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Le projet BASNUM

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Numérisation et analyse du Dictionnaire universel d’Antoine Furetière, dans la version de 1701 revue et corrigée par Basnage de Beauval : décryptage du projet BASNUM.

Geoffrey Williams, Professeur en Sciences du Langage à l'Université Bretagne Sud et membre de Litt&Arts - Groupe Humanités numériques de l'axe 1, est responsable de ce projet monté en partenariat avec LATTICE et Inria Paris. Il vient d'obtenir un financement de l'ANR, sachant que le taux de projets retenus en 2018 n'est que de 14,1% dans le cadre du comité 38 (CE 38) de l'ANR, « La révolution numérique : rapports à savoirs et à la culture ».



L’objectif principal du projet BASNUM est de numériser le Dictionnaire universel (DU) d’Antoine Furetière, dans la version de 1701 revue et corrigée par Basnage de Beauval, et de l’analyser avec des outils numériques, afin de faire apparaître l’importance de cet ouvrage pour l’évolution des sciences et des mentalités au XVIIIe siècle. Le projet vise également à contribuer au mouvement actuel de conception de méthodes innovantes de numérisation, encodage et analyse des textes.



Jusqu’à présent, aucune étude n’a cherché à évaluer l’étendue des transformations et des ajouts apportés par l’émigré français à l’ouvrage initial d’Antoine Furetière. Or, entre 1690 et 1701, le volume du dictionnaire triple ; par ailleurs, il connaît de nombreux et importants changements qualitatifs. L’hypothèse de travail est que, à la différence de Furetière qui le précède, mais aussi des membres de la compagnie de Jésus impliqués dans l’écriture du Trévoux (1704), Basnage conçoit son travail dans un esprit plus scientifique. Le résultat est un ouvrage descriptif, encyclopédique, et qui par endroits peut être vu aussi comme un dictionnaire d’apprentissage.



Au-delà de l’analyse de la méthode lexicographique de Basnage, le projet cherche à explorer la vision linguistique à partir de laquelle le DU est construit, et qu’il conforte en retour. Dans quelle mesure l’identité sociale et religieuse de Basnage affecte-t-elle son travail ? Peut-on voir dans la conception du dictionnaire non seulement une entreprise encyclopédique d’un membre de la « république des lettres », mais aussi un moyen de garder le lien avec la France, pour soi-même mais surtout pour la communauté émigrée qui cherche à préserver son identité culturelle en dépit de l’éloignement de sa patrie natale ?



Le projet cherche à tester ces hypothèses et à répondre à ces questions à travers une exploration systématique de l’ouvrage, c’est-à-dire assistée par ordinateur. Ceci implique, en premier lieu, la préparation du texte dans un format structuré XML/TEI. Compte tenu du volume à traiter, le projet aura recours à GROBID, un outil d’extraction automatique d'informations à partir de texte semi-structuré, à l’amélioration duquel il contribuera en retour. Une fois le document source numérisé, et structuré grâce à des travaux de nettoyage et d’encodage supplémentaires, le DU va être comparé à des dictionnaires antérieurs et postérieurs. En troisième lieu, le texte sera interrogé par une série de requêtes, afin d’extraire de l’information à propos des domaines scientifiques, techniques et professionnels couverts par Basnage ; de même, ces extractions vont permettre de mieux comprendre la position auctoriale de Basnage. Enfin, le projet cherchera à identifier le « corpus » lexicographique de Basnage, ainsi que les réseaux scientifiques et littéraires dans lesquels le DU s’inscrit. Pour ce faire, le projet aura recours à NERD, un outil de reconnaissance d’entités nommées (par ex. les noms propres) développé par INRIA et mis à la disposition de la communauté scientifique via HUMA-NUM.

 

En résumé, BASNUM va :
  • créer une édition numérique, en accès ouvert, d’un dictionnaire historique des plus importants, respectant les standards définis par l’action COST eNel (European Network of e-Lexicography) ;
  • permettre de mieux comprendre la contribution de Basnage à l’avancement de la lexicographie, ainsi que son rôle dans la « république des lettres » au début du XVIIIe siècle ;
  • ouvrir la voie d’une analyse numérique du « corpus » lexicographique et des réseaux de connaissance impliqués par son entreprise ;
  • faire avancer l’automatisation de l’acquisition des textes, notamment en ce qui concerne les documents semi-structurés ;
  • contribuer à la mise en place de bonnes pratiques pour l’annotation de l’information sémantique et bio-bibliographique, en reliant ces informations à d’autres ressources disponibles sur la toile ;
  • permettre d’améliorer les méthodes et techniques pour générer des connaissances linguistiques et historiques à partir de textes numérisés, et avec des outils numériques.

Contact

williamsatlicorn-research.fr (Geoffrey Williams)

Partenaires

L’édition numérique de corpus d’auteurs - Aspects juridiques

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Les humanités numériques soulèvent de nombreuses questions juridiques… et les ingénieures de notre Équipe Littératures, Arts et Numérique (ELAN) œuvrent à fournir des réponses.

Elles s'impliquent en effet dans le groupe « Questions juridiques » du Consortium CAHIER qui travaille à l’élaboration d’un guide des bonnes pratiques à destination des porteurs de projets en humanités numériques.



Ce guide intitulé « Édition numérique de corpus d’auteur » a pour objectif de répondre aux questions juridiques que se posent les responsables et acteurs de projets d’édition numérique de corpus d’auteurs. Il ne prétend pas répondre à toutes les questions et trancher quand la loi elle-même n’apporte pas de solution claire. Il se veut une aide pratique, proche des préoccupations des lecteurs à qui il est destiné, et conforme aux orientations du Consortium.



Il est proposé sous forme électronique et se compose d’un ensemble de pages contenant de nombreux liens (internes et externes) afin de permettre au lecteur des entrées multiples (notions juridiques, types de document, lieux de conservation des documents, etc.), une navigation aisée en fonction de ses questionnements mais aussi la découvertes de notions nouvelles. Il est complété par un glossaire et des rubriques documentaires : documents types, jurisprudences, exemples de pratiques et bibliothèque de liens. Le format numérique correspond à la fois aux orientations du consortium et à la nécessité de mise à jour très régulière des règles juridiques.



Le guide, en cours d’élaboration, comprendra à terme des informations regroupées selon trois étapes : l’acquisition des sources ; la construction du projet ; la publication des données. La partie « acquisition des sources » est d’ores et déjà consultable sur le site du consortium CAHIER, bien que certaines rubriques restent à compléter.



Les travaux du groupe de travail se poursuivent et portent maintenant sur les aspects juridiques liés à l’exploitation des sources et leur exposition.



> Pour en savoir plus



Les membres du groupe :

• Élisabeth Greslou, coordinatrice (UGA, UMR Litt&Arts, Grenoble)

• Cécile Beauchamps (Presses universitaires de Caen)

• Stéphanie Dord-Crouslé (CNRS, UMR IHRIM, Lyon)

• Anne Garcia Fernandez (CNRS, UMR Litt&Arts, Grenoble)

• Élysabeth Hue-Gay (Université Lumière Lyon 2, UMR HiSoMA, Lyon)

• Émilie Masson (SPD - Service de protection des données, CNRS, Nancy)

• Laurence Rageot (CNRS, MSH Val de Loire, Tours)

Litt&Arts face caméra

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Grâce au projet LABscope, pénétrez dans les coulisses de l'UMR Litt&Arts et partagez le quotidien d'un laboratoire SHS de l'Université Grenoble Alpes !

Porté par la MSH-Alpes (CNRS / UGA) et sélectionné par l'IDEX pour son volet Rayonnement Socio-Culturel en 2017, le LABscope est un projet de valorisation des laboratoires de recherche en SHS de l’UGA. Son objectif est la réalisation d’une websérie de plusieurs vidéos présentant le travail de recherche mené au quotidien au sein de ces douze unités pluridisciplinaires. L’UMR Litt&Arts fait partie des trois premiers films qui ont vu le jour en 2018. Le résultat constitue une « carte de visite » originale, permettant d’accroître la visibilité des activités du laboratoire mais aussi la consultation de son site institutionnel comme de sa plateforme de valorisation. Il a pour vocation d’être diffusé sur le web et lors d’évènements grand public (Fête de la Science, Experimenta – Biennale Arts Sciences…). Le message de ce nouvel outil de communication doit aussi pouvoir interpeller de potentiels collaborateurs – futurs enseignants-chercheurs, futurs doctorants, partenaires internationaux… Un sous-titrage en anglais est d’ailleurs prévu.



L’aspect technique a été assuré par une agence prestataire audiovisuelle, BProduction. Un postulat de base assez simple en apparence : un film de cinq minutes reposant sur un à deux narrateurs, ainsi que des images d’illustration. Mais avant la phase de production, place à la phase de réflexion ! À une arborescence, au fil de la narration, à ce qui est « montrable », tout en respectant une scénarisation commune à tous les laboratoires SHS. Et même si l’inspiration déborde, que le discours s’enflamme, il faudra couper ! S’il vaut mieux en avoir trop que pas assez, cela sous-entend plusieurs heures de tournage. Nous nous accordions tous pour dire qu’Yves Citton, directeur adjoint du laboratoire, endosserait parfaitement le rôle de conteur car « … il a l’expérience des médias … ! ». Et son témoignage « numérique » en est la plus belle preuve.



Alors qu’est-ce que la recherche en humanités ?



Parallèlement à la mise en mots, il a fallu réfléchir à la mise en images illustrant ces propos avec de nombreux plans : les journées doctorales annuelles de Litt&Arts, un séminaire de recherche, une représentation théâtrale clôturant un colloque, une réunion de travail autour de l’édition numérique de corpus… mais aussi une vue d’architecte du futur bâtiment de la Maison de la Création et de l’Innovation, actuellement en construction, dont l’UMR est partie prenante. Une des particularités de Litt&Arts – et comme son nom l’indique – est d’accompagner dans un même sens des chercheurs en littérature et en arts du spectacle, aux objets d’études par conséquent très divers et pour autant, parfois, en corrélation. L’enjeu de ce film était de montrer que sa direction favorise les actions transdisciplinaires, que ses membres partagent les pratiques, les questionnements qui font le propre des humanités… et des humanités numériques ! Comme en atteste le nombre croissant de ses projets numériques multidisciplinaires.



Quelques réunions plus tard, une trame scénaristique s’était dégagée, articulée en trois thèmes : En quoi consiste la recherche au sein de Litt&Arts ? Comment est organisée Litt&Arts et comment travaillons-nous au quotidien, enseignants-chercheurs, doctorants, administratifs et ingénieurs confondus ? La forme, les attendus et les résultats de ces recherches. Non comme une fin, mais comme un clap de début constamment renouvelé, tendu vers la Connaissance et l’Innovation.



Retour en images sur la chaîne Youtube de la MSH-Alpes !

L'UMR Litt&Arts fourmille de projets !

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Et elle est inspirée... Découvrez en quelques mots ceux qui viennent d'être retenus lors d'un appel à projets en lien avec les Humanités numériques.

La Maison des Sciences de l'Homme Alpes et le Programme Démarre SHS ! (l’un des cinq axes du projet Data Institute financé dans le cadre de l’IDEX Grenoble) ont lancé un Appel à Projets / Appel à appui Ponctuel conjoint 2018 en lien avec les Humanités numériques et les sciences des données des SHS, correspondant aux orientations respectives des deux entités. L’objectif de cet appel commun était d’offrir un premier soutien à des projets émergents, éventuellement dans le but de disposer d’une base suffisante pour répondre à des appels à projets de plus grande envergure financière. Il s’adressait donc prioritairement aux projets de recherche ne disposant pas d’autres formes de financement et d’appui technique et scientifique. Cet AAP 2018 était ouvert à tous les enseignants, chercheurs, doctorants, post-doctorants et ingénieurs des laboratoires et équipes de recherche en Lettres, Langues, Sciences Humaines et Sociales du site grenoblois.



Sept projets portés par l'UMR Litt&Arts ont été retenus par le Programme Démarre SHS ! En voici quelques mots :



La Réticence - Brigitte Combe

Jean-Philippe Toussaint – écrivain, cinéaste et plasticien belge de langue française, publié aux Éditions de Minuit, traduit en une vingtaine de langues et internationalement reconnu – a confié les brouillons (tapuscrit avec annotation manuscrite abondante) d’un de ses romans, La Réticence (Minuit, 1991), à l’UMR Litt&Arts / UGA, afin de mener à bien leur numérisation, leur transcription et leur étude. Il s'agit là d'un fonds d'un grand intérêt pour les études littéraires et génétiques dans la mesure où se trouvent réunis la totalité des documents préparatoires du roman, depuis les premières notes jusqu'aux épreuves et correspondances avec l'éditeur. L'objectif entre avril et octobre est de créer un site dédié permettant de visualiser les pages transcrites, d'effectuer des recherches ou des regroupements grâce aux métadonnées qui ont été élaborées au cours de la phase d'inventaire du fonds d'archives.



Une édition numérique des Cahiers d’Henri de Régnier - Bernard Roukhomovsky

Dans un contexte marqué par un regain de vitalité des travaux consacrés à celui qui fut, de son vivant, l’une des figures les plus en vue du mouvement symboliste et de la Belle Époque, le projet d’une édition numérique de ses cahiers et carnets vise à mettre cette ressource à la libre disposition du public – et spécifiquement des chercheurs (historiens, généticiens, poéticiens, spécialistes de l’auteur et/ou de la période, de l’écriture pour soi et/ou de soi, etc.). La méthodologie retenue consistera à associer le travail éditorial avec une réflexion pluridisciplinaire (aspects philologiques, littéraires, technologiques, etc.) destinée à l’orienter et susceptible de s’en nourrir en retour. Sont notamment déjà en cours l'inventaire détaillé du corpus et sa numérisation, ainsi que la mise au point de la plateforme de transcription, avec pour objectif une mise en ligne intégrale au 4e trimestre 2024.



Hébergement des manuscrits de Stendhal - Anne Garcia Fernandez

Le projet Manuscrit de Stendhal consiste en une base documentaire CLELIA (Corpus Littéraire et Linguistique assisté par des outils d’Informatique Avancée), mise en ligne depuis novembre 2009 et toujours en cours d’enrichissement. Accueilli par la MSH-Alpes depuis lors, le site des manuscrits de Stendhal prend son envol et va être transféré sur les serveurs du CDP Démarre SHS ! obtenus auprès de la TGIR Huma-Num.



Transcription et exploitation des conférences de Benoîte Groult - Elisabeth Greslou

Le projet TREC-BG (Transcription et exploitation des conférences de Benoîte Groult) s’inscrit dans le prolongement du projet Numec de transcription contributive des manuscrits de Mon Évasion de Benoîte Groult. Mené en partenariat avec le laboratoire CIRPaLL (université d’Angers) en la personne de Cécile Meynard, il portera sur un nouveau fonds de manuscrits, des conférences de Benoîte Groult pour l’essentiel inédites. Le financement du CDP Démarre SHS ! permettra non seulement ce travail en collaboration, mais l’organisation de deux workshops autour des outils développés ou à créer dans le cadre du projet.



L'Aristophane de Dom Lobineau - Malika Bastin

Le projet Dom Lobineau a pour objectif l’édition numérique d’un manuscrit inédit de la toute première traduction française complète du théâtre d’Aristophane, composée entre la fin du XVIIe siècle et le début du XVIIIe par l'historien bénédictin Guy Alexis Lobineau. Jusqu’alors, on pensait que la première traduction française complète datait de 1784 : cette découverte fait remonter d’un siècle la date de l’Aristophane français, bouleversant tout un pan de l’histoire du théâtre et de la réception du comique grec. Il s’inscrit dans une dynamique interdisciplinaire de valorisation de la culture et du patrimoine dans leur extension historique et littéraire avec pour objectif la production d’une édition numérique ; il est centré sur la production, l’exploitation et l’exposition de données numériques à ce jour inaccessibles et d’une valeur considérable en SHS, puisqu’il intéresse aussi bien les historiens modernistes que les historiens du théâtre et les philologues. D'ici juin l'intégralité devrait être encodé et mise en ligne, avec une amélioration de l’interface de consultation entre septembre et novembre.



Nommer les arbres au Moyen Âge - Fleur Vigneron

Une équipe se propose d’établir le lexique en ligne (recensement complet des mots du texte) du Livre des prouffitz champestres et ruraulx de Pietro de’ Crescenzi (XIVe s.), considéré comme le restaurateur de l'agriculture au XIIIe siècle. Ce traité présente nombre de lemmes (unité lexicale pouvant constituer une entrée de dictionnaire) non encore enregistrés dans la base du DMF (Dictionnaire du Moyen Français). Les moyens utilisés seraient l’outil LGeRM créé par l’ATILF-CNRS. Le projet d'ensemble ne serait pas seulement le recensement du lexique de Pietro de’ Crescenzi, mais viserait à proposer, à terme, une plateforme de l’agronomie médiévale (bibliographies, lexique, corpus de textes...). Les moyens numériques sont susceptibles de mettre en valeur les études lexicales et de favoriser une exploitation nouvelle. Le financement du CDP Démarre SHS ! pourrait permettre la création d’un site pour exposer le lexique de Pietro de’ Crescenzi, dans lequel une navigation par graphe aurait l’intérêt de mettre en relief les mots qui déploient une synonymie, et plus particulièrement les synonymes des noms des arbres.



État de l’art des lieux de gestion de multiples projets numériques - Arnaud Bey

Le projet d’état de l’art des lieux de gestion de multiples projets numériques vise à recueillir des pratiques et méthodologies mises en oeuvres dans d’autres structures, qui, à l’instar d'ELAN (l'équipe Littératures, Arts et Numérique de Litt&Arts), font face à des multiples demandes d’accompagnement de projets. Le financement du CDP Démarre SHS ! servira à financer des déplacements et participation à des évènements permettant la mise en commun et des échanges autour de cette problématique.

Rencontre avec Françoise Leriche autour du projet "Corr-Proust"

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Numériser les milliers de lettres écrites par l'écrivain, tel est l’objectif du projet "Corr-Proust". Incursion dans l’univers des humanités numériques, au croisement de l’informatique et des sciences humaines…

Durant son existence Marcel Proust a écrit plusieurs milliers de lettres, entretenant des liens avec tous les milieux sociaux. Numériser cette correspondance, patiemment collectée, tel est l’objectif du projet « Corr-Proust ». Françoise Leriche, spécialiste de cet écrivain, membre de l’UMR Litt&Arts, est la responsable scientifique de ce projet d’édition numérique auquel collaborent des chercheurs de l'Université de l'Illinois à Urbana-Champaign et de l'Institut des textes et manuscrits modernes (ITEM). Incursion dans l’univers des humanités numériques, au croisement de l’informatique et des sciences humaines…

D’où est venue l'idée de ce projet ?
Le point de départ c’est l’édition de Philip Kolb (1907-1992), professeur de littérature française à l’université de l’Illinois à Urbana-Champaign et spécialiste de la correspondance de Marcel Proust. Il a constitué un fonds d’archives de plus d’un millier de lettres qu’il a pu collecter au gré de ses rencontres avec des collectionneurs, des correspondants de Proust encore vivants, des membres de sa famille… Il a pris le parti de publier tous les documents épistolaires qu’il a pu retrouver (courts billets, lettres ouvertes, lettres à caractère administratif et commercial, etc.), et pas uniquement les lettres les plus « littéraires ». Ce travail de toute une vie a abouti à l’édition chronologique de la correspondance de Proust parue en 21 volumes chez Plon de 1970 à 1993. Une correspondance qu’il lui a fallu dater, par recoupements historiques, parfois en fonction du papier utilisé ou du moyen d’écriture, car l’écrivain ne datait pas ses lettres !

À la mort de Kolb en 1992, l’université a souhaité conserver en l’état son cabinet de travail en créant le Kolb Proust Archive, afin de maintenir vivant ce fonds documentaire exceptionnel, notamment via la numérisation des fichiers de Kolb. En tant qu’assistante de Kolb, j’ai participé à l’édition de plusieurs volumes de la correspondance et, à partir de 1994, à la définition des missions du Kolb Proust Archive. On songeait déjà en 1995 à numériser les lettres mais les techniques de l’époque ne permettaient qu’un format image beaucoup trop long à télécharger. Se posait la question des droits avec les éditions Plon, devait-on faire payer un droit d’accès ? à qui le reverser ? Puis l’informatique a évolué, on a créé les langages HTML, XML. J’étais en poste à l’université Stendhal, rattachée à l’unité de recherche Traverses 19-21 (équipe ÉCRIRE). Je songeais toujours à ce projet de numérisation, mais il me fallait trouver un informaticien pour créer l’outil numérique. Sans compter que le problème des droits n’était toujours pas réglé avec Plon. Il fallait également donner une forme institutionnelle à la collaboration des équipes impliquées dans le projet.

En 2013 tout s’est débloqué, et notamment les négociations avec l’éditeur. C’est Thomas Lebarbé, professeur en Humanités numériques, alors rattaché au laboratoire Lidilem (et maintenant à l’UMR Litt&Arts depuis décembre 2016), qui a développé l’outil. L’objectif n’était pas de reprendre l’édition de Kolb à l’identique, mais de faire une réédition numérique en repartant des lettres originales, de l’enrichir de nouvelles lettres, et de créer un système d’annotations critiques pensées pour la consultation numérique. Le projet « Corr-Proust » était né, porté par le Consortium « Proust 21 » (« 21 » pour tous les projets du XXIe siècle autour de Proust) associant des chercheurs de l’Université Grenoble Alpes, de l'Université de l'Illinois à Urbana-Champaign et de l'Institut des textes et manuscrits modernes (ITEM).

Que permet l’outil informatique dans ce type de projet ?
Un logiciel de transcription XML et d’indexation a été développé à partir de celui qui avait été conçu pour éditer en ligne les manuscrits de Stendhal. L’édition en ligne offrira une accessibilité universelle et gratuite à ce corpus épistolaire. Elle rendra également possible son actualisation, car de nouvelles lettres ne cessent de réapparaître, entraînant parfois des modifications de dates, de destinataires pour les lettres déjà éditées… Grâce à un système de balisage du contenu, le langage informatique XML permet une indexation très fine d'un certain nombre de données (non seulement les noms de personnes, de lieux, d’institutions et les titres d’œuvres, mais également des éléments spécifiques à l’épistolaire, comme les papiers utilisés, les formules d’adresse et d’adieu, les citations, etc.), ce qui permettra d’effectuer en quelques clics des recherches nécessitant des centaines d’heures de dépouillement manuel dans une édition papier.

À travers ce projet qu'avez-vous découvert sur l'homme, l'écrivain ?
J’ai beaucoup étudié ses œuvres et les brouillons de ses œuvres. Il ne tenait pas de journal, et cette correspondance nous renseigne sur la sphère privée, mais aussi sur l’œuvre. En l'analysant on met à jour des liens. Par exemple tel épisode du roman peut avoir été inspiré par tel détail mentionné dans une lettre. Certaines lettres peuvent même éclairer des implicites de l'œuvre. Selon moi, sa correspondance fait d’ailleurs partie intégrante de l’œuvre de Proust, elle n'en est pas que la coulisse. C’est une forme de discours différent qui permet la circulation des idées et des analyses, s'inscrit dans l'actualité de l’époque, témoigne de son histoire culturelle et politique. Elle révèle en outre le caractère suspicieux et inquisiteur d'un homme qui voulait tout savoir sur tout le monde !

En novembre 2018 sera célébré le centenaire de la première guerre mondiale. À cette occasion, une première tranche du projet « Corr-Proust » verra le jour avec la mise en ligne de 200 lettres datant de cette période. Cette première étape bénéficie d’un financement des services culturels de l’Ambassade de France aux États-Unis, en lien avec la Mission du Centenaire, et de la coopération des forces vives mobilisées par les équipes de recherche impliquées. Version 1 à valeur de prototype, cette première phase éditoriale donnera une existence concrète à ce projet mûri depuis longtemps, et une « visibilité » qui devrait aussi faciliter les futures recherches de financements !

Contact

francoise.lericheatuniv-grenoble-alpes.fr (Françoise Leriche)

Sur le web

Faire entendre la voix d'Homère

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Retenu dans le cadre de l’appel à projet « SFR Création » 2018, ce projet nous invite à écouter la voix d'Homère à travers la traduction et la mise en scène de ses poèmes.

Le projet « Faire entendre la voix d'Homère » fait partie des six projets retenus dans le cadre de l’appel à projet « SFR Création » 2018. Depuis 2014, la SFR Création (anciennement Maison de la création) subventionne des projets interdisciplinaires qui développent de nouvelles approches et méthodes pédagogiques et scientifiques, stimulent le dialogue entre les scientifiques et les artistes, créent des ponts entre les mondes universitaire et professionnel et répondent aux nouveaux enjeux sociétaux. Le laboratoire Litt&Arts a pris part à la naissance du projet de la SFR et il y est particulièrement impliqué de par son rôle d’unité porteuse.



Ce projet veut réaliser une création expérimentale à partir d'extraits des poèmes homériques traduits et mis en scène par un dramaturge contemporain. Son but est à la fois 1) d'analyser le processus de création ; 2) de mettre en lumière les choix stylistiques visant à oraliser le texte d'Homère ; 3) d'analyser ces choix dans la perspective de re-création d'un texte ancien à destination d'un public non-savant. Il est porté par deux enseignants-chercheurs de Litt&Arts, Christiane Louette et Agathe Salha, avec la collaboration de partenaires extérieurs tels que Matteo Capponi, Docteur en littérature classique, traducteur et metteur en scène, la Compagnie théâtrale Stoa (Scène et traduction pour les œuvres anciennes), l'Institut d'archéologie et des sciences de l'Antiquité (Université de Lausanne), La Comédie de Valence (contact avec la dramaturge Catherine Ailloud).



Entendre la voix d'Homère aujourd'hui



Que demande notre modernité pour entendre encore la voix d'Homère ? Qu'entendons-nous aujourd'hui de textes écrits il y a trois mille ans dans une langue autre ? Chantés par les aèdes, lus et relus par les poètes, et par des générations de lecteurs, l'Iliade et l'Odyssée ont fait l'objet de traductions et d'adaptations pour la scène ou l'écran, dans une tentative toujours réactualisée de saisir la voix d'Homère, une voix ancienne, mais que chaque génération réinvente, comme en témoigne le succès de la traduction italienne d'Alessandro Baricco ou les récentes adaptations françaises de Luca Giacomoni (Paris, Théâtre de la Villette, 2016) ou de Pauline Bayle (Grenoble, MC2, 2017).



Véritables créations, ces mises en scène des poèmes homériques nous invitent à reconsidérer le rapport au texte original, dans la mesure où la présence du public vaut comme test immédiat de leur capacité à faire entendre la voix d'Homère. Ces spectacles sont en effet intéressants à deux niveaux : celui de la traduction-oralisation d'abord – que garder de la poésie homérique, de ses vers formulaires, de son rythme et de sa pulsation ou des noms sonores et exotiques des héros… ; celui du passage à la scène ensuite – faut-il conserver le « narratif », le « dit » homérique, ou faire le choix d'une récriture dialoguée qui réinvente les personnages et leurs discours, comment concevoir le travail de plateau qui déploie l'œuvre homérique dans un espace scénique…



Traduction et mise en scène



Dans le cadre du programme « Stylistique du texte traduit » (UGA, Litt&Arts, Pascale Roux) qui aborde la traduction comme création et mise en œuvre d'un style du traducteur, les responsables du projet préparent un colloque (novembre 2018) intitulé « Homère pour tous. Stratégies d'appropriation des poèmes homériques », qui interroge l'histoire des traductions de ces poèmes, en mettant l'accent sur les publics visés et sur la valeur créative de cette appropriation. C'est dans ce double cadre – les pratiques créatives des traducteurs, l'appropriation non-savante d'Homère – qu'elles ont invité un traducteur et metteur en scène spécialiste des œuvres de l'Antiquité gréco-latine, chargé de cours à l'université de Lausanne, Matteo Capponi, à réaliser et à mettre en voix/en scène sa propre traduction. Il s'agit de tester en direct et in vivo les deux hypothèses majeures de notre colloque :

 

  • la traduction n'est pas une simple adaptation à un autre public, à un autre temps, elle est création à part entière ; cette dimension créative est d'autant plus visible lorsque le texte ainsi recréé est mis en scène et subit sans médiation l'épreuve du public ;
  • le cas spécifique des poèmes homériques, œuvres tout à la fois orales (composées pour être dites) et écrites (transmises depuis l'Antiquité), patrimoine de l'humanité, constitue un matériau idéal pour cette expérimentation puisque, si l'on ne discute plus la valeur de l'original, on discute toujours (et pour cette raison même) l'autorité et la créativité de telle ou telle traduction.



Étape par étape



Ce projet est conçu en trois temps :

 

  • janvier-juillet 2018 : traduction et récriture d'extraits de l'Iliade choisis par Matteo Capponi dans la perspective d'un travail de mise en scène/mise en voix réalisé avec l'aide de la Compagnie Stoa ;
  • septembre-octobre 2018 : atelier-rencontre animé par Matteo Capponi avec des étudiants de Lettres et d'Arts du spectacle et captation vidéo de la mise en voix/mise en scène de la traduction d'Homère ;
  • novembre 2018 : projection du film réalisé lors du colloque « Homère pour tous » (Comédie de Valence, 8-9 novembre 2018) et discussion avec Matteo Capponi et ses comédiens.



> En lien avec le projet

Écoutez un entretien (en ligne sur L'Ouvroir Litt&Arts) avec Pauline Bayle, comédienne et metteure en scène. Malika Bastin-Hammou, Professeure de langue et de littérature grecques, et Christiane Louette, Maître de conférences en littérature française ont rencontrée à l'occasion de la programmation par la MC2 de ses deux spectacles, Iliade et Odyssée (octobre 2017). Le but de cet entretien est de constituer une base de données sur les appropriations des poèmes homériques par la scène contemporaine.

Contacts

christiane.louetteatuniv-grenoble-alpes.fr (Christiane Louette)

agathe.salhaatuniv-grenoble-alpes.fr (Agathe Salha)

Le nouvel ELAN de Litt&Arts !

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Quand l'équipe s'agrandit, tous les projets sont permis ! Pour tout savoir lisez la suite…

Avec l’arrivée en juin 2017 d’Anne Garcia Fernandez (IR CNRS) puis en novembre 2017 d’Arnaud Bey (IE UGA), l’UMR Litt&Arts a pu enfin constituer, autour d’Elisabeth Greslou (IR UGA), une équipe d’ingénieurs pour accompagner et consolider ses projets en humanités numériques.



C’est sous le nom « ELAN » (équipe Littératures, Arts et Numérique) que ce groupe d’ingénieurs a trouvé sa place dans l’organigramme, mais aussi physiquement, avec l’équipe de direction et le pôle administratif au 3e étage du bâtiment B Stendhal (B328 et B321ter). Un 4e ingénieur IDEX (CDP Data Institut), recruté pour deux ans, rejoindra l’équipe dans quelques semaines.



ELAN accompagne actuellement une quinzaine de projets à toutes les phases de leur développement en mettant en œuvre des compétences multiples :

 

  • aide à la rédaction des aspects numériques d’un projet, à la réflexion préalable et à la définition des objectifs scientifiques ;
  • élaboration des schémas de transcription et d’encodage ;
  • création de dispositifs d’analyse des données et des corpus en fonction des objectifs scientifiques du projet ;
  • conception et développement d’applications, création d’interfaces de visualisation.



… mais aussi :

 

  • formation aux outils ;
  • conseil sur les aspects juridiques autour des données ;
  • participation à des réseaux nationaux (Consortium CAHIER, MATE-SHS) et relations avec d’autres unités ;
  • veille scientifique en humanités numériques.



Une page présentant ELAN, ses activités et ses réalisations sera disponible sur le futur site de Litt&Arts, mais en attendant vous pouvez consulter son blog.



Et pour en savoir plus, n’hésitez pas à passer aux bureaux de l'équipe ou à prendre rendez-vous par litt-et-arts-elanatuniv-grenoble-alpes.fr (mail) !

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Corps et prothèses : vécus, usages, contextes

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Le corps hybride : réalité ou utopie ? Deux enseignants-chercheurs de Litt&Arts participent à une réinterrogation du rapport humain/technologie à travers les expériences d'individus confrontés à différentes technologies d’assistance au corps.

Présentation



La genèse de ces cycles de séminaires part du constat que dans le champ de recherche sur le rapport entre corps et technologie, les thématiques de l’humain augmenté et du transhumanisme prennent depuis plusieurs années une place conséquente dans l’arène médiatique et dans les débats universitaires mais au travers d’une focalisation basée sur certaines représentations et perspectives souvent très éloignées de la réalité du terrain. Il devient difficile d’évoquer l’hybridation corps/technologie (Andrieu, 2008) sans que de nombreux débats se cristallisent sur les problématiques de l’augmentation humaine, des idéologies performatives ambiguës et des controverses promesses/dangers d’un homme futur amélioré. Pourtant, pour les acteurs de terrain (usagers, soignants, ingénieurs et chercheurs, etc.) confrontés à l’utilisation des technologies d’assistance au corps, le transhumanisme ou le post-humanisme constituent des sujets relativement marginaux. Un décalage conséquent est perceptible entre les expériences quotidiennes de ces individus avec les technologies à visées thérapeutiques et la polarisation de ces thématiques dans différents débats sur les évolutions technologiques contemporaines. En ce sens, c'est tout un pan de la recherche sur la complexité des expériences entre « son » propre corps et les technologies d’assistance – en sciences humaines et sociales mais également dans les domaines de la santé et de l’ingénierie robotique – qui est relégué au second plan et que nous souhaitons (re)mettre au cœur du débat.



La démarche de ces cycles de séminaires n’est pas de nier les enjeux et la dangerosité des arguments transhumanistes actuels (Robitaille, 2007 ; Besnier, 2009 ; Le Dévedec, 2015) ou de réfuter toute pensée critique sur le corps technologisé (Munier, 2013), connecté et augmenté (Biagini, 2012 ; Sadin, 2013, Benassayag, 2016). Dans la continuité des recherches et colloques sur les dispositifs prothétiques et de manière complémentaire aux réflexions et études sur l’augmentation de l’humain et le transhumanisme, la démarche revendiquée est de réinterroger le rapport organique/technologique en centrant nos réflexions sur les expériences singulières liées à l’utilisation de différentes technologies d’assistance au corps telles que les prothèses, fauteuils électriques, assistances informatiques et robotiques, implants ou avatars.



L’enjeu principal est d’ouvrir des fenêtres de discussions sur les diverses expériences avec ces différentes technologies à partir de la notion de terrain, de vécus subjectifs et dans une approche transdisciplinaire aux croisements de la sociologie, l’anthropologie, la philosophie, l’éthique, l’ingénierie médicale, la médecine et les sciences de la santé. Différents axes d’étude seront abordés tels que : la multiplicité des expériences corporelles et ressentis singuliers avec les différentes dispositifs technologiques d’assistance au corps ; les usages, pratiques et conduites motrices (Warnier, 2005) développés avec ces dispositifs ; les prolongements, limites et frontières du corps hybridé ; les représentations, interactions sociales et normes corporelles s'y rapportant ; les questionnements sociétaux qui découlent de l’évolution technologique (anthropotechnie [Goffette, 2006], enjeux anthropologiques de la nouvelle robotique [Vidal, 2015], éthique synthétique [Dumouchel & Damiano, 2016]).



Dans la revendication d’une itération théorie-terrain (Olivier De Sardan, 2013), nous serons particulièrement attentifs au cours de ce séminaire, à croiser et articuler les diverses recherches-témoignages sur l’expériences du corps hybride avec une double réflexion théorique-critique des enjeux thérapeutiques et dérives anthropotechniques générées par la place dominante des techno-sciences dans les sociétés occidentales contemporaines. Autrement dit, la finalité de ce séminaire est de mettre en lien et en confrontation les différentes facettes d'une même réalité, afin d'en améliorer la compréhension et les connaissances par la collaboration entre les disciplines, les approches, les expériences et les identités multiples.



Espace de rencontres, d’échanges, de réflexions et de co-construction de savoirs, ce cycle n° 2 qui se déroulera sur quatre journées de séminaires et un colloque au cours de l’année universitaire 2017-2018 est ouvert à tous les étudiants et chercheurs universitaires, ingénieurs, praticiens, usagers, personnes militantes et/ou associations portant un intérêt à ces questionnements vis-à-vis des expériences singulières corps/technologie.



Programme



— Séminaire n° 4

« Les prothèses : quels besoins, quelles réponses, quels accès ? »

Jeudi 14 et vendredi 15 décembre 2017 • Strasbourg • 9h00-17h00



Séminaire n° 5

« Sensori-motricité, intersensorialité et réalité virtuelle »

Vendredi 26 janvier 2018 • Grenoble • 9h00-17h00




— Colloque Stella Incognita

« Science-fiction, prothétisation, cyborgisation »

Mercredi 4 et jeudi 5 avril 2018 • Lyon • 9h00-17h00



— Séminaire n° 6

« Du proche au lointain : les horizons prothétiques contemporains »

Vendredi 6 avril 2018 • Lyon - Musée des confluences • 9h00-17h00



— Séminaire n° 7

« Prothèses implantées et invasives »

Vendredi 8 juin 2018 • Paris • 9h00-17h00



> Le programme détaillé des conférences et intervenants de chaque journée est disponible sur le site internet du séminaire.

> Entrée libre et gratuite (sans inscription)



Partenaires



Laboratoire Litt&Arts (UMR 5316 - Univ. Grenoble Alpes)

Institut des Systèmes Intelligents et de Robotique (UMR 7222 - Univ. Pierre et Marie Curie - Paris / CNRS)

Laboratoire Dynamiques Européennes (UMR 7367 - Univ. de Strasbourg / CNRS)

Laboratoire d’Anthropologie Des Enjeux Contemporains (UMR - Univ. Lumière Lyon 2 – ENS de Lyon / CNRS)

Laboratoire Sciences, Société, Historicité, Éducation et Pratiques (EA 4148 - Univ. Lyon 1)

Laboratoire Environnement, Ville, Société (EVS) (UMR 5600 - Univ. Lyon 2)

Centre d’Études des Techniques, des Connaissances et des Pratiques (EA 2483 - Univ. Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Contact

contactatcorps-protheses.org (Comité d'organisation)

Sur le web

L'Observatoire des littératures francophones du Sud

Recherche

Si vous souhaitez savoir ce qui se publie là-bas, c'est ici que vous le saurez !

L’Observatoire des littératures francophones du Sud se définit comme une plateforme collaborative animée par des équipes de recherche basées dans de nombreux pays francophones et francophiles du Sud.



Les chercheurs ont pour objectif commun de :

  • faire connaître et promouvoir les écrivains et les artistes francophones contemporains publiant dans leurs pays d’origine ;
  • construire une base de données de productions littéraires et artistiques en collaboration avec les maisons d’édition du Sud ;
  • stimuler la recherche autour de cette littérature en organisant des manifestations culturelles et des ateliers d’écriture avec les écrivains ;
  • contribuer au renouvellement du champ francophone en Occident en s’ouvrant sur les cultures et les langues du Sud.



Le responsable du projet est Ridha Boulaâbi, Maître de conférences en littératures francophones à l’université Grenoble Alpes et membre de l'UMR Litt&Arts.



Sont également associés au projet :

  • Sonia Zlitni-Fitouri, université de Tunis
  • Jalel El-Gharbi, université de la Manouba, Tunis
  • Khadidja Khelladi, université d’Alger
  • Atika Kara, École normale supérieure Bouzaréah d’Alger
  • Saïm Voussad, École normale supérieure Bouzaréah d’Alger
  • Mohamed Lehdehda, université de Moulay Ismaïl de Meknès
  • Touriya Fili-Tulon, université des Lumières Lyon 2
  • Claude Coste, université de Cergy-Pontoise



La base de données en un clic



Le projet comprend notamment l'élaboration d'une base de données. Son objectif est de proposer une bibliographie dans laquelle les recherches pourront se faire par pays (via un menu ou en cliquant sur une carte), ou par genre (récit, essai, poésie par ex.). L'équipe de la cellule Humanités numériques de Litt&Arts travaillent actuellement à sa mise en place, ce qui nécessite une saisie des listes de références, un développement d'un moteur de recherche à double entrée (pays et genre) et la création d'une interface de visualisation dynamique avec carte cliquable. Elle a déjà fait l'objet d'une petite présentation à l'occasion du colloque organisé à l'Université Grenoble Alpes les 6, 7 et 8 décembre, « Créer/publier en français aujourd'hui depuis le Maghreb », également intégré au projet de l'Observatoire, qui dressait un panorama général des littératures francophones actuelles produites depuis le Maghreb.



> Consultez la version de démonstration.

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La thèse CIFRE en un mot

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La thèse CIFRE, ou l'incursion des doctorants dans le monde de l'entreprise ! L'exemple d'Audrey Dominguez, doctorante à Litt&Arts, qui étudie le pouvoir des plantes avec une herboristerie.

Une thèse CIFRE (convention industrielle de formation par la recherche) se caractérise par la collaboration entre un laboratoire de recherche et une entreprise. Elle est validée et subventionnée par l'Association Nationale de la Recherche et de la Technologie.



LITT&ARTS peut accueillir ce type de thèse, ce qui lui permet d'établir un lien entre l'étude des lettres et l'entreprise. Cela amène un nouveau regard sur le monde actuel et une réflexion sur la place et la valeur de la littérature, ainsi que celles d'autres discours, écrits ou oraux. Cela tend à l'actualisation des textes et des méthodes analytiques qui intéressent les entreprises de plus en plus disposées à soutenir les projets de recherches et d'innovation. Ces projets constituent en effet une source d'inspiration, proposent des idées développées avec soin et rigueur. La littérature, et plus généralement les sciences de l'imaginaire, peuvent accompagner les entreprises dans leur processus de création de biens ou de services, et contribuer au développement d'une marque grâce aux connaissances sur les mythes et les constructions des récits. Il faut savoir que les entreprises utilisent les méthodes du storytelling pour la valorisation de leur marque, mais aussi dans le cadre du management.



C'est ainsi qu'Audrey Dominguez, doctorante en sciences de l'imaginaire, a débuté en janvier 2017 une thèse CIFRE, provisoirement intitulée « Le pouvoir des plantes », sous la direction de Fleur Vigneron (ISA). Dans le cadre de sa collaboration avec l'herboristerie « Au Temps des Fées » à Grenoble, des recherches sur les vertus des plantes médicinales, ainsi que sur leurs mythes, sont mises en place afin de développer de nouvelles gammes de tisanes. Ces recherches ont aussi pour but d'établir une comparaison entre les vertus anciennes des plantes et les propriétés actuellement reconnues, et ainsi de savoir si des emplois traditionnels ont été délaissés ou si l'on se situe bien dans une continuité de la transmission des savoirs. En outre, ces analyses dépassent les critères botaniques pour approfondir l’imaginaire des plantes.



La thèse CIFRE permet de penser autrement la recherche, notamment grâce à son application, plus ou moins directe, dans une entreprise. Elle favorise également la constitution d'un réseau avec des personnes de différentes professions dont les témoignages offrent de nouvelles perspectives sur les lettres, leurs usages, ainsi que sur la contribution des institutions universitaires. Elle propose d'envisager de nouvelles pratiques possibles de la littérature et de la recherche et, en quelque sorte, d'« ouvrir les fenêtres », pour reprendre une expression de Philippe Walter (ancien directeur du CRI, Centre de Recherche sur l'Imaginaire), lors du colloque de décembre 2016 organisé à l'occasion des 50 ans du CRI.

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