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L’invisible en jeu

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Quand l'invisible devient visible : Martin Givors, doctorant à LITT&ARTS, fait la lumière sur l'atelier de recherche-expérimentation associé aux arts de la scène.

« L’invisible en jeu » est un cycle d’ateliers de recherche-expérimentation dédié à l’étude des pensées et pratiques de la notion d’énergie dans les arts de la scène. Initié par Claire Besuelle (doctorante, Lille 3) et Martin Givors (doctorant, CINESTHEA), il est aujourd’hui co-porté par un comité réunissant également Daria Lippi (actrice, Fabrique Autonome des Acteurs) et Gabriele Sofia (MCF, CINESTHEA).



Ce projet est financé par la Maison de la création, l’IDEX « Vie Etudiante » de la COMUE Université Grenoble Alpes et la Ville de Grenoble.



Inauguré en juin 2017 à l’occasion de la tenue d’un premier atelier de cinq jours en résidence dans l’ancien monastère drômois de Sainte-Croix, avec quinze participants (chercheurs et/ou artistes), trois maîtres d’atelier – la danseuse Germana Civera, le pédagogue Alexandre Del Perugia, l’acteur Yoshi Oïda – et l’anthropologue François Laplantine, « L’invisible en jeu » travaille les arts de la scène à la croisée de l’épistémologie et de l’étude des techniques d’interprétation. Trois questions majeures présidaient à cette première rencontre : qu’est-ce que l’énergie pour un artiste-interprète ? Comment se travaille-t-elle ? Et comment évoquer, partager et analyser, dans toute leur complexité et leur technicité, les pratiques énergétiques développées par les artistes-interprètes ?



Pourquoi s’intéresser à la notion d’énergie ?

 
« Pour l’acteur, l’énergie est un comment, et non un quoi.

Comment se déplacer.

Comment rester immobile.

Comment mettre-en-vision sa propre présence physique et la transformer en présence scénique et donc en expression.

Comment rendre visible l’invisible : le rythme de la pensée. »

Eugenio Barba, Le Canoë de papier, « Les voies de l’acteur », Saussan, L’Entretemps, 2004 [1993], p. 89.
 
Dans le champ des arts de la scène, le terme est paradoxalement incontournable : souvent spontanément utilisé par de nombreux praticiens, chercheurs et critiques pour qualifier une réalité sensible que la langue peine à saisir, il est par là même suspecté de n'être qu'un mot-valise désuet et teinté de mysticisme, que l’on gagne donc à exclure des usages. C’est précisément la persistance et la résistance du terme qui nous confronte à l’urgence de l’étudier : en proposant un protocole de recherche à même de confronter visions, vocabulaires et pratiques de l'énergie, il s’agit de rendre au terme sa richesse et son potentiel opératoire pour une pensée des pratiques et processus de création. Travailler à l'étudiabilité de l'énergie consiste donc pour nous à hisser cette notion hors des limbes, hors de la confortable (?) fange que constitue son aura aux atours mystiques, afin de lui rendre un vocabulaire pour la dire, des concepts pour l'étudier, des pratiques pour la travailler.


Organisation et déroulement de l’atelier inaugural

 
Les journées étaient dédiées aux ateliers (en deux séances de trois/quatre heures entrecoupées du déjeuner), suite à quoi avait lieu un temps de pause laissé libre à la méditation, la discussion, la promenade ou la lecture des ouvrages installés dans notre bibliothèque éphémère – quand il n’était pas occupé par le temps de conférence avec François Laplantine ou de discussion avec Yoshi Oïda.

Les soirées étaient quant à elles consacrées à des sessions collaboratives d’environ deux heures. L’objectif des sessions était d’abord de revenir sur le travail de la journée pour laisser affleurer dans l’exercice de la discussion les percepts et affects tissés par la pratique, les confronter, les assembler, dans un réel effort de recherche collective.

Cette organisation des journées était intéressante pour au moins trois raisons : elle permettait un temps d’infusion des pratiques et pensées dans les corps ; elle invitait au partage d’expériences entre participants du fait de la vie en communauté ; et enfin, parce qu’elle invitait à méditer sur la pratique à partir de corps fatigués par les efforts et à pratiquer à partir de corps nourris par les réflexions, elle nous offrait la possibilité d’entremêler pratique et théorie dans une même dynamique de germination de la connaissance.


Vous avez dit recherche-expérimentation ?

 
Ce projet s’inscrit dans une démarche nommée recherche-expérimentation plutôt que recherche-création, en ceci qu’elle n’est pas directement liée à la production d’un objet artistique. Cette recherche se donne pour corpus un ensemble de techniques d’interprétation – des explorations sensibles aux mises en situation de jeu – qu’elle envisage à la manière de modalités de fabrique du corps, des sens et des habiletés ; et l’exploration et la méditation de et à partir de ces pratiques constitue sa principale méthodologie.

« L’invisible en jeu », dans la veine de l’anthropologie écologique – c’est-à-dire incarnée et située – développée par Tim Ingold, fait donc du corps du chercheur-praticien le creuset et l’outil d’une recherche qui ne distinguerait pas « la matérialité des sens » de « l’idéalité du sens », pour reprendre les termes d’un autre anthropologue, François Laplantine.



> Pour être tenu informé des ateliers et conférences qui se dérouleront à Grenoble et sur le campus universitaire en 2017-2018, contactez le collectifequinoxeatgmail.com (Collectif Equinoxe).

> À l’horizon janvier 2018, le site du Collectif Equinoxe abritera une section dédiée au projet « L’invisible en jeu », comprenant notamment un blog et un espace réservé aux ressources poly-graphiques (textes, images, vidéos, dessins) produites ou récoltées au cours du cycle d’ateliers.

Arts in the Alps – Gestures of here and there : la fabrique sensible des lieux

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« Gestures of here and there : la fabrique sensible des lieux » est la première édition de l’école de printemps doctorale bisannuelle Arts in the Alps – projet initié et porté par la SFR Création, en partenariat notamment avec l'UMR Litt&Arts. Les activités sont réservées aux doctorants et post-doctorants, mais les conférences du soir seront ouvertes au public.

Descriptif



L’enjeu de Arts in the Alps, qui aura lieu du 12 au 16 juin 2017, est de mettre en place des dispositifs de recherche interdisciplinaire qui conjuguent démarches théorique et pratique et qui, dans le même temps, travaillent à l’interface des SHS et des arts. La spécificité de Arts in the Alps tient par ailleurs à ce que la formation des participants – trente doctorants et postdoctorants de l’international et des institutions grenobloises, sélectionnés sur dossier – repose sur une approche pédagogique double : par transmission de savoirs et savoir-faire aux participants (séminaires) et par implication des participants dans l’élaboration de nouveaux outils de pratique de recherche (ateliers d’expérimentation).



Les activités de l’école se tiendront dans les locaux du Magasin des Horizons/Centre d’arts et de cultures et en extérieur, sur le site de Bouchayer-Viallet, ainsi que sur le campus de l’Université Grenoble Alpes. L’école sera bilingue, anglais et français.





Objectifs



• Interroger la question de la mémoire des gestes qui concourent à la fabrique de(s) histoire(s) d’un espace urbain. L’étude de cas portera sur le site Bouchayer-Viallet à Grenoble, lieu riche d’une histoire construite par strates dont les traces, hétérogènes, sont plus ou moins visibles soit qu’elles aient été occultées par reconstruction de bâtiments, soit qu’elles aient été transformées au cours de diverses phases de reconversion du lieu. En effet, principalement associé au Magasin des Horizons / Centre d’arts et de cultures, le site est aussi un ancien creuset stratégique du développement de l’hydroélectricité au début du XXe siècle et espace d’implantation de nombreuses entreprises, telles que Lustucru ou Cémoi. Plus souterraine, une période de squats artistiques d’une trentaine d’années inscrit aussi la mémoire du lieu dans des gestes plus alternatifs. Objet d’une reconversion en zone d’aménagement concerté pilotée par la ville de Grenoble, Bouchayer-Viallet est aujourd’hui destiné à devenir un éco-quartier.

• Générer des croisements interdisciplinaires par le partage et l’expérimentation d’outils et de pratiques de recherche universitaires et artistiques. Ces outils à l’interface des arts et des SHS ont pour visée de permettre l’élaboration d’une lecture sensible de l’espace urbain, et dans le même temps de rendre perceptible les différents gestes cristallisés dans la mémoire d’un lieu. Les artistes et chercheurs, réunis par binôme, travailleront aux croisements de leurs méthodes et rapports à la matérialité : dans quelle mesure la captation sonore telle que pratiquée par un artiste peut-elle enrichir la compréhension d’une ambiance urbaine à laquelle s’intéresse un historien de l’art et de l’architecture ? Comment révéler la dimension performative des pratiques de la documentation géographique (carnets) et dès lors dépasser leur stricte textualité ? Comment peut-on repenser les méthodes de l’historicité par le re-enactement de la mémoire des anciens ouvriers du site ?





Liste des intervenants aux ateliers et séminaires



Guillonne Balaguer (France) / Martial Chazallon (France) / Daria Lippi (Italie-France) / Erin Manning (Concordia University, Canada) / Brian Massumi (Université de Montréal, Canada) / Helen Paris (Curious theater company, Stanford University, États-Unis)* /Rebecca Schneider (Brown University, États-Unis) / Anne Volvey (Université d’Artois, France).

* À propos d'Helen Paris

Helen Paris est enseignante-chercheuse en Performance à l’Université Stanford aux États-Unis. Parmi ses publications on peut citer les ouvrages Proximity in Performance: Curious Intimacies, co-écrit avec Leslie Hill (Palgrave Macmillan, 2016), qui analyse le concept anthropologique de proxémie dans le contexte des études contemporaines de la performance, ainsi que Performance and Place, co-édité avec Leslie Hill (Palgrave Macmillan, 2006), qui explore les sites de performance contemporaine et la notion de lieu. Elle est également artiste en résidence à l’Université Canterbury Christ Church.

Artiste primée, elle est co-directrice artistique de la compagnie de performance Curious, produite par Artsadmin, Londres. De réputation internationale, la compagnie Curious se produit dans des salles et festivals de renom, tels que la compagnie Royal Shakespeare (2011), l’Olympiade culturelle (Jeux Olympiques, Londres, 2012), le Festival de Sydney et l’Opéra de Sydney (2013, 2005), le Festival d’Edimbourg et IFTR (2014). Depuis les années 1990,  la companie Curious se situe à l’avant-garde de l’expérimentation en performance contemporaine et en art vivant. Sa production compte plus d’une cinquantaine d'œuvres innovantes conçues in situ ou pour des salles de théâtre et des festivals. Les principales questions issues des Performance Studies que la compagnie explore se rapportent aux notions de proxémie, de lieu et de sciences biologiques. La compagnie Curious bénéficie du soutien appuyé d’organisations comme le Conseil des arts d’Angleterre, le British Council et le Welcome Trust pour la recherche biomédicale et les sciences humaines médicales.

Helen Paris a été sélectionnée lors de la campagne d'invitation annuelle d'accueil de scientifiques auprès des laboratoires et des composantes lancée par l'Université Grenoble Alpes. Accueillie par Gretchen Schiller, chorégraphe et professeur en arts de la scène à l'UMR LITT&ARTS, elle interviendra pendant un mois et demi, à partir de septembre 2017, en recherche (UMR LITT&ARTS) et en formation (UFR LLASIC).





Conférences publiques



Dans le cadre de l'école doctorale de printemps Arts in the Alps, la Maison de la création organise une série de conférences dans les domaines de l'architecture, des performances studies, de la sociologie ainsi que des arts et la géographie. Ouvertes au grand public, ces conférences auront lieu de 18h30 à 20h30, les 12, 13,1 4 juin 2017 dans les locaux du CNAC/Magasin des Horizons et le 15 juin 2017 à l'ESAD - École Supérieure d'Art et de Design. La réservation via ce formulaire est obligatoire.



— Lundi 12/06

Retours sur la Permanence architecturale qui s’est tenue entre janvier & avril 2017 au MAGASIN des horizons

Conférence des architectes NA + SILO, Grenoble



— Mardi 13/06

Des gestes qui prolongent une main : Tiens la, Tiens la, Tiens la !

Conférence de Rebecca Schneider, professeur de Performance Studies de Université Brown, États-Unis



— Mercredi 14/06

Habiter, participer ?

Conférence d'Anthony Pecqueux, chargé de recherche CNRS, sociologue du laboratoire AAU, équipe CRESSON, ENSAG (École nationale supérieure d'architecture de Grenoble)



— Jeudi 15 juin

Replacer les glissements de terrain entre art et géographie dans l'esthétique du savoir

Conférence d'Anne Volvey, professeure à l'Université d'Artois et Anne-Laure Amilhat Szary, professeure à l'Université Grenoble Alpes, membre de l’Institut Universitaire de France





Partenaires



UMR LITT&ARTS, CRESSON (UMR 1563 AAU, ENSAG), LIDILEM, PACTE, LARHRA, École Supérieure d’Art et Design • Grenoble • Valence, Magasin des Horizons/Centre d’arts et de cultures, Centre de développement chorégraphique Le Pacifique, CCN2 - Centre chorégraphique national, Maison des habitants de Bouchayer-Viallet.

Contacts

maisondelacreationatuniv-grenoble-alpes.fr (Maison de la création)

Gretchen.Schilleratuniv-grenoble-alpes.fr (Gretchen Schiller)

nataliya.gruloisatuniv-grenoble-alpes.fr (Nataliya Grulois)

anne-claire.cauhapeatuniv-grenoble-alpes.fr (Anne-Claire Cauhapé)

FabLab Théâtre

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FabLab Théâtre n. m. – 2017 ; dispositif d’accompagnement des publics autour du spectacle de Jean-François Peyret, La fabrique des monstres ou démesure pour mesure, d’après Mary Shelley.

Ce projet bénéficie d'un financement IDEX « Rayonnement social et culturel » de la COMUE Université Grenoble Alpes en 2017.



Pourquoi un « fablab » théâtre ?



Partant du constat de la difficulté d’appréhension de certains publics vis-à-vis des formes les plus déstabilisantes et avant-gardistes de la création théâtrale contemporaine, nous avons conçu, avec nos partenaires culturels l’Hexagone (Scène Nationale Arts Sciences de Meylan) et le Théâtre de Vidy (Lausanne, Suisse), un dispositif d’accompagnement des publics autour de la prochaine création scénique de Jean-François Peyret, La fabrique des monstres ou démesure pour mesure, dispositif d’accompagnement se fondant sur les modèles de diffusion de la connaissance et de dynamiques créatives que sont les fablabs. Espace de rencontre, d’échanges et de travail dédié aux spectateurs, ce fablab aura pour vocation de faire découvrir le travail de Jean-François Peyret et son équipe bien en amont des représentations du spectacle, prévues les 8 et 9 février 2018, dans le cadre de la biennale Experimenta organisée par l’Hexagone. Il sera ponctué de rencontres avec les artistes, de répétitions publiques et d’ateliers d’écriture afin d’appréhender les enjeux des processus de création du spectacle vivant, dans le temps même de leur déploiement.



Qui est Jean-François Peyret ?

 

Fort d’une œuvre scénique d’une trentaine de spectacles, Jean-François Peyret confronte dans son théâtre imaginaire scientifique et littéraire : La fabrique des monstres ou démesure pour mesure articulera ainsi la mythologie littéraire du monstre, autour du Frankenstein de Mary Shelley notamment, à la soif de connaissances et à l’ambition scientifique qui caractérisent notre temps, à l’image de ce Human brain project qui ne voudrait rien moins que simuler le cerveau humain. Ce faisant, Jean-François Peyret et son équipe – J. Bonnaffé et J. Balibar notamment, ainsi que le jeune musicien italien Daniele Ghisi, avec le soutien de l’IRCAM – façonne un théâtre singulier, espace de questionnement ludique autour des grands enjeux de la science contemporaine, et qui interroge la forme théâtrale, en faisant fi des « personnages », en déconstruisant toute forme de narration ; par là, il propose aux spectateurs une expérience singulière et parfois déroutante. Le spectateur de théâtre ne peut ainsi plus se contenter d’être cet individu docile qui, confortablement installé dans son fauteuil, attend le dénouement en se demandant s’il comprend bien « tout » ce qui se déroule sous ses yeux. Nous aimons au contraire à penser qu’il est un acteur curieux, indiscipliné et désireux d’« entrer » dans la matière d’un spectacle comme on entre dans un fablab pour mettre la main à la pâte ; cette appropriation d’un spectacle et de ses enjeux, si elle est plus mentale et sensible que physique et manuelle, n’en reste pas moins essentielle.



Comment ça marche ?



Le « fablab » pourra être suivi par un groupe de spectateurs volontaires, s’engageant à participer à plusieurs rendez-vous, en amont des représentations des 8 et 9 février 2018 (5 rendez-vous environ seront proposés entre septembre et février). Le fablab sera essentiellement animé par Julie Valero, enseignante-chercheuse en arts de la scène, collaboratrice dramaturgique de Jean-François Peyret depuis 2008. À l’issue des premières rencontres avec plusieurs membres de l’équipe artistique, au mois de septembre, les spectateurs du fablab s’attèleront à la réalisation d’un livret du spectateur, fruit de leur réflexion et de leurs échanges autour du travail en train de se faire ; ce livret accompagnera le spectacle lors de sa tournée en France. En marge de ce travail, les spectateurs pourront continuer à suivre le travail de l’équipe, en répétitions à Vidy, à travers une web-série diffusée à intervalles réguliers.

 

> Présentation du fablab le lundi 18 septembre 2017 à 19h00 à l'Hexagone Scène Nationale Arts Sciences, Meylan

> Présentation du spectacle sur le site du Théâtre de Vidy

> action-culturelleatuniv-grenoble-alpes.fr (Inscription) à la Direction culture et culture scientifique de l'Université Grenoble Alpes

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Le Club Socio en quelques mots

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Étudiant ou non, la sociologie vous passionne, vous recherchez des passionnés de sociologie ? Ce club est pour vous !

Depuis octobre 2016, Rokhaya Ndoye, Sophie Gallino et David Sierra, doctorant(e)s en sociologie de l’UMR Litt&Arts, ont mis en place un « Club Socio » afin de favoriser les rencontres et les débats entre masters et doctorant(e)s de la discipline, et plus généralement toute personne intéressée par ces questions. Ce club offre un espace pour échanger, d’un point de vue sociologique, autour de travaux personnels, d’ouvrages, d’articles et de films. Les « apprentis chercheurs » peuvent aussi créer des liens et partager des pratiques et des astuces sur des problèmes liés aux mémoires, thèses, articles, communications, etc. Deux séances sont organisées par mois sur le campus, dans une ambiance conviviale et informelle, sans obligation ni surplus de travail.



Ce club propose différents types de séances :



Club socio-cinéma / documentaires

La séance s’articule autour d’une projection de films ou documentaires sociologiques, ethnologiques ou en lien avec les travaux de recherche (l’idéal étant qu’il y ait plusieurs propositions afin que les participants puissent voter). La projection est précédée d’une présentation par le doctorant / l’étudiant qui propose le film et suivie d’une discussion.



Club socio-articles

La séance peut être la présentation collective d’articles. À cette occasion, chaque participant est invité à présenter un article scientifique de son choix, publié récemment ou non, sans contrainte thématique. Chaque présentation dure 5 min et donne lieu à une discussion de 5 min.



Club socio-thématique

La séance s’appuie sur un thème proposé par un participant (l’idéal étant qu’il y ait plusieurs propositions afin que les participants puissent voter). Cette séance peut être aussi l’occasion pour les participants de soumettre un problème rencontré lors de leur travail de recherche (aussi bien master que doctorant).



Les rencontres déjà organisées se sont avérées fort utiles, permettant de découvrir des sociologues, de se tenir au courant des derniers articles, d’appréhender différemment des classiques de la sociologie et de visionner des films et documentaires difficilement accessibles, tels que La sociologie est un sport de combat de Pierre Carles (2001) ; Chroniques d'un été de Jean Rouch et Edgar Morin (1961) ; La sociologie en congrès de Jean-Pierre Durand et Joyce Sebag (2005) ; La sociologue et l'ourson d'Étienne Chaillou et Mathias Théry (2016) ; Titicut Follies (1967) ou Primate (1974) de Frederick Wiseman.



À NOTER les prochains rendez-vous :



— Vendredi 28 avril 2017

Grande salle des colloques

11h00 – 14h00

Autour de la sociologie visuelle

Film projeté non encore décidé (les propositions sont à faire via la page Facebook du groupe)



— Vendredi 12 mai 2017

Salles des Conseils, Maison des Langues et des Cultures

11h00 – 14h00

Autour du cinéma africain

Film projeté non encore décidé (les propositions sont à faire via la page Facebook du groupe)



Venez nombreux afin que perdure l’aventure !

Contact

clubsocioatgooglegroups.com (Club Socio)

Sur le web

Le carnet de recherche Orateurs et rhétoriciens

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Ce carnet a pour vocation de rendre accessibles les résultats des travaux d'une équipe sur la fabrique des opinions publiques au début de l’époque moderne dans la zone multiculturelle et plurilingue des anciens Pays-Bas.

En 2016, le programme Hubert-Curien Van Gogh, soutien à l’internationalisation des jeunes chercheurs entre France et Pays-Bas, a retenu le projet « Orateurs et rhétoriciens » porté par Estelle Doudet (UMR LITT&ARTS, Univ. Grenoble Alpes) et Katell Lavéant (CMSU, UUtrecht), et quatre doctorantes venues des deux universités. Seule équipe en lettres et sciences humaines lauréate du programme en 2016, elle a reçu un nouveau financement pour l’année 2017.



« Orateurs et rhétoriciens, agir et former par la parole publique au seuil de la modernité (Pays-Bas / France, XVe-XVIe siècle) » vise à étudier la fabrique des opinions publiques au début de l’époque moderne dans la zone multiculturelle et plurilingue des anciens Pays-Bas (Nord de la France, Belgique et Pays-Bas actuels). Les membres de l’équipe, spécialistes de néerlandais et de français, d’histoire culturelle, de littérature et d’arts du spectacle et d’histoire du livre, travaillent ensemble à l’analyse des hommes qui se sont posés comme forgeurs d’opinions en se nommant « orateurs » et « rhétoriciens » : leurs choix linguistiques ; leurs stratégies rhétoriques, stylistiques et éditoriales ; les enjeux sociaux de leurs interventions sur des questions d’actualité ; la circulation de leurs livres en Europe.



L’équipe se réunit régulièrement en France et aux Pays-Bas. Elle invite à ses ateliers des chercheurs internationaux qui viennent y présenter des projets en cours et discuter des résultats proposés par les membres du Van Gogh. 

Ces derniers sont accessibles sur un carnet de recherche qui publie travaux inédits en anglais et français, bibliographie, notes, programmes des ateliers, etc.



Le projet, qui accompagne la rédaction de quatre thèses, aboutira à la publication d’un collectif d’articles (2018) et à la réalisation d’un documentaire scientifique, tourné avec l’appui de la Bibliothèque municipale de Grenoble et de la Bibliothèque universitaire d’Utrecht.



> Consultez le carnet de recherche.

Contact

estelle.doudetatuniv-grenoble-alpes.fr (Estelle Doudet)

Les portraits-collages à la manière d'Alice Lenay

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Découvrez l'expérience d'Alice : rencontre de notre imaginaire collectif et de notre imaginaire intérieur et quotidien…

À l'occasion du colloque « Théories et imaginaires de l'imaginaire », organisé à Grenoble début décembre pour le cinquantenaire du CRI, Alice Lenay, nouvelle doctorante de LITT&ARTS, a expérimenté auprès des participants un protocole inspiré de Jean-Philippe Lachaux, directeur de recherche en neurosciences cognitives.



Celui-ci explique en effet dans son livre, Le cerveau funambule, que nos pensées peuvent être associées à la position de notre regard dans l'espace, au moment où elles nous viennent (si on décide d'y prêter attention). On peut ainsi jouer à combiner nos perceptions internes (nos pensées) avec nos perceptions externes (ce qu'on voit, ce qu'on sent) : « Cette petite phrase dans votre tête était ‘‘dans’’ une gorgée de bière, cette autre ‘‘sur’’ un mouvement de la main. » (Odile Jacob, 2015, p. 204.)



Sur cette idée on soumet deux exercices :



Le premier en guise d'échauffement – proposé par Jean-Philippe Lachaux – est appelé « Le cercle des pensées » : on parcourt du regard ou du doigt la ligne d'un cercle dessiné devant soi. Une fois le tour terminé, on essaye de « replacer » les pensées qu'on a eu aux différents endroits du cercle (aux différentes « heures » auxquelles on les a pensées).



Le second, « Contre-face imaginaire », consiste à faire la même chose mais devant une image connue, appartenant déjà à notre imaginaire collectif. Le ou la participant.e passe 2 ou 3 minutes devant l'image et restitue après coup les pensées qu'il ou elle a eu devant l'image, en essayant de les replacer spatialement. Par exemple, sur la figure de La Grande Odalisque d'Ingres, j'ai pensé à ma mère ; sur le drapé des rideaux, j'ai pensé aux gestes précis d'Ingres et aux techniques de peinture en général ; sur les fesses de l'Odalisque j'ai repensé à mon après-midi au parc, etc. À partir de ce témoignage, on imprime à nouveau l'image, sur un format plus modeste (A4 noir et blanc), en y collant les mots associés aux différentes parties du dessin. Chaque impression forme ainsi un « portrait » de celui ou de celle qui s’essaie à l’exercice. Y seraient ainsi suggérés, l'un sur l'autre, notre imaginaire collectif et notre imaginaire intérieur et quotidien, en dialogue.



Alice a donc proposé aux participants du colloque de choisir, puis de regarder individuellement un portrait, en essayant ensuite de replacer visuellement sur l'image les endroits où se plaçaient leurs pensées. Ces portraits connus (qui répondent à la requête Google Image « most famous portrait ever ») forment des « surfaces familières », présents autant dans les catalogues de musées que sur nos boîtes de conserves. L'idée était de voir ce que ces images pouvaient recueillir de nos pensées à un moment précis.



À partir de chaque témoignage, elle a produit un nouveau portrait, celui du spectateur cette fois, sous la forme d'un collage, en associant les mots « pensés » aux lieux de l'image où ils avaient été pensés. Par exemple « Isabelle Krzywkowski, le 1er décembre 2016 de 10h06 à 10h07 ». Le résultat final était une sorte d'eye tracking du pauvre, les mots collés figurant des trajets de regard, et masquant les espaces justement regardés, mais pour mieux « révéler » la pensée du spectateur.



Le but était de créer un fanzine qui circule et se construise au fur et à mesure du colloque pour provoquer des discussions sur l'imaginaire individuel, personnel et quotidien d'un côté, et l'imaginaire collectif de l'autre, ces images qui circulent en nous et entre nous.



Piochez dans la boîte à portraits !

Brueghel_Anne

Brueghel_Claude

Brueghel_Inconnu 2

Courbet_Caroline Jarry

Courbet_Inconnu

Courbet_Maria Fernandez

Courbet_Odile Chatirichvili

Courbet_Sophie Gallino Visman

Modigliani_Christiane Genet

Modigliani_Danielle Molins

Modigliani_Inconnu

Modigliani_Léa Brun-Gailland

Modigliani_Léa Maroufin

Modigliani_Marie Molins

Napoléon_Henry Calmines

Van Eyck_Dida

Van Eyck_Isabelle Krzywkowski

Van Gogh_Clément Pelissier

Van Gogh_Inconnu

Van Gogh_Olivier Majastre

Van Gogh_Paul

Nouvelle édition des Journées Doctorales de Litt&Arts

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Le « sens du rythme » : l'identifier, le capter, le penser… Venez participer à une réflexion sur ce thème proposée à l'occasion des Journées Doctorales de Litt&Arts !

La Grande Salle des Colloques et la MSH-Alpes accueilleront les 10 et 11 avril prochains la seconde édition des Journées Doctorales de Litt&Arts. S'il est avant tout pensé pour créer une occasion de rencontres entre doctorants, et entre doctorants et enseignants-chercheurs, l'événement réunira cette année les jeunes chercheurs autour d'une problématique commune : « le sens du rythme ». Deux jours durant, il entremêlera des sessions de communications scientifiques et performatives, des ateliers sur le monde de la recherche et de l'enseignement, la tenue d'une exposition.



Qu’est-ce que la notion de rythme rend visible et énonçable dans chacune de nos recherches ?



> Télécharger l'appel à contributions.



Les doctorant-e-s qui souhaiteraient participer aux Journées Doctorales en proposant une communication orale (20 min + 10 min de discussion), ou une intervention d'une autre forme (performance, poster, présentation d'un travail artistique, projection) sont invités à faire parvenir leur proposition (environ 1000 signes) le vendredi 3 mars au plus tard, à nina.soleymaniatuniv-grenoble-alpes.fr (Nina Soleymani).



Ce temps fort s'inscrit ainsi au cœur des activités de (ré)animation de la vie doctorale, lesquelles se manifestent tout au long de l'année au travers de : sessions de recherche collaborative et de partage de concepts, réunions mensuelles de discussion sur la vie doctorale, efforts entrepris pour l'obtention d'un espace doctorant.

Contact

nina.soleymaniatuniv-grenoble-alpes.fr (Nina Soleymani)

Infos +

Lieux :
Grande Salle des Colloques (bât. G, 4e ét.), Bâtiment Stendhal et Amphi MSH-Alpes
Domaine universitaire de Saint-Martin-d'Hères

Que trouve-t-on sur Fund'it ?

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À l'heure où fleurissent les plateformes, découvrez Fund'it ! Ou comment tout savoir sur le financement des recherches en SHS et la mobilité internationale des chercheurs.

Objectif



Fund'it est une base de données recensant tous les financements et séjours de recherche (après-thèse) accessibles aux chercheurs en Sciences Humaines et Sociales, ainsi que les institutions finançant ou accueillant des chercheurs en SHS dans le monde entier.



Conçue et développée par la fondation Réseau Français des Instituts d'Études Avancées (RFIEA) en partenariat avec la Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH) et avec le soutien du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), Fund'it est également soutenue par le Labex RFIEA+, et bénéficie du soutien de l'Agence Nationale de la Recherche via le programme Investissements d'Avenir. Depuis décembre 2015, plus de 900 appels ont été relayés, et plus de 700 institutions recensées.



Fund'it met régulièrement à jour les appels à projets, et ne publie que des appels ouverts actuellement. Aujourd'hui Fund'it offre l'accès à plus de 90 séjours de recherche en France et à l'international, 40 financements de projets individuels et plus de 200 financements de projets collaboratifs pour plus de 350 M€.





Publics



Fund'it s'adresse :

  • aux chercheurs confirmés, postdocs et en fin de thèse étrangers qui veulent venir en France ;
  • aux chercheurs confirmés, postdocs et en fin de thèse français qui veulent partir à l'étranger ou trouver des financements.



Les opportunités de financements sont recensées selon quatre catégories :



1. « Venir en France » : pour les chercheurs étrangers désirant effectuer un séjour de recherche en France ;

2. « Partir à l'lntemational » : pour les chercheurs français désirant effectuer un séjour de recherche à l'étranger ;

3. « Financer une recherche » : pour un projet de recherche individuel ;

4. « Financer un projet collaboratif » : pour un projet de recherche collaboratif.



Concernant les catégories 1 et 2, Fund'it garantit des financements complets et les séjours proposés sont d'une durée minimum de 3 mois, après la thèse. Pour les catégories 3 et 4, les financements garantis sont ouverts aux chercheurs français. Enfin, pour les quatre catégories, il est également possible de rechercher les opportunités par institutions.



Enfin, certains appels à projets bénéficient de l'analyse d'experts, qui ont préalablement identifié les points forts, ou les disciplines ou les thématiques visées. Pour cela, vous pouvez cliquer sur les bulles d'information « Taux de SHS » et « Pourquoi se lancer ? » lorsqu'elles sont disponibles sur l'appel.





Réseau : l'existence d'espaces de dialogue pour la communauté



Fund'it a également pour objectif de créer une communauté de dialogues pour les chercheurs en SHS. Deux outils ont ainsi été mis en place :  



1. Un compte LinkedIn

Lorsque vous êtes sur la page détaillant un appel, en bas à droite, le bouton « Participer à la discussion » vous permet d'accéder à un espace de dialogue dédié à l'appel ou aux projets qui y sont liés (attention, il faut avoir un compte Fund'it et LinkedIn pour accéder aux discussions). Cet espace vous permet d'échanger sur votre souhait de déposer un projet, poser des questions sur les appels, etc.



2. Un Blog

En bas à gauche de toute page du site, l'onglet « Blog » vous permet d'accéder aux témoignages de chercheurs dont le projet a été sélectionné, mais également aux témoignages de financeurs, qui permettent de mieux comprendre leurs attentes vis-à-vis des appels à projets.





Un service de veille de la DGD RIV



Le Service Ingénierie de Projets Subventionnés de la Direction Partenariats et Innovation au sein de la Direction Générale Déléguée Recherche, Innovation et Valorisation réalisera une veille sur ce site et vous informera mensuellement, par mail, de quelques opportunités de financement présentes sur Fund'it.



Il vous est également possible de réaliser une veille très ciblée, en fonction de vos thématiques de recherche par exemple, de deux façons :

  • en vous abonnant aux flux RSS (existence d'un flux RSS par catégorie) ;
  • en vous créant un compte Fund'it pour recevoir des alertes vous indiquant l'ouverture des appels enregistrés en favori.

Enseigner la littérature en questionnant les valeurs

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Avis à tous ceux qui souhaitent réfléchir aux modalités d'un enseignement de la littérature par l'éthique et de l'éthique par la littérature. Voici l'appel à contributions d'un colloque organisé les 21, 22 et 23 novembre 2017 par la composante LITEXTRA.

Défendre et promouvoir les valeurs de la République est à l’ordre du jour, à une époque où le déchaînement de la violence terroriste et son onde de choc sur le public scolaire ont replacé la question de l’éducation à la citoyenneté au centre des préoccupations éducatives. La réflexion collective dans un premier temps s’est centrée autour des questions de la pédagogie de la laïcité à l’école et de l’enseignement du fait religieux, comme en témoigne le colloque interdisciplinaire « Transmission des valeurs de la République », qui s’est tenu à l’ESPE de Lyon en juillet 2015. En 2016, c’est « la fraternité en éducation et l’éducation à la fraternité » qui a fait l’objet d’une réflexion interdisciplinaire lors d’un colloque organisé à Montpellier.



Or il est une question plus générale, qui dépasse de loin le cadre des croyances affichées et leur manifestation du moment : la nécessité d’une formation des élèves à une posture éthique d’interprète, quels que soient les discours auxquels ils ont affaire. Cette question ne se réduit pas à celle de l’éducation aux médias, même si cette dernière s’avère également nécessaire. Il s’agit d’une préoccupation d’ordre politique, en ce qu’elle réintroduit la question de l’effet de vérité des textes et la question des valeurs que le lecteur actualise à leur contact. Depuis une trentaine d’années, en France, ces questions restent trop souvent délaissées par l’école, qui favorise plutôt une certaine neutralité axiologique, le refuge dans une approche formaliste de la littérature, quitte à donner aux élèves le sentiment de l’absence de sens actuel face aux textes du passé.



En pratique, il arrive souvent que la portée éthique, politique ou philosophique des textes soit escamotée. Soit qu’elle ne figure pas comme objectif explicite des séquences d’enseignement des professeurs, soit qu’elle soit abordée en surface ou reléguée en fin de progression, ou bien qu’elle ne soit pas construite par les élèves mais donnée, et dans ce cas il s’agit souvent, dans une logique purement causale, d’un apport culturel sur le contexte historique de production. L’effet de sens est rarement rendu actuel pour les élèves, en résonance avec le monde où ils vivent. La coupure culturelle est telle, que la rencontre avec les textes bien souvent ne se fait pas.



Simultanément, l’exigence des élèves que le lien au langage soit un rapport de vérité, et partant de justice, n’a sans doute jamais été aussi vive. Redonner un fondement théorique solide, à la présence en littérature d’une logique de vérité, s’avère donc une nécessité de premier ordre, si l’on ne veut pas que cette demande soit comblée par des discours totalitaires prospérant sur un sentiment vécu d’exclusion ou de désymbolisation.



L’enseignement de la littérature doit être capable de redonner toute sa dimension d’engagement éthique à l’acte interprétatif des élèves, en maintenant ouverts l’intervalle culturel qui nous sépare du texte lu, autant que les écarts d’acceptabilité entre les lectures, au sein de la communauté interprétative que forme la classe. Il s’agit que la littérature offre en classe le meilleur des détours, pour faire vivre en acte l’exercice civique et critique de la pensée.



Dans le prolongement de la journée d’étude organisée par la composante LITEXTRA de l’UMR 5316 Litt&Arts – CNRS, « Enseigner la littérature en questionnant les valeurs », qui s'est tenue le 16 novembre 2016 à l’Université Grenoble Alpes, le présent colloque international vise à penser les modalités d’un enseignement de la littérature recentré sur la question des valeurs, au travail dans les textes et leur lecture. Les cycles scolaires visés sont ceux de l’enseignement secondaire, mais intègrent la liaison avec la fin de l’école primaire.



Axes du colloque

 

  • Axe 1. Un axe épistémologique et historique
  • Axe 2. Un axe sociologique et « po-éthique » de littérature générale et comparée : a. Sur les genres littéraires et les mouvements culturels ; b. Sur le canon scolaire, son origine et ses effets
  • Axe 3. Un axe de réflexion pédagogique et didactique : a. Sur les corpus ; b. Sur les contenus d’enseignement ; c. Sur les démarches d’enseignement ; d. Sur les dispositifs ; e. Sur les postures de lectures ; f. Sur les postures et les gestes professionnels ; g. Sur les programmations et les programmes



Comité d’organisation



Magali Brunel (LITEXTRA, UMR Litt&Arts, Université Grenoble Alpes)

Jean-François Massol (LITEXTRA, UMR Litt&Arts, Université Grenoble Alpes)

Nicolas Rouvière (LITEXTRA, UMR Litt&Arts, Université Grenoble Alpes)



Date limite de remise : 15 février 2017

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Maximum 500 mots

Bibliographie indicative de 10 références maximum

Intituler le fichier « NOM_prénom » suivi du n° de l’axe

Contact

litteval2017atgmail.com (Adresse du colloque)

Doctorante et metteur en scène : autoportrait de Lisa Guez

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Dans sa pratique universitaire et artistique, Lisa poursuit la même recherche, mais par des biais différents. Ces deux pratiques s’enrichissent l'une l'autre, se ressemblent.

Je suis doctorante en études théâtrales et metteur en scène au sein d’une jeune compagnie que j’ai fondée il y a bientôt sept ans. Souvent, on a tendance à séparer « les intellectuels universitaires » des « artistes créateurs ». Pourtant, pour moi, ces deux pratiques sont liées. Pour créer une œuvre comme pour mettre en forme une réflexion sur un spectacle, j’utilise à la fois ma sensibilité et mon esprit analytique, mes intuitions et ma culture générale. Ces deux pratiques s’enrichissent l'une l'autre. Elles se ressemblent.

J'utilise ma sensibilité de metteur en scène pour écrire ma thèse et c’est sans doute mon meilleur atout de chercheuse ! Car, étudier un spectacle vivant, éphémère et irreproductible nécessite, en un sens, d’en réinvestir imaginairement la mise en scène, de traquer le fantôme de cette œuvre dont on n’a que des traces, et de la reconstruire peu à peu.
Par exemple, un des spectacles de mon corpus (Notre Terreur, mise en scène par Sylvain Creuzevault, 2009) est un objet de recherche presque impossible. Bien que le spectacle ait été un succès majeur, qu’il ait tourné dans toute la France sur deux saisons consécutives, il n’en existe aucune trace autre que la mémoire des spectateurs. Pas de captation, pas de photographies, pas de texte publié. Pas même de texte-brochure consultable pour les curieux – l’équipe artistique a pour politique de ne pas ouvrir ses archives. Comment étudier ce spectacle ? Comment en rendre compte ? Je le reconstruis de mémoire, avec les souvenirs fragmentaires qui me restent et ceux des témoins ou des acteurs qui acceptent d’en parler. La source première de mon travail est donc cette réception toute subjective que j’ai eu de l’œuvre. L’analyse de Notre Terreur nécessite forcément de ma part une re-création mentale du spectacle – certes, que je veux la plus fidèle possible – mais qui s’écarte nécessairement de l’original, si l’on peut parler « d’original » à propos d’un spectacle vivant…

Pour la mise en scène, surtout quand on travaille sur des classiques, des œuvres qui ont déjà été montées mille fois, il s’agit également d’opérer une forme de re-création. Lorsque je travaille comme metteur en scène, je tente de donner corps, esprit et chair à un texte qui est fondamentalement troué, et non pas de l'étudier comme un objet froid et mort sur une table de dissection. Il s’agit, pour moi, de m’approprier un texte, de le rapprocher de moi et des questions qui me traversent, consciemment ou inconsciemment.
J'ai récemment travaillé sur Macbeth de Shakespeare. La violence dont traite Shakespeare dans cette pièce est une violence de la nuit des temps, puisqu’il s’inspire d’une chronique écossaise du plus profond Moyen Âge. Dans cette pièce les personnages croient aux oracles, aux sorcières. Les codes sont ceux d’une société archaïque, et semblent, à première vue, totalement étrangers à notre monde contemporain.
Pourtant, je suis attirée par ce texte, il me parle, il semble soulever des questionnements que je trouve extrêmement pertinents et actuels. Peut-être parce que, justement aujourd’hui, nous sommes dans une sorte d’ambivalence entre une rationalisation générale de notre rapport au monde et une attirance forte pour le religieux, la spiritualité voire la superstition. Comme Macbeth, nous ne voulons pas croire aux fantômes, mais ils s’invitent tout de même parfois à notre table… Peut-être parce que, comme dans Macbeth, nous voulons croire que notre société est lisse et non violente alors qu’en réalité il suffirait de peu pour qu’une violence archaïque, animale, frénétique ne s’empare de nous et ne vienne nous replonger dans le chaos.  Peut-être, enfin, parce que Macbeth est avant tout une histoire d’ambition et d’ambitieux et que dans nos sociétés contemporaines l’ambition est devenue une « vertu cardinale »…
J'ai ainsi tenté non pas de faire un trajet vers les problématiques qui pouvaient être celles de Skakespeare à son époque mais, au contraire, de rapprocher cette pièce de moi, des problématiques du monde dans lequel je vis. Je l’ai ainsi montée avec des acteurs jeunes professionnels, entre 25 et 30 ans, tout juste sortis des grandes écoles de théâtre (ENSATT, TNS, École du Nord) et je les ai également invités à rapprocher ces situations shakespeariennes de leurs questionnements personnels afin de faire de cette lecture de Shakespeare quelque chose de concret, de sensible. Dans leur vie d’acteurs, ils sont tous plongés dans une lutte perpétuelle pour la reconnaissance, pour le moindre travail rémunéré, ils évaluent sans cesse les possibilités qu’ils ont de gravir les échelons pour « entrer dans le métier ». Ils sont, sans cesse, dans les « castings » mis en concurrence les uns avec les autres. Ils peuvent ainsi comprendre avec leur expérience et leur sensibilité ce dilemme qui au cœur de Macbeth : dois-je d’abord honorer mes liens, ceux auxquels j’ai juré fidélité, ou bien mes ambitions ? Écraser ou être écrasé ? En quoi la violence symbolique à laquelle nous sommes confrontées chaque jour peut-elle trouver un écho dans la violence concrète, tragique de Macbeth ?  C’est à partir de ces premières questions-sensations que nous avons entamé notre recherche sur le texte.
J’ai ainsi monté ce texte en costumes contemporains et j’ai décidé de l'adapter partiellement – les acteurs ont réécrit certains passages du texte. Ils se sont approprié la fable avec leurs mots.  Dans une certaine mesure, on pourra dire que je suis infidèle à Shakespeare. Mais en même temps mettre en scène, n’est-ce pas proposer d’un texte une interprétation, la plus riche possible ? N’est-ce pas également la « mission » du chercheur, qu’il soit historien de l’art ou critique, que de proposer sa vision d’une œuvre, de l’éclairer par son regard singulier et sa réflexion ?

Enfin, je crois que dans ma pratique universitaire et artistique, je poursuis en fait la même recherche, mais par des biais différents. J’écris une thèse sur « les mises en scène contemporaines de la Terreur révolutionnaire » et je retrouve dans les textes de Shakespeare que j’ai montés jusqu’à présent, mais aussi dans les différents projets dans lesquels j’ai été engagée, les mêmes problématiques : en quoi consiste la violence d'État ? Quelle peut être la légitimité politique de la violence ? En quoi l’individu, la masse ou le tyran peuvent-ils faire basculer l’ordre social dans le chaos ?
En tant que doctorante, j’étudie les différentes solutions esthétiques que peuvent emprunter des metteurs en scène pour représenter la violence révolutionnaire, ce que l’on a appelé par la suite la « terreur révolutionnaire ». La terreur, n’est ce pas une des plus grandes émotions que l’on peut ressentir ? Lorsqu’on est « terrorisés », on se trouve plongés, en tant que témoin ou en tant que victime, dans un état de « sidération » : notre conscience d’observateur se trouve désarmée, désactivée, fascinée par le spectacle ou par la violence qu’on nous impose. C’est pourquoi la Terreur est également une émotion recherchée par la plupart des médias actuels. Qu’il s'agisse des grands blockbusters hollywoodiens ou des jeux vidéos qui usent d’une ultra-violence pour fasciner le regard des spectateurs, ou bien des médias d'information actuels qui se servent d'images choquantes pour sidérer les téléspectateurs et retenir leur attention…
Le théâtre est une des seules places où l'on peut mettre la violence à distance et où l’on peut sortir de cette fascination morbide pour analyser, penser cette terreur dont on est, ailleurs, témoins ou victimes. Au théâtre, on a toujours conscience d’être face à un simulacre. Comme le fait Persée dans le mythe, il s’agit de couper la « tête de la Méduse » qui transforme tous ceux qui la regardent en statue, en se servant d'un miroir pour orienter son coup. Le théâtre peut être ce miroir.
Dans mes mises en scène, je cherche ainsi à reproduire ce geste de Persée, de montrer la violence « désactivée » à travers le miroir de notre scène. Dans mes analyses universitaires, je traque ce geste chez les artistes et tente de l’expliquer.

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