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Pour un cinéma de proximité (Grenoble 1968-1988)

Axe 3, Recherche

Ce projet vise à montrer comment l’ambition de faire un “cinéma de proximité” a conduit à l’émergence d’un autre cinéma, de type institutionnel, par son ancrage économique et politique.

Ce projet s’inscrit dans l’axe 3 de l’UMR Litt&Arts et, plus spécifiquement, dans la continuité du programme « Aaton. De l’usine à films au paysage de l’invention[1] » lequel faisait l’hypothèse de l’émergence d’une scène cinématographique grenobloise à partir du début des années 1970[2]. À cette période, Grenoble était considérée comme un laboratoire culturel par une municipalité qui envisageait la décentralisation comme « une territorialisation vivante[3] ». L’ouverture de la Maison de la Culture en 1968, puis l’arrivée du festival national et international du court-métrage en 1972 ont participé au développement d’une politique locale visant à rapprocher cinéma et société, spectateurs et fabrication des films. Entre 1976 et 1988, plus de 30 films ont été financés par des bourses d’aide à la création de la ville de Grenoble mises en place sur le modèle, et avec l’appui, du Groupe de Recherche et d’Essais cinématographiques (GREC). Les films sont produits par l’Union pour l’Animation et la Création Cinématographique (UNPACC), l’Atelier Cinéma du Dauphiné, puis par la Maison du cinéma et de l’Audiovisuel de Grenoble et dans l’Isère (MCAV). 

Cette recherche vise à montrer comment l’ambition de faire un « cinéma de proximité » a conduit à l’émergence d’un autre cinéma, de type institutionnel, par son ancrage économique et politique. Les traces de cette histoire, aujourd’hui disséminées dans les collections de trois institutions patrimoniales grenobloises, sont au cœur du présent projet de résidence au Musée dauphinois (délégation CNRS sur l'année 2026, dans le cadre du dispositif « Résidence en musée »). Il comporte une collecte sélective et la mise en place d’un plan de numérisation avec la Cinémathèque de Grenoble, mais aussi d’actions de valorisation visant à rendre accessible un corpus filmique inédit témoignant de cette production associative locale. 

[1] Ce précédent projet a étudié l’histoire de la société Aaton (1971-2013), puis d’Aaton Digital (2013-2024), fabricant de matériel cinématographique implanté autour d’une rue du centre ancien de Grenoble, qui a vendu des appareils dans le monde entier.
[2] V. Nicolazic, V. Sorrel et N. Tixier, « Aaton à Grenoble. La fabrique d’une scène médiatique », dans C. Ambrosino et D. Sagot-Duvauroux (dir.), Scènes culturelles – Ambiances et transformations urbaines, Grenoble, PUG, 2025.
[3] G. Saez, dans J.-C. Duclos, A. Fauret et G. Saez (dir.), Nous sommes encore libres de nos rêves. Les parcours de Bernard Gilman, militant culturel (1931-2022), Grenoble, PUG, 2025.

 

Photogrammes du film L’aspect rose de la chose de Chi Yan Wong (1980) ;
direction de la photographie : Claude Michaud.

Coordination

Publié le 10 décembre 2025

Mis à jour le 11 décembre 2025