Journée d'étude

Agglomération grenobloise

Le colloque « Enseigner la littérature en questionnant les valeurs », qui s’est tenu les 21 et 22 novembre 2017 au centre Canopé de Grenoble, a inauguré un « tournant éthique » de la didactique des lettres, en posant les fondements épistémologiques et méthodologiques d’une approche axiologique des textes littéraires, affranchie d’une conception substantialiste de l’art et de la morale. Dans le prolongement de cette manifestation, la journée d’étude « Valeurs du texte et valeurs du lecteur : quel partage pour quel enseignement ? » vise à questionner plus précisément dans la lecture littéraire le partage entre les valeurs au travail dans le texte et les valeurs projetées par le lecteur dans l’activité de lecture elle-même. Il s’agit de dégager des composantes de la lecture axiologique, qui puissent se décliner en autant de champs de compétences pour l’apprentissage.

Les théories de la réception ont reconnu l’axiologie comme une activité intrinsèque à l’acte de lecture. Elles instaurent des partages différents entre valeurs du texte et valeurs du lecteur, et les articulent selon des échelles de valeur elles-mêmes différentes, selon l’importance qu’elles confèrent aux objets de savoir.

Il s’agira donc, au cours de la journée d’étude, de repenser les théories de la lecture en plaçant l’axiologie au centre de l’activité lectorale. Si la lecture littéraire ne se réduit sans doute pas à sa part axiologique, celle-ci néanmoins apparaît en son cœur, comme ce qui en elle peut s’enseigner.

Cette journée s'articulera autour de deux conférences et de la lecture critique partagée d’une douzaine d’articles destinés prochainement à la publication.

• En savoir plus sur Valeurs du texte, valeurs du lecteur : quel partage, pour quel enseignement ?

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Si l’utilisation d’enregistrements audio puis audiovisuels est relativement ancienne pour l’enseignement du théâtre dans les classes du secondaire, la mise en ligne sur des sites spécifiques comme You Tube, Dailymotion, Viméo, de captations diverses de spectacles ainsi que de bandes annonces originales a accru le nombre de documents audiovisuels divers, dont les enseignants peuvent s’emparer. La situation de la poésie serait identique, si, pour ce genre, n’existait une plus grande diversité de vidéos, la captation de spectacles poétiques de divers ordres se trouvant côtoyée par des fichiers où les moyens techniques de la vidéo sont utilisés pour des enregistrements amateurs divers avec mises en voix sur fonds de montages d’images mobiles et fixes de divers ordres. En outre, un site comme celui de la revue en ligne tapin2 propose des créations contemporaines de vidéo poésie à côté d’autres réalisations : poésie audio, poésie numérique… Un très riche ensemble est ainsi à la disposition des enseignants, qui peut être utilisé dans des perspectives différentes : à côté de travaux reprenant des modalités traditionnelles (présentation de captations de spectacles comme complément à la lecture d’œuvres), on peut ainsi imaginer la comparaison de vidéos diverses d’une même œuvre afin d’amener les élèves à découvrir la notion de « lecture » ou d’« interprétation », la découverte d’œuvres contemporaines de vidéo poésie pour construire une interrogation sur la notion de poésie, l’élaboration par des groupes d’élèves de vidéo de poésie à mettre en ligne… Il semblerait ainsi que l’utilisation de la vidéo produise des moyens et suscite des objectifs plus variés pour la poésie que pour le théâtre. Mais en est-il bien ainsi ? Et l’hybridité entre les genres ne joue-t-elle pas à ce niveau également ?

• En savoir plus sur Lire et écrire de la poésie avec la vidéo

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

La notion de disposition occupe une place centrale dans la dramaturgie classique. On sait par exemple que, pour d’Aubignac, « un même sujet, c’est-à-dire une même constitution de fable, sans en altérer le fond, l’ordre, ni les succès, peut avoir une disposition d’actes et de scènes si différente, c’est-à-dire les épisodes si différemment ordonnés qu’on en ferait une tragédie fort bonne ou fort mauvaise » (D’Aubignac, La Pratique du théâtre [1657], éd. Hélène Baby, Paris, Honoré Champion, 2001, p. 339).

Étudier Esther et Athalie au prisme de la disposition, c’est donc envisager ces textes comme un succession articulée de parties dont l’agencement est déterminant tant du point de vue de l’effet produit sur le spectateur que de l’élaboration du sens. À différents niveaux – discours, dialogue, division en actes et en scènes – l’analyse des pratiques dispositives nous invite à nous interroger sur le processus de genèse de ces deux pièces. Adaptations d’un sujet biblique, créations soumises aux contraintes morales du programme éducatif de Saint-Cyr, tragédies à insertions musicales, Esther et Athalie présentent de très nombreuses spécificités. Que reste-t-il, dès lors, des techniques de composition propres au genre tragique de la seconde moitié du XVII^e siècle ?

Mais la remarque de d’Aubignac nous invite également à mettre en rapport la disposition du texte avec d’autres dispositions possibles, qu’il s’agisse de variantes attestées (du récit biblique lui-même aux autres adaptations dramatiques dont il a fait l’objet) ou de pures propositions théoriques. Cette journée se veut ainsi un atelier pratique de démontage et de remontage d’Esther et d’Athalie, destiné à éclairer le mode de fonctionnement de ces deux pièces, et, par là, à enrichir et renouveler la compréhension que nous en avons et notre manière de les enseigner.

• En savoir plus sur Les enjeux de la dispositio au théâtre : les exemples d’Esther et Athalie

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

En adoptant une posture socio-anthropologique, ouverte à l’interdisciplinarité, ils choisissent d’envisager les objets artistiques et techniques comme des processus d’échanges et de transmission. En tentant de dépasser les constatations purement esthétiques ou fonctionnelles, les rapports dynamiques qu'ils entretiennent avec ces objets révèlent de nouvelles lectures de notre monde et nos liens sociaux. Les intervenants – jeunes docteurs, doctorants et étudiants en master – préfèreront présenter les résultats de leurs recherches, ou inscrire leurs propos dans une démarche plus réflexive qui présenterait les difficultés méthodologiques qu'ils ont rencontrées. L'objectif étant de réfléchir collectivement à ces concepts de création, médiation et réception, et aux outils qu'il faut mobiliser – et inventer – pour les étudier. Les interventions pourront prendre la forme d’une communication de 20 minutes, d’un poster, ou innover en proposant de nouvelles modalités de présentation.

> Ce colloque international et interdisciplinaire, organisé sous la responsabilité de Florent Gaudez, Professeur en socio-anthropologie (ISA), s'inscrit dans l'axe 3 de Litt&Arts « Expériences de la création ».

• En savoir plus sur Processus de création, de médiation et de réception dans les arts et les techniques

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Cinéaste de la génération des ciné-fils dont parlait Serge Daney, Garrel est avant tout un créateur singulier. S’il évoque lui-même des périodes, dans son parcours qui a traversé toutes les décennies depuis le milieu des années 1960 – « cinéma de poésie », « cinéma pictural », « cinéma de la direction d’acteur » –, esthétiquement (en noir et blanc ou en couleur, toujours sur pellicule même à l’ère du numérique) et existentiellement, dans une expérience intérieure / extérieure oscillant entre rêve et réalité, il s’agit toujours pour lui de questionner la place de l’artiste dans le monde et, parallèlement, le lien inextricable entre la création et l’amour. Ceux qui ont rencontré l’œuvre de Garrel ont souvent vécu une expérience cinématographique intense, et chaque contributeur de cette journée d’études pourra en témoigner à sa manière.

• En savoir plus sur Philippe Garrel : l'expérience intérieure / extérieure

Le projet, né en 2014, portant sur le champ de la didactique de la lecture/littérature, s'inscrit dans la continuité de recherches engagées sur le curriculum, entendu comme « une construction intellectuelle ou un artefact culturel (Pratt & Short, 1993) qui a le projet d’influer sur les processus d’enseignement-apprentissage qui se déroulent concrètement dans les classes » (Crahay & Dolz 2008), et en particulier à des travaux qui impliquent la notion de compétence, puisque, comme le soulignent Crahay et Dolz, « diverses tentatives de construire des curriculums conçus en termes de compétences témoignent de la recherche d’une rationalité procédurale pour organiser le processus d’enseignement » (2008). Il porte son attention sur les compétences effectives manifestées par les élèves, et sur les enseignements effectifs conduits par les professeurs.

Cette journée d'étude est proposée sur invitation.

Programme de la journée

8h30 - 11h00 – Session de travail 1 : équipe de recherche
Le lecteur et le développement de son appréciation du texte littéraire

11h00 - 12h30 – Session de travail 2 : équipe de recherche
Réunion de travail sur la continuation du projet entre chercheurs
• Bilan de résultats
• Édition d’ouvrage

Session de travail 3 : équipe de recherche et invités
Jean-Charles Chabanne (Professeur, IFÉ)
Roland Goigoux (Professeur, Université Clermont-Auvergne, ACTé)
Sylviane Ahr (Professeur, Université de Bordeaux, TELEM)

14h30 - 15h00 – Présentation de la recherche
15h00 - 16h30
• Table-ronde sur les méthodologies de la recherche
• Table-ronde sur les orientations de la recherche

Session de travail 4
18h30 - 22h00 – Bilan de la journée
• Décisions de travail
• Financements

• En savoir plus sur Le curriculum du lecteur de l’entrée à l’école à l’université

Cinéaste de l’incarnation, des croisements du territoire et des registres, João Pedro Rodrigues a développé une œuvre hétéroclite où le pop se mêle au sacré. Lors de cette journée conçue en écho à la rétrospective de l’automne passé au Centre Pompidou, les invités proposeront des pistes de lecture sur les films et leurs monstres fascinants.



Participants



• Keynote speakers

Matinée : Centre Calouste Gulbenkian (9h30 - 13h00)

Après-midi : Centre Georges Pompidou – Cinéma 2 (14h30 - 19h00)



Entrée libre dans la limite des places disponibles

• En savoir plus sur João Pedro Rodrigues : hybridation et monstruosité

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Le bimillénaire de la mort d'Ovide, survenue en 16 ou 17 après J.-C. sur les rives de la mer Noire à la suite d'un bannissement ordonné par l'empereur Auguste pour des motifs encore mystérieux, est l'occasion de célébrer l'extraordinaire postérité du poète, depuis l'Antiquité jusqu'à l'époque contemporaine.



Dès le Moyen Âge, où il est apprécié à l'égal de Virgile, fleurissent les réécritures directes et les allusions aux œuvres d'Ovide, à travers Chrétien de Troyes, le Roman de la Rose, Dante dans la Divine Comédie. Ovide est alors considéré comme une référence et une autorité dans le domaine moral autant que poétique, et ce jusqu'à la Renaissance et au XVIIe siècle, de Boccace ou Shakespeare jusqu'à La Fontaine. Au XXe siècle, il incarne la figure de l'exilé ou de la résistance à l'impérialisme d'un point de vue idéologique, et la figure d'une certaine radicalité sous l'angle esthétique. Cet Ovide politique, subversif, contestataire et dissident, animé de préoccupations quasi féministes, est sans conteste celui que s'est appropriée la critique contemporaine.



Au cours de la journée d'études internationale organisée dans le cadre du congrès de l'APLAES (Association des Professeurs de Langues Anciennes de l'Enseignement Supérieur), les intervenants, mêlant doctorants et chercheurs confirmés, mettront en évidence tant le caractère protéiforme d'une poésie tantôt élégiaque, tantôt didactique, tantôt épique, tantôt mythologique, parfois même philosophique, que la riche postérité de l'œuvre d'Ovide.



À noter que la journée s'achèvera à la Bibliothèque municipale de Grenoble, avec une conférence sur les manuscrits d'Ovide et une présentation des incunables conservés à la Bibliothèque.



Les journées des 3 et 4 juin seront consacrées aux activités proprement associatives de ce congrès.



Le public doit s'acquitter d'un droit d'inscription via Azur-Colloque.

 

• En savoir plus sur Ovide et sa réception : une poésie bimillénaire (17 après J.-C. - 2017)

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Cette manifestation s’inscrit dans un programme de recherche plus large (2016-2018) qui a pour ambition d’associer très étroitement à la recherche universitaire auteurs/trices dramatiques et scéniques, à travers des rencontres, des ateliers d’expérimentation et des regards croisés sur la création théâtrale à partir d’une question principale :

Comment notre rapport quotidien aux différentes interfaces numériques modifie-t-il notre imaginaire et nos façons de raconter, de mettre en récit ?

Cette journée vise à interroger la pertinence de la forme dramatique vis-à-vis des modèles d’écriture que peuvent constituer moteurs de recherche, réseaux sociaux, messagerie instantanée, etc. : l’espace théâtral, qu’il soit textuel ou scénique, est-il encore adapté aux mutations médiatiques, comment peut-il s’en faire le résonateur ? Comment intégrer des formats d’écriture spontanée et plurimédiatique (chat, sms, tweet) à un support qui, a priori, ne l’est pas ?

Elle s’articulera autour de trois formats :

• communications scientifiques visant à offrir un point de vue analytique et critique sur ces nouvelles dramaturgies ;
• conférences croisées entre artiste et chercheur visant à présenter en détails le cas particulier d’une œuvre (celle de Guillaume Corbeil le matin, celle du duo scénique Premier Stratagème l’après-midi) ;
• table ronde autour de plusieurs professionnels du milieu du spectacle vivant qui partageront leurs points de vue sur la place des ces thématiques et des écritures qui en découlent dans les programmations des lieux culturels.

Ces différentes propositions chercheront à la fois à comprendre comment les transferts qui s’opèrent des contenus médiatiques vers l’écriture théâtrale sont susceptibles d’interroger les contours de celle-ci (déroulement de la fable, morphologie des personnages, traitement des voix, originalité de la langue, etc.) et quelles sont les contraintes qu’elle impose : entre texte et scène, quel espace est-il le mieux à même d’accueillir des modalités d’écriture nouvelles, qui restent en grande partie encore à imaginer ?

• En savoir plus sur Internet et medias sociaux : les formats dramatiques en question

Grenoble - Centre ville

À l’issue d’une première journée d’étude organisée le 23 novembre dernier sur la thématique des formats dramatiques à l’épreuve d’Internet et des médias sociaux, il nous est apparu nécessaire d’élargir la réflexion et de considérer l’apport des nouveaux médias en termes de flux : les notions de « dramaturgie de la navigation » et d’« écriture des flux » sont apparues en effet comme les plus opérantes pour évoquer les pratiques d’écriture des artistes invités. Dépassant les traditionnels clivages entre écriture dramatique et écriture scénique, on se demandera si les formats et supports numériques sont propres à réinventer la forme théâtrale de l’intérieur ou plutôt à explorer de nouveaux territoires de l’écrit théâtral ; les artistes Mariette Navarro, Gabriel de Richaud et Eli Commins nous accompagneront dans cette réflexion.



Alors que l’on parle aujourd’hui couramment de « scène augmentée », peut-on parler de la même façon d’« écriture augmentée », c’est-à-dire d’une écriture qui ne s’en tiendrait pas à une simple contamination thématique par les médias mais qui serait bel et bien in-formée par eux ? La journée s’organisera autour de quatre volets : un premier temps historique permettra de prendre du recul et d’observer comment certains grands médias du XXe siècle ont pu sédimenter une écriture théâtrale en crise ; un second temps s’intéressera plus spécifiquement aux pratiques d’écriture que font naître l’usage de certains logiciels ou la publication en ligne et donnera largement la parole aux artistes ; un troisième temps présentera des œuvres contemporaines qui traduisent cette rencontre entre récit et flux médiatiques ; enfin un quatrième temps permettra de faire le lien avec les autrices et auteurs programmés dans le cadre du festival Regards Croisés.



> Cette journée d’étude « Arts de la scène » est associée au Festival Regards Croisés.

• En savoir plus sur Raconter au théâtre aujourd'hui. Mise en récit et flux médiatiques