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Soutenance

Soutenance de Jacopo Rasmi – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Centre CHARNIÈRES, Recherche Le 1 février 2019
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Actes
Bâtiment Stendhal

Une écologie des méthodes documentaires à partir d'écritures filmiques et littéraires de l'Italie contemporaine

Résumé
Cette recherche se structure autour de quelques pratiques documentaires dans le contexte italien contemporain : Michelangelo Frammartino, Gianni Celati, Pietro Marcello… Étudiées en tant que méthodes particulières de médiation et d’écriture parmi de nombreuses autres agençant l’univers médial actuel, ces expériences nous révèlent leur spécifique statut écologique. C’est à une écologie générale (socio-politique, perceptive et symbolique) qu’on se réfère : celle qui a été proposée par des théoriciens tels que Felix Guattari, Tim Ingold ou Bruno Latour. Fidèles à un certain empirisme habitant ainsi qu’à une attention interactive envers nos milieux, ces créations documentaires captent, questionnent et racontent l’ensemble enchevêtré de présences composant nos milieux. Malgré un intérêt cinématographique prioritaire (pour Michelangelo Frammartino, d’abord), les théories et les exemples mobilisés permettent de définir une catégorie de « documentaire » capable d’inclure des formes médiales très variées comme la littérature (à travers Gianni Celati, surtout) ou le théâtre sur la base d’un principe commun d’enquête appareillée des environnements qu’on habite. Entre les lignes de ce paradigme écologique et trans-médiale du documentaire nous identifions les coordonnées d’une manière plus soutenable et attentive d’habiter les milieux complexes (autant « naturels » que sociaux, techniques et sémiotiques) dans lesquels nous sommes toujours déjà impliqués. Elle est inaugurée par d’autres récits et d’autres perceptions de ce qui nous entoure qu’on appellera des « contre-fictions ».


Composition du jury

Yves CITTON (Professeur, Université Paris 8, Directeur de thèse) ; Enzo NEPPI (Professeur, Université Grenoble Alpes, Codirecteur de thèse) ; Emanuelle ANDRÉ (Professeur, Université Paris 3, Rapporteur) ; Corinne MAURY (Maître de conférences, Université Toulouse - Jean Jaurès, Rapporteur) ; Antonio SOMAINI (Professeur, Université Paris 3, Examinateur) ; Dork ZABUNYAN (Professeur, Université Paris 8, Examinateur).

Directeur de thèse

Yves CITTON

Soutenance de Abdelkader Amri – Lettres et arts spécialité Littératures française et francophone

Soutenance Recherche Le 14 décembre 2018
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Actes
Bâtiment Stendhal

La blessure créatrice : littérature et mysticisme chez Meddeb et Khatibi

Résumé

On a souvent défini le soufisme comme le voyage de l’esprit, dont le but est de chercher la vérité et de percer l’opacité du monde des mystères. Ainsi, dans son interprétation de l’existence, Ibn ‘Arabi estime que le monde est créé à partir d’un souffle divin : « Sois » (Kun), adressé aux êtres afin qu’ils sortent hors de la préexistence pour entamer une existence effective. Cette interprétation laisse admettre que le monde naquit de la langue et que toutes les créatures sont issues de cette parole. Ainsi, l’ordre divin est une parole (kalima) et toute parole est blessante, notamment parce que le mot « kalima » est dérivé du kalam (blessure). Selon Ibn ‘Arabi, le kalam est la trace laissée sur le blessé. Dans ce cadre, l’ordre divin « sois » (Kun), en rendant manifeste les images de la préexistence, devient une blessure créatrice.



Meddeb et Khatibi suivent les mêmes voies qu’Ibn ‘Arabi. Ils ont investi la notion de blessure pour construire une vision du monde. Leur expérience consiste à affranchir l’homme des entraves qui réduisent sa liberté et sa mobilité sous toutes leurs formes. Mais cette expérience s’applique à transgresser la loi pour pouvoir accéder à la vérité. En effet, la vérité que cherchent nos auteurs est différente de la religion et de la raison qui entravent l’homme. Pour transcender le préconçu afin de créer un monde nouveau, Meddeb et Khatibi sont partis de la blessure de la langue puisque la culture arabe est fondée sur la lettre et le miracle linguistique, sur la langue coranique comme idéal. Ils se sont intéressés à la langue, depuis la lettre jusqu’à la phrase et au texte. Dans leur cheminement, ils ont opté pour le mélange des langues, une attitude qui vise à déposséder la langue arabe de sa pureté et de sa vérité divine pour la rendre à l’homme. Afin toujours de rendre la langue à l’histoire, ils sont passés de la langue coranique à la quête d’un autre idéal dans les traces que proposent la poésie antéislamique, l’image du corps, les rituels et les métaphores. Ce métissage linguistique, culturel et religieux aboutit ainsi à une autre vision du monde. En effet, cette autre vision correspond à la reconstitution d’une forme de totalité humaine qui coïncide avec la littérature et la diversité des langues contre une totalité divine incarnée dans le Coran et le mysticisme religieux. Dans cet ordre d’idées, prôner la totalité, l’amour et la reconnaissance de l’autre devient une réponse au conservatisme islamiste et donne une nouvelle image de l’islam, différente de celle brouillée de violence. Ainsi, Meddeb et Khatibi repensent quelques convictions considérées comme fondamentales dans la religion islamique, mais qui la figent dans la violence et l’enfermement. Ainsi, le mysticisme s’écarte de Dieu pour devenir un moyen de penser un humanisme dans un monde en crise.





Composition du jury
Claude COSTE (Professeur, Université de Cergy-Pontoise, Directeur de thèse) ; Sylvie BRODZIAK (Professeur, Université de Cergy-Pontoise, Rapporteur) ; Sonia ZITNI FITOURI (Professeur, Université de Tunis, Examinateur) ; Mohamed LEHDAHDA (Professeur, Université Moulay Ismaïl de Meknès, Rapporteur) ; Ridha BOULAÂBI (Maître de conférences, Université Grenoble Alpes, Examinateur).

Directeur de thèse

Claude COSTE

Soutenance de Guillaume Deheuvels – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Recherche Le 11 décembre 2018
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Conseils
Maison des Langues et des Cultures

Esthétique du politique dans le cinéma de Jean-Luc Godard de 1969 à 2014

Résumé

La présente thèse se propose de faire une lecture esthétique du politique dans le cinéma de Jean-Luc Godard de 1969 à 2014, en essayant de démontrer que l'esthétique du politique dans son cinéma s'exprime par un renouveau de la pensée dialectique de l'image.



Cette conception de la dialectique godardienne de l'image est influencée par la philosophie althussérienne des « Appareils idéologiques d'État » et constitue un profond renouvellement des concepts hégéliens et marxistes de la dialectique, au sens où la dialectique godardienne de l'image est une dialectique sans synthèse, qui se caractérise par une pensée du troisième plan développé à partir du rapprochement inédit de deux images, qui entretiennent un rapport à la fois « lointain et juste » sur le mode de la métaphore surréaliste et du collage.



La période du Groupe Dziga Vertov représente chez Godard un foyer de réflexions esthétiques et politiques, ainsi que d'expérimentation, où il met en place véritablement cette pensée politique et dialectique de l'image, qu'il va ensuite approfondir dans les autres périodes : initiation de la dialectique entre image et son dans la période du Groupe Dziga Vertov ; dialectique entre image et langage influencée par les systèmes de la télévision et de la publicité ; dialectique de la technique vidéo et du cinéma dans la période Sonimage ; images dialectisées dans l'esthétique de la relève et la pensée du contre-champ et du hors-champ dans les Histoire(s) du cinéma ; esthétique dialectique de la mise en ruine dans l'exposition Voyage(s) en Utopie ; esthétique dialectique du désastre dans Adieu au langage et Trois désastres.



Ces différentes esthétiques dialectiques de l'image se retrouvent d'une période à l'autre, si bien que ces périodes entretiennent des rapports d'interaction différentielle sur le mode de la dialectique godardienne.



Du reste la pensée dialectique godardienne nous conduit à dépasser l'approche traditionnelle que les études universitaires ont des rapports entre les différentes périodes de l'œuvre de Jean-Luc Godard – période du Groupe Dziga Vertov (1969-1972), période du Groupe Sonimage (1972-1979), période des Histoire(s) du cinéma, période Péripheria, période de la collaboration avec Fabrice Aragno et Nicole Brenez… –, conçus en termes soit de rupture, soit de continuité.



En réalité, de 1969 à 2014, tout se passe comme si la filmographie de Jean-Luc Godard progressait de façon dialectique et hélicoïdale à la manière de la philosophie de l'histoire d'Umberto Vico, fondée sur des moments de ruptures et de continuités, et faisant de l'esthétique du politique une esthétique de la complexité, fondée sur une série d'« images-pensées » et une pensée dialectique et rhizômatique ouverte.



La pensée esthétique et politique de Godard est comprise dans cette tension dialectique entre un mouvement vers l'avant et un regard rétrospectif ouvrant le champ des possibles d’un véritable socialisme cinématographique.





Composition du jury
Didier COUREAU (Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse) ; Gérard LEBLANC (Professeur Émérite, École nationale supérieure Louis-Lumière, Rapporteur) ; Antoine DE BAECQUE (Professeur, ENS Paris, Rapporteur) ; Nicole BRENEZ (Professeur, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Examinateur) ; Fabienne COSTA (Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur).

Directeur de thèse

Didier COUREAU

LITT&ARTS, composante CINESTHEA

Soutenance de Clizia Centorrino – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Recherche Le 10 décembre 2018
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Actes
Bâtiment Stendhal

Le réel et son dépassement chez Alain Resnais et Federico Fellini : des origines aux années du rêve

Résumé

Ce projet propose une étude comparée de deux cinéastes essentiels, dont l'œuvre montre un fort rapport à l'onirisme et à l'imaginaire : Alain Resnais et Federico Fellini. Ayant commencé à la même époque (après la seconde guerre mondiale), ils ont traversé plusieurs périodes en parallèle. Nombre d'aspects les rapprochent, malgré leurs différences de styles et de cultures. Alain Resnais porte un regard sur l'histoire contemporaine, mais travaille également sur la vision subjective, la mémoire individuelle, et divers états de conscience. Fellini porte un regard acerbe sur la bourgeoise italienne, et propose simultanément un vagabondage dans les consciences et l'inconscient marqué par le merveilleux et l'onirique. Les deux cinéastes refusent de limiter la réalité « au constat purement objectif d'un monde scientifiquement analysable » pour montrer une « autre réalité », qu'il s'agit ici de questionner à l'aide de différentes théories (psychanalytiques, littéraires, philosophiques…).





Composition du jury
Didier COUREAU (Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse) ; Suzanne LIANDRAT-GUIGUES (Professeur Émérite, Université Paris 8, Rapporteur) ; Silvio ALOVISIO (Professeur, Università di Torino, Rapporteur) ; Fabienne COSTA (Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur) ; Mireille BERTON (Maître d'enseignement et de recherche, Université de Lausanne, Examinateur).

Directeur de thèse

Didier COUREAU

Litt&Arts, composante CINESTHEA

Soutenance d'habilitation à diriger des recherches de Magali Brunel

Soutenance Recherche Le 10 décembre 2018
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Petite salle des colloques
Bâtiment Stendhal

Avec le texte, avec le corps, avec l’écran. De l’observation méthodique à l’innovation réaliste dans les pratiques d’enseignement de la littérature

Résumé

Marielle Macé le soulignait, « l’activité de lecture ne nous advient que dans une certaine manière et par une certaine manière […] la manière des lectures est aussi leur matière : le style d’une lecture, son comment, est le contenu de l’expérience qu’elle constitue, son contenu enfin individué » (2011, p. 20). La manière dont le lecteur entre en relation avec une œuvre littéraire influence son rapport à elle, ses représentations, ce qu’il en retire. « Avec le texte, avec le corps, avec l’écran » souligne comment la « manière », support, média, chambre d’écho oriente de différentes façons l’enseignement, les voies de recherche mais aussi comment, par toutes ces manières de lire, ce qui est en jeu, c’est une fabrique particulière de relation au texte, à soi, au monde et à autrui, une manière d’être au monde, dirait Marielle Macé.



Les recherches de Magali Brunel menées sur ces différentes manières de s’approprier le texte sont orientées sur un terrain spécifique, celui des pratiques d’enseignement effectives, analysées dans une finalité descriptive, dans une démarche quasi-ethnographique, ou conçues pour être expérimentées dans la classe, dans une démarque quasi-expérimentale.



Elles se développent selon des méthodologies de recherche qui se complètent les unes les autres, « de l’observation méthodique à l’innovation réaliste » : l’observation outillée, qu’elle s’appuie sur des recueils de données croisés ou qu’elle se porte sur des démarches comparatistes d'enseignement d’un même texte littéraire « peut en effet déboucher sur une étude prospective, visant à améliorer des pratiques et à favoriser la formation d’un sujet lecteur et scripteur ». L’état des lieux constitue alors le point d’appui permettant d’envisager, avec François Quet (Brunel et Quet, 2016), un espace de possibles accessibles. Magali Brunel suit, dans cette perspective, Élisabeth Nonnon et Roland Goigoux (2007) qui estiment que la prise en considération du travail ordinaire de l’enseignant dans sa classe éviterait de mettre en avant de manière intempestive soit des pratiques jugées insuffisamment innovantes, soit des pratiques exemplaires, intransportables dans une majorité de classes. Cet espace est celui des compatibilités ou des équilibres entre technologie, formation, compétences, aspirations nouvelles et expertise professionnelle acquise et repli identitaire sur un « métier » difficile. C’est à partir de l’analyse des tendances que dessinent les pratiques ordinaires que l’on peut orienter des transformations didactiques.



La synthèse des recherches de Magali Brunel définit ainsi des orientations de recherches spécifiques, en fonction de la médiatisation par laquelle se réalise la relation d’un sujet lecteur à l’œuvre littéraire, un terrain, celui des pratiques des enseignants, ainsi qu’une méthode.





Composition du jury
Sylviane AHR (Professeure Émérite, Université Toulouse - Jean Jaurès) ; Serge BOUCHARDON (Professeur, Université Paris-Sorbonne, Institut de technologie de Compiègne) ; Nathalie LACELLE (Professeure, Université du Québec à Montréal) ; François LE GOFF (Maître de conférences HDR, Université Toulouse - Jean Jaurès) ; Brigitte LOUICHON (Professeure, Faculté d’éducation, Université de Montpellier) ; Jean-François MASSOL (Professeur Émérite, Université Grenoble Alpes).

Directeur de thèse

Jean-François MASSOL

LITT&ARTS, composante LITEXTRA

Soutenance de Sylvain-Karl Gosselet – Histoire

Soutenance Recherche Le 22 octobre 2018
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Petite salle des colloques
Bâtiment Stendhal

L'allégorie de l'Europe en France de la Renaissance à la Révolution. Iconographie d'un objet politique

Résumé

L’iconographie de l’Europe, la quatrième partie du monde connu à partir de la Renaissance, est une source fondamentale pour comprendre l’idée d’Europe depuis l’Antiquité. En effet, son langage symbolique exprimé par les images – à plat ou en relief – est riche et varié, et ajoute à l’histoire de l’idée d’Europe d’innombrables chapitres inédits qui complètent ceux qui nous ont été livrés par les sources écrites. La figure de l’Europe, par ses acceptions politiques, religieuses ou mercantiles, a fait l’objet d’un véritable engouement de la part des artistes, des princes et du public des arts – de tous les arts – durant des siècles. Or ce thème iconographique est encore peu étudié et il reste donc un vaste champ d’exploration de l’idée Europe par les images, particulièrement pour la France, de la Renaissance à la Révolution.



L’Antiquité n’a livré, à ce jour, qu’un exemple d’allégorie de l’Europe, et le Moyen Âge, deux exemples. La tradition médiévale érige cependant en incarnation de l’Europe deux personnages bibliques de premier plan. Japhet, l’un des trois fils de Noé, et Melchior, l’un des rois mages.



Dès 1492, les grandes découvertes incitent à un langage allégorique nouveau : celui des quatre parties du monde. L’Europe prend d’abord la forme d’une reine anthropomorphe, incarnation mariale qui inscrit la figure de l’Europe dans le registre du sacré, religieux et politique. Dès 1520, fêtes et cérémonies éduquent le spectateur à qui l’on montre sa première représentation symbolique de l’Europe. L’art de l’estampe diffuse par-delà les frontières une succession de modèles iconographiques nouveaux. Enfin, l’apport de la cartographie a également été fondamental pour diffuser des allégories de l’Europe, première des quatre parties du monde.



Du XVIe siècle au XVIIIe siècle, tous les arts déploient un langage symbolique riche d’enseignements sur l’idée d’Europe. Son iconographie illustre des thèmes aussi variés que le souvenir de l’Empire romain, la domination du monde, un européocentrisme souverain, une proximité avec l’Asie, un rempart au péril turc, l’exotisme des découvertes lointaines et des voyages, les vertus du commerce, voire de la guerre, ou la paix, etc. Une majorité d’artistes vont représenter l’Europe durant deux siècles selon l’Iconologia de Cesare Ripa et ses adaptations comme celle de Jean Baudoin en France en 1643. Il faut attendre le XVIIIe siècle pour qu’une nouvelle génération de théoriciens de l’iconologie, et des artistes inventifs, renouvellent le langage allégorique de l’Europe.



De toutes les acceptions de l’Europe, deux d’entre elles occupent une place prépondérante. Les représentations de l’Europe sont d’abord des images au service de la propagation de la foi, de l’universalité du catholicisme et de sa marche conquérante, des jésuites en particulier. Pour autant, il n’est pas question d’hagiographie ni d’image pieuse. L’Europe, si elle accède au registre du saint et du sacré, et décore des lieux consacrés, ne devient jamais une figure religieuse.



L’image de l’Europe est aussi un outil de propagande pour les princes, de l’Angleterre à l’Espagne, avec une constance iconographique. En France, à partir du règne d’Henri IV, elle occupe en particulier une place importante au voisinage des rois dans leurs portraits ou des représentations allégoriques de leur pouvoir. Durant le règne de Louis XII, de Louis XIII et de Louis XIV qui soutiennent l’usage de la figure de l’Europe pour animer leur propagande politique personnelle. Le siècle de Louis XV est véritablement l’âge d’or des arts décoratifs et du motif des quatre parties du monde sous la forme d’allégories féminines, alors très à la mode. Cet engouement perdure sous Louis XVI, mais l’Europe véhicule désormais les idées universalistes des Lumières. En France, la Révolution met un terme brutal aux expressions allégoriques de l’Europe. 





Composition du jury
Giuliano FERRETTI (Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse) ; Sylvie TAUSSIG (Chargée de recherche CNRS,  Co-Directeur de thèse) ; Paulette CHONE (Professeur Émérite, Université de Bourgogne, Examinateur) ; Lucien BELY (Professeur, Sorbonne Université, Examinateur).

Directeur de thèse

Giuliano FERRETTI

LITT&ARTS, composante RARE

Soutenance de Omar Ikhlef – Lettres et arts spécialité Langue française

Soutenance Recherche Le 17 octobre 2018
Complément date

14h30

Agglomération grenobloise

Complément lieu

Salle Panel
IUT 2 de Grenoble

La chanson algérienne contemporaine : variations sociolinguistiques et littéraires

Résumé

La présente thèse se donne pour objectif d'observer le contact des langues en Algérie tel qu’il est actualisé dans la chanson populaire algérienne. Nous nous intéressons plus spécialement à la chanson contemporaine algérienne, représentée par une nouvelle vague de chanteurs, et à leur tête les groupes de jeunes chanteurs tels que El Dey, Djmawi Africa, Freeklane, Labess, Index et Harmonica, sans oublier les chanteurs ayant choisi une carrière solo, à savoir Fikka Ganja, Akil D. ou encore Ali Amrane qui font partie de notre corpus. Nous avons débuté par une analyse sociolinguistique de la répartition des langues, dans 36 chansons, pour saisir à la fois le statut et les fonctions, tant sociolinguistiques que littéraires, des différentes langues utilisées. Onze langues sont juxtaposées dans notre corpus, dont les plus importantes, en termes d’usage, sont l’arabe algérien, le kabyle, le français, l’arabe moderne, l’espagnol, le portugais et l’anglais. L’usage de ces langues conjointement aboutit le plus souvent à l’apparition des phénomènes transcodiques et, à leur tête, les alternances codiques, les emprunts, le code mixing et les interférences. Ceux-ci témoignent également de la variation que subit leur langage. En effet, les énoncés produits subissent quelquefois des variations qui affectent les langues cibles sur le plan grammatical.



Cette variation grammaticale n’est pas pour autant dénuée de sens ni d’effets stylistiques et poétiques. Ces effets permettent aux artistes de traiter des sujets sensibles avec plus ou moins de recul énonciatif. Autrement dit, ils font appel à des structures linguistiques chargées de contenu ironique et humoristique pour exprimer leur dépit de la situation, aussi bien économique que sociopolitique, de l’Algérie. Cela n’exclut pas aussi une posture frontale de leur part pour haranguer les responsables de ce chaos que connaît l’Algérie. Ces langues leur permettent ainsi de prendre position non seulement pour dénoncer les dérives du pouvoir, mais également pour affirmer leur identité qui se perçoit à travers ce métissage linguistique.



Nous voulons, pour finir, révéler les raisons, tant linguistiques que littéraires, de l’usage alterné des langues dans la chanson contemporaine algérienne. Ce contact de langues n’est pas exempt en effet de contenus imaginaires, liés spécialement au désir ardent de ces jeunes de s’exprimer, allant ainsi à l’encontre des tabous dressés par la société. Il est considéré comme une échappatoire que prennent ces chanteurs pour traiter des problématiques sociétales.





Composition du jury
Claude FINTZ (Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse) ; Hakim MENGUELLAT (Maître de conférences, Université de Blida 2, Rapporteur) ; Annemarie DINVAUT (Maître de conférences, Université d'Avignon,  Rapporteur) ; Marielle RISPAIL (Professeur, Université Jean Monnet - Saint-Étienne, Examinateur) ; Marine TOTOZANI (Maître de conférences, Université Jean Monnet - Saint-Étienne, Examinateur) et Marinette MATTHEY (Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur).

Directeur de thèse

Claude FINTZ

LITT&ARTS, composante ISA

Sophie Gallino Visman – Sociologie

Soutenance Recherche Le 3 juillet 2018
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Actes (bât. Z rdc)
Bâtiment Stendhal

La notion d'institution totale appliquée aux relations anthropozoologiques. Ethnographies et analyse sociologique de centres de recherche en primatologie

Résumé

Par notre thèse de doctorat en sociologie – ayant pour objet l'expérimentation sur les singes –, nous souhaitons participer aux recherches sur les relations anthropozoologiques en sciences humaines. Le travail que nous proposons porte précisément sur les interactions entre professionnels et singes impliqués dans des expérimentations animales ou des études scientifiques (biomédicales, psychologiques, éthologiques, etc.). Pour tâcher de comprendre ces rencontres humanimales, nous avons réalisé un long travail ethnographique – avec un recueil de données qualitatives – mené dans différents centres d'études en France et en Afrique centrale. La stratégie méthodologique choisie a été celle de la grounded theory afin que ce soit le terrain qui dessine et redessine nos appuis théoriques et nos outils de travail. Un aller-retour permanent s'est ainsi opéré entre la collecte des données et l'analyse. Il est ainsi apparu qu'un travail comparatiste apporterait peu de résultats à notre interprétation sociologique. Et cela malgré l'apparente hétérogénéité des terrains : comportant des conceptions professionnelles variées de l'expérimentation animale, et des particularités culturelles. Au contraire, c'est une grille d’intelligibilité commune aux professionnels et aux singes de tous nos terrains qui nous a semblé constituer le modèle explicatif le plus convaincant. À la condition d'accepter au préalable les deux propositions suivantes : 1. considérer les primates non humains comme des acteurs ; 2. et appréhender les lieux d'expérimentation animale comme des institutions – au sens sociologique du terme –, c'est-à-dire comprenant des structures amenant une certaine prévisibilité comportementale et relationnelle entre les acteurs, accompagnées de jeux de justifications et de rationalisation.



Une fois ces questions discutées, nous pouvons avancer le concept d'institution totale pour comprendre la vie institutionnelle des centres de primatologie. Cet idéal-type – appliqué à un hôpital psychiatrique états-unien à la fin des années 1960 par Erving Goffman – présente les structures organisationnelles suivantes : un endroit fermé ; soumis à un système bureaucratique et administratif qui règle la vie de tous ses membres ; où se rencontrent deux groupes : des surveillants, travaillant dans ce lieu, et prenant en charge un autre groupe : les reclus (internés/cloîtrés/incarcérés/hospitalisés, etc.), vivant et ne sortant pas de cet espace. À partir de cette description organisationnelle et cette approche institutionnelle, nous arrivons à apporter des connaissances sur la nature des relations possibles entre singes et professionnels, mais aussi sur la manière dont vivent les singes reclus qui sont enfermés et coupés de leur champ social ; aux procédés avec lesquels ces derniers arrivent à créer et entretenir (ou non) du lien social. Notre regard sociologique nous permet d'évaluer la force de l'emprise de l'institution sur eux, et d'interroger leur capacité à résister au rôle de cobaye qui leur est incombé. Nous proposons aussi des éléments de réponses sur la normalisation des conduites et des émotions des professionnels. La notion d'institution totale permet d'évoquer tout ce qui se rapporte aux contradictions institutionnelles et de prendre du recul par rapport au savoir légitime institutionnel (dans l'étude d'Erving Goffman – Asiles – il s'agit de la psychiatrie, dans la nôtre de la biologie et de l'éthologie) se traduisant, en premier lieu, par un changement de vocabulaire et de catégories. L'approche goffmanienne nous invite – d'autre part – à ne pas imposer au lecteur de jugement subjectif, moral et normatif. En conséquences de toutes ces raisons, dans notre étude, le babouin n'est plus un Papio papio mais un singe reclus, et on ne trouve ni expériences sadiques, ni encore d'avancées médicales. Enfin, si l'utilisation de ce concept goffmanien paraît risquée, elle n'est pas naïve : théorisé dans les années 1960, il a eu le temps d'être éprouvé. Plus encore, loin de voir ici un problème, nous profitons du travail des chercheurs qui ont su en questionner les limites théoriques et méthodologiques. D'autant plus que le but de notre recherche n'est pas d'en faire une application directe, mais de l'adapter, de l'ajuster, et de l'enrichir de notre terrain avec pour principale volonté de réussir le pari théoricopratique d'appliquer un concept sociologique à des animaux (non humains).





Composition du jury

Florent Gaudez (Professeur, Université Grenoble Alpes, directeur de thèse) ; Jean-Louis Fabiani (Directeur d’études à l’EHESS-Paris & Professeur à Central European University [CEU-Budapest], rapporteur) ; Bruno Péquignot (Professeur émérite, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, rapporteur) ; Jeffrey A. Halley (Full Professor, UTSA [USA], examinateur) ; Catherine Rémy (Chargée de recherche, CNRS-EHESS, examinatrice) ; Corinne Rostaing (Maître de conférences HDR, Université Lyon 2, examinatrice) ; Véronique Servais (Professeur, Université de Liège [Belgique], examinatrice).

Directeur de thèse

Florent GAUDEZ

Litt&Arts, composante ISA

David Sierra – Sociologie

Soutenance Recherche Le 2 juillet 2018
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Actes (bât. Z rdc)
Bâtiment Stendhal

Les sociologies de la connaissance de Norbert Elias & Günter Dux comme outils (re) constructifs du concept de psychogenèse. Pour une critique socio-historique de la notion de « nature créatrice »

Résumé
Ce travail propose un ensemble d’analyses sociogénétiques et psychogénétiques, fondées sur les sociologies de la connaissance de Norbert Elias et Günter Dux, portant sur les conséquences qui découlent de l’utilisation de causes premières dans l’explication des phénomènes du monde. L’enjeu de l’analyse, en termes généraux, a consisté à rendre visible le fait que la structure de la logique, en tant que produit des processus psychogénétiques, et lorsqu’elle n’a pas été réorganisée en termes systémiques par les transformations sociogénétiques de la modernité, a conduit dans le passé de nos sociétés à revêtir les causes premières de caractéristiques subjectives. Le concept de « nature » dans l’Allemagne du XVIIIe siècle, forgé et utilisé par la philosophie et le naturalisme, en est un exemple clair. Nous illustrons à travers nos analyses le fait que, grâce à la structure de la logique, la « nature » était « créatrice » dans la vision du monde des membres de la société allemande de l’époque, c’est-à-dire une entité dotée d’intentionnalité et de capacité d’action.

À la croisée de la sociologie de la connaissance et de l’épistémologie historico-génétique, l’enquête porte, dans un premier temps, sur la place occupée par le concept de « nature » dans les systèmes philosophiques d’Emmanuel Kant et de Johann Herder, afin de retrouver son fondement subjectiviste et les limitations qu’il imposait, à l’époque, à la construction de l’explication séculaire de l’esprit. Puis, dans un deuxième temps, nous illustrons quelques transformations importantes de la structure de la logique, tant dans la théorie biologique et psychologique du XIXe siècle que dans la psychologie et la sociologie du XXe siècle, ayant conduit à l’exploration systémique de la cognition à travers le concept de « psychogenèse ». Ces éclaircissements instaurent la possibilité, selon nous, d’envisager la construction de modèles scientifiques ayant comme but, entre autres, de surmonter l’opposition « nature/culture » qui affecte de nos jours la théorie de la connaissance.

Composition du jury
Jean-Louis Fabiani (Directeur d’études à l’EHESS-Paris & Professeur à Central European University [CEU-Budapest], président) ; Florent Gaudez (Professeur, Université Grenoble Alpes, directeur) ; Bruno Péquignot (Professeur émérite, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, rapporteur) ; Vera Weiler (Professeur, Universidad Nacional de Colombia [UNAL], rapporteur) ; Fabrice Clément (Professeur ordinaire, Université de Neuchâtel - Centre de Sciences Cognitives, examinateur) ; Jeffrey A. Halley (Full professor, UTSA [USA], examinateur).

Directeur de thèse

Florent GAUDEZ

Litt&Arts, composante ISA

Soutenance de Florine Vital-Durand – Histoire

Soutenance Recherche Le 21 juin 2018
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Conseils (2e ét.)
Maison des langues et des cultures

Entre art et politique : Christine de France, duchesse et régente de Savoie (1619-1663). Définition d’une identité politique et artistique au service de la dynastie

Résumé

L’historiographie récente a souvent considéré la politique artistique de Christine de France, duchesse et régente de Savoie (1619-1663), fille de Marie de Médicis et de Henri IV, comme déterminante pour maintenir la stabilité du duché au moment critique où les petits États européens périclitent. Or, cette vision d’un État intermédiaire survivant aux conquérants environnants (France, Espagne) par l’habile politique de prestige de « Madame Royale » est à renouveler. Au décès de son époux Victor-Amédée Ier de Savoie elle assure la régence de ses fils, statut qui lui est immédiatement contesté par ses beaux-frères les princes de Carignan, plongeant le duché dans la guerre civile (1638-1642). Le grand dessein de Christine fut de porter ses ambitions royales comme celles de la maison de Savoie, mais le terreau sur lequel elle a semé fut en grande partie celui de ses prédécesseurs ayant déjà posé les marqueurs de l’identité culturelle dynastique. Dans leur sillage, elle fut la mécène de la « comittenza » monumentale, à l’éclat immédiat relayé par la gravure : doter l’urbanisme de Turin et sa « Couronne de délices » de dimensions auliques, offrant les cadres prestigieux d’entrées solennelles et de fêtes de cour impressionnantes ; s’auréoler d’alliances illustres ; diffuser une image gravée prestigieuse du duché. En revanche, son rapport aux arts présente des inégalités, la peinture ou la sculpture n’innervant pas ses actions et encore moins ses appétences personnelles : Madame Royale n’a pas embrassé l’esprit de l’« Honnête Femme » de la République des Lettres alors qu’elle fut en politique une « Femme Forte », au service de sa dynastie. Sa longue régence n’ayant rien d’un statu quo a permis une stabilisation salvatrice de l’État, dans une alliance avec la France qui, loin d’être une subordination, a eu pour effet d’en assurer l’indépendance relative. Quant à ses propres représentations, elle utilise au début de son règne l’imagerie régalienne dans ses portraits pour ensuite changer de cap dans son âge mûr physique comme politique : à partir de sa régence jusqu’à la passation effective de pouvoir à son fils Charles-Emmanuel II, elle choisit une définition d’elle-même plus authentique et plus empreinte de dévotion.





Composition du jury

Giuliano Ferretti (Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse) ; François Roudaut (Professeur, Université Paul-Valéry Montpellier 3, Rapporteur) ; Géraud Poumarède (Professeur, Université Bordeaux Montaigne, Rapporteur) ; Stéphane Macé (Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur) ; Pierpaolo Merlin (Professeur, Università degli Studi di Torino, Examinateur) ; Guillaume Cassegrain (Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur).

Directeur de thèse

Giuliano FERRETTI

Litt&Arts, composante RARE

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