Aller au contenu principal

Soutenance de thèse de Élisabeth Faure

Soutenance / Recherche

Le 11 juillet 2017

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

À la recherche de l’île oubliée : la Sardaigne des voyageurs

Résumé
Peut-on encore aujourd’hui s’engager dans un travail de recherche qui se donne pour objet la littérature du voyage en Italie ? Scruté par des exégètes passionnés qui en revisitent inlassablement les dynamiques touffues, mis en lumière dans ses élans et ses césures, le Grand Tour semble désormais s’offrir au chercheur comme un terrain d’investigation singulièrement orphelin de zones d’ombres. Or l’attention fervente dédiée à la péninsule est loin d’être uniforme, pas plus que ne l’a été son arpentage. Elle tend à se focaliser sur les pulsations significatives de certains épicentres sensibles, rejetant du même coup dans une périphérie quelquefois imprécise certains excursus mineurs affranchis des itinéraires codifiés appelés à drainer le flux des élites européennes. La présente étude se donne pour objet l’une de ces « marges » du voyage : l’île de Sardaigne, terre de confins ancrée au cœur de l’espace méditerranéen, encore inconnue alors que s’achève ailleurs le recensement du monde. À la fois jalon cardinal sur les principales routes méditerranéennes et Ultima Thulé condamnée à une longue relégation, le territoire insulaire affiche durablement la virginité d’antipodes indécis avant de devenir l’ultime étape d’un « Petit Tour » retardataire sous l’impulsion d’un bataillon clairsemé de découvreurs alternatifs. Afin de retracer l’aventure du voyage en Sardaigne, il convient d’explorer dans un premier temps le jeu de représentations complexe dont se nourrit l’image de l’île, marquée par une énigmatique ambivalence. Il s’agit ensuite de comprendre les mécanismes qui président à un lent dévoilement : longtemps cantonnée au statut d’étape fortuite, la Sardaigne va également devenir promesse d’explorations pionnières. Après avoir dressé le profil des acteurs du voyage, enquêté sur les motivations qui les animent, on les suivra dans leur itinérance, de la découverte de l’espace à la bouleversante confrontation avec une altérité aussi dérangeante que fascinante. On s’attache ainsi à mettre en lumière la richesse des visions inspirées par le microcosme insulaire, creuset de mythologies contrastées et berceau d’imaginaires, ainsi que la vigueur des stratégies déployées par les voyageurs pour légitimer leur entreprise au regard de la référence écrasante constituée par la tradition du Grand Tour. Délaissé par ces écrivains qui vont ailleurs s’accaparer le récit de voyage, le périple sarde se confirme sans doute comme un excursus mineur. Toutefois le corpus qui en retrace les expériences singulières ne pouvait se soustraire aux dynamiques appelées à déterminer les enjeux et les ambitions de la littérature viatique au cours du XIXe siècle. Le cheminement de l’écriture fait donc l’objet d’une réflexion spécifique visant à capturer au fil des pages l’aspiration timide à une littérarité possible. Le corpus exploré, encore largement inédit, couvre un « grand siècle » (1792-1909) et se focalise sur les voyageurs de l’aire francophone, sans s’interdire les apports précieux que constituent les témoignages d’autres visiteurs européens et certains textes choisis (édités ou issus de fonds d’archives) empruntés à une chronologie élargie. 

Composition du jury
Daniel Lançon (Professeur, Université Grenoble Alpes, directeur de thèse) ; Gilles Bertrand (Professeur, Université Grenoble Alpes, examinateur) ; Alain Guyot (Professeur, Université de Lorraine, examinateur) ; Corinne Saminadayar Perrin (Professeur, Université Paul-Valéry-Montpellier, rapporteur) ; Véronique Magri-Mourgues (Professeur, Université de Nice, rapporteur).

Date

Le 11 juillet 2017
Complément date
15h00

Localisation

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu
Salle des Actes
(bât. Z, rdc)
Bâtiment Stendhal

Directeur de thèse

Daniel LANÇON
Litt&Arts, composante ÉCRIRE

Publié le 22 novembre 2020

Mis à jour le 22 novembre 2020