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Soutenance

Soutenance de thèse de Célia Mugnier – Lettres et arts spécialité littérature générale et comparée

Soutenance Recherche Le 16 décembre 2022
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Grande salle des colloques (aile G, 4e étage)

De l’Homo Sovieticus au Mutant : catastrophe, humanité, monstruosité dans la dystopie russe et nord-américaine contemporaine

Résumé

Depuis la chute de l’URSS, les dystopies, et, plus généralement, les ouvrages de fiction spéculative, ont conquis le champ littéraire russe. Dans le même temps, se sont également multipliées les créatures monstrueuses en littérature : loups-garous, vampires et spectres ont acquis une place prépondérante, y compris chez des auteurs académiquement reconnus, ce qui peut surprendre un lecteur occidental.  Cette thèse cherche à comprendre ce double phénomène, en essayant de voir dans quelle mesure les bouleversements sociaux, politiques, économiques entraînés par la fin de l’Union Soviétique, sont responsables de la multiplication concomitante des dystopies et des monstres dans la littérature post-soviétique.

Dans ce but, nous menons une comparaison entre dystopies russes et nord-américaines contemporaines. Les dystopies nord-américaines, qui ont acquis une grande visibilité dans la sphère internationale aussi bien en littérature qu’au cinéma (Hunger Games, I am a legend, World War Z, etc.), sont étudiées pour elles-mêmes, mais aussi en tant que nécessaire contrepoint des dystopies russes. En effet, lorsque le champ littéraire russe s’ouvre brusquement à l’économie de marché en 1991, et que toute censure est, pour la première fois, abolie, les romans anglo-américains de fiction spéculative se répandent rapidement en Russie, où ils rencontrent un succès fulgurant.

Par ailleurs, on constate dans la sphère anglo-américaine la même multiplication de romans dystopiques que dans le monde russe, à tel point que certains chercheurs parlent d’un « tournant dystopique » autour des années 2000.  En outre, on relève également une prolifération de créatures monstrueuses dans la littérature et le cinéma nord-américain. Les romans sur les vampires se sont à ce point multipliés qu’on les désigne à présent sous une catégorie à part entière, les « vampire fictions ». Certains chercheurs ont également remarqué une prolifération de zombies dans les années 2000, aussi bien en littérature qu’au cinéma, et leur diffusion progressive de la littérature et du cinéma de genre vers le mainstream.

Les années 2000 évoquent les attentats du 11 septembre 2001, et l’effondrement des tours jumelles, qui ont secoué la nation américaine. Nous formulons l’hypothèse que la multiplication des dystopies littéraires, comprises comme la description d’un monde en proie à la catastrophe, peut trouver une explication contextuelle dans la survenue d’événements perçus comme des catastrophes nationales, tels que la chute de l’URSS, ou les attentats terroristes du 11 septembre. La lecture du corpus permettra de confirmer ou d’invalider une telle hypothèse.

Du fait d’une hégémonie culturelle nord-américaine qui n’épargne pas le monde russe, on peut se demander si le foisonnement des dystopies et des monstres dans la littérature post-soviétique n’est pas un épiphénomène de ce que l’on constate dans le monde nord-américain, qui s’expliquerait simplement par l’influence de la pop culture nord-américaine sur le marché du livre russe, depuis le passage à l’économie néolibérale. Pourtant, les dystopies russes contemporaines se démarquent par des qualités spécifiques, et affirment un caractère résolument national.

Composition du jury

  • Anna SAIGNES (Maîtresse de conférences HDR, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse)
  • Isabelle DESPRÉS (Professeure, Université Grenoble Alpes, Co-directrice de thèse)
  • Jean-Paul ENGÉLIBERT (Professeur, Université Bordeaux Montaigne, Rapporteur)
  • Anastasia FORQUENOT DE LA FORTELLE (Professeure, Université de Lausanne, Rapporteure)
  • Léonid HELLER (Professeur émérite, Université de Lausanne, Examinateur)
  • Nicholas MANNING (Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur)

Directrice de thèse

Anna SAIGNES

Litt&Arts, centre É.CRI.RE

Soutenance de thèse d'Alexia Dedieu – Lettres et arts spécialité Langues et civilisations de l’Antiquité

Soutenance Centre TRANSLATIO, Recherche Le 13 décembre 2022
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes

Lire Euripide au XVIe. Étude sur la réception savante d'Euripide dans les éditions et traductions latines de ses tragédies (1495-1605)

Résumé

Cette thèse étudie la réception d'Euripide dans ses éditions et traductions et paratextes en latin en Europe au XVIe siècle. Ce corpus hétéroclite, écrit en latin, langue de communication savante de l’époque, et éparpillé dans les diverses bibliothèques d’Europe, a longtemps été laissé de côté par la critique. Pourtant, ces écrits, essentiels pour étudier la réception d’Euripide, sont également un pilier de l’histoire littéraire européenne. En effet, à une époque où la théorie littéraire ne constitue pas encore une discipline à part entière, c’est dans les paratextes que se développent les débats théoriques qui agitent le monde littéraire et artistique. En marge des textes d’Euripide s’élaborent ainsi les discours théoriques sur l’acte de traduction et sa mise en pratique, de même que les réflexions sur le genre de la tragédie qui ont par la suite façonné le théâtre classique du XVIIe siècle. Mais la portée de ces travaux dépasse le champ littéraire. Les savants qui en sont les auteurs sont des penseurs proches du pouvoir politique et religieux, et entre leurs mains, les tragédies d’Euripide deviennent un instrument pédagogique, religieux et politique.

Ce projet de recherche en deux temps consiste d’abord à rendre accessible un patrimoine littéraire méconnu. L’étude de ce corpus, dans un second temps, vise à éclairer un pan oublié de l’histoire de la littérature. Elle tend à illustrer les différentes lectures que les humanistes font d’Euripide, qui constituent une étape cruciale dans construction du théâtre moderne. Leur réception d’Euripide se fait le miroir des préoccupations morales, politiques et littéraires de l’époque et les représentations qui en découlent se sont attachées au poète de façon durable, et ont constitué un héritage pour le théâtre des siècles suivants qui s’en est trouvé transformé.

Composition du jury

  • Malika BASTIN-HAMMOU (Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse)
  • Simone BETA (Professeure, Università degli Studi di Siena, Co-directrice de thèse)
  • Virginie LEROUX (Directrice d’Études, EPHE, Rapporteure)
  • Fiona MACINTOSH (Professeure, Université d’Oxford, Rapporteure)
  • Isabelle COGITORE (Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)
  • Christine MAUDUIT (Professeure, ENS PSL, Examinatrice)
  • Pascale PARÉ-REY (Maîtresse de conférences HDR, Université Lyon 3, Examinatrice)

Directrice de thèse

Malika BASTIN-HAMMOU
Litt&Arts, centre TRANSLATIO

Soutenance de thèse de Laurence Bertonnier – Lettres et arts spécialité didactique de la littérature

Soutenance Centre LITEXTRA, Recherche Le 9 décembre 2022
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes (aile Z, RdC)

Quand des élèves de CE2, CM1 et CM2 lisent et écrivent des poèmes : subjectivité, créativité et expériences esthétiques

Résumé

Comment les élèves de la fin du cycle 2 et du cycle 3 de l’école élémentaire lisent-ils des poèmes ?

La poésie reste un genre scolaire détaché des pratiques de lecture littéraire. L’école élémentaire n’a jamais considéré de façon explicite le poème comme objet de langage lié à l’art. Ce présupposé engage à des pratiques innovantes et induit, sur le plan théorique, la possibilité d’une relation esthétique entre cet objet de langage et le jeune lecteur. La réception de poèmes engage un sujet à un certain nombre de relations qui fondent l’expérience esthétique qui nous intéresse et que nous voulons étudier. Envisager l’œuvre comme le point d’arrivée puis de départ d’un ensemble de « relations » permet ainsi de penser l’œuvre comme un ensemble de processus de l’ordre de trajectoires sensibles que la réception de l’œuvre va activer et prolonger. Il s’agira d’envisager, si l’on peut, comment s’ordonnent ces trajectoires. 

Nos recherches ont mis en évidence l’intérêt d’un lire-écrire envisagé comme un continuum d’appropriation. Les élèves sont invités d’abord à lire des poèmes « crayon à la main ». Les traces écrites et dessinées autour du poème témoignent de la façon dont les jeunes élèves s’approprient un mot, une image, une structure syntaxique, un rythme… pour approcher d’abord le poème et le comprendre puis pour, dans un second temps, écrire, dans le prolongement de cette lecture, un poème personnel.

La finalité de notre travail est la création d’un outil méthodologique pour étudier les textes subjectifs écrits dans le prolongement de la lecture de poèmes et plus largement de textes littéraires.

Composition du jury

  • Jean-François MASSOL (Professeur émérite, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse)
  • Bénédicte SHAWKY-MILCENT (Maîtresse de conférences, Université Grenoble Alpes, Co-encadrante)
  • Magali BRUNEL (Maîtresse de conférences HDR, Université Nice Côte d’azur, Rapporteure)
  • François LE GOFF (Professeur, Université Toulouse - Jean Jaurès, Rapporteur)
  • Isabelle KRZYWKOWSKI (Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)

Directeur de thèse

Jean-François MASSOL
Litt&Arts, centre LITEXTRA

Soutenance de thèse d'Abdelkader Belkhiter – Lettres et arts spécialité littératures française et francophone

Soutenance Recherche Le 9 décembre 2022
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle des Conseils

La nouvelle féminine d'expression française en Algérie dans les années 90 : entre imitation et créativité

Résumé

La littérature maghrébine d'expression française, dominée par des noms d'hommes, a aussi donné aux femmes telles Fadhma Aïth Mansour Amrouche, Leïla Aouchal, Assia Djebar, Maïssa Bey, Leïla Sebbar le droit à la parole et à l'expression libre afin de leur permettre d'imposer leurs noms et leurs écritures qui sont diversifiées. En effet, ces femmes algériennes occupent le terrain, avec talent et provocation, tendresse et ironie. Le temps de l'effacement est donc révolu. Ces écrivaines femmes n’ont pas attendu les années 1980 pour écrire, s’exprimer et créer car la littérature féminine algérienne, comme toute littérature, se construit en fonction d'antériorités : les écrivaines algériennes ont créé, tout d'abord, dans l'oralité, traduisant par la voix et le geste, les émotions, les sentiments et leur être au monde. Cette antériorité ancestrale est constituée de poèmes dits et chantés, de contes et de proverbes transmis d'une génération à l'autre, d'improvisations rituelles, de légendes et de chroniques. Les écrivaines vont entretenir avec cette tradition orale et écrite une relation de déférence, une relation de reproduction, une relation de transformation. 

L'écriture, pour ces nouvellistes, est en effet Vie, Création et Espoir. Elle est devenue un outil de combat pour briser le silence. Elles peignent le quotidien du peuple algérien, ses souffrances, ses angoisses bien qu’elles soient menacées tantôt par les intégristes, tantôt par l’État. Ainsi, par une écriture innovante, ces femmes nouvellistes refusent de se laisser enfermer dans la vieille distinction réalité/irréalité. 

Par des textes de fiction-témoignage, inévitables dans ces années de cendres et de sang, les nouvellistes décrivent avec force et précisions les gens, leurs sentiments, le dur quotidien des femmes dans une société déchirée par les tabous et bouleversée par la propagation rapide de l’idéologie islamiste. L’Algérie retombe dans d’autres formes de violence qui conduisent à des confrontations sanglantes quarante ans, presque, après son indépendance. De tels événements tragiques, qui ont secoué le pays depuis 1990, ont suscité une nouvelle littérature algérienne qualifiée de « Littérature de l’urgence ». Cette littérature est un témoignage sur un moment brûlant de la conjoncture historique en Algérie : écrire dans une situation d’urgence est un acte d’engagement et de dévoilement d’une réalité explosive avec des « mots » disant le refus de toute complicité confortable ou de toute subordination. 

En effet, « la nouvelle féminine d’expression française en Algérie dans les années 1990 : entre imitation et créativité » est une réflexion sur l’écriture de la nouvelle d’Algérie de la dite période. 

« Destinée à des lecteurs adultes » selon Thierry Ozwald, la nouvelle se distingue du roman par le nombre d'éléments qu'elle met en œuvre. Elle limite le nombre des personnages, des événements, des données spatio-temporelles. Tous les fils du récit sont noués à un élément central, à un instant privilégié. Le roman serait le domaine du temps dans sa durée, la nouvelle celui du temps concentré autour de l'instant. Sous sa forme la plus dépouillée, la nouvelle devient ce que les Anglais dénomment la « short short-story », un récit extrêmement bref, réduit au compte-rendu neutre et laconique d'une scène. 

Les récits des nouvellistes algériennes sont fortement centrés sur la problématique féminine, ils sont marqués par une syntaxe raffinée et au rythme lent, donnant naissance à une écriture créative, sobre et aérée ; « une écriture qui hante la réalité de surface – ce “matériau ordinaire” – qui la marque au plus près, qui la restitue sans jamais tenter de s'y substituer ». Les nouvellistes décrivent alors les événements et les choses comme ils leur apparaissent, c’est une réalité relative.

Composition du jury

  • Chantal MASSOL (Professeure émérite, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse)
  • Mounira CHATTI (Professeure, Université Bordeaux Montaigne, Rapporteure)
  • Lamia OUCHERIF (Professeure, ENS de Bouzaréah, Rapporteure)
  • Touriya FILI-TULLON (Maîtresse de conférences, Université Lumière Lyon 2, Examinatrice)
  • Claude FINTZ (Professeur émérite, Université Grenoble Alpes, Examinateur)
  • Mohammed Seghir HALIMI (Professeur, Université Kasdi Merbah, Examinateur)

Directrice de thèse

Chantal MASSOL

Litt&Arts, centre CHARNIÈRES

Soutenance de thèse de Marielle Devlaeminck – Lettres et arts spécialité littératures française et francophone

Soutenance Recherche Le 25 novembre 2022
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

« Publicques theatres ». Poétiques et dramaturgies du théâtre politique d'expression française (XVe-XVIe siècles)

Résumé

Les histoires du théâtre politique tendent à éviter l’étude du corpus médiéval : des formes de théâtre politique sont mises au jour pour les corpus antiques, puis renaissants, classiques, baroques, modernes, mais l’étude de ce phénomène semble toujours repoussé pour le Moyen Âge, sans doute en raison du caractère fragmentaire du corpus où les textes sont souvent privés de contexte et les occasions décrites dans les archives exemptes du texte de la représentation. L’exploration du corpus dramatique – pièces de théâtre et archives documentaires – en langue française des XVe et XVIe siècles permet pourtant la mise en évidence d’une corrélation forte entre l’écriture et la représentation théâtrales d’une part et la communication politique d’autre part.

Le politique se loge aussi bien dans les textes aux tonalités polémiques ou iréniques que dans les représentations et leurs occasions de jeu : entrées royales, mariages, processions urbaines. Célébrant la concorde sociale, mettant en scène des discordes variées, adoptant une posture offensive contre l’ennemi ou occupant l’espace public de discours variés, ces spectacles ont tous en commun d’avoir une agency (agentivité) sur le spectateur. L’objet de notre étude est d’explorer les mécanismes du langage et de la mise en scène qui permettent à ces spectacles d’avoir une influence sur les publics qu’ils touchent à l’aide d’une sélection variée de pièces en langue française telles le Jeu du Prince des sots de Pierre Gringore, la Farce de Pattes-Ouaintes, le Mystère du Siège d’Orléans, la Bergerie des bergers gardant l’Agneau de France, ou encore les histoires romaines issues des processions de Lille au XVe siècle.

La première partie de ce travail est consacrée à des réflexions d’ordre épistémologique : la mise en place d’une définition du politique et la mise en place d’un outillage conceptuel permettant de l’étudier dans le théâtre des XVe et XVIe siècles. Empruntant aux études rhétoriques les outils permettant l’analyse de la construction du discours, aux études linguistiques les structures relationnelles permettant l’analyse du discours et des médias, aux études culturelles les notions d’hégémonie culturelle et de cité, nous proposons ici un premier sondage dans notre corpus en cherchant les concepts les plus adaptés à son exploration.

La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée à l’étude des formes de représentation permettant l’épanouissement d’un discours politique. L’exploration de deux univers de représentation (l’univers pastoral et l’univers antique du théâtre historique) permet ainsi de mettre en évidence l’existence, aux XVe et XVIe siècles, de deux stratégies de communication pour dire le politique : la parabole et l’allégorie. Si la dernière a déjà été abondamment explorée par les chercheurs, la première est en revanche restée plus marginale dans le discours critique sur le théâtre en moyen français.

La dernière partie, enfin, est consacrée aux mécanismes supportant l’agency (agentivité) du spectacle. L’étude des personnages en tant que supports et modalisateurs de communication et l’exploration de la communication sensible et émotionnelle véhiculée par la mise en scène permettent conjointement d’ouvrir des hypothèses sur le mode de fonctionnement poétique et dramaturgique de ces spectacles politiques de la fin du Moyen Âge.

L’ouvrage, enfin, est accompagné de la transcription d’un corpus de textes encore inédits figurant dans le corpus d’étude, la Moralité des trois états, la Couvée des Anglais, les Deux Eclogues ou bergeries, ainsi que l’Eclogue des deux bergers de Ferrand de Bèze.

Composition du jury

  • Estelle DOUDET (Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse)
  • Marie BOUHAÏK-GIRONÈS (Chargée de recherches CNRS, centre Roland Mousnier, Rapporteure)
  • Katell LAVÉANT (Professeure, Utrecht University, Rapporteure)
  • Malika BASTIN-HAMMOU (Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)
  • Mathieu FERRAND (Maître de conférences, Université Grenoble Alpes, Examinateur)
  • Tiphaine KARSENTI (Professeure, Université Paris Nanterre, Examinatrice)

Directrice de thèse

Estelle DOUDET

Litt&Arts, centre ISA

Soutenance de thèse de Charlotte Guiot – Lettres et arts spécialité littératures française et francophone

Soutenance Recherche Le 4 novembre 2022
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

La voix des bergers et bergères dans la littérature pastorale médiévale

Résumé

Du Jeu de Robin et Marion d'Adam de la Halle, écrit au XIIIe siècle au Pastoralet composé au XVe siècle, il apparaît que la littérature pastorale existe bien au Moyen Âge. Ce corpus n'a cependant été que peu étudié car méconnu et disparate. Notre projet vise à explorer à travers le prisme de la voix, véritable fil conducteur qui nous guidera entre genres et époques, ce corpus, essentiel à notre compréhension de la littérature pastorale. Conjuguant attention aux détails du texte et au contexte historique de création, cette enquête explore les incarnations de la voix à différentes échelles, en faisant appel à des méthodologies inspirées de la recherche en littérature, en histoire et en philosophie.

Située chronologiquement entre la pastorale antique et celle de la Renaissance, la littérature pastorale médiévale reste encore un non-lieu dans notre histoire littéraire, peut-être en raison de son hétérogénéité. Les deux principaux ouvrages sur la question, celui de Joël Blanchard, La pastorale en France aux XIVe et XVe siècles, et plus récemment celui de Geri L. Smith, The Medieval French Pastourelle Tradition, reflètent les difficultés rencontrées dans la recherche d'une compréhension globale du genre pastoral médiéval. Cette étude complexifie l’utilisation de la notion de genre, et met en lumière les processus à l'œuvre dans la constitution d'une tradition littéraire cohérente. Notre thèse porte sur un corpus d'une ampleur chronologique inédite qui nous mène de la fin du XIIe siècle à la fin du XVe siècle et est constitué de textes de genres variés : théâtre, poésie, narration, traité scientifique. Au sein de ces textes, la voix occupe une place centrale et permet une approche transversale du corpus pastoral. Les enjeux du corpus reposent principalement sur la résolution d'un échange verbal entre protagonistes soulignant les enjeux de pouvoir et d'opposition à l'œuvre. La voix prend forme dans des mots, des chansons ou encore des cris. Au fil des textes, des traits stylistiques remarquables se dégagent, sans que leur association avec le style « humble » théorisé par Donat en lien avec les Bucoliques de Virgile puisse aller de soi.

En reportant notre attention sur la réalisation du texte au sein de la performance, il est possible d'étudier l'incarnation de cette voix au sein d’un univers sonore. Face au public, la voix devient un support de sentiments mais aussi d'expressions politiques. Les voix des bergers ont la possibilité d'agir sur le réel, par le biais de représentations du pouvoir mais aussi de liens entre les différentes communautés. L'étude de la littérature pastorale fait ainsi suite à des recherches récentes qui invitent à adopter une perspective anthropologique et à voir dans la fiction un produit essentiel des sociétés humaines. Le berger grâce à sa position spécifique dans la hiérarchie médiévale peut être un médiateur idéal pour faire entendre une préoccupation politique. Dans certains cas, le personnage pastoral est une bergère et à la distinction sociale s'ajoute celle du genre. À la croisée des voix pastorales se jouent donc un ensemble d’interactions entre différentes parties de la société. Par ailleurs, si les personnages pastoraux partagent certaines caractéristiques de l'homme sauvage ou du vilain, un caractère repoussant, bergers et bergères offrent un visage alternatif et plus positif de cette posture marginale, entre le monde sauvage et le monde courtois. Des savoirs spécifiques sont mis en avant : décryptant les signes de la Nature, bergers et bergères offrent le modèle d'une présence active dans la nature.

La voix du personnage pastoral donne donc accès à une meilleure compréhension du cosmos : elle éclaire les relations au sein de la société humaine, mais aussi entre l'homme et la nature. La voix des bergers et bergères est une interface permettant de dire le monde.

Composition du jury

  • Estelle DOUDET (Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse)
  • Daisy DELOGU (Professeure, Université de Chicago, Rapporteure)
  • Laurence GIAVARINI (Maîtresse de conférences HDR, Université de Bourgogne, Rapporteure)
  • Corinne DENOYELLE (Maîtresse de conférences HDR, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)
  • Valérie FASSEUR (Professeure, Université Montpellier 3 - Paul Valéry, Examinatrice)
  • Denis HÜE (Professeur émérite, Université Rennes 2 - Haute Bretagne, Examinateur)

Directrice de thèse

Estelle DOUDET

Litt&Arts, centre ISA

Soutenance de thèse de Raphaëlle Décloître – Lettres et arts spécialité littératures française et francophone

Soutenance Recherche Le 28 octobre 2022
Complément date

10h00

Complément lieu

Arts Building
Salle Arts 265
853 rue Sherbrooke Ouest
Québec H3A 2A7, Montréal, Canada

Le récit allégorique de la fin du Moyen Âge : poétique d'un effacement inévité

Résumé

La présente thèse porte sur les récits allégoriques écrits entre 1453 et 1510, qui constituent les derniers représentants directs de l’importante tradition allégorico-narrative popularisée par le Roman de la Rose. Dans la mesure où ils s’ancrent par rapport à un avant et dans l’absence d’un après, ces textes ont développé une poétique tardive qui leur est propre, fondée sur le respect de l’héritage littéraire plus que sur la rivalité, sur la préservation des procédés d’écriture plus que sur leur rénovation. Se dissociant de la filiation critique inaugurée par Jean de Meun, ils renouent ainsi avec les propositions non conflictuelles de Guillaume de Lorris, qu’ils honorent par un certain conservatisme. Si l’étude des dernières manifestations d’un genre nécessite, en plus de s’attarder aux considérations poétiques, de replacer les œuvres tardives dans l’histoire littéraire (pour comprendre leur état de postérité et de finalité), il semble que, dans le cas des derniers récits allégoriques, la poétique des textes soit révélatrice de leur positionnement : au-delà des bouleversements culturels du tournant du XVIe siècle, le rapport paisible de ces œuvres à leur filiation paraît en effet avoir peu encouragé le renouvellement de la pratique. 

Cette étude se divise en trois parties. La première d’entre elles propose de revenir sur l’histoire du genre du récit allégorique, afin de voir de quelle façon ses derniers représentants directs s’inscrivent dans cette tradition et cultivent un rapport de filiation paisible, qui détermine l’essentiel de leur poétique tardive. La deuxième partie met en lumière cette poétique conservatrice à travers l’analyse des principaux constituants formels des récits allégoriques tardifs (leur narration, leur forme et les métaphores structurantes qu’ils privilégient). Enfin, la troisième partie s’attarde aux mécanismes d’articulation du récit et de l’allégorie, notamment pour interroger (et réfuter) le postulat critique qui tend à présenter les œuvres allégoriques de la seconde moitié du XVe siècle comme entièrement didactiques et dépourvues de la force narratrice du premier Roman de la Rose.

Composition du jury

  • Estelle DOUDET (Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse)
  • Isabelle ARSENEAU (Professeure, McGill Université, Co-directrice de thèse)
  • Daisy DELOGU (Professeure, University of Chicago, Rapporteure)
  • Diane DESROSIERS (Professeure, McGill Université, Rapporteure)
  • Ugo DIONNE (Professeur, Université de Montréal, Rapporteur)
  • Pascale MOUNIER (Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)
  • Anne SALAMON (Professeure, University of British Columbia, Examinatrice)

Directrice de thèse

Estelle DOUDET

Litt&Arts, centre ISA

Soutenance de thèse de Laura Fanouillet – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Recherche Le 7 octobre 2022
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

MaCI
339 av. Centrale
Live Arts Lab

La fabrique de l'oratoire - Recherche-transmission en danse, training et lieu de vie

Résumé

Le training du danseur et sa transmission est une voie d’entrée privilégiée dans les champs de la connaissance incarnée et de l’histoire orale. Il vient questionner un art quotidiennement renouvelé, une culture du geste faisant place aux imprégnations lentes et aux transformations silencieuses. Menant une enquête au long cours guidée par la pratique du danseur butō Imre Thormann et du danseur flamenco José Suarez El Torombo, je me suis intéressée au caractère proprement initiatique de leur enseignement in situ, au sens d’une connaissance révélée sur place, par l’effectuation du geste dansé. Pourquoi l’air à leurs côtés se chargeait-il d’inconnu ? Dansant avec eux, nous nous trouvions en présence d’une expérience habitée du geste dont la pensée se faisait réellement parlante. Le suivi de ces deux danseurs-pédagogues, la récolte de leurs paroles et la reconstitution de leurs pensées par motifs m’ont conduite à approcher la transmission de leur danse depuis l’élaboration d’une philosophie vivante, à travers le concept d’ « oratoire ». En tant que lieu du travail (labor), le laboratoire du danseur accueille une recherche continue qui œuvre tant à façonner nos attentions et nos relations qu’à percevoir nos visions et nos valeurs. Il est en ce sens un lieu de fabrique non seulement d’une danse, mais de la personne qu’est le danseur, des communautés et des environnements avec lesquels il vit, rêve et agit. La dimension orante (orare) qui lui est intriquée permet quant à elle de nous disposer à l’écoute d’une parole conduisant le geste dansé, depuis un corps devenu surface de résonances et instrument d’accord. En convoquant les présences d’Imre Thormann (butō), de José Suarez El Torombo (flamenco) et de Raymond Ruyer (panpsychisme), cette recherche tente ainsi d’approfondir les pouvoirs que le rythme, le chant et l’image confèrent à la danse, puis d’aborder l’art du mouvement sous la forme d’une connaissance symbolique par participation.

Composition du jury

  • Gretchen SCHILLER (Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse)
  • Anne BOISSIÈRE (Professeure, Université de Lille, Présidente)
  • Grazia GIACCO (Maîtresse de conférences HDR, Université de Strasbourg, Rapporteure)
  • Marina NORDERA (Professeure, Université Côte d’Azur, Rapporteure)
  • Yvon BONENFANT (Professeur, University College Cork Ireland, Examinateur)
  • Anne CAYUELA (Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)
  • Julie PERRIN (Maîtresse de conférences HDR, Université Paris 8, Examinatrice)

Directrice de thèse

Gretchen SCHILLER

Litt&Arts, centre CINESTHEA

Soutenance de thèse de Ferdaous Bouaine – Lettres et arts spécialité recherches sur l'imaginaire

Soutenance Recherche Le 19 septembre 2022
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle des Conseils

La trace soufie dans trois œuvres d'Abdelwahab Meddeb : approche anthropologique du texte total

Résumé

Le texte littéraire peut dériver d’autres textes, d’un Texte, dans lesquels l’écrivain puise sa matière, dans une mise en abyme inaugurale. Dans ses romans comme dans ses essais, Meddeb montre ostentatoirement les tracés de ses lectures, ses sources et ses références. 

Dans notre analyse de la composition poético-mystique de l’œuvre de cet auteur tunisien de langue française, nous nous intéressons à la trace soufie en particulier. 

Dans un premier temps, l’analyse s’efforce de démontrer l’influence de la mystique musulmane qui se manifeste dans la titrologie, le choix linguistique, les thèmes et les genres. Dans un deuxième temps, nous étudions la trace des grands maîtres du soufisme à travers les théories de l’intertextualité. Enfin, nous essayons de montrer que dans une démarche attestant une certaine originalité scripturale, Meddeb se permet des écarts par rapport à ses références sacrales et ses figures tutélaires, que son appropriation de l’hypotexte soufi (citation, plagiat, forgerie, traduction…) est aussi un jeu outrancier et subversif. 

Grâce au principe ibnarabien de l’imagination créatrice, notre objectif ultime est de dévoiler l’originalité d’un texte apparemment fermé par son ésotérisme spirituel, son encodage intentionnel mais ouvert par ses fondements théoriques et ses choix esthétiques.

Composition du jury

  • Claude FINTZ (Professeur émérite, Université Grenoble Alpes, Co-directeur de thèse)
  • Samia KASSAB CHARFI (Professeure, Université de Tunis, Rapporteure)
  • Marc GONTARD (Professeur émérite, Université de Rennes, Rapporteur)
  • Pascale ROUX (Maîtresse de conférences, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)
  • Ali Toumi ABASSI (Professeur, Université de La Manouba, Examinateur)
  • Florent GAUDEZ (Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur)

Directeur de thèse

Claude FINTZ

Litt&Arts, centre ISA

Soutenance de thèse de Alina Mihoc – Lettres et arts spécialité littératures française et francophone

Soutenance Recherche Le 13 juillet 2022
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Grande salle des colloques (aile G, 4e étage)

Religio. Analyse intermédiale du manuscrit de la Passion d’Arras d’Eustache Marcadé

Résumé

La Passion d’Arras d’Eustache Marcadé est l’une des premières mises en scène de grande ampleur de la vie du Christ en langue française. Son manuscrit est depuis longtemps considéré comme un chef-d’œuvre enluminé mais l’étude systématique des rapports entre texte et image n’avait jamais été entrepris. 

L’objectif de la thèse est de démontrer comment les utilisateurs du livre, constitués à la fois en spectateurs et en lecteurs de cet objet plurimédiatique, ont pu se représenter et revivre mentalement le spectacle grâce au montage du textuel et du visuel. L’étude des événements les plus significatifs de la vie du Christ et de trois fils rouges dramatiques (les démons, la Trinité et la prédication) permet de montrer comment a fonctionné une communication fondée sur la notion de religio, visant à persuader le public de méditer et de suivre la voie du Christ.

Composition du jury

  • Estelle DOUDET (Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse)
  • Catalina GIRBEA (Professeure, Université de Bucarest, Roumanie, Directrice de thèse)
  • Stéphanie LE BRIZ-ORGEUR (Maîtresse de conférences HDR, Université de Nice, Rapporteure)
  • Marie BOUHAÏK-GIRONÈS (Chargée de recherche HDR CNRS, Délégation Paris Centre, Rapporteure)
  • Veronica BĂLAN (Professeure, Université de Bacău, Roumanie, Examinatrice)
  • Corinne DENOYELLE (Maîtresse de conférences HDR, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)

Directrice de thèse

Estelle DOUDET

Litt&Arts, centre ISA

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