Aller au contenu principal

Sophie Hache, en délégation à l'UMR Litt&Arts

Recherche

Quelques mots sur vous, votre parcours, votre recherche…

Je suis Maîtresse de conférences à l’université de Lille, au sein de la Faculté des Humanités, où j’enseigne la littérature du XVIIe siècle ainsi que la grammaire et la stylistique, en particulier dans le cadre de la préparation aux concours de l’enseignement (Capes et agrégation de Lettres modernes). Je suis membre de l’équipe d’accueil Alithila (Analyses littéraires et histoire de la langue).

Mes travaux de recherche concernent la stylistique de l’âge classique – rhétorique, philologie et esthétique – et font une large place à des types de textes qui sont aux marges des belles-lettres. Je m’intéresse ainsi à l’éloquence sacrée, à la réception des œuvres musicales, ou encore aux théories du style, ce qui m’amène à fréquenter aussi bien les grands auteurs comme Racine ou Bossuet, que des prédicateurs ou des rhéteurs oubliés. J’ai publié La Langue du ciel. Le sublime en France au XVIIe siècle (2000) et dirigé des ouvrages collectifs : À la croisée des arts, sublime et musique religieuse en Europe XVIIe-XVIIIe siècles (2015) ; L’Épithète, la rime et la raison. La lexicographie poétique en Europe, XVIe-XVIIe siècles (2015).

Pourquoi en délégation à l’UMR Litt&Arts pour la seconde année consécutive ?

Le projet qui a motivé ma délégation CNRS auprès de Litt&Arts porte sur la question de la période oratoire à l’âge classique, envisagée sous un angle essentiellement rhétorique. J’ai pu soutenir en décembre 2020, à l’université Grenoble Alpes, mon Habilitation à Diriger les Recherches, avec en particulier la présentation d’un mémoire inédit, intitulé « Un sens parfait. Rhétorique de la période (1550-1750) ».

J’ai entrepris ce travail en plusieurs étapes, avec tout d’abord une longue phase de constitution du corpus, construit autour des traités de rhétorique rédigés en français comme en latin, avant de me consacrer à l’analyse du métalangage stylistique. Que faut-il entendre par le mot « période » de la Renaissance au milieu du XVIIIe siècle ? De quoi précisément les traités parlent-ils lorsqu’ils font l’éloge de telle « période » ? Celle-ci est dite « nombreuse », « achevée », « cadencée », ou encore « harmonieuse » : autant de notions qui doivent être explicitées. Dans cette réflexion, l’attention aux exemples est essentielle, dans la mesure où c’est là que se fait visible l’écart entre ce que disent les textes et ce que nous en comprenons, entre ce que leur théorie nous laisse attendre et ce que nous recevons comme éclairant ou problématique. En observant de près les transformations que les rhéteurs de la première modernité faisaient subir à leurs sources grecques et surtout latines, le métadiscours sur la période m’est apparu progressivement comme un puissant révélateur de la pensée rhétorique française telle qu’elle s’est élaborée entre innutrition antique et conscience moderne, dans une permanente négociation entre le respect des textes matriciels et la possibilité d’appréhender des ruptures.

Quelles sont les collaborations que vous avez pu tisser au sein de ce laboratoire ?

Accueillie depuis le 1er septembre 2019 par le centre de recherche RARE (Rhétorique de l’Antiquité à la Révolution), je bénéficie d’un cadre idéal pour mes recherches sur la rhétorique. Je connais de longue date Stéphane Macé, responsable du centre, avec qui j’ai collaboré à plusieurs reprises, et ma délégation m’a permis de nouer de fructueuses relations avec les membres du centre, en particulier avec Francis Goyet, qui était directeur de l'UMR Litt&Arts au moment où je suis arrivée à l’UGA . La tenue d’un séminaire mensuel, réunissant une quinzaine d’enseignants-chercheurs et doctorants, offre l’occasion d’un travail commun approfondi dans une ambiance à la fois studieuse et conviviale, même si depuis un an la situation sanitaire a imposé la tenue en visioconférence d’une bonne partie de ces séances.

C’est encore avec le soutien de RARE que j’organise un colloque en mars 2021 autour de la notion de « quantité syllabique ». Il s’agit là d’une notion technique qui est au carrefour de la réflexion rhétorique sur la période oratoire et sur le rythme musical. Participeront à cet événement des musicologues et des spécialistes de l’éloquence française et néo-latine.

> En savoir plus sur le colloque « Autour de la quantité syllabique (16e-18e siècles) »

Contact

sophie.hacheatuniv-lille.fr (Sophie Hache)

Publié le 31 mai 2021

Mis à jour le 21 janvier 2022