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Soutenance / Recherche
Le 23 juin 2017
Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Poétiques de la filiation. Clément Marot et ses maîtres : Jean Marot, Jean Lemaire et Guillaume Cretin
Résumé
Ce travail porte sur l’évolution de la poésie française au début de la Renaissance, à travers la dette de Clément Marot envers ses maîtres de la génération précédente, les « Grands Rhétoriqueurs » Jean Lemaire, Guillaume Cretin et Jean Marot (le père de Clément). La récente réhabilitation des Rhétoriqueurs a laissé en grande partie intact le présupposé d’une « révolution marotique » : le fils Marot aurait développé un style poétique plus simple, moins grandiloquent que ses prédécesseurs, et renoncé à ses devoirs épidictiques et historiographiques au profit de formes plus courtes et de sujets plus légers. Notre thèse remet en question ce présupposé, de même que la frontière arbitraire entre le Moyen Âge et la Renaissance traditionnellement établie vers 1500 par l’histoire littéraire française. Notre postulat est que l’esthétique de Marot doit aussi être étudiée de façon « généalogique », et notre objectif a été de réévaluer les influences qui ont joué un rôle direct pour la former. Tout d’abord, grâce à des analyses comparées précises de la poésie épidictique de circonstance que les poètes de notre corpus ont adressée à leurs protecteurs (en particulier les déplorations funèbres et travaux historiographiques et de propagande), nous montrons comment les œuvres des trois rhétoriqueurs de la génération précédente évoluaient déjà en réponse à des changements affectant la culture et les devoirs attachés aux milieux de cour ; et comment ces changements, à leur tour, ont annoncé et nourri les innovations de leur successeur. Ensuite, nous analysons le témoignage que Clément donne lui-même de cette évolution, notamment à travers ses hommages réguliers aux trois maîtres qui l’ont éduqué ou conseillé, manifestant ainsi sa dette ou au contraire s’en écartant, mais jamais de façon polémique. Que ce soit en évitant ostensiblement leurs pratiques poétiques ou bien en les copiant tacitement, que ce soit en se présentant comme un élève reconnaissant ou bien comme un poète mûri et autonome, Marot fils n’a eu de cesse d’élaborer une histoire de la poésie récente tout en fondant en même temps une biographie idéalisée. En étudiant à la fois d’indéniables mutations des genres poétiques et le récit personnel qui les met en évidence et leur prête parfois un sens rétrospectif, nous montrons comment les poèmes de Marot construisent un scénario de succession caractérisé par la variété et la subtilité plutôt que par le genre de rupture mise en scène par des mouvements littéraires postérieurs.
Composition du jury
Francis Goyet (Professeur, Université Grenoble Alpes, directeur de thèse) ; François Cornilliat (Professeur émérite, Rutgers University, États-Unis, co-directeur de thèse) ; Ana Pairet (Professeur associé, Rutgers University, États-Unis, examinateur) ; Estelle Doudet (Professeur, Université Grenoble Alpes, examinateur) ; Nathalie Dauvois (Professeur, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, rapporteur) ; Michel Magnien (Professeur, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, rapporteur).
Ce travail porte sur l’évolution de la poésie française au début de la Renaissance, à travers la dette de Clément Marot envers ses maîtres de la génération précédente, les « Grands Rhétoriqueurs » Jean Lemaire, Guillaume Cretin et Jean Marot (le père de Clément). La récente réhabilitation des Rhétoriqueurs a laissé en grande partie intact le présupposé d’une « révolution marotique » : le fils Marot aurait développé un style poétique plus simple, moins grandiloquent que ses prédécesseurs, et renoncé à ses devoirs épidictiques et historiographiques au profit de formes plus courtes et de sujets plus légers. Notre thèse remet en question ce présupposé, de même que la frontière arbitraire entre le Moyen Âge et la Renaissance traditionnellement établie vers 1500 par l’histoire littéraire française. Notre postulat est que l’esthétique de Marot doit aussi être étudiée de façon « généalogique », et notre objectif a été de réévaluer les influences qui ont joué un rôle direct pour la former. Tout d’abord, grâce à des analyses comparées précises de la poésie épidictique de circonstance que les poètes de notre corpus ont adressée à leurs protecteurs (en particulier les déplorations funèbres et travaux historiographiques et de propagande), nous montrons comment les œuvres des trois rhétoriqueurs de la génération précédente évoluaient déjà en réponse à des changements affectant la culture et les devoirs attachés aux milieux de cour ; et comment ces changements, à leur tour, ont annoncé et nourri les innovations de leur successeur. Ensuite, nous analysons le témoignage que Clément donne lui-même de cette évolution, notamment à travers ses hommages réguliers aux trois maîtres qui l’ont éduqué ou conseillé, manifestant ainsi sa dette ou au contraire s’en écartant, mais jamais de façon polémique. Que ce soit en évitant ostensiblement leurs pratiques poétiques ou bien en les copiant tacitement, que ce soit en se présentant comme un élève reconnaissant ou bien comme un poète mûri et autonome, Marot fils n’a eu de cesse d’élaborer une histoire de la poésie récente tout en fondant en même temps une biographie idéalisée. En étudiant à la fois d’indéniables mutations des genres poétiques et le récit personnel qui les met en évidence et leur prête parfois un sens rétrospectif, nous montrons comment les poèmes de Marot construisent un scénario de succession caractérisé par la variété et la subtilité plutôt que par le genre de rupture mise en scène par des mouvements littéraires postérieurs.
Composition du jury
Francis Goyet (Professeur, Université Grenoble Alpes, directeur de thèse) ; François Cornilliat (Professeur émérite, Rutgers University, États-Unis, co-directeur de thèse) ; Ana Pairet (Professeur associé, Rutgers University, États-Unis, examinateur) ; Estelle Doudet (Professeur, Université Grenoble Alpes, examinateur) ; Nathalie Dauvois (Professeur, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, rapporteur) ; Michel Magnien (Professeur, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, rapporteur).
Date
Le 23 juin 2017
Complément date
13h30
Localisation
Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Complément lieu
Petite salle des colloques
(bât. G, 4e ét.)
Bâtiment Stendhal
(bât. G, 4e ét.)
Bâtiment Stendhal
Directeur de thèse
Francis GOYET
Litt&Arts, composante RARE
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