Séminaire

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Cette séance réunira Marceau Chenault, directeur du Collectif des pratiques & danses du souffle à Lyon et coordonnateur des formations internationales aux humanités médicales à la faculté de médecine Lyon Est, et Martin Givors, enseignant-chercheur en danse à l’Université Grenoble Alpes, engagé dans une étude anthropologique de la réception des arts chinois du corps en Europe depuis 2021.

Leur conversation portera sur les articulations, contemporaines comme anciennes, entre les pratiques du qigong chinois, la danse et le soin. Sur la base de leurs expériences pratiques et de leurs recherches anthropologiques, les intervenants questionneront le nuancier menant du « geste de qigong » au « geste dansé », jusqu’à interroger la pertinence même de cette distinction, en contexte français mais aussi chinois, où Marceau Chenault a enseigné. Si le qigong se caractérise aujourd’hui par sa valence prophylactique (« nourrir la vie » ou « préserver la santé » ?), en quoi son association avec la pratique de la danse, et peut-être, de la chorégraphie, transforme-t-elle la nature du « soin » qu’il prodigue, et du dispositif rituel qui l’encadre ?

• En savoir plus sur Du geste de qigong au geste dansé : corps, soin et ritualité

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

La canonicité – et la notoriété – de Guillaume Apollinaire (1880-1918), auteur d’Alcools (1913) et de Calligrammes (1918), acteur culturel interdisciplinaire, voire in-disciplinaire, ne font aucun doute : poète moderniste européen, conteur fantastique, dramaturge expérimental, artiste visuel, essayiste et défenseur des peintres cubistes, journaliste engagé, voyageur transeuropéen, prisonnier, démocrate, pornographe, médiéviste, proto-surréaliste, futuriste à ses heures… 

Comment valoriser la pensée et l’écriture d’Apollinaire aujourd’hui ? Comment repenser la modernité d’Apollinaire pour notre contemporanéité, à une époque préoccupée par la corporéité, la technologie, le décentrement culturel et politique, sans pour autant tomber dans le présentisme ? 

Nous nous proposons d’interroger des textes protéiformes de l’écrivain au prisme des sens et sensations, du post-humain, et du postcolonial, trois grands axes de la pensée critique contemporaine reliant nos domaines disciplinaires et interdisciplinaires, en lettres et en sciences humaines, et bien au-delà.

Susan Harrow, specialist in modern literature (19th and 20th centuries), has published monographic studies on modern and contemporary poetry (The Fractured Self, Toronto University Press, 2004; Colourworks, Bloomsbury Academic, 2020, R. Gapper Book Prize, 2021); on Zola (Zola, the Body Modern, Legenda/MHRA, 2010; Zola: La Curée, University of Glasgow, 1998); on epistolarity and the everyday (Letterworlds in Nineteenth-Century France, Cambridge University Press, in press). She holds the Ashley Watkins Chair of French Literature (Bristol). 

Conférence proposée par Delphine Gleizes et co-organisée avec le programme GATES (MaCI).

• En savoir plus sur Repenser la modernité d'Apollinaire : enjeux critiques

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Cette première séance vise à dresser un panorama des pratiques existantes au sein de l'axe 3 « Expériences de la création » du côté des arts de la scène et du cinéma.

Elle réunira Martin Givors, Pauline Bouchet, Vanessa Nicolazic, Vincent Sorrel, Charlotte Servel et Séverine Ruset.

• En savoir plus sur La recherche-création au sein de Litt&Arts : panorama des pratiques

À distance

« Autour d’une biographie intellectuelle sur Roland Barthes en Italie »
Guido Mattia Gallerani (université de Bologne)

Séance introduite par Valeria Tettamanti (ATER, Université de Poitiers)

Roland Barthes (1915-1980) fut une personnalité controversée de son vivant, et un classique incontournable de l’essai, de la sémiologie et de la critique littéraire après sa mort. Dans la reconstruction proposée dans Roland Barthes. Dalla vita al testo (Roma, Carocci, 2024), les événements biographiques font écho à l’histoire et à la culture françaises. Depuis la longue convalescence en sanatorium jusqu’aux voyages à l’étranger, de la période de l’engagement jusqu’à 1968 et au-delà, l’ouvrage de Guido Mattia Gallerani cherche à éclairer l’origine, les thèmes et les finalités de la recherche de Barthes. En incarnant le rôle d’un intellectuel à la fois analyste et utopiste, aux prises avec les difficultés et les désirs fous du monde, Barthes nous offre des pistes pour aborder les sens et les contresens de notre présent.

Guido Mattia Gallerani est chercheur en littératures comparées à l’université de Bologne. Il étudie les modes d'interaction entre les genres (littéraires et non) dans le contexte des médias et leur évolution dans le temps. Chez Firenze University Press, il a consacré une étude à un genre suspendu entre journalisme et littérature : L’intervista immaginata. Da genere mediatico a invenzione letteraria (2022). Chez Morellini, il a publié un volume sur les évolutions créatives de l’essai, Pseudo-saggi. (Ri)Scritture tra critica e letteratura (2019), et Roland Barthes e la tentazione del romanzo (2013). Chez Mondadori, il a édité avec Alberto Bertoni l’édition commentée de Quaderno di quattro anni d’Eugenio Montale (2015). Pour Carocci, il a écrit la biographie intellectuelle Roland Barthes. Dalla vita al testo (2024).

Il a également écrit les livres de poésie Falsa partenza (Ladolfi, 2014 – finaliste au Prix Mauro Maconi et au Prix Ceppo Under 35 2015) et I popoli scomparsi (peQuod, 2020 – Prix Antonio Gramsci 2022), dont un poème a été sélectionné pour l’anthologie Poesie italiane 2020 (Elliot, 2021). Ses poèmes sont traduits en français, anglais, espagnol et roumain. Il est actuellement vice-président du Centre de Poésie Contemporaine de l’université de Bologne.

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Si l’essai a une longue histoire, l’époque contemporaine connaît un renouvellement des pratiques critiques et théoriques : déplacement ludique, lecture hypothétique, exercice d’étrangeté, fragmentation de la notation, les écritures critiques inventent de nouveaux chemins, n’hésitant pas à frayer avec la fiction et à s’aventurer elle-même du côté de l’écriture littéraire. Les frontières entre littérature et savoir critique se font poreuses et invitent à des circulations et des détournements. Ce sont ces nouveaux usages de l’invention critique que le séminaire voudrait analyser cette année.

En pratique

La séance est organisée en distanciel uniquement : lien Zoom (ID de réunion : 920 5308 0638 ; code secret : 779973).

• En savoir plus sur Inventions critiques – séance 6

L'analyse figurale en question
Conférence de Nacim Belhadj et Vincent Deville

À partir de deux textes, « Le travail du film, 2 » (1975) et « L'écriture figurale dans le cinéma muet des années 20 » (1999), qui emploient tous deux le concept de figural pour analyser Les Chasses du comte Zaroff (1932) et Le Cabinet du docteur Caligari (1920), Nacim Belhadj mettra en lumière les différences entre ces deux types d'usage du concept et dégagera leurs multiples enjeux théoriques.

Quand, dans un article paru dans les Cahiers du cinéma (2017), Nicole Brenez nous amène à voir dans Les Derniers Parisiens de Hamé et Ekoué un récit modeste mais doté de l'ambition de « rendre compte d'une génération oubliée dans un repli de l'histoire néocoloniale », elle y parvient par les moyens de l'analyse figurative. Une méthode par laquelle elle hisse au même niveau d'exigence l'attention portée aux films et la considération pour les figures de la précarité historique, ce dont il sera question dans la conférence de Vincent Deville.

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Nacim Belhadj est chargé de cours et doctorant à l'université Paris Nanterre sous la direction de Barbara Le Maître. Il prépare une thèse sur l'histoire du concept de figural et son passage de la philosophie à la théorie du cinéma.

Vincent Deville est maître de conférences en études cinématographiques à l'université Paul-Valéry Montpellier 3, où il co-dirige depuis 2014 le Master 2 « Métiers de la production » avec le producteur Serge Lalou. Il a publié Les Formes du montage dans le cinéma d'avant-garde (PUR, 2014) et co-dirigé trois ouvrages collectifs : avec Rodolphe Olcèse, L'Art et les formes de la nature et L'Art tout contre la machine (Hermann, 2021 et 2023) ; avec Loig le Bihan, Penser les formes filmiques contemporaines (UGA, 2023).

• En savoir plus sur Analyses d’analyses – Séminaire 12

À distance, Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

« Je me demande comment la Réalité augmentée modifie l’art physique, ce qu’elle ajoute, si elle est surprenante ou choquante, et si elle complète l’œuvre d’art » s’interroge l’artiste allemande Susi Vetter en 2022, alors qu’elle cherchait par l’emploi de cet outil numérique à ouvrir « de nouvelles fenêtres ». Rappelant l’écran ou le cadre, la réalité augmentée joue de cette fenêtre en effaçant ses bords, en dissolvant ses repères. À l’appui d’exemples issus de la scène artistique contemporaine, cette présentation voudrait interroger en premier lieu les symboliques de la réalité augmentée pour, dans un deuxième temps, y poursuivre ses liens avec l’anthropologie où elle semble exemplifier cette « figuration des jointures articulant les éléments du monde » (P. Descola). Enfin, nous nous demanderons si le multiple du voir (induit par l’augmentation de l’image) demeure multiple et comment l’augmentation signe d’un engagement envers la désirabilité rétablie de l’image quotidienne.

Viviane Triby est docteure en sociologie (Université Grenoble Alpes). Après un parcours professionnel mené entre enseignement supérieur et scènes nationales, elle a pris depuis novembre 2024 la direction de l’école Brassart, école de design, animation et illustration à Annecy.

En pratique

Cette séance est organisée en présentiel (places limitées, donc inscription obligatoire) et en distanciel.
Pour s'inscrire ou obtenir le lien Zoom, contacter Florent.Gaudezuniv-grenoble-alpes.fr (Florent Gaudez) – Objet du mail : « Conférence Viviane Triby ».

• En savoir plus sur Ce que voir permet de réparer. Réalité augmentée, art-ivisme et scènes de pratiques

À distance, Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Cette conférence propose d’explorer comment la diversité des lieux culturels, tout comme les pratiques artistiques, peuvent contribuer à transformer nos imaginaires face aux enjeux écologiques contemporains. Loin de se limiter à un rôle illustratif, ces espaces et pratiques sont envisagés comme des formes sensibles de connaissance, capables de réorienter notre attention vers des formes de vie souvent négligées. À travers une approche socio-anthropologique, il s’agit de montrer que certaines œuvres d’art – plastiques, sonores, performatives ou inscrites dans le paysage – mobilisent l’imaginaire, l’émotion et le symbolique pour produire un autre rapport au monde. Ce rapport passe par le sensible, l’intuition, l’éthique, et propose une manière de connaître qui s’éloigne de la rationalité dominante. En mobilisant des références en sociologie de l’art, en anthropologie du sensible et en pensée écologique critique, la présentation mettra en lumière des démarches artistiques concrètes ancrées dans une conscience écologique. Qu’il s’agisse de land art, de créations sonores, de scènes indépendantes ou d’actions collectives, ces formes seront analysées comme des gestes à la fois poétiques et politiques, qui participent à l’élaboration d’une écologie de la création.

Alain Chenevez est maître de conférences HDR en socio-anthropologie à Dijon (Université de Bourgogne). Il est rattaché au département Denis Diderot pour ses enseignements et au laboratoire LIR3S (UMR 7355 – CNRS) pour ses recherches. Celles-ci portent notamment sur les relations entre développement culturel et patrimonial et développement urbain, mais aussi sur les relations entre arts et écologie. 

En pratique

Cette séance est organisée en présentiel (places limitées, donc inscription obligatoire) et en distanciel.
Pour s'inscrire ou obtenir le lien Zoom, contacter Florent.Gaudezuniv-grenoble-alpes.fr (Florent Gaudez) – Objet du mail : « Conférence Alain Chenevez ».

• En savoir plus sur Vers une écologie sensible : le rôle des arts dans la transformation des imaginaires

À distance, Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

L’édition 2025 du Parlement des œuvres au Centre Pompidou a permis de réaliser une action de recherche inédite. Saisissant à chaud les réactions des publics devant les œuvres, traitant et analysant immédiatement les données collectées (70 entretiens filmés courts), cette enquête de réception réalisée en trois heures, a permis de mettre en évidence différentes dimensions du discours sur les œuvres : la sensorialité, l’appétence pour le rapport tactile et corporel face aux œuvres, l’intrigue et le rôle de la mise en scène comme celui des émotions dans la construction de l’appréciation, celui de la connaissance, de la reconnaissance, de la surprise, de la découverte ou la redécouverte des œuvres au sein du musée. 

Ces univers discursifs constituent les résultats de l’enquête et sont indissociables de l’expérience esthétique et du plaisir de l’art associés à cette exposition. Ils ont été restitués le soir même aux publics qui venaient d’être interrogés : à l’oral par les étudiant·es et leur enseignant et sous la forme de films projetés sur le grand écran du forum. La rapidité d’exécution et de restitution de cette enquête a été rendue possible par l’utilisation d’un outil numérique de traitement, d’analyse, de classification et de synthèse générative. La communication reviendra sur les résultats ainsi que sur les conséquences méthodologiques et éthiques de cette enquête performance.

Pascal Vallet est professeur en sociologie à l’université Paris Nanterre où il dirige le laboratoire Sophiapol. Il a travaillé sur les archives des sociologues, les outils, les méthodes. Sociologue de l’art, il a réalisé des enquêtes sur les publics du Louvre (2015-2022), les publics des théâtres (Théâtre de l’Odéon et Théâtre des Champs Elysée, 2022-2024) et animé ou participé à plusieurs programmes de recherches numériques.

En pratique

Cette séance est organisée en présentiel (places limitées, donc inscription obligatoire) et en distanciel.
Pour s'inscrire ou obtenir le lien Zoom, contacter Florent.Gaudezuniv-grenoble-alpes.fr (Florent Gaudez) – Objet du mail : « Conférence Pascal Vallet ».

• En savoir plus sur Analyser, classer, synthétiser, restituer la réception des œuvres en direct : retour sur une enquête performance au Centre Pompidou

À distance

Son intention n’est pas d'analyser des œuvres d'art cinématographiques ou de montrer comment l'histoire du cinéma illustre le développement de la société, mais de montrer comment on peut à l'aide de scènes de film apprendre à penser sociologiquement. Car, avant de pouvoir s'engager dans la critique de l'image ou de l'idéologie, il faut apprendre à se rapporter aux images et à l'imaginaire en général et se rendre compte à quel point on est dépendant des processus d'interprétation. Avec l'aide de scènes de films, on peut révéler les façons dont les gens – dont soi-même – interagissent les uns avec les autres et avec le monde. On peut montrer qu’aussi bien individuellement que collectivement, on ne peut ni se passer des images, ni les modifier complètement. Toute introduction à la sociologie en relation avec l’art cinématographique devrait donner lieu à une réflexion sur la façon dont les institutions et les relations humaines affectent et sont affectées par les flux d'images qui sont créées. Nous nous intéresserons aux possibilités d’utilisation des différents regards des spectateurs pour faire avancer la réflexion.

Dominique Bouchet est professeur émérite à SDU (Université du Danemark Sud). Ses domaines de recherche privilégiés sont les différences culturelles et le changement social. Son approche scientifique a toujours été pluri- et transdisciplinaire. Il travaille également au développement de méthodes qualitatives sémiotiques. Il s’est vu décerné le prix de la recherche de l’association académique danoise précisément parce qu’il « parvient à établir son champ de recherche par-delà les séparations disciplinaires ». 

En pratique

Pour obtenir le lien Zoom, contacter Florent.Gaudezuniv-grenoble-alpes.fr (Florent Gaudez) – Objet du mail : « Conférence Dominique Bouchet ».

• En savoir plus sur Le regard du spectateur face à l’art cinématographique

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Aujourd’hui, l’association du genre littéraire du conte à la forme visuelle de la silhouette peut sembler un lieu commun qui justifie la forme que prennent nombre d'illustrations ou de productions scéniques ou audiovisuelles. Pourtant, cette association entre conte et silhouette n’a pas toujours eu lieu d’être, et il est possible de retracer l’histoire de leur rencontre. Qu’est-ce qui lie cette image fruste et austère qu’est la silhouette, noire et de profil, au genre simple et réputé enfantin du conte « tiré de la tradition orale » ? En analysant les rapports entre conte et silhouette dans l’histoire du film d’animation du XX^e siècle (Michel Ocelot, Lotte Reiniger), François Fièvre montre leurs points de convergence esthétiques, qui permettent de jeter un regard plus alerte et neuf sur certains albums et livres illustrés contemporains.

Interventions

François Fièvre (univ. François-Rabelais, Tours)
Présentation de son ouvrage Le Conte et la Silhouette. Archéologie d'une rencontre (PUR, 2024)

François Fièvre est docteur en histoire de l’art, spécialiste de l’histoire du livre illustré et des rapports entre texte et image. Il est chercheur associé au laboratoire INTRU (univ. François-Rabelais, Tours).

Charlotte Michaux (univ. de Franche-Comté)
Ensauvager le chaperon, une lecture éco-féministe d'un album très contemporain

Charlotte Michaux est formatrice, membre du Comité de rédaction des Cahiers Pédagogiques, chercheuse associée au laboratoire ELLIADD de l’université de Franche-Comté.

• En savoir plus sur Iconotexte et éco-féminisme dans les contes