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Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Soutenance de Heiwon Won – Sociologie

Soutenance Recherche Le 20 juin 2019
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle des Conseils

Régénération urbaine et gentrification par la culture. Effets et paradoxes de projets urbains à Séoul. Le cas du quartier Ihwa-dong

Résumé

La culture est devenue un moyen de développement de la ville. Son utilisation s’étend à d’autres champs de l’action publique locale : non seulement elle est mobilisée pour améliorer l’image des territoires, mais elle constitue, également, le moteur de nombreux projets de régénération urbaine. Il s’agit de l’application de la notion de la régénération culturelle aux processus de transformation physique et sociale des espaces défavorisés. Cependant, cela ne va pas sans effets négatifs : des phénomènes d’exclusion par la culture se manifestent. En particulier Sharon Zukin attire l’attention sur certains aspects inquiétants de l’instrumentalisation de la culture ; l’art (les artistes et les pratiques culturelles) pourrait devenir un catalyseur du phénomène de la gentrification. En effet, la gentrification qui apparaît dans les quartiers défavorisés de la ville, quand les classes moyennes jeunes et relativement riches s’y installent, peut entraîner l’exclusion des anciennes populations.



La régénération urbaine par la culture atteint la Corée du Sud depuis quelques décennies sans exception. Le gouvernement coréen a programmé de nombreux investissements encourageant les réalisations de projets urbains inspirés par la culture. Nous avons choisi de nous focaliser, dans le cadre de cette recherche, sur le quartier d’Ihwa-dong à Séoul. Grâce à plusieurs projets culturels, l’image d’Ihwa-dong a été complètement renversée : passant de la situation d’un quartier abandonné à la réalisation du « village des peintures murales », qui est devenu un lieu touristique parmi les plus visités de Séoul. Dans ce contexte, Ihwa-dong représente-il un bon modèle de régénération culturelle en Corée ? Est-ce que les effets négatifs de la gentrification y sont présents ? Nous reviendrons sur ces questions tout au long de l’analyse.



Pour répondre à ces questions, nous avons mené une série d’enquêtes en 2014, 2016 et 2018. Notre objectif était de comprendre les réactions des habitants et des visiteurs d’Ihwa-dong, en tenant compte des remarques négatives de Zukin. Cela nous a permis de constater que les projets culturels ont entraîné des effets paradoxaux : les impacts positifs et immédiats au niveau économique et environnemental, d’un côté, la commercialisation des produits artistiques et la touristification extrême, qui provoquent un certain nombre de changements au sein de la société et des habitants. D’un autre côté, cette évolution du quartier a aussi été suivie de la perte partielle de la mémoire des lieux et l’érosion de l’esprit communautaire.



Composition du jury
Florent GAUDEZ (Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse) ; Bruno PÉQUIGNOT (Professeur émérite, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Rapporteur) ; Jean-Louis FABIANI (Directeur d’études à l’EHESS-Paris & Professeur à Central European University [CEU-Budapest], Rapporteur) ; PARK Shin-Eui (Professeur, Université Kyung Hee [Séoul, Corée du Sud], Examinatrice) ; Fiorenza GAMBA (Professeur, Université de Sassari [Italie] & Université de Genève [Suisse], Examinatrice) ; Jeffrey A. HALLEY (Professeur, UTSA [USA], Examinateur).

Directeur de thèse

Florent GAUDEZ

Litt&Arts, centre ISA

Soutenance de Martin Givors – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Recherche Le 21 mai 2019
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes

La compagnie de Fractus V (Eastman / Sidi Larbi Cherkaoui) comme foyer de régénération pour les interprètes : récit écologique et micropolitique d'un travail de terrain mené au fil de la création et de la tournée d’une création chorégraphique (2015-2018)

Résumé

Cette recherche s’élabore depuis un travail de terrain mené avec les artistes du spectacle Fractus V (Cie Eastman / choré. Sidi Larbi Cherkaoui) entre juin 2015 et mai 2018. Au fil du récit de cette traversée, de Barcelone à Anvers puis sur les routes d’Europe, une réflexion s’articule progressivement autour de l’interrogation suivante : dans quelle mesure le processus de création et la tournée du spectacle constituent-ils des expériences régénératrices pour les interprètes qui s’y engagent ? Rite de passage à bien des titres, Fractus V repose sur un désir de renouvellement et d’entre’fertilisation (« cross-fertilization ») partagé par neuf interprètes de cultures chorégraphiques et musicales différentes : les danseurs Sidi Larbi Cherkaoui, Dimitri Jourde, Johnny Lloyd, Fabian Thomé Duten et Patrick ‘Twoface’ Williams Seebacher ; les musiciens Soumik Datta, Kaspy N’Dia, Woojae Park et Shogo Yoshii.



Leur modus operandi consiste d’abord en deux gestes : les interprètes s’apprennent les uns les autres des danses et s’essaient ensemble à des écritures collectives. Non sans difficultés, la compagnie naissante esquisse peu à peu les contours d’une micropolitique de création embrassant la nécessité de la fabrique d’un commun tout autant que l’inévitable processus de différenciation des interprètes entre eux. Comment les corps parviennent-ils à diffracter les apprentissages ? À faire « à leur manière » sans faire séparément ? À former une compagnie, voire un chœur polyphonique, plutôt qu’un assemblage d’altérités ?



C’est à l’étude des pistes de réponse travaillées par les artistes, ainsi qu’à leurs évolutions dans le temps, que se dédie cette thèse. À cette fin, elle élabore une approche ethnographique, écologique et micropolitique des trajectoires et transformations des interprètes en mobilisant les anthropologies des lignes et des modes de Tim Ingold et de François Laplantine, les micropolitiques affectives de Brian Massumi et de Frédéric Lordon, la philosophie ontogénétique de Gilbert Simondon, ainsi que les études poïétiques en danse contemporaine. C’est aux côtés de cette assemblée d’artistes et de penseurs que se formule, au gré de récits et de réflexions théoriques, une pensée de la régénération comme principe d’une micropolitique écologique de l’être en devenir à l’œuvre au sein d’un processus de création chorégraphique collaboratif.



Composition du jury
Gretchen SCHILLER (Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse) ; Isabelle GINOT (Université Paris 8, Rapporteur) ; Philippe GUISGAND (Université Lille 3, Rapporteur) ; Julie SERMON (Université Lyon 2, Examinateur) ; Sarah ANDRIEU (Université Nice Sophia Antipolis, Examinateur) ; François LAPLANTINE (Professeur honoraire, Université Lyon 2, Invité) ; Gay MCAULEY (Honorary research fellow, Royal Holloway University of London, Invitée).

Directrice de thèse

Gretchen SCHILLER

Litt&Arts, centre Cinesthea

Soutenance de Nicolas Burtin – Sociologie

Soutenance Recherche Le 20 mai 2019
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle des Conseils

Vulnérabilité sociale et relation homme/animal. Les structures d'accueil des populations vulnérables en Rhône-Alpes face à la question de l'animal de compagnie

Résumé

Dans un contexte de prise en compte grandissante des « non humain » en général et des animaux de façon plus spécifique au sein des sciences sociales, la présente thèse interroge les relations entre des publics fragiles et leurs animaux, et ce, notamment lorsque ces publics sont amenés à entrer dans des établissements médico-sociaux. Si les animaux de compagnie font partie de nos vies, ceux-ci demeurent toutefois encore peu présents dans les établissements où peuvent séjourner des propriétaires d'animaux. Dès lors, que font ces propriétaires lorsque l'établissement n'accueille pas l'animal de compagnie ? Quelle place occupe ce dernier durant cette période de l'existence où le propriétaire peut ou doit faire son entrée dans un établissement ? Cette thèse met d'abord en évidence la façon avec laquelle l'attention portée aux « relations humanimales », initialement peu présente dans nos disciplines, s'est développée à partir de la fin du XXe siècle. Après ces premiers pas théoriques, nous cherchons à rendre compte des spécificités non seulement de la perception, mais également de la relation qu'ont les publics fragiles (hommes « sans-domicile » et personnes âgées) avec l'animal de compagnie. La dernière partie de la thèse propose un état des lieux de l'accueil de l'animal de compagnie au sein des structures d'hébergement pour « sans-domicile » et des établissements pour personnes âgées, sur le territoire de la région Rhône-Alpes.



Composition du jury
Florent GAUDEZ (Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse) ; Jean-Louis FABIANI (Directeur d’études à l’EHESS-Paris & Professeur à Central European University [CEU-Budapest], Rapporteur) ; Véronique SERVAIS (Professeur, Université de Liège, Rapporteur) ; Corine EYRAUD (Maître de conférences HDR, Aix-Marseille Université, Examinatrice) ; Fiorenza GAMBA (Professeur, Université de Sassari et Université de Genève, Examinatrice) ; Bruno PÉQUIGNOT (Professeur émérite, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Examinateur).

Directeur de thèse

Florent GAUDEZ

Litt&Arts, centre ISA

Soutenance de Jacopo Rasmi – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Centre CHARNIÈRES, Recherche Le 1 février 2019
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Actes
Bâtiment Stendhal

Une écologie des méthodes documentaires à partir d'écritures filmiques et littéraires de l'Italie contemporaine

Résumé
Cette recherche se structure autour de quelques pratiques documentaires dans le contexte italien contemporain : Michelangelo Frammartino, Gianni Celati, Pietro Marcello… Étudiées en tant que méthodes particulières de médiation et d’écriture parmi de nombreuses autres agençant l’univers médial actuel, ces expériences nous révèlent leur spécifique statut écologique. C’est à une écologie générale (socio-politique, perceptive et symbolique) qu’on se réfère : celle qui a été proposée par des théoriciens tels que Felix Guattari, Tim Ingold ou Bruno Latour. Fidèles à un certain empirisme habitant ainsi qu’à une attention interactive envers nos milieux, ces créations documentaires captent, questionnent et racontent l’ensemble enchevêtré de présences composant nos milieux. Malgré un intérêt cinématographique prioritaire (pour Michelangelo Frammartino, d’abord), les théories et les exemples mobilisés permettent de définir une catégorie de « documentaire » capable d’inclure des formes médiales très variées comme la littérature (à travers Gianni Celati, surtout) ou le théâtre sur la base d’un principe commun d’enquête appareillée des environnements qu’on habite. Entre les lignes de ce paradigme écologique et trans-médiale du documentaire nous identifions les coordonnées d’une manière plus soutenable et attentive d’habiter les milieux complexes (autant « naturels » que sociaux, techniques et sémiotiques) dans lesquels nous sommes toujours déjà impliqués. Elle est inaugurée par d’autres récits et d’autres perceptions de ce qui nous entoure qu’on appellera des « contre-fictions ».


Composition du jury

Yves CITTON (Professeur, Université Paris 8, Directeur de thèse) ; Enzo NEPPI (Professeur, Université Grenoble Alpes, Codirecteur de thèse) ; Emanuelle ANDRÉ (Professeur, Université Paris 3, Rapporteur) ; Corinne MAURY (Maître de conférences, Université Toulouse - Jean Jaurès, Rapporteur) ; Antonio SOMAINI (Professeur, Université Paris 3, Examinateur) ; Dork ZABUNYAN (Professeur, Université Paris 8, Examinateur).

Directeur de thèse

Yves CITTON

Soutenance de Abdelkader Amri – Lettres et arts spécialité Littératures française et francophone

Soutenance Recherche Le 14 décembre 2018
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Actes
Bâtiment Stendhal

La blessure créatrice : littérature et mysticisme chez Meddeb et Khatibi

Résumé

On a souvent défini le soufisme comme le voyage de l’esprit, dont le but est de chercher la vérité et de percer l’opacité du monde des mystères. Ainsi, dans son interprétation de l’existence, Ibn ‘Arabi estime que le monde est créé à partir d’un souffle divin : « Sois » (Kun), adressé aux êtres afin qu’ils sortent hors de la préexistence pour entamer une existence effective. Cette interprétation laisse admettre que le monde naquit de la langue et que toutes les créatures sont issues de cette parole. Ainsi, l’ordre divin est une parole (kalima) et toute parole est blessante, notamment parce que le mot « kalima » est dérivé du kalam (blessure). Selon Ibn ‘Arabi, le kalam est la trace laissée sur le blessé. Dans ce cadre, l’ordre divin « sois » (Kun), en rendant manifeste les images de la préexistence, devient une blessure créatrice.



Meddeb et Khatibi suivent les mêmes voies qu’Ibn ‘Arabi. Ils ont investi la notion de blessure pour construire une vision du monde. Leur expérience consiste à affranchir l’homme des entraves qui réduisent sa liberté et sa mobilité sous toutes leurs formes. Mais cette expérience s’applique à transgresser la loi pour pouvoir accéder à la vérité. En effet, la vérité que cherchent nos auteurs est différente de la religion et de la raison qui entravent l’homme. Pour transcender le préconçu afin de créer un monde nouveau, Meddeb et Khatibi sont partis de la blessure de la langue puisque la culture arabe est fondée sur la lettre et le miracle linguistique, sur la langue coranique comme idéal. Ils se sont intéressés à la langue, depuis la lettre jusqu’à la phrase et au texte. Dans leur cheminement, ils ont opté pour le mélange des langues, une attitude qui vise à déposséder la langue arabe de sa pureté et de sa vérité divine pour la rendre à l’homme. Afin toujours de rendre la langue à l’histoire, ils sont passés de la langue coranique à la quête d’un autre idéal dans les traces que proposent la poésie antéislamique, l’image du corps, les rituels et les métaphores. Ce métissage linguistique, culturel et religieux aboutit ainsi à une autre vision du monde. En effet, cette autre vision correspond à la reconstitution d’une forme de totalité humaine qui coïncide avec la littérature et la diversité des langues contre une totalité divine incarnée dans le Coran et le mysticisme religieux. Dans cet ordre d’idées, prôner la totalité, l’amour et la reconnaissance de l’autre devient une réponse au conservatisme islamiste et donne une nouvelle image de l’islam, différente de celle brouillée de violence. Ainsi, Meddeb et Khatibi repensent quelques convictions considérées comme fondamentales dans la religion islamique, mais qui la figent dans la violence et l’enfermement. Ainsi, le mysticisme s’écarte de Dieu pour devenir un moyen de penser un humanisme dans un monde en crise.





Composition du jury
Claude COSTE (Professeur, Université de Cergy-Pontoise, Directeur de thèse) ; Sylvie BRODZIAK (Professeur, Université de Cergy-Pontoise, Rapporteur) ; Sonia ZITNI FITOURI (Professeur, Université de Tunis, Examinateur) ; Mohamed LEHDAHDA (Professeur, Université Moulay Ismaïl de Meknès, Rapporteur) ; Ridha BOULAÂBI (Maître de conférences, Université Grenoble Alpes, Examinateur).

Directeur de thèse

Claude COSTE

Soutenance de Guillaume Deheuvels – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Recherche Le 11 décembre 2018
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Conseils
Maison des Langues et des Cultures

Esthétique du politique dans le cinéma de Jean-Luc Godard de 1969 à 2014

Résumé

La présente thèse se propose de faire une lecture esthétique du politique dans le cinéma de Jean-Luc Godard de 1969 à 2014, en essayant de démontrer que l'esthétique du politique dans son cinéma s'exprime par un renouveau de la pensée dialectique de l'image.



Cette conception de la dialectique godardienne de l'image est influencée par la philosophie althussérienne des « Appareils idéologiques d'État » et constitue un profond renouvellement des concepts hégéliens et marxistes de la dialectique, au sens où la dialectique godardienne de l'image est une dialectique sans synthèse, qui se caractérise par une pensée du troisième plan développé à partir du rapprochement inédit de deux images, qui entretiennent un rapport à la fois « lointain et juste » sur le mode de la métaphore surréaliste et du collage.



La période du Groupe Dziga Vertov représente chez Godard un foyer de réflexions esthétiques et politiques, ainsi que d'expérimentation, où il met en place véritablement cette pensée politique et dialectique de l'image, qu'il va ensuite approfondir dans les autres périodes : initiation de la dialectique entre image et son dans la période du Groupe Dziga Vertov ; dialectique entre image et langage influencée par les systèmes de la télévision et de la publicité ; dialectique de la technique vidéo et du cinéma dans la période Sonimage ; images dialectisées dans l'esthétique de la relève et la pensée du contre-champ et du hors-champ dans les Histoire(s) du cinéma ; esthétique dialectique de la mise en ruine dans l'exposition Voyage(s) en Utopie ; esthétique dialectique du désastre dans Adieu au langage et Trois désastres.



Ces différentes esthétiques dialectiques de l'image se retrouvent d'une période à l'autre, si bien que ces périodes entretiennent des rapports d'interaction différentielle sur le mode de la dialectique godardienne.



Du reste la pensée dialectique godardienne nous conduit à dépasser l'approche traditionnelle que les études universitaires ont des rapports entre les différentes périodes de l'œuvre de Jean-Luc Godard – période du Groupe Dziga Vertov (1969-1972), période du Groupe Sonimage (1972-1979), période des Histoire(s) du cinéma, période Péripheria, période de la collaboration avec Fabrice Aragno et Nicole Brenez… –, conçus en termes soit de rupture, soit de continuité.



En réalité, de 1969 à 2014, tout se passe comme si la filmographie de Jean-Luc Godard progressait de façon dialectique et hélicoïdale à la manière de la philosophie de l'histoire d'Umberto Vico, fondée sur des moments de ruptures et de continuités, et faisant de l'esthétique du politique une esthétique de la complexité, fondée sur une série d'« images-pensées » et une pensée dialectique et rhizômatique ouverte.



La pensée esthétique et politique de Godard est comprise dans cette tension dialectique entre un mouvement vers l'avant et un regard rétrospectif ouvrant le champ des possibles d’un véritable socialisme cinématographique.





Composition du jury
Didier COUREAU (Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse) ; Gérard LEBLANC (Professeur Émérite, École nationale supérieure Louis-Lumière, Rapporteur) ; Antoine DE BAECQUE (Professeur, ENS Paris, Rapporteur) ; Nicole BRENEZ (Professeur, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Examinateur) ; Fabienne COSTA (Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur).

Directeur de thèse

Didier COUREAU

LITT&ARTS, composante CINESTHEA

Soutenance de Clizia Centorrino – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Recherche Le 10 décembre 2018
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Actes
Bâtiment Stendhal

Le réel et son dépassement chez Alain Resnais et Federico Fellini : des origines aux années du rêve

Résumé

Ce projet propose une étude comparée de deux cinéastes essentiels, dont l'œuvre montre un fort rapport à l'onirisme et à l'imaginaire : Alain Resnais et Federico Fellini. Ayant commencé à la même époque (après la seconde guerre mondiale), ils ont traversé plusieurs périodes en parallèle. Nombre d'aspects les rapprochent, malgré leurs différences de styles et de cultures. Alain Resnais porte un regard sur l'histoire contemporaine, mais travaille également sur la vision subjective, la mémoire individuelle, et divers états de conscience. Fellini porte un regard acerbe sur la bourgeoise italienne, et propose simultanément un vagabondage dans les consciences et l'inconscient marqué par le merveilleux et l'onirique. Les deux cinéastes refusent de limiter la réalité « au constat purement objectif d'un monde scientifiquement analysable » pour montrer une « autre réalité », qu'il s'agit ici de questionner à l'aide de différentes théories (psychanalytiques, littéraires, philosophiques…).





Composition du jury
Didier COUREAU (Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse) ; Suzanne LIANDRAT-GUIGUES (Professeur Émérite, Université Paris 8, Rapporteur) ; Silvio ALOVISIO (Professeur, Università di Torino, Rapporteur) ; Fabienne COSTA (Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur) ; Mireille BERTON (Maître d'enseignement et de recherche, Université de Lausanne, Examinateur).

Directeur de thèse

Didier COUREAU

Litt&Arts, composante CINESTHEA

Soutenance d'habilitation à diriger des recherches de Magali Brunel

Soutenance Recherche Le 10 décembre 2018
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Petite salle des colloques
Bâtiment Stendhal

Avec le texte, avec le corps, avec l’écran. De l’observation méthodique à l’innovation réaliste dans les pratiques d’enseignement de la littérature

Résumé

Marielle Macé le soulignait, « l’activité de lecture ne nous advient que dans une certaine manière et par une certaine manière […] la manière des lectures est aussi leur matière : le style d’une lecture, son comment, est le contenu de l’expérience qu’elle constitue, son contenu enfin individué » (2011, p. 20). La manière dont le lecteur entre en relation avec une œuvre littéraire influence son rapport à elle, ses représentations, ce qu’il en retire. « Avec le texte, avec le corps, avec l’écran » souligne comment la « manière », support, média, chambre d’écho oriente de différentes façons l’enseignement, les voies de recherche mais aussi comment, par toutes ces manières de lire, ce qui est en jeu, c’est une fabrique particulière de relation au texte, à soi, au monde et à autrui, une manière d’être au monde, dirait Marielle Macé.



Les recherches de Magali Brunel menées sur ces différentes manières de s’approprier le texte sont orientées sur un terrain spécifique, celui des pratiques d’enseignement effectives, analysées dans une finalité descriptive, dans une démarche quasi-ethnographique, ou conçues pour être expérimentées dans la classe, dans une démarque quasi-expérimentale.



Elles se développent selon des méthodologies de recherche qui se complètent les unes les autres, « de l’observation méthodique à l’innovation réaliste » : l’observation outillée, qu’elle s’appuie sur des recueils de données croisés ou qu’elle se porte sur des démarches comparatistes d'enseignement d’un même texte littéraire « peut en effet déboucher sur une étude prospective, visant à améliorer des pratiques et à favoriser la formation d’un sujet lecteur et scripteur ». L’état des lieux constitue alors le point d’appui permettant d’envisager, avec François Quet (Brunel et Quet, 2016), un espace de possibles accessibles. Magali Brunel suit, dans cette perspective, Élisabeth Nonnon et Roland Goigoux (2007) qui estiment que la prise en considération du travail ordinaire de l’enseignant dans sa classe éviterait de mettre en avant de manière intempestive soit des pratiques jugées insuffisamment innovantes, soit des pratiques exemplaires, intransportables dans une majorité de classes. Cet espace est celui des compatibilités ou des équilibres entre technologie, formation, compétences, aspirations nouvelles et expertise professionnelle acquise et repli identitaire sur un « métier » difficile. C’est à partir de l’analyse des tendances que dessinent les pratiques ordinaires que l’on peut orienter des transformations didactiques.



La synthèse des recherches de Magali Brunel définit ainsi des orientations de recherches spécifiques, en fonction de la médiatisation par laquelle se réalise la relation d’un sujet lecteur à l’œuvre littéraire, un terrain, celui des pratiques des enseignants, ainsi qu’une méthode.





Composition du jury
Sylviane AHR (Professeure Émérite, Université Toulouse - Jean Jaurès) ; Serge BOUCHARDON (Professeur, Université Paris-Sorbonne, Institut de technologie de Compiègne) ; Nathalie LACELLE (Professeure, Université du Québec à Montréal) ; François LE GOFF (Maître de conférences HDR, Université Toulouse - Jean Jaurès) ; Brigitte LOUICHON (Professeure, Faculté d’éducation, Université de Montpellier) ; Jean-François MASSOL (Professeur Émérite, Université Grenoble Alpes).

Directeur de thèse

Jean-François MASSOL

LITT&ARTS, composante LITEXTRA

Soutenance de Sylvain-Karl Gosselet – Histoire

Soutenance Recherche Le 22 octobre 2018
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Petite salle des colloques
Bâtiment Stendhal

L'allégorie de l'Europe en France de la Renaissance à la Révolution. Iconographie d'un objet politique

Résumé

L’iconographie de l’Europe, la quatrième partie du monde connu à partir de la Renaissance, est une source fondamentale pour comprendre l’idée d’Europe depuis l’Antiquité. En effet, son langage symbolique exprimé par les images – à plat ou en relief – est riche et varié, et ajoute à l’histoire de l’idée d’Europe d’innombrables chapitres inédits qui complètent ceux qui nous ont été livrés par les sources écrites. La figure de l’Europe, par ses acceptions politiques, religieuses ou mercantiles, a fait l’objet d’un véritable engouement de la part des artistes, des princes et du public des arts – de tous les arts – durant des siècles. Or ce thème iconographique est encore peu étudié et il reste donc un vaste champ d’exploration de l’idée Europe par les images, particulièrement pour la France, de la Renaissance à la Révolution.



L’Antiquité n’a livré, à ce jour, qu’un exemple d’allégorie de l’Europe, et le Moyen Âge, deux exemples. La tradition médiévale érige cependant en incarnation de l’Europe deux personnages bibliques de premier plan. Japhet, l’un des trois fils de Noé, et Melchior, l’un des rois mages.



Dès 1492, les grandes découvertes incitent à un langage allégorique nouveau : celui des quatre parties du monde. L’Europe prend d’abord la forme d’une reine anthropomorphe, incarnation mariale qui inscrit la figure de l’Europe dans le registre du sacré, religieux et politique. Dès 1520, fêtes et cérémonies éduquent le spectateur à qui l’on montre sa première représentation symbolique de l’Europe. L’art de l’estampe diffuse par-delà les frontières une succession de modèles iconographiques nouveaux. Enfin, l’apport de la cartographie a également été fondamental pour diffuser des allégories de l’Europe, première des quatre parties du monde.



Du XVIe siècle au XVIIIe siècle, tous les arts déploient un langage symbolique riche d’enseignements sur l’idée d’Europe. Son iconographie illustre des thèmes aussi variés que le souvenir de l’Empire romain, la domination du monde, un européocentrisme souverain, une proximité avec l’Asie, un rempart au péril turc, l’exotisme des découvertes lointaines et des voyages, les vertus du commerce, voire de la guerre, ou la paix, etc. Une majorité d’artistes vont représenter l’Europe durant deux siècles selon l’Iconologia de Cesare Ripa et ses adaptations comme celle de Jean Baudoin en France en 1643. Il faut attendre le XVIIIe siècle pour qu’une nouvelle génération de théoriciens de l’iconologie, et des artistes inventifs, renouvellent le langage allégorique de l’Europe.



De toutes les acceptions de l’Europe, deux d’entre elles occupent une place prépondérante. Les représentations de l’Europe sont d’abord des images au service de la propagation de la foi, de l’universalité du catholicisme et de sa marche conquérante, des jésuites en particulier. Pour autant, il n’est pas question d’hagiographie ni d’image pieuse. L’Europe, si elle accède au registre du saint et du sacré, et décore des lieux consacrés, ne devient jamais une figure religieuse.



L’image de l’Europe est aussi un outil de propagande pour les princes, de l’Angleterre à l’Espagne, avec une constance iconographique. En France, à partir du règne d’Henri IV, elle occupe en particulier une place importante au voisinage des rois dans leurs portraits ou des représentations allégoriques de leur pouvoir. Durant le règne de Louis XII, de Louis XIII et de Louis XIV qui soutiennent l’usage de la figure de l’Europe pour animer leur propagande politique personnelle. Le siècle de Louis XV est véritablement l’âge d’or des arts décoratifs et du motif des quatre parties du monde sous la forme d’allégories féminines, alors très à la mode. Cet engouement perdure sous Louis XVI, mais l’Europe véhicule désormais les idées universalistes des Lumières. En France, la Révolution met un terme brutal aux expressions allégoriques de l’Europe. 





Composition du jury
Giuliano FERRETTI (Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse) ; Sylvie TAUSSIG (Chargée de recherche CNRS,  Co-Directeur de thèse) ; Paulette CHONE (Professeur Émérite, Université de Bourgogne, Examinateur) ; Lucien BELY (Professeur, Sorbonne Université, Examinateur).

Directeur de thèse

Giuliano FERRETTI

LITT&ARTS, composante RARE

Sophie Gallino Visman – Sociologie

Soutenance Recherche Le 3 juillet 2018
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Actes (bât. Z rdc)
Bâtiment Stendhal

La notion d'institution totale appliquée aux relations anthropozoologiques. Ethnographies et analyse sociologique de centres de recherche en primatologie

Résumé

Par notre thèse de doctorat en sociologie – ayant pour objet l'expérimentation sur les singes –, nous souhaitons participer aux recherches sur les relations anthropozoologiques en sciences humaines. Le travail que nous proposons porte précisément sur les interactions entre professionnels et singes impliqués dans des expérimentations animales ou des études scientifiques (biomédicales, psychologiques, éthologiques, etc.). Pour tâcher de comprendre ces rencontres humanimales, nous avons réalisé un long travail ethnographique – avec un recueil de données qualitatives – mené dans différents centres d'études en France et en Afrique centrale. La stratégie méthodologique choisie a été celle de la grounded theory afin que ce soit le terrain qui dessine et redessine nos appuis théoriques et nos outils de travail. Un aller-retour permanent s'est ainsi opéré entre la collecte des données et l'analyse. Il est ainsi apparu qu'un travail comparatiste apporterait peu de résultats à notre interprétation sociologique. Et cela malgré l'apparente hétérogénéité des terrains : comportant des conceptions professionnelles variées de l'expérimentation animale, et des particularités culturelles. Au contraire, c'est une grille d’intelligibilité commune aux professionnels et aux singes de tous nos terrains qui nous a semblé constituer le modèle explicatif le plus convaincant. À la condition d'accepter au préalable les deux propositions suivantes : 1. considérer les primates non humains comme des acteurs ; 2. et appréhender les lieux d'expérimentation animale comme des institutions – au sens sociologique du terme –, c'est-à-dire comprenant des structures amenant une certaine prévisibilité comportementale et relationnelle entre les acteurs, accompagnées de jeux de justifications et de rationalisation.



Une fois ces questions discutées, nous pouvons avancer le concept d'institution totale pour comprendre la vie institutionnelle des centres de primatologie. Cet idéal-type – appliqué à un hôpital psychiatrique états-unien à la fin des années 1960 par Erving Goffman – présente les structures organisationnelles suivantes : un endroit fermé ; soumis à un système bureaucratique et administratif qui règle la vie de tous ses membres ; où se rencontrent deux groupes : des surveillants, travaillant dans ce lieu, et prenant en charge un autre groupe : les reclus (internés/cloîtrés/incarcérés/hospitalisés, etc.), vivant et ne sortant pas de cet espace. À partir de cette description organisationnelle et cette approche institutionnelle, nous arrivons à apporter des connaissances sur la nature des relations possibles entre singes et professionnels, mais aussi sur la manière dont vivent les singes reclus qui sont enfermés et coupés de leur champ social ; aux procédés avec lesquels ces derniers arrivent à créer et entretenir (ou non) du lien social. Notre regard sociologique nous permet d'évaluer la force de l'emprise de l'institution sur eux, et d'interroger leur capacité à résister au rôle de cobaye qui leur est incombé. Nous proposons aussi des éléments de réponses sur la normalisation des conduites et des émotions des professionnels. La notion d'institution totale permet d'évoquer tout ce qui se rapporte aux contradictions institutionnelles et de prendre du recul par rapport au savoir légitime institutionnel (dans l'étude d'Erving Goffman – Asiles – il s'agit de la psychiatrie, dans la nôtre de la biologie et de l'éthologie) se traduisant, en premier lieu, par un changement de vocabulaire et de catégories. L'approche goffmanienne nous invite – d'autre part – à ne pas imposer au lecteur de jugement subjectif, moral et normatif. En conséquences de toutes ces raisons, dans notre étude, le babouin n'est plus un Papio papio mais un singe reclus, et on ne trouve ni expériences sadiques, ni encore d'avancées médicales. Enfin, si l'utilisation de ce concept goffmanien paraît risquée, elle n'est pas naïve : théorisé dans les années 1960, il a eu le temps d'être éprouvé. Plus encore, loin de voir ici un problème, nous profitons du travail des chercheurs qui ont su en questionner les limites théoriques et méthodologiques. D'autant plus que le but de notre recherche n'est pas d'en faire une application directe, mais de l'adapter, de l'ajuster, et de l'enrichir de notre terrain avec pour principale volonté de réussir le pari théoricopratique d'appliquer un concept sociologique à des animaux (non humains).





Composition du jury

Florent Gaudez (Professeur, Université Grenoble Alpes, directeur de thèse) ; Jean-Louis Fabiani (Directeur d’études à l’EHESS-Paris & Professeur à Central European University [CEU-Budapest], rapporteur) ; Bruno Péquignot (Professeur émérite, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, rapporteur) ; Jeffrey A. Halley (Full Professor, UTSA [USA], examinateur) ; Catherine Rémy (Chargée de recherche, CNRS-EHESS, examinatrice) ; Corinne Rostaing (Maître de conférences HDR, Université Lyon 2, examinatrice) ; Véronique Servais (Professeur, Université de Liège [Belgique], examinatrice).

Directeur de thèse

Florent GAUDEZ

Litt&Arts, composante ISA

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