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Soutenance / Centre É.CRI.RE
Le 13 décembre 2024
Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
L’histoire au risque de la littérature. Vers une histoire expérimentale à la française (1979-2024)
Résumé
Dans la longue chronique des rapports entre histoire et littérature, les vingt dernières années ont été en France un moment de discussions intenses et parfois houleuses. Les débats ont souvent porté sur la nécessité de franchir ou de protéger les frontières, sans que l’on sache toujours quels espaces ces dernières étaient censées séparer. L’attention a largement été accordée aux écrivain·es : braconnant sur les terres des historien·nes, pillant leurs savoir-faire ou mimant leurs discours, ceux-ci viendraient leur faire concurrence et saper leur autorité. Le problème d’une telle lecture est qu’elle enferme l’histoire dans une posture défensive et en fait une sorte d’arrière-garde littéraire, condamnée à suivre ou à rejeter les voies ouvertes par d’autres. Cette thèse souhaite renverser la partition en s’intéressant aux travaux des historien·nes eux-mêmes. Sans prétendre en donner de cartographie exhaustive, nous y étudions quelques cas exceptionnels mais révélateurs des liens qu’ils ou elles sont susceptibles d’entretenir avec la littérature. Celle-ci leur est-elle seulement une terre hostile et étrangère ou peut-elle devenir au contraire un partenaire d’intellection, sinon l’espace même de l’élaboration du savoir ? Ces questions ne sont pas neuves. La configuration actuelle des champs scientifique, académique et littéraire offre cependant les conditions d’un dialogue à nouveaux frais entre histoire et littérature. Tout en prenant la mesure des héritages et des rémanences qui habitent le contemporain, ce travail souhaite dégager quelques caractéristiques de la conjoncture historiographique actuelle.
Depuis les ouvrages précurseurs de Régine Robin ou d’Arlette Farge et dans la lignée des Essais d’ego-histoire dirigés par Pierre Nora ou des Essais d’histoire expérimentale menés par Alain Bourreau et Daniel S. Milo à la fin des années 1980, certain·es historien·nes tentent d’écrire l’histoire autrement, dans un dialogue plus ou moins explicite avec des formes d’expression ou d’activité d’ordinaire considérées comme littéraires. Depuis la littérature, avec elle ou contre elle, les historien·nes explorent d’autres façons de conduire leur recherche et d’en exposer les résultats. Ces pratiques de lecture ou d’écriture leur permettent de se mettre à l’épreuve et d’éprouver leurs savoirs, leur discipline et leur méthode. Qu’il s’agisse de tentatives isolées ou de chantiers au long cours, ces productions au risque de la littérature se multiplient depuis la fin du XXe siècle. Elles dessinent ce que l’on pourrait appeler un moment expérimental de l’historiographie française. Notre travail propose d’en décrire les couleurs et de fournir une première approche de ces essais historiographiques contemporains, pris entre expérience littéraire et expérimentation savante.
Composition du jury
- Laurent DEMANZE, Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse
- Isabelle LACOUE-LABARTHE, Maîtresse de conférences HDR, Sciences Po Toulouse, Co-directrice de thèse
- Annick LOUIS, Professeure, Université de Franche-Comté, Rapporteure
- Emmanuelle LOYER, Professeure, Sciences Po Paris, Rapporteure
- Vincent DEBAENE, Professeur, Université de Genève, Examinateur
- Sylvain VENAYRE, Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur
Date
14h00
Localisation
Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Bâtiment Stendhal
Salle A101
Directeur de thèse
Laurent DEMANZE
Litt&Arts, centre É.CRI.RE
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