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Soutenance de thèse de Ludivine Le Chêne – Lettres et arts spécialité langue française

Soutenance

Le 15 janvier 2024

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

L'âge du roman anthologique. Formes et enjeux de la digression dans l'écriture romanesque du premier XVIIe siècle

Résumé

Objet de confusion et de dédain, la réputation de la digression depuis ses origines n’est pas au beau fixe. Pourtant, malgré ce rejet, les romanciers en font allègrement usage. Que la digression intervienne ponctuellement au gré du récit ou qu’elle ménage la disposition de l’œuvre, sa présence touche toutes les strates compositionnelles du roman, de manière à reconsidérer la question de la cohérence. Les plus petites unités digressives s’insèrent dans le récit à la manière d’interventions d’auteurs ou construisent des séquences qui mêlent au plaisir du détour une fonction savante. De la même manière, à une échelle plus importante, des séquences plus longues alternent morceaux de bravoure et morceaux narratifs qui s’accumulent et s’intercalent dans l’œuvre, de façon à en différer le dénouement. La digression constitue donc un outil poétique stratégique, auquel recourent les romanciers afin d’agencer et de réunir les différentes parties du roman, sous l’égide d’une unité et cohérence nouvelles. Interpolés dans le récit cadre, ces morceaux stratégiques modifient profondément la structure du roman, jusqu’à en causer parfois l’inachèvement, qu’il soit voulu ou non par les auteurs.

La variété des morceaux digressifs nous conduit ainsi à reconsidérer la question de l’inachèvement, ouvrant la voie aux recompositions auctoriales et éditoriales. À ce titre, l’étude de la composition des romans du premier XVIIe siècle envisage la digression comme un dispositif privilégié, permettant de réunir sous une seule catégorie générique dite anthologique, tant les œuvres au format long, que celles au format plus court.

À cette fin, notre corpus interroge les romans comiques et antiromans (Bergerac, Furetière, L’Hermite, Scarron, Sorel) ; les romans édifiants dévots, tragiques et sentimentaux (Camus, Nervèze, Rosset) ; puis les Longs Romans, lesquels réunissent les modèles héroïco-galants et la pastorale (Desmarets, Gomberville, La Calprenède, Urfé, Scudéry) ; jusqu’aux continuations et romans abrégés postérieurs à 1660.

Composition du jury

  • Christine NOILLE, Professeure, Sorbonne Université, Directrice de thèse
  • Emmanuel BURY, Professeur, Sorbonne Université, Examinateur
  • Camille ESMEIN, Maîtresse de conférences HDR, Université d'Orléans, Rapporteure
  • Tony GHEERAERT, Professeur, Université de Rouen Normandie, Rapporteur
  • Stéphane MACÉ, Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur

Date

Le 15 janvier 2024
Complément date

13h30

Localisation

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

MaCI
339 avenue Centrale
Salle 002

Directrice de thèse

Publié le 24 janvier 2024

Mis à jour le 24 janvier 2024