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Journée d'étude / Recherche
Le 15 décembre 2017
Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Cette journée s’inscrit dans un mouvement actuel de relecture et de réinterprétation de ces textes millénaires avec la perspective et les outils de la linguistique de corpus et la visée de mettre à jour les connaissances linguistiques et sociales partagées par les lecteurs compétents de ce type de texte.
Contexte
Notre approche s’intéresse moins à la performance tragique et aux émotions qu’elle provoque qu’au rôle des régularités linguistiques et textuelles dans ce processus, et plus précisément au rôle de la phraséologie. La notion de phraséologie permet de modéliser les phénomènes langagiers que sont les unités de sens (cf. extended units of meaning de Sinclair, 2004) et qui dépassent le cadre des mots simples. Ces unités correspondent à des éléments préfabriqués de la langue, observables à travers l’usage, mais souvent utilisés inconsciemment par les locuteurs. La mise au jour de ces unités permet de révéler des traits liés à l’habitus, à des connaissances sociales partagées mais non explicitement formulées sur l’usage linguistique : l’appartenance à une communauté de discours est intrinsèquement liée à la maîtrise d’une certaine phraséologie.
Hypothèse
Notre hypothèse est que la mise au jour de la phraséologie des tragédies grecques peut renouveler, grâce à une approche nouvelle fondée sur la linguistique de corpus outillée, la compréhension des effets émotionnels suscités lors du contact avec le corpus tragique.
Les tragédies grecques sont aujourd’hui en France les textes dramatiques le plus souvent représentés, par des metteurs en scène qui promettent aux spectateurs du sang, des larmes et une leçon de politique. Ils sont en cela les héritiers d’une longue tradition d’interprétation qui n’est guère remise en question. En recourant à une analyse phraséologique outillée du corpus tragique, nous visons à le débarrasser de la gangue épaisse d’interprétations qui, tout en assurant sa transmission, l’ont étouffé au point de se substituer aux tragédies et d’empêcher de les étudier pour ce qu’elles sont : avant tout, un matériau linguistique.
Notre approche s’inscrit ainsi dans un mouvement actuel de relecture et de réinterprétation de ces textes millénaires avec la perspective et les outils de la linguistique de corpus et la visée de mettre à jour les connaissances linguistiques et sociales partagées par les lecteurs compétents de ce type de texte.
Méthodologie
Notre projet consiste donc à cartographier des suites spécifiques de mots grecs, ce qui est déjà en soi un premier défi. Le travail en linguistique de corpus consistera (1) à adapter le Lexicoscope (Kraif, 2016) au traitement du texte grec et (2) à annoter morpho-syntaxiquement les textes grecs afin de les rendre exploitable par l’interface d’interrogation.
Objectif
Ainsi, le Lexicoscope permet d’extraire des patrons et des séquences récurrents sans a priori autre que lexical. En ce sens, il constitue un outil précieux pour se débarrasser des idées reçues sur un corpus de textes donné. Pour les tragédies grecques, qui ont connu tant d’interprétations divergentes à travers les âges, et dont la lumière peine à nous parvenir à travers cet empilement millénaire, il offre la possibilité d’accéder à frais nouveaux à ce qu’elles sont une fois dénudées de ces oripeaux : une suite de mots structurés en motifs.
Programme
10h00 – Accueil des participants
10h30 – Ouverture de la journée par Malika Bastin-Hammou (Université Grenoble Alpes, UMR 5316 Litt&Arts)
10h45 – « Évaluation d’un modèle de Treetagger pour la lemmatisation et l’étiquetage du grec ancien », Olivier Kraif (Université Grenoble Alpes, Lidilem)
11h15 – « Médée d’Euripide, Médée de Sénèque : bases de données et outils statistiques du LASLA », Marc Vandersmissen (Université de Liège, LASLA)
14h00 – « Euripide et l’étranger avec Hyperbase Web Edition : la cooccurrence comme outil pour la recherche thématique », Margherita Fantoli (Université de Liège, LASLA)
14h45 – « Du grec dans le Lexicoscope ! », Julie Sorba (Université Grenoble Alpes, Lidilem)
15h30 – Clôture de la journée (Olivier Kraif & Julie Sorba)
> Ce projet est financé par Grenoble Pôle Cognition, UGA-INP, Lidilem et Litt&Arts.
Notre approche s’intéresse moins à la performance tragique et aux émotions qu’elle provoque qu’au rôle des régularités linguistiques et textuelles dans ce processus, et plus précisément au rôle de la phraséologie. La notion de phraséologie permet de modéliser les phénomènes langagiers que sont les unités de sens (cf. extended units of meaning de Sinclair, 2004) et qui dépassent le cadre des mots simples. Ces unités correspondent à des éléments préfabriqués de la langue, observables à travers l’usage, mais souvent utilisés inconsciemment par les locuteurs. La mise au jour de ces unités permet de révéler des traits liés à l’habitus, à des connaissances sociales partagées mais non explicitement formulées sur l’usage linguistique : l’appartenance à une communauté de discours est intrinsèquement liée à la maîtrise d’une certaine phraséologie.
Hypothèse
Notre hypothèse est que la mise au jour de la phraséologie des tragédies grecques peut renouveler, grâce à une approche nouvelle fondée sur la linguistique de corpus outillée, la compréhension des effets émotionnels suscités lors du contact avec le corpus tragique.
Les tragédies grecques sont aujourd’hui en France les textes dramatiques le plus souvent représentés, par des metteurs en scène qui promettent aux spectateurs du sang, des larmes et une leçon de politique. Ils sont en cela les héritiers d’une longue tradition d’interprétation qui n’est guère remise en question. En recourant à une analyse phraséologique outillée du corpus tragique, nous visons à le débarrasser de la gangue épaisse d’interprétations qui, tout en assurant sa transmission, l’ont étouffé au point de se substituer aux tragédies et d’empêcher de les étudier pour ce qu’elles sont : avant tout, un matériau linguistique.
Notre approche s’inscrit ainsi dans un mouvement actuel de relecture et de réinterprétation de ces textes millénaires avec la perspective et les outils de la linguistique de corpus et la visée de mettre à jour les connaissances linguistiques et sociales partagées par les lecteurs compétents de ce type de texte.
Méthodologie
Notre projet consiste donc à cartographier des suites spécifiques de mots grecs, ce qui est déjà en soi un premier défi. Le travail en linguistique de corpus consistera (1) à adapter le Lexicoscope (Kraif, 2016) au traitement du texte grec et (2) à annoter morpho-syntaxiquement les textes grecs afin de les rendre exploitable par l’interface d’interrogation.
Objectif
Ainsi, le Lexicoscope permet d’extraire des patrons et des séquences récurrents sans a priori autre que lexical. En ce sens, il constitue un outil précieux pour se débarrasser des idées reçues sur un corpus de textes donné. Pour les tragédies grecques, qui ont connu tant d’interprétations divergentes à travers les âges, et dont la lumière peine à nous parvenir à travers cet empilement millénaire, il offre la possibilité d’accéder à frais nouveaux à ce qu’elles sont une fois dénudées de ces oripeaux : une suite de mots structurés en motifs.
Programme
10h00 – Accueil des participants
10h30 – Ouverture de la journée par Malika Bastin-Hammou (Université Grenoble Alpes, UMR 5316 Litt&Arts)
10h45 – « Évaluation d’un modèle de Treetagger pour la lemmatisation et l’étiquetage du grec ancien », Olivier Kraif (Université Grenoble Alpes, Lidilem)
11h15 – « Médée d’Euripide, Médée de Sénèque : bases de données et outils statistiques du LASLA », Marc Vandersmissen (Université de Liège, LASLA)
14h00 – « Euripide et l’étranger avec Hyperbase Web Edition : la cooccurrence comme outil pour la recherche thématique », Margherita Fantoli (Université de Liège, LASLA)
14h45 – « Du grec dans le Lexicoscope ! », Julie Sorba (Université Grenoble Alpes, Lidilem)
15h30 – Clôture de la journée (Olivier Kraif & Julie Sorba)
> Ce projet est financé par Grenoble Pôle Cognition, UGA-INP, Lidilem et Litt&Arts.
Date
Le 15 décembre 2017
Complément date
10h00 - 16h00
Localisation
Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Complément lieu
Salle Jacques Cartier
Maison des langues et des cultures
Maison des langues et des cultures
Contacts
malika.bastinuniv-grenoble-alpes.fr (Malika Bastin)
julie.sorbauniv-grenoble-alpes.fr (Julie Sorba)
olivier.kraifuniv-grenoble-alpes.fr (Olivier Kraif )
julie.sorbauniv-grenoble-alpes.fr (Julie Sorba)
olivier.kraifuniv-grenoble-alpes.fr (Olivier Kraif )
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