Séminaire

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Six mois avant la parution des Caves du Vatican, Gide décide de les présenter sous le nom de « sotie », désignation qui, en renvoyant au ton ironique et parodique de l’œuvre, signale en outre qu’il s’agit d’un genre différent du roman d’aventures initialement annoncé. Certains critiques persistent pourtant à voir dans ce récit foisonnant un roman d’aventures manqué, où l’agencement des faits extérieurs serait moins abouti que le récit de soi. L’examen des documents génétiques nous permettra d’évaluer comment, au cours de la longue genèse de l’œuvre (1893-1913), Gide tente de respecter son projet initial tout en s’en éloignant.

Solène Lépinay est en quatrième année de doctorat au sein de l’UMR Litt&Arts sous la direction de Françoise Leriche. Son travail vise à examiner les modalités théoriques et poétiques du renouvellement du roman français autour de 1911-1914, à partir d’une exploration approfondie des archives épistolaires et génétiques de Du Côté de chez Swann (1913) de Marcel Proust et Les Caves du Vatican (1914) d’André Gide.

• En savoir plus sur Les Caves du Vatican d'André Gide : du roman d’aventures au récit de soi

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Il s'agira d'abord de l'interviewer sur son travail, puis elle enregistrera un podcast : Émilie Demouselle, doctorante en littérature médiévale, nous parlera des premiers traités d’agriculture écrits en français aux XV^e et XVI^e siècles.

La séance se poursuivra au Café de la Table Ronde, en centre ville de Grenoble, à partir de 19h00 pour l'enregistrement d'un second podcast : Vincent Alleau, doctorant en histoire médiévale, nous parlera du pape Martin V (1417-1431) et du redressement du pouvoir pontifical dans les premières décennies du Quattrocento. 

En pratique

Séance proposée également en ligne : lien Zoom (code secret : 724290).

• En savoir plus sur Passion Médiévistes

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Tout en défendant volontiers une conception « classique » de l’œuvre, soumise à un idéal de composition volontaire et d’achèvement, Valéry a pratiqué des formes d’écriture largement fragmentaires, qu’il a, du reste, théorisées par endroits. L’étude de la genèse des recueils qu’il a tirés de l’énorme masse de notes des Cahiers apporte des éléments particulièrement éclairants pour comprendre les ressorts de cette poétique du fragment.

Ancien élève de l’École normale supérieure de Lyon, Rémi Furlanetto est actuellement ATER à l’université de Rouen et membre du CELLF. Il a soutenu, en juin 2024, à la Faculté des lettres de Sorbonne Université, une thèse consacrée à la question de l’égotisme et des écritures de soi dans l’œuvre de Paul Valéry, rédigée sous la direction de Michel Jarrety et de Françoise Simonet-Tenant. Il a publié plusieurs articles sur le sujet (notamment « L’expérience de la souffrance chez Paul Valéry », dans Représentations de la souffrance, dir. B. Petey-Girard et P. Sévérac, Garnier, 2018, « La poétique du fragment chez Régnier et Valéry. Les Cahiers et le modèle du journal », dir. B. Roukhomovsky, J. Declaux et É. Dufour, Garnier, 2023) et procuré une édition de « Quatre préfaces (1930-1936) » de Paul Valéry (La Nouvelle Revue Française, 2020).

• En savoir plus sur Une poétique égotiste du fragment : l’art de la note chez Valéry

Grenoble - Centre ville

La visite consacrée aux manuscrits médiévaux sera ouverte au public et durera 45 minutes. Il n’est pas nécessaire d’être médiéviste pour pouvoir y assister et les bibliothécaires seront là pour répondre à vos questions, donc si vous êtes curieux et curieuses de découvrir des ouvrages du Moyen Âge, n’hésitez pas à vous joindre à nous !

• En savoir plus sur Visite des fonds patrimoniaux

À distance

L’historiographie contemporaine se propose de redécouvrir la fin de l’Antiquité, conçue non plus comme l’annonce d’un « âge sombre » et d’une brusque rupture vers le Moyen Âge, mais comme une évolution progressive dénommée « Antiquité tardive ». Au sein de cette période, Augustin (354-430) est dès lors vu comme une expression particulièrement flamboyante de l’Antiquité tardive (Brown, 2001) et non plus comme une figure de la « fin de la culture antique » (Marrou, 1949) comme le défendit Marrou avant de se rétracter (Marrou, 2003).

Sans dénier l’apport majeur de la revalorisation de l’Antiquité tardive, cette communication visera à étudier un angle nouveau : si Augustin est assurément un homme de l’Antiquité, n’est-il pas possible de voir en lui simultanément un homme médiéval, par sa philosophie de l’histoire, un des précurseurs et des théoriciens, à la faveur des crises de son époque dont il se fait l’interprète (notamment le sac de Rome en 410 point de départ de l’ouvrage La cité de Dieu) de l’entrée dans un nouvel âge, que nous appellerons ensuite  « Moyen Âge » ? Comment Augustin peut-il nous aider à réfléchir sur la dynamique qui traverse cette période qui semble n’être appelée parfois que par défaut, comme un milieu entre deux cimes, « Moyen Âge » ? Augustin peut-il nous dire quelque chose de la conscience d’eux-mêmes des hommes médiévaux, de leur rapport au temps et à l’histoire ?

Cette analyse requiert dès lors de comprendre autrement ce que l’on a dénommé « augustinisme politique » (Arquillière, 1934) dans la continuité des études augustiniennes contemporaines (Solignac et Tardivel, 2021) et, sur le plan historique, dans la continuité du rôle déterminant donnée par les études récentes à l'Église dans l’évolution du Moyen Âge (Mazel, 2021).

En pratique

Séance proposée uniquement en ligne : lien Zoom (code secret : 724290).

• En savoir plus sur Augustin, un médiéviste ? – De la notion d’un “augustinisme politique” médiéval à la philosophie de l’histoire d’Augustin lui-même

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

La catégorie générique de l'essai est-elle pertinente pour décrire les textes d'idées parus entre le milieu du XVIII^e siècle et le milieu du XIX^e siècle ? En repartant des définitions existantes de l'essai, on montrera qu'elles posent toutes des problèmes méthodologiques lorsqu'on tente de les appliquer à cette période. Un début de solution pourrait alors être de faire appel à l'épistémologie historique, un courant de recherche récent qui cherche à retracer l'histoire des grandes notions épistémologiques comme la vérité, l'évidence, la méthode, l'observation, l'objectivité, etc. La communication sera l'occasion de discuter des limites et des avantages d'une telle approche.

Lucien Derainne est titulaire de la chaire de professeur junior « Littérature et savoir-faire scientifique dans les modernités » de l'université Jean Monnet à Saint-Étienne. Après avoir effectué une thèse en littérature et histoire des sciences sur l'histoire de l'observation entre 1750 et 1850, il a travaillé sur la monomanie en postdoctorat à l'université de Strasbourg. Il est responsable des attributions dans le projet d'édition numérique de l'Encyclopédie ENCCRE.

• En savoir plus sur Le genre de l’essai (1750-1850) à l’épreuve de l’épistémologie historique

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Plusieurs romanciers, dans la France des années 1820, s'attachent à écrire des romans dont l'intrigue, de manière inédite, se déroule dans la petite bourgeoisie urbaine. C'est l'occasion de représenter le réel contemporain, de brosser des types sociaux, de donner à voir les mécanismes socioéconomiques de leur temps, d'inventer une poésie de la ville : autant d'éléments nouveaux qui ne naissent donc pas, comme l'histoire littéraire l'affirme, avec les Scènes de la vie privée (1830) de Balzac. Avec ces romans, peu étudiés jusqu'à présent, que leurs auteurs baptisent « romans de mœurs », Paul de Kock, Etienne-Léon de Lamothe-Langon ou encore Auguste Ricard inventent un romanesque appelé à un grand avenir.

François Kerlouégan est maître de conférences en littérature française à l’Université Lyon 2 et membre de l’UMR 5317 IHRIM. Il travaille sur le roman français de la première moitié du XIX^e siècle, en particulier Balzac et Sand. Il explore les représentations du corps et les usages sociaux des normes (notamment dans les manuels de politesse), ainsi que les liens entre littérature et droit. Récemment, son intérêt s’est porté sur le roman de mœurs de la Restauration. Outre une quarantaine d’articles, il a publié Ce fatal excès du désir : poétique du corps romantique (Champion, 2006) ; avec Marion Mas, Le Code en toutes lettres : écriture et réécriture du Code civil au XIX^e siècle (Garnier, 2020) ; avec Olivier Bara, George Sand comique (UGA Éditions, 2020). Il a réalisé l’édition critique de Mauprat de George Sand (Champion, 2023).

• En savoir plus sur Le roman de mœurs de la Restauration : l'invention du roman moderne ?

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Cette séance sera animée par les organisateurs du séminaire qui présenteront leurs recherches en cours autour de l'imaginaire des langues.  

En pratique

Séance organisée en présentiel et à distance.
Pour participer en ligne :
– Lien Zoom
– ID de réunion : 623 182 9231

• En savoir plus sur L'imaginaire des langues. Recherches en cours

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Cette édition 3, co-organisée par Lucie Bonnet, doctorante en arts du spectacle à Litt&Arts, et soutenue par Litthésarts, l'association des doctorant·es et jeunes chercheur·euses de Litt&Arts, est ouverte aux masterant·es, doctorant·es, artistes, curieux·ses et à l’ensemble des disciplines en sciences humaines.

« Faire Corps – Rencontres nomades de la recherche en cirque » est un séminaire doctoral qui a vocation à valoriser les avancées des personnes nouvellement engagées dans la recherche en cirque. Soutenu par le CCCirque, « Faire Corps » vise à faciliter les échanges avec les artistes et les professionnel·les du milieu du cirque, à initier des collaborations entre la recherche et la pratique, autant qu’à rendre les processus de recherche universitaire et ses productions plus visibles. « Faire Corps » est pensé à destination des étudiant·es, masterant·es, doctorant·es, post-doctorant·es, artistes, amateur·trices et chercheur·euses nouvellement engagé·es dans la recherche (sans restriction d’âge) qu’ils ou elles soient lié·es, ou non, à une institution. Les chercheur·euses émergent·es peuvent profiter de « Faire Corps » pour partager leurs recherches en cours dans un cadre convivial et interactif, et remédier ainsi à l’isolement de la recherche (pour plus d'informations, voir le Manifeste en encadré).

Faire Corps #3 : Pour sa troisième édition, « Faire Corps » innove avec un nouveau format intitulé « Projet Annexe(s) ». Pour cette occasion, la durée de l’événement est étendue à trois jours et le public est élargi aux doctorant·es de l’Université Grenoble Alpes intéressé·es par la thématique de cette édition : les annexes de thèse et les supports de recherche, leur structuration, leur mise en forme et leur valorisation. Le « Projet Annexe(s) » vient ainsi répondre aux besoins des doctorant·es de disciplines en lien avec les arts. Si l’enjeu des annexes est d’assurer la scientificité de la thèse, comment repenser le format de ces documents ? Comment rendre accessibles au plus grand nombre les supports de la réflexion, tout en rendant compte d’un travail sur et avec les arts ? « Faire corps #3 » a pour objectif de faire se rencontrer des docteur·es ou professionnel·les spécialistes de divers formats (textuel, visuel, sonore) avec des doctorant·es en sciences humaines et en arts, à travers des temps de rencontres, des conférences et deux jours d’ateliers pratiques.

En pratique

Inscription jusqu'au 6 mai auprès du recherchefairecorpsgmail.com (comité d'organisation).

• En savoir plus sur Faire Corps #3, Projet Annexe(s)

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Il s'agira au cours de cet atelier de découvrir les diverses techniques qui permettent d'inventer des concepts de théorie littéraire. On choisira, pour illustrer le propos, d'appliquer ces concepts aux textes relevant du genre de la critique, et l'on revisitera à l'occasion les catégories proposées naguère dans une Poétique de la critique littéraire parue en 2019. Cet atelier d'improvisation intellectuelle ne requiert aucune connaissance théorique préalable.

––
Si l’essai a une longue histoire, l’époque contemporaine connaît un renouvellement des pratiques critiques et théoriques : déplacement ludique, lecture hypothétique, exercice d’étrangeté, fragmentation de la notation, les écritures critiques inventent de nouveaux chemins, n’hésitant pas à frayer avec la fiction et à s’aventurer elle-même du côté de l’écriture littéraire. Les frontières entre littérature et savoir critique se font poreuses et invitent à des circulations et des détournements. Ce sont ces nouveaux usages de l’invention critique que le séminaire voudrait analyser cette année.

En pratique

Séance organisée en présentiel et à distance : lien Zoom.

• En savoir plus sur Inventions critiques – séance 7