Le sanctuaire des Muses à Thespies : testimonia littéraires et épigraphiques

Le sanctuaire des Muses, au pied de l’Hélicon et la cité de Thespies, dont il dépendait, ont été découverts au milieu du XIX^e siècle, et brièvement fouillés dans les années 1890, avant que les archéologues français reportent leur attention sur le prestigieux sanctuaire d’Apollon à Delphes en Phocide voisine. Le matériel exhumé à la fin du XIX^e siècle – vestiges archéologiques et inscriptions – fut progressivement publié au cours du XX^e siècle, tandis que dans l’ample corpus des Inscriptiones Graecae, le volume consacré à la Béotie, publié en 1892, rassemblait quelques cinq cents inscriptions. Par ailleurs, Thespies et le sanctuaire des Muses, très fréquentés grâce à la célébration du concours des Mouseia, apparaissent régulièrement dans la littérature ancienne. Le savant d’aujourd’hui qui s’intéresse à la cité et à sa vie religieuse dispose à la fois d’un matériel abondant, mais est également tributaire des conditions de fouille et de leurs approximations méthodologiques qui prévalaient à l’époque. 

Comment, dans le cadre de la réédition en cours du corpus des inscriptions, est-il possible de concilier testimonia littéraires et attestations archéologiques et épigraphiques pour réécrire l’histoire de Thespies ? Cette réflexion est menée également dans le cadre de l’écriture d’un volume de la collection Epitome de l’École française d’Athènes sur la « redécouverte » de Thespies. En particulier, nous tenterons de faire le point sur la naissance du culte des Muses à Thespies, et son inscription dans le paysage du mont Hélicon.