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Journée d'étude / Recherche
Le 5 février 2021
À distance
Adoptant une perspective transdisciplinaire, cette journée d'étude s’attachera à scruter le visage de l’objet imprimé du XIXe siècle.
Vitrines, étalages, photographies, tableaux, affiches, cartes de visites, cartes postales, livres, journaux, musées et spectacles, projections lumineuses, cinématographe, rayons X… Au fil du XIXe siècle, textes et images peuplent de plus en plus d’espaces, bouleversant définitivement notre relation à la lecture. À la mobilité du corps du lecteur/promeneur répond une nécessaire mobilité interprétative, le texte et l’image entretenant désormais une relation compliquant singulièrement la tâche à qui veut distinguer les arts nobles des arts populaires.
La richesse iconographique des espaces urbains et textuels impose à ceux qui les organisent de maintenir et développer l’idée de seuil : les musées, les magasins (de pierre et de papier), les journaux, livres et revues, le métropolitain, les expositions, les passages, les cafés, les salles de spectacles, etc., conçoivent ou reconfigurent leurs seuils respectifs afin d’être instantanément identifiables aux yeux d’un lecteur/promeneur envisagé en tant qu’amateur d’images et acheteur potentiel.
Plus que jamais, la pierre et le papier partagent donc des aspirations communes. À la lumière d’un tel contexte, nous souhaitons interroger la place du frontispice dans les imprimés du XIXe siècle. Dans le prolongement de travaux de Ségolène Le Men (La Cathédrale illustrée) et Philippe Hamon (Imageries et Expositions), il s’agira d’étudier la fonction et le sens de ce seuil déjà ancien, l’un des premiers à avoir occupé une place essentielle dans la « périgraphie » du livre (Louis Marin), dans un contexte où les progrès techniques et sociaux ainsi que les bouleversements politiques et artistiques ont permis à l’image à se démultiplier et à gagner en mobilité : le succès des vignettes romantiques et l’explosion de la presse illustrée ont notamment permis de faire varier la place du frontispice, qui peut aussi bien être placé en regard de la page de titre que sur la couverture, mais qui doit toujours se distinguer des illustrations peuplant le corps du texte. Dès lors, la définition que donne Littré du frontispice se signale par sa réserve : s’il s’agit le plus souvent d’une « gravure que l’on place en regard du titre d’un livre et dont le sujet est analogue au but et à l’esprit de l’ouvrage », cette définition ne suffit pas à rendre compte des stratégies éditoriales qu’implique souvent le choix d’une image qui doit désormais refléter fidèlement le contenu tout ou cherchant à séduire, quitte parfois à mentir. À la jonction des espaces urbain, textuel et publicitaire, le frontispice donne à voir les mille et une facettes d’un XIXe siècle en perpétuelle représentation.
Adoptant une perspective transdisciplinaire, cet atelier s’attache donc à scruter le visage de l’objet imprimé du XIXe siècle, qu’il s’adresse à un public bibliophile ou populaire, qu’il soit perçu comme littéraire ou non, qu’il paraisse en livraisons ou directement en librairie, qu’il ait marqué les esprits ou qu’on l’ait immédiatement oublié.
La richesse iconographique des espaces urbains et textuels impose à ceux qui les organisent de maintenir et développer l’idée de seuil : les musées, les magasins (de pierre et de papier), les journaux, livres et revues, le métropolitain, les expositions, les passages, les cafés, les salles de spectacles, etc., conçoivent ou reconfigurent leurs seuils respectifs afin d’être instantanément identifiables aux yeux d’un lecteur/promeneur envisagé en tant qu’amateur d’images et acheteur potentiel.
Plus que jamais, la pierre et le papier partagent donc des aspirations communes. À la lumière d’un tel contexte, nous souhaitons interroger la place du frontispice dans les imprimés du XIXe siècle. Dans le prolongement de travaux de Ségolène Le Men (La Cathédrale illustrée) et Philippe Hamon (Imageries et Expositions), il s’agira d’étudier la fonction et le sens de ce seuil déjà ancien, l’un des premiers à avoir occupé une place essentielle dans la « périgraphie » du livre (Louis Marin), dans un contexte où les progrès techniques et sociaux ainsi que les bouleversements politiques et artistiques ont permis à l’image à se démultiplier et à gagner en mobilité : le succès des vignettes romantiques et l’explosion de la presse illustrée ont notamment permis de faire varier la place du frontispice, qui peut aussi bien être placé en regard de la page de titre que sur la couverture, mais qui doit toujours se distinguer des illustrations peuplant le corps du texte. Dès lors, la définition que donne Littré du frontispice se signale par sa réserve : s’il s’agit le plus souvent d’une « gravure que l’on place en regard du titre d’un livre et dont le sujet est analogue au but et à l’esprit de l’ouvrage », cette définition ne suffit pas à rendre compte des stratégies éditoriales qu’implique souvent le choix d’une image qui doit désormais refléter fidèlement le contenu tout ou cherchant à séduire, quitte parfois à mentir. À la jonction des espaces urbain, textuel et publicitaire, le frontispice donne à voir les mille et une facettes d’un XIXe siècle en perpétuelle représentation.
Adoptant une perspective transdisciplinaire, cet atelier s’attache donc à scruter le visage de l’objet imprimé du XIXe siècle, qu’il s’adresse à un public bibliophile ou populaire, qu’il soit perçu comme littéraire ou non, qu’il paraisse en livraisons ou directement en librairie, qu’il ait marqué les esprits ou qu’on l’ait immédiatement oublié.
Date
Le 5 février 2021
Complément date
9h30 - 15h30
Localisation
À distance
Contacts
delphine.gleizesuniv-grenoble-alpes.fr (Delphine Gleizes)
axel.hohnsbeinu-bordeaux.fr (Axel Hohnsbein)
axel.hohnsbeinu-bordeaux.fr (Axel Hohnsbein)
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