhétorique des Stoïciens à Rome de ses origines à la fin de la République, sous la direction de M. Carlos Lévy (professeur émérite à l’université Paris-Sorbonne, spécialiste de littérature et philosophie romaines et, depuis 2021, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres), Sophie Aubert-Baillot obtient son habilitation à diriger des recherches (HDR) en 2019 en se consacrant à l’étude des langages de la philosophie en Grèce et à Rome de la période classique au début de l’Empire. Si la plupart de ses travaux traitent de ces deux disciplines – la rhétorique et la philosophie – et de leur mise en œuvre dans le monde romain et dans le monde grec, les publications de Sophie Aubert-Baillot donnent à voir une peinture dynamique et authentique de la société gréco-romaine d’alors qui inclut plusieurs champs du savoir à l’époque antique (littérature, linguistique, histoire de la transmission des savoirs et, en particulier, étude de l’acculturation de la pensée rhétorique et philosophique grecques à Rome), cela dans une démarche rigoureuse, scientifique et surtout interdisciplinaire.

À ce titre, la Correspondance de Cicéron, somme composée d’une richesse inestimable de lettres envoyées par Cicéron à ses nombreux correspondants – et de quelques réponses de ces derniers – se présente comme « le plus vaste corpus de la littérature latine où se déploie le “code-switching” » (Aubert-Baillot, 2021, p. 16), phénomène linguistique défini par le linguiste J. J. Gumperz dans son livre Sociolinguistique interactionnelle (L’Harmattan, 1989, p. 57) comme « la juxtaposition, à l’intérieur d’un même échange verbal de passages où le discours appartient à deux systèmes ou sous-systèmes grammaticaux différents ». De ce corpus de textes authentiques, adressés à de véritables correspondants, personnages célèbres de l’Antiquité gréco-romaine tels que Jules César et Pompée le Grand, nous sont parvenues 954 lettres (dont 835 rédigées par Cicéron lui-même, le reste émanant de ses correspondants). Dans ce foisonnement de correspondants, un en particulier semble se démarquer : Atticus (de son nom complet Titus Pomponius Atticus), ami d’enfance et plus fidèle confident de Cicéron à qui près de la moitié des lettres sont destinées.

La Correspondance, ce sont aussi – et surtout dans le cas de l’étude qui nous intéresse ici – « 850 mots ou groupes de mots grecs, dont aucun n’est utilisé à plus de trois reprises » (Aubert-Baillot, 2021, p. 16) qu’il s’agira, à la faveur d’une discussion riche et enthousiaste avec l’auteure, d’interroger. Par l’étude des formes, des fonctions et des origines du grec dans le corpus épistolaire de Cicéron mais également des identités et des langages de la société bilingue de l’époque de Cicéron (Ier siècle avant n.e.), le questionnement portera autant sur le champ de la linguistique que sur celui de la langue et de la littérature latines et grecques. Pourquoi un Romain – certes, pas n’importe quel Romain ! – use-t-il ainsi de la langue grecque ? Quelle est la nature de ce grec ? Comment les Romains du premier siècle avant n.e. percevaient-ils la langue grecque et comment nous, aujourd’hui, à la lumière des siècles passés, apprécions-nous les lettres de Cicéron et de ses amis ? Telles sont les questions qui jalonneront l’échange engagé alors entre Antiquisants confirmés et néophytes en ce domaine. 

Date

Le 9 février 2024
Complément date

10h30 - 12h30

Localisation

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle des Conseils

Contacts

malika.bastinatuniv-grenoble-alpes.fr (Malika Bastin)
cecile.jullionatuniv-grenoble-alpes.fr (Cécile Jullion)

Publié le 23 février 2024

Mis à jour le 23 février 2024