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Féeries, n° 20 / 2023 – À la croisée des genres (II) : intergénéricité du merveilleux aux XVIe-XVIIIe siècles

Appel à propositions Recherche Du 4 février 2022 au 31 juillet 2022
Complément date

Date limite d’envoi : 31 juillet 2022

Cet appel à contributions concerne le numéro 20 (2023) de la revue Féeries consacré au dialogue des genres et du merveilleux sous divers angles.

Le conte, quelles que soient les périodes, se signale par une tendance marquée à l’hybridation générique, ou en tout cas à une forme de porosité qui peut être retenue comme une véritable constante. En 2015 déjà, la revue Féeries a consacré un numéro complet à cette question, en étudiant en particulier des textes de la période romantique ou postérieurs, jusqu’à la littérature symboliste ou fin de siècle. Mais l’enquête mérite assurément d’être menée également en amont : elle pourra notamment porter sur les contes facétieux de la Renaissance, dont l’intitulé résonne à soi seul comme une invitation au dialogue des genres narratifs – sous le signe de l’enjouement, du regard satirique ou de la circulation des savoirs. L’œuvre protéiforme des conteuses et conteurs du XVIIe siècle, si perméable à l’art de la conversation galante, multiplie les emprunts à des genres bien identifiés : la littérature pastorale est régulièrement convoquée sur le mode du pastiche, on s’inscrit dans l’air du temps en saluant un genre en plein essor comme l’opéra, on multiplie les clins d’œil à La Fontaine et à l’univers de la fable, à Virgile et à l’épopée, on emprunte tour à tour aux modèles pourtant si antagonistes de la poésie encomiastique ou de la lyrique mondaine des salons. Tout au long du XVIIIe siècle, le conte s’ouvre, notamment avec l’apport de la veine orientale, à de nouveaux genres – dialogue, récit de voyages souvent extraordinaires et éventuellement souterrains ou interplanétaires, polémique politique ou philosophique – selon un régime langagier lui-même constamment ambigu et duel. Le merveilleux lui-même non seulement s’invite dans tous les genres du conte mais se voit également convoqué, comme catégorie esthétique ou mode de pensée, du théâtre au roman, dans des textes extrêmement divers.

Les communications pourront aborder cette question du dialogue des genres et du merveilleux selon des angles très variés : celui de la poétique, en questionnant par exemple l’influence ou la contamination réciproques de plusieurs modèles narratifs, les effets de citation ou d’allusion, les frontières entre le pastiche et la parodie ; celui des techniques d’écriture, en repérant les variations parfois subtiles des niveaux de style, les infléchissements de ton (systématiques ou plus localisés), la présence incongrue de détails stylistiques qui signalent, même fugitivement, la bascule d’un genre à l’autre ; celui du contexte socio-littéraire d’un genre au centre de tous les débats et polémiques, et qui utilise volontiers l’hybridation générique et l’allusion intertextuelle comme un signe de ralliement ou au contraire de défi. L’enquête pourra inclure un questionnement sur le rôle spécifique du lecteur et sa capacité à identifier les différentes strates superposées selon un mode tantôt ludique, tantôt sérieux : que nous dit le geste d’hybridation générique des attentes de l’auteur quant à son public, quant à la culture de l’un et de l’autre ? Quel type de connivence le dialogue des genres permet-il spécifiquement de construire ?

Le dialogue des genres et du merveilleux, qu’on l’appréhende selon un angle formel, esthétique ou idéologique, apparaît ainsi comme un poste d’observation particulièrement pertinent pour étudier, au-delà de l’évidente hétérogénéité qu’impose un empan chronologique aussi large, le développement du conte et la diversification du merveilleux à l’époque moderne.

Modalités

Les propositions d’articles ainsi qu’une courte notice bio-bibliographique sont à envoyer à stephane.maceatuniv-grenoble-alpes.fr (Stéphane Macé) et à sempereatunistra.fr (Emmanuelle Sempère) avant le 31 juillet 2022, les articles (30 000 signes environ) seront à rendre pour le 1er novembre 2022 afin de ménager le temps nécessaire aux travaux d’expertise, de relecture et d’harmonisation formelle des textes.

Visuel revue Féeries

Contacts

stephane.maceatuniv-grenoble-alpes.fr (Stéphane Macé)
Emmanuelle Sempère

Consulter

Aurélia de Nerval : une refonte du genre de l’autobiographie par le spectaculaire

Séminaire Questions génériques - questions génétiques, Recherche Le 15 février 2022
Complément date

18h00 - 19h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Cinquième séance du séminaire ​CHARNIÈRES avec l'intervention de Gabrielle Bornancin-Tomasella (doctorante, UMR Litt&Arts).

Remarquable pour sa capacité à se constituer en creuset où se mêlent et se refondent les genres littéraires, Aurélia a su marquer la critique par sa qualité de « roman-vision » (Jean-Nicolas Illouz).  Si les modèles littéraires à l’origine de cette consubstantialité entre la forme de l’autobiographie et la littérature visionnaire sont connus – Apulée, Dante et Swedenborg sont ainsi signalés par Nerval – la dette de l’écrivain envers la culture visuelle de son temps demeure pourtant largement inexplorée. Partant de l’étude de la présence dans le texte nervalien d’emprunts à des formes spectaculaires du premier XIXe siècle – telles que les spectacles du Panorama et du Diorama, la pratique des effets spéciaux ou des changements de décors « à vue » –, nous proposons d’apporter un éclairage sur les sources théâtrales et visuelles de l’écriture autobiographique du rêve et de la vision dans Aurélia.

Contact

catherine.marietteatuniv-grenoble-alpes.fr (Catherine Mariette)

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Le projet Tohoku-UGA

Recherche

Monté en 2015 par des enseignants-chercheurs de l’Université du Tohoku à Sendai (Japon) et de l’Université Grenoble Alpes, le projet TOGA (Tohoku Grenoble Alpes) porte sur l’interculturalité entre l’Asie et l’Europe à travers l’étude des regards qu’une société porte sur une autre.

Ce projet vise à promouvoir les échanges scientifiques et la formation à la recherche en sciences humaines.

Cette collaboration entre les deux universités s'intègre à la Ligue Hasekura, réseau scientifique formé à l’initiative de l’Université du Tohoku et qui rassemble dix-huit universités européennes. L'UGA est la seule université française à y participer. La Ligue Hasekura organise régulièrement des symposiums et l'objectif est à terme d'en organiser à Grenoble.

Les axes du projet

  • Développer des projets de recherche interdisciplinaire et interculturelle en sciences humaines et sociales impliquant les départements et laboratoires des deux universités
  • Intégrer une dimension internationale dans la formation des étudiants entre autres par des collaborations entre étudiants de master sur des projets de mémoires communs ou lors d’ateliers de travail collectifs, des cours croisés via des plateformes d’apprentissage
  • Valoriser des activités de recherche et de formation auprès du grand public incluant des collaborations entre et avec des institutions culturelles (musées, bibliothèques) de Sendai et de Grenoble

Quatre journées d'études ou colloques ont déjà été organisés alternativement à Sendai et à Grenoble, et notamment le colloque « Les Valeurs de l'Autre » organisé à Grenoble en mars 2019. Et les actes des premières journées d’études sont d'ores et déjà disponibles, par exemple « La Traduction du savoir et ses méthodes », en ligne dans la rubrique Acta Litt&Arts de L'Ouvroir.

Les actions

  • Invitation au laboratoire ILCEA4, du 1er mars au 31 mai 2020, d'un professeur de Sendai, Yukihiro Kawaguchi, anthropologue spécialiste de la Chine contemporaine (rites funéraires et rites alimentaires)
  • Participation de trois membres de Litt&Arts (Matthieu Ferrand, Chiara Ramero, Marielle Devlaeminck) au colloque consacré « Au passé comme source d’information et d’imagination », organisé en mars à Sendai

Cette collaboration ne demande qu'à s'enrichir de nouveaux chercheurs autour des pistes suivantes : littérature comparée, recherche sur les étudiants japonais venus apprendre le français à Grenoble avant la Seconde Guerre mondiale, apprentissage comparé du français ou du japonais, histoire du théâtre rituel, visiteurs japonais en Europe sous l'Ancien Régime, place de l'Asie dans la francophonie.

Contacts

Corinne.Denoyelleatuniv-grenoble-alpes.fr (Corinne Denoyelle)
chiara.rameroatuniv-grenoble-alpes.fr (Chiara Ramero)
Daniel.Rojasatuniv-grenoble-alpes.fr (Daniel Rojas)

Consulter

> Le site du projet
> Le compte Twitter

Les espaces du contemporain – séance 5

Séminaire Les espaces du contemporain, Recherche Le 11 février 2022
Complément date

13h30 - 15h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Amphi 7 (Hall sud)

Rencontre avec Raja Ben Slama autour de son livre Ordres/Désordres des genres. Lectures croisées sur la violence et l’amour.

Ce livre porte un regard franc sur l’ordre des genres dans la tradition arabo-islamique. Il dément plusieurs thèses longtemps dominantes (et qui le sont encore), dont le binarisme sexuel, l’égalitarisme prétendu de l’Islam, symbolisé par le slogan « l’Islam a honoré la femme », le fatalisme de la socialisation liée au genre et la réduction au religieux d’une civilisation qui a pourtant cultivé la science, l’amour, les belles-lettres et l’art de vivre. Il est mu par une éthique de la vérité, qui n’est pas séparable de la psychanalyse, angle de prise de vue principal de cet ouvrage. Une sorte d’obligation de mémoire, élargie double cette éthique de la psychanalyse en la dotant d’une dimension politique.

Auteure de plusieurs livres, dont une thèse sur l’amour dans la tradition arabo-islamique, Raja Ben Slama est professeure à l’université de la Manouba (Tunisie) et psychanalyste. Elle a été rédactrice en chef du site de pensée critique Al-Awan entre 2007 et 2020. Elle est depuis 2015 directrice générale de la Bibliothèque nationale de Tunisie.

Cette séance est organisée par Ridha Boulaâbi, en association avec le séminaire « Femmes d’hier, Femmes d’aujourd’hui » proposé par CHARNIÈRES.

En pratique

Séance organisée en présentiel et à distance.
Pour participer en ligne :
– Lien Zoom
– ID de réunion : 920 5308 0638
– Code secret : 779973

Contact

laurent.demanzeatuniv-grenoble-alpes.fr (Laurent Demanze)

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Table ronde – Traduction théâtrale

Table ronde, Atelier Recherche, Culture Le 4 février 2022
Complément date

10h00 - 16h30

À distance, Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison de la Création et de l'Innovation (MaCI)
339 avenue Centrale

À l'occasion de cette journée, les ateliers de traduction théâtrale présenteront l'avancée de leurs travaux autour de l'œuvre de Glyn Maxwell, The Lifeblood.

Ces ateliers rassemblent artistes, étudiants et universitaires autour de l'œuvre de Glyn Maxwell, The Lifeblood. Ils ont pour but de traduire puis de mettre en voix cette pièce de théâtre qui expose les derniers jours de la reine Mary Stuart emprisonnée par sa cousine Elizabeth à la Tour. 



Associées à l'auteur, seize chercheuses mènent depuis janvier 2021 un travail de traduction française intégrale de cette œuvre, parmi lesquels Lise Dumasy et Pascale Roux, membres de Litt&Arts, et Estelle Rivier-Arnaud, professeure à l'ILCEA4, spécialiste du théâtre anglophone, accueillie cette année en délégation à l'UMR Litt&Arts.

Programme

— 10h00 - 12h00 (via Zoom uniquement)

Présentation du projet et de ses objectifs 

Projection de l’Acte 3 de la lecture théâtralisée filmée le 3 décembre 2021 (MaCI, Université Grenoble Alpes)

Discussion sur le travail de mise en voix, menée par Gaspard Legendre (directeur de l'association de comédiens professionnels « Le Théâtre du Héron » à Nantes)



— 14h00 - 16h00 (Zoom et MaCI, ouvert au public)

Table ronde en mode hybride (traducteurs, metteur en scène et interprètes) : “Le texte théâtral en mouvement : amender l'écrit après le passage au plateau”



— 16h00 - 16h30 

Annonce des événements à venir liés au projet (lectures publiques, Masterclasses, communications dans des séminaires et journées d'étude, publications…)



Le projet s'inscrit aussi dans le programme « International Writing Residencies » de la SFR Création.

En pratique

Journée organisée en présentiel et à distance.

Pour participer en ligne :

– Lien Zoom

– ID de réunion : 929 9366 9128

– Code secret : 380794

– Participer à l’aide d’un protocole SIP : 92993669128atzoomcrc.com (92993669128[at]zoomcrc[dot]com)

Contact

estelle.rivier-arnaudatuniv-grenoble-alpes.fr (Estelle Rivier-Arnaud)

La famille et le droit dans les littératures de langue française (XIXe-XXIe s.) : de l’analyse critique à la discussion littéraire en classe

Appel à propositions Recherche Du 31 janvier 2022 au 23 mars 2022
Complément date

Date limite d’envoi : 23 mars 2022

Cet appel à contributions concerne un colloque international qui sera co-organisé sur ce sujet par LITEXTRA, les 12 et 13 octobre 2022 à l'Université Grenoble Alpes.

Les histoires de famille peuplent la littérature : « déclinaisons généalogiques, revendications filiales ; loyautés et déloyautés adelphiques, tribulations matrimoniales alimentent tant les légendes, épopées et tragédies anciennes que, en moins ample et moins respectueux, les farces, les satires, les fabliaux […] » (Bernard, 2014, p. 26). Matériau plastique, la famille donne lieu à des variations formelles indissociables de mutations historiques et sociales précises que la littérature, à son tour, réfléchit, répercute et interroge. Or l’un des faits marquants des représentations littéraires de la famille au XIXe et au XXe siècle est la manière dont elles répercutent les mutations induites par l’avènement et les transformations du droit civil moderne et contemporain. Ce dernier, qui comporte des dispositions sur le statut des personnes et des biens, ainsi que sur les relations entre personnes privées, en particulier au sein de la famille, est à la fois un marqueur et un catalyseur déterminant de la dynamique de l’individualisme, compris dans sa double dimension d’histoire politique du droit des individus et d’histoire sociale de l’individualité (Gauchet, 2002).



Le colloque se propose de mettre en regard les sphères culturelles et les époques pour étudier les représentations, les formes et les enjeux qui découlent de l’inscription du droit civil, en particulier le droit de la famille, dans la littérature en langue française du XIXe au XXIe siècle. Mais il se donne aussi pour ambition de penser les conditions de possibilité et les modalités d’une transposition didactique de ces ressources, pour les classes du second degré. Car l’enjeu éducatif est d’importance. La famille, en tant que « médiatrice entre l’individu et la cité » (Bernard, 2007) parle directement aux adolescents et questionne leur construction identitaire. La mise en perspective des textes littéraires devrait aider à penser des « imaginaires théoriques » (patriarcal, paternaliste, progressiste, démocratique), par rapport aux bouleversements juridiques dont les œuvres sont contemporaines (Bernard, 2007). Inversement, les textes déjouent et reconfigurent les catégories pré-établies. Étudier comment, dans les textes du passé, les relations humaines, publiques et privées, mais aussi les formes de l’amour, conjugal et parental, jusqu’aux sentiments les plus intimes (Knibieheler, 2007), se trouvent affectés, pourrait favoriser une forme d’auto-réflexivité du lecteur sur sa propre situation personnelle et historique.

Modalités

Les propositions sont à adresser avant le 23 mars 2022 au colloque.litt.famille.droitatgmail.com (comité d'organisation).

Contact

colloque.litt.famille.droitatgmail.com (Comité d'organisation)

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Quand le cirque se raconte sur les réseaux sociaux. Récits et archives numériques, identités et diffusion artistiques, pédagogie et création

Séminaire Quand le cirque se raconte, Recherche Du 7 février 2022 au 8 février 2022
Complément date

9h30 - 17h00 le 7/02
9h45 - 17h00 le 8/02

Complément lieu

Ésacto’ Lido
14 rue de Gaillac
31500 Toulouse

Cette troisième séance de séminaire sera plus spécifiquement consacrée à l'utilisation des médias numériques par les circassien·nes et à la façon dont cet usage transforme, comme dans d'autres domaines artistiques et sociaux, les pratiques, jusqu'à constituer les archives de la création actuelle.

Durant cette séance de séminaire, il s'agira d'étudier la variété des usages des médias numériques dans le domaine du cirque que la période de confinement du printemps 2020 a démultiplié. Quels sont les voix et récits circassiens qui s'expriment par le biais des médias numériques ? Quels sont les usages pour la création, la diffusion mais aussi l'enseignement du cirque ? Qu'est-ce que le numérique change à la perception du cirque et des artistes qui commentent et présentent leur démarche artistique via les réseaux sociaux ? Les dispositifs qu'offrent le numérique contribuent-ils à transformer, à renouveler ou à renforcer l'imaginaire collectif associé au cirque ainsi que la mise en scène des corps circassiens et les esthétiques déployées par cet art ?

Cette séance sera composée de communications et de tables rondes visant à mettre en dialogue le champ universitaire et le champ artistique et culturel, sur la base de propositions d'artistes et de chercheur·euses académiques.

En pratique

Séance de séminaire organisée sur place et en ligne.
Le pass sanitaire sera contrôlé à l'accueil.
L'inscription est obligatoire via ce formulaire, pour assister aux interventions sur place, la jauge de la salle étant limitée, et pour recevoir le lien de connexion Zoom permettant de suivre les interventions en ligne.
 

Séminaire Quand le cirque se raconte
Photographie Cyril Thomas

Contact

marion.guyezatuniv-grenoble-alpes.fr (Marion Guyez)

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La lettre, une forme en transit. Formes et fonctions littéraires de la lettre au XIXe siècle

Séminaire Questions génériques - questions génétiques, Recherche Le 30 novembre 2021
Complément date

17h30 - 19h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Quatrième séance du séminaire ​CHARNIÈRES avec l'intervention de Brigitte Diaz (professeure émérite de littérature française du XIXe siècle, université de Caen-Normandie).

Marges, seuils, appendices : quels sont le statut et les fonctions des correspondances dans un parcours d’écrivain au XIXsiècle ? Comment contribuent-elles à sa formation et à la genèse de l’œuvre ? Pour de nombreux écrivains de ce siècle, les lettres – qu’ils ont abondamment et continument écrites – ne sauraient se réduire à un simple discours d’escorte de l’œuvre qui s’écrirait parallèlement à elles. Elles participent activement à la dynamique créative de l’œuvre selon des modalités diverses, que nous essaierons de définir. Forme hybride, à la frontière de l’écriture ordinaire et de l’écriture littéraire, la lettre assura pour de nombreux écrivains du XIXsiècle une médiation vers la littérature.

Quelles que soient les représentations dont la lettre est l’objet au XIXsiècle – que l’on considère l’écriture épistolaire comme une sorte de quintessence de la littérature ou au contraire comme une forme radicalement étrangère à elle –, les usages que les écrivains ont fait de leur correspondance ont néanmoins une communauté d’intention. Plus qu’un seuil ou une marge, l’épistolaire dessine un arrière-pays de la création littéraire : dans cette écriture nomade et libre qui accompagne le processus de création se dessinent des chemins de traverse qui, par quantité d’accès divers, mènent à l’espace littéraire. Ce sont ces usages que nous évoquerons dans cet exposé.

Brigitte Diaz est professeure émérite de ittérature française du XIXe siècle à l’université de Caen-Normandie. Elle a consacré une partie de ses travaux à l’étude de correspondances, des journaux personnels et carnets d’écrivains au XIXe siècle (Stendhal, George Sand, Balzac, Flaubert). Elle a publié sur ce sujet L’Épistolaire ou la pensée nomade (PUF, 2002) ; Stendhal en correspondance ou « l’histoire d’un esprit » (Champion, 2003). Spécialiste de George Sand, elle s’est intéressée aux rapports de l’écrivaine avec la politique, l’histoire, la critique et la morale. Elle a notamment participé à l’édition de romans de George Sand dans la « Bibliothèque de la Pléiade » chez Gallimard (2019) et co-dirige la revue Cahiers George Sand. Elle travaille actuellement sur les rapports entre écrivains et critiques au XIXe (L’Anti-critique des écrivains au XIXe siècle, PUC, 2012 ; Correspondances et critique littéraire, Classiques Garnier, 2020). Elle s’intéresse également aux rapports entre littérature et publicité au XIXe (L’auteur et ses stratégies publicitaires au XIXe siècle, PUC, 2018, 260 p. ; « Marketing et stratégies éditoriales aux XXe et XXIe siècles » à l’IMEC [2018] [actes parus sur le site litépub.org]).

Contact

catherine.marietteatuniv-grenoble-alpes.fr (Catherine Mariette)

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Faire court

Appel à propositions Recherche Du 30 novembre 2021 au 24 janvier 2022
Complément date

Date limite d’envoi : 24 janvier 2022

Cet appel à contributions, inscrit dans le cadre du projet “Faire court”, donnera lieu à l'organisation d'une journée d'étude à l'UGA le 12 mai 2022 et à des séances de séminaire au printemps 2022.

Le projet « Faire court » se trouve placé sous le signe de Flaubert. À l’origine, une invitation de la Cinémathèque de Grenoble à faire dialoguer en cette année de bicentenaire, une adaptation de Madame Bovary et un écrivain contemporain, Arno Bertina, partie prenante du projet Bowary, réécriture du roman au format Twitter. Ce cas d’espèce offre l’occasion d’une réflexion sur ce qu’implique le désir de brièveté, l’ambition de « faire court », en mettant l’accent sur l’exigence du « faire » et sur le processus de création. Il s’agira de chercher à isoler la spécificité du « faire court » en regard de notions connexes : qu’elles affectent la forme, comme le fragment, l’ébauche, ou qu’elles en caractérisent les valeurs et les modalités d’existence, comme la fulgurance, l’illumination ou l’instantanéité. Mais aussi d’interroger les modalités de cette brièveté selon les supports et les formes artistiques (cinéma, arts visuels, arts du spectacle…), tant elle peut osciller entre fulgurance de l’exécution et instantanéité de la réception.



Le projet « Faire court » est lancé par l'UMR Litt&Arts dans le cadre du programme GeCLA de la SFR Création.



Un atelier d'écriture est prévu le 11 mai 2022, avec restitution des travaux de l'atelier lors de la journée d'étude « Faire court » du 12 mai 2022.

Modalités

Les propositions sont à adresser conjointement avant le 24 janvier 2022 à laurent.demanzeatuniv-grenoble-alpes.fr (Laurent Demanze) et delphine.gleizesatuniv-grenoble-alpes.fr (Delphine Gleizes).

Contacts

laurent.demanzeatuniv-grenoble-alpes.fr (Laurent Demanze)

delphine.gleizesatuniv-grenoble-alpes.fr (Delphine Gleizes)

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Phraséo 13-18

Recherche

Le projet « Phraséo 13-18 » (IRGA 2021-2023), porté par Julie Sorba, associe sept chercheurs, dont cinq enseignants-chercheurs et deux doctorantes, des laboratoires LIDILEM et Litt&Arts.

Il vise à explorer les phénomènes de phraséologie dans le roman de chevalerie en diachronie longue. Pour arriver à des résultats probants dans le temps imparti, l’équipe a ciblé un sous-genre romanesque et une période spécifique :  le roman de chevalerie en prose et trois états de la langue allant du XIIIe siècle au XVIIe siècle (ancien français, moyen français et français préclassique). Le sous-projet, nommé « PhraséoRoChe », prévoit la constitution d’un corpus et la production d’analyses phraséologiques à partir de postes d’observation privilégiés.

Membres

Responsable
Julie Sorba (MCF)

Membres LIDILEM
Olivier Kraif (PU), Iris Fabry (doctorante), Adam Renwick (post-doctorant)

Membres Litt&Arts
Cécile Lignereux (MCF), Corinne Denoyelle (MCF), Pascale Mounier (Pr), Mellie Mattana Basset (doctorante)

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