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Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Soutenance de thèse de Laurence Doucet

Soutenance Recherche Le 26 septembre 2017
Complément date

9h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Actes
(bât. Z, rdc)
Bâtiment Stendhal

Écritures secrètes, écritures magiques. Imaginaire de la cryptographie dans la matière de Bretagne des XIIe et XIIIe siècles

Résumé
Au Moyen Âge, en marge des pratiques reconnues dans les livres de magie, les recueils de pratiques médicales, la fiction traite des écritures secrètes ; les récits de la matière de Bretagne, en vers et en prose, des XIIe et XIIIe siècles accordent une place particulière à des formes d’écritures secrètes et magiques. Une première partie est consacrée à la délimitation du concept de cryptographie et de la magie dans le corpus ; le relevé des occurrences des termes décrivant l’acte d’écrire permet d’appréhender la matérialité de l’écriture secrète. Les utilisateurs et rédacteurs de ces codes secrets et leur mode de fonctionnement sont présentés pour proposer une approche de la cryptographie à la cour du roi Arthur. On pourra alors aborder dans un premier temps les écritures secrètes à usage prédictif et apotropaïque en intégrant la magie du liage, et dans un second temps les écritures « verticales » du divin vers l'humain et inversement.

Les œuvres de notre corpus ont été écrites dans une période qui connaît l’immense développement, en langue vernaculaire, de la littérature médiévale ; elle a un lien très fort avec l’oralité et le folklore. Cette étude a voulu se mener en réfléchissant sur la dimension anthropologique de l’acte d’écrire et en mettant en série différentes catégories de recherche : une prise en compte des témoignages de différents folklores, des traditions populaires, des croyances en la magie et au surnaturel, des pratiques médicinales et de la mythologie celtique afin de comprendre la part de l’imaginaire dans les écritures secrètes.  

Composition du jury
Philippe Walter (Professeur émérite, Université Grenoble Alpes, directeur de thèse) ; Christine Ferlampin-Acher (Professeur, Université Rennes 2, IUF, rapporteur) ; Corin Braga (Professeur - Doyen de la Faculté des Lettres de l'Université de Babes-Bolyai [Cluj-Napoca, Roumanie], rapporteur) ; Claude Lecouteux (Professeur émérite, Université Paris 4-Sorbonne, examinateur).

Directeur de thèse

Philippe WALTER

Litt&Arts, composante ISA

Soutenance de thèse de Élisabeth Faure

Soutenance Recherche Le 11 juillet 2017
Complément date

15h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Actes
(bât. Z, rdc)
Bâtiment Stendhal

À la recherche de l’île oubliée : la Sardaigne des voyageurs

Résumé
Peut-on encore aujourd’hui s’engager dans un travail de recherche qui se donne pour objet la littérature du voyage en Italie ? Scruté par des exégètes passionnés qui en revisitent inlassablement les dynamiques touffues, mis en lumière dans ses élans et ses césures, le Grand Tour semble désormais s’offrir au chercheur comme un terrain d’investigation singulièrement orphelin de zones d’ombres. Or l’attention fervente dédiée à la péninsule est loin d’être uniforme, pas plus que ne l’a été son arpentage. Elle tend à se focaliser sur les pulsations significatives de certains épicentres sensibles, rejetant du même coup dans une périphérie quelquefois imprécise certains excursus mineurs affranchis des itinéraires codifiés appelés à drainer le flux des élites européennes. La présente étude se donne pour objet l’une de ces « marges » du voyage : l’île de Sardaigne, terre de confins ancrée au cœur de l’espace méditerranéen, encore inconnue alors que s’achève ailleurs le recensement du monde. À la fois jalon cardinal sur les principales routes méditerranéennes et Ultima Thulé condamnée à une longue relégation, le territoire insulaire affiche durablement la virginité d’antipodes indécis avant de devenir l’ultime étape d’un « Petit Tour » retardataire sous l’impulsion d’un bataillon clairsemé de découvreurs alternatifs. Afin de retracer l’aventure du voyage en Sardaigne, il convient d’explorer dans un premier temps le jeu de représentations complexe dont se nourrit l’image de l’île, marquée par une énigmatique ambivalence. Il s’agit ensuite de comprendre les mécanismes qui président à un lent dévoilement : longtemps cantonnée au statut d’étape fortuite, la Sardaigne va également devenir promesse d’explorations pionnières. Après avoir dressé le profil des acteurs du voyage, enquêté sur les motivations qui les animent, on les suivra dans leur itinérance, de la découverte de l’espace à la bouleversante confrontation avec une altérité aussi dérangeante que fascinante. On s’attache ainsi à mettre en lumière la richesse des visions inspirées par le microcosme insulaire, creuset de mythologies contrastées et berceau d’imaginaires, ainsi que la vigueur des stratégies déployées par les voyageurs pour légitimer leur entreprise au regard de la référence écrasante constituée par la tradition du Grand Tour. Délaissé par ces écrivains qui vont ailleurs s’accaparer le récit de voyage, le périple sarde se confirme sans doute comme un excursus mineur. Toutefois le corpus qui en retrace les expériences singulières ne pouvait se soustraire aux dynamiques appelées à déterminer les enjeux et les ambitions de la littérature viatique au cours du XIXe siècle. Le cheminement de l’écriture fait donc l’objet d’une réflexion spécifique visant à capturer au fil des pages l’aspiration timide à une littérarité possible. Le corpus exploré, encore largement inédit, couvre un « grand siècle » (1792-1909) et se focalise sur les voyageurs de l’aire francophone, sans s’interdire les apports précieux que constituent les témoignages d’autres visiteurs européens et certains textes choisis (édités ou issus de fonds d’archives) empruntés à une chronologie élargie. 

Composition du jury
Daniel Lançon (Professeur, Université Grenoble Alpes, directeur de thèse) ; Gilles Bertrand (Professeur, Université Grenoble Alpes, examinateur) ; Alain Guyot (Professeur, Université de Lorraine, examinateur) ; Corinne Saminadayar Perrin (Professeur, Université Paul-Valéry-Montpellier, rapporteur) ; Véronique Magri-Mourgues (Professeur, Université de Nice, rapporteur).

Directeur de thèse

Daniel LANÇON

Litt&Arts, composante ÉCRIRE

Soutenance de thèse de Brahim Ahmed Saïd

Soutenance Recherche Le 30 juin 2017
Complément date

15h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Actes
(bât. Z, rdc)
Bâtiment Stendhal

L'ambiguïté générique dans trois romans autobiographiques algériens d'expression française. L'exemple des œuvres de Jacinthe noire de Taos Amrouche, Le Fils du pauvre de Mouloud Feraoun et L'Amour la fantasia d'Assia Djebar

Résumé
Dans ce travail, nous avons traité du genre « roman autobiographique » illustré par trois œuvres algériennes d'expression française : Jacinthe noire de Taos Amrouche, Le Fils du pauvre de Mouloud Feraoun et L'amour la fantasia de Assia Djebar. Nouvellement défini par la poétique moderne, le roman autobiographique se démarque avant tout avec sa stratégie d'ambiguïté générique. Nous avons repéré cela systématiquement dans nos œuvres, notamment du point de vue structurel, il s'agit des éléments textuels qui fonctionnent comme des opérateurs génériques, tels que le paratexte, l'intertexte, mais aussi les mécanismes d'énonciations sur les axes référentiel et fictionnel. Partant du point de vue du contexte, ce sont d'autres ambiguïtés qui viennent alimenter la nature du genre que nous avons souhaité traiter sous le concept de dualité que le contexte social et individuel fait apparaître. Ce concept nous l'avons par la suite décliné en concept du double qui affecte essentiellement la figure de l'auteur ainsi que ses personnages. Dépassées cette figure du double, ce sont les unités du Moi et de l'identité personnelle qui se trouvent remises en question. Avant de statuer sur différentes théories qui avaient tenté de mettre en œuvre des pistes de réception qui puissent valider herméneutiquement le genre dans ses divergentes acceptations. 

Composition du jury
Daniel Lançon (Professeur, Université Grenoble Alpes, directeur de thèse) ; Christiane Chaulet-Achour (Professeur émérite, Université de Cergy-Pontoise, rapporteur) ; Kadidja Khelladi (Professeur, Université d'Alger, examinateur) ; Ridha Boulaâbi (Maître de conférences, Université Grenoble Alpes, examinateur) ; Claude Coste (Professeur, Université de Cergy-Pontoise, rapporteur) ; Martine Mathieu-Job (Professeur émérite, Université Bordeaux-Montaigne, examinateur).

Directeur de thèse

Daniel LANÇON

Litt&Arts, composante ÉCRIRE

Soutenance de thèse de Ellen Delvallée

Soutenance Recherche Le 23 juin 2017
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Petite salle des colloques
(bât. G, 4e ét.)
Bâtiment Stendhal

Poétiques de la filiation. Clément Marot et ses maîtres : Jean Marot, Jean Lemaire et Guillaume Cretin

Résumé
Ce travail porte sur l’évolution de la poésie française au début de la Renaissance, à travers la dette de Clément Marot envers ses maîtres de la génération précédente, les « Grands Rhétoriqueurs » Jean Lemaire, Guillaume Cretin et Jean Marot (le père de Clément). La récente réhabilitation des Rhétoriqueurs a laissé en grande partie intact le présupposé d’une « révolution marotique » : le fils Marot aurait développé un style poétique plus simple, moins grandiloquent que ses prédécesseurs, et renoncé à ses devoirs épidictiques et historiographiques au profit de formes plus courtes et de sujets plus légers. Notre thèse remet en question ce présupposé, de même que la frontière arbitraire entre le Moyen Âge et la Renaissance traditionnellement établie vers 1500 par l’histoire littéraire française. Notre postulat est que l’esthétique de Marot doit aussi être étudiée de façon « généalogique », et notre objectif a été de réévaluer les influences qui ont joué un rôle direct pour la former. Tout d’abord, grâce à des analyses comparées précises de la poésie épidictique de circonstance que les poètes de notre corpus ont adressée à leurs protecteurs (en particulier les déplorations funèbres et travaux historiographiques et de propagande), nous montrons comment les œuvres des trois rhétoriqueurs de la génération précédente évoluaient déjà en réponse à des changements affectant la culture et les devoirs attachés aux milieux de cour ; et comment ces changements, à leur tour, ont annoncé et nourri les innovations de leur successeur. Ensuite, nous analysons le témoignage que Clément donne lui-même de cette évolution, notamment à travers ses hommages réguliers aux trois maîtres qui l’ont éduqué ou conseillé, manifestant ainsi sa dette ou au contraire s’en écartant, mais jamais de façon polémique. Que ce soit en évitant ostensiblement leurs pratiques poétiques ou bien en les copiant tacitement, que ce soit en se présentant comme un élève reconnaissant ou bien comme un poète mûri et autonome, Marot fils n’a eu de cesse d’élaborer une histoire de la poésie récente tout en fondant en même temps une biographie idéalisée. En étudiant à la fois d’indéniables mutations des genres poétiques et le récit personnel qui les met en évidence et leur prête parfois un sens rétrospectif, nous montrons comment les poèmes de Marot construisent un scénario de succession caractérisé par la variété et la subtilité plutôt que par le genre de rupture mise en scène par des mouvements littéraires postérieurs.

Composition du jury
Francis Goyet (Professeur, Université Grenoble Alpes, directeur de thèse) ; François Cornilliat (Professeur émérite, Rutgers University, États-Unis, co-directeur de thèse) ; Ana Pairet (Professeur associé, Rutgers University, États-Unis, examinateur) ; Estelle Doudet (Professeur, Université Grenoble Alpes, examinateur) ; Nathalie Dauvois (Professeur, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, rapporteur) ; Michel Magnien (Professeur, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, rapporteur).

Directeur de thèse

Francis GOYET

Litt&Arts, composante RARE

Soutenance de thèse de Andréa Rando-Martin

Soutenance Recherche Le 19 juin 2017
Complément date

9h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Actes
(bât. Z, rdc)
Bâtiment Stendhal

Des jeux de miroirs au miroir du prince. Le traitement des savoirs dans le Roman de Perceforest

Immense œuvre médiévale, le Roman de Perceforest réinvente la généalogie arthurienne en montrant la mise en place progressive d’une monarchie chrétienne. Celle-ci émerge sur une île peuplée d’enchanteurs et de fées, célèbre pour ses merveilles et ses monstres et sur laquelle règnent deux nouveaux rois, Betis et Gadiffer. Pourtant, les passages merveilleux recèlent de multiples références aux savoirs antiques et médiévaux qui permettent au lecteur averti de voir l’habile illusionniste derrière le magicien, la femme médecin derrière la fée et le phénomène naturel derrière le pouvoir fabuleux d’un animal inconnu, ce qui fait de ces savoirs l’un des principaux moteurs du mouvement de christianisation du roman. En rationalisant les épisodes merveilleux, en démasquant les impostures, les savoirs mettent au premier plan la notion de Nature et préparent non seulement l’arrivée du culte chrétien mais aussi la consolidation du pouvoir royal. À travers le roi et la noblesse, c’est en effet l’exercice d’un pouvoir naturel et chrétien qui se met en place.

Composition du jury
Philippe Walter (Professeur émérite, Université Grenoble Alpes, directeur de thèse), Jean-Claude Mühlethaler (Professeur émérite, Université de Lausanne, rapporteur), Christine Ferlampin-Acher (Professeur, Université Rennes 2, rapporteur), Anne Berthelot (Professeur, University of Connecticut, examinateur) et Danielle Jacquart (Directeur de recherche émérite, École Pratique des Hautes Études [Paris], examinateur).

Directeur de thèse

Philippe WALTER

Litt&Arts, composante ISA

Soutenance de thèse en sociologie de Pablo Venegas De Luca

Soutenance Recherche Le 6 février 2017
Complément date

14h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Actes
(bât. Z, rdc)
Bâtiment Stendhal

Pour une sociologie constructiviste et phénoméno-compréhensive de l'expérience fictionnelle. Sens et signification de l’expérience vécue de la fiction : une réalité signifiante mise entre parenthèses

Les recherches qui analysent le phénomène de la fiction sont innombrables, mais rares sont celles qui l'abordent à partir du large spectre de ce que les sujets-acteurs ordinaires désignent et qualifient eux-mêmes, dans le contexte de leurs vies quotidiennes, comme étant fictionnel ou en tant que fiction. Le point de départ de cette thèse se situe précisément dans cette perspective, mais plus spécifiquement dans le cadre des connaissances de sens commun – univers des représentations subjectives et intersubjectives stabilisées dans le langage – que les sujets-acteurs ordinaires possèdent sur ce qu'ils appellent fiction, pour à partir de celles-ci articuler une compréhension sociologique (constructiviste et phénoméno-compréhensive) du sens, et de la signification, que ces sujets-acteurs confèrent à ce type d'expériences vécues dans le contexte de leurs vies de tous les jours.

Dans le cadre de leurs connaissances ordinaires, ou connaissances de sens commun, ce que les sujets-acteurs désignent et signifient comme étant fictionnel – ou en tant que fiction –, dépasse largement le domaine des arts – tels que le cinéma, la littérature, ou le théâtre –, et avant de relever exclusivement de celui-ci, mais bien sûr en l'incluant, il se réfère davantage à un large spectre de situations ludiques que les sujets-acteurs connotent comme fictionnelles, un type d'expériences vécues ayant des caractéristiques fort particulières. Dans le cadre de ce type d’expériences les sujets-acteurs élaborent des représentations qu'ils savent être « fausses », ils communiquent à d'autres des informations qui se présentent comme si elles portaient sur des choses réelles alors qu'elles sont tout bonnement inventées, ou encore ils s’intéressent à des récits, à des représentations visuelles ou à des actions dont ils savent qu'il s'agit de « semblants ». Dans ce sens, l'étendue de ce type de situations inclut ce que traditionnellement – et institutionnellement – on désigne comme fiction, c'est-à-dire les expériences vécues des sujets-acteurs avec des fictions artistiques – où une œuvre d'art met en scène un univers imaginaire –, tels que lire un roman ou regarder un film de fiction. Néanmoins, ce type de situations comprend aussi un genre d'expériences que les sujets-acteurs ordinaires articulent et signifient à partir d'une opposition ludique face à ce qu'ils désignent comme étant la réalité pour de vrai, ce que les traditions savantes de la fiction auraient un peu plus de mal à cataloguer directement en tant que fictionnelles, mais que dans le contexte d'une démarche sociologique phénoméno-compréhensive nous pourrions apparenter à ce qu'Alfred Schütz désignait comme les mondes de l'imagination et les phantasmes, telles par exemple les expériences de rêveries éveillées, mais surtout celles de jeux-de-faire-semblant (appelés aussi jeux de faire-comme-si), et que nous pourrions apparenter également aux modalisations ou cadres transformés de la microsociologie d'Erving Goffman. Dans ce panorama, où au premier abord on pourrait penser que cette synonymie utilisée par les sujets-acteurs ordinaires, pour se référer à ces deux types de phénomènes en tant que fictions (les fictions artistiques institutionnalisées d'un côté, les expériences fictionnelles ludiques de l'autre), pourrait être totalement aléatoire et même équivoque, est – bien au contraire – la piste fondamentale et le point de départ à partir duquel s'articule cette recherche doctorale, par laquelle nous cherchons à comprendre le cœur significatif et constitutif de la fiction en tant qu'expérience vécue par des sujets-acteurs ordinaires.

Composition du jury
Florent Gaudez (Professeur de sociologie, Université Grenoble Alpes, directeur de thèse), Fiorenza Gamba (Professeur de sociologie, Université de Sassari [Italie] et Université de Genève [Suisse], rapporteure), Jacques Leenhardt (Directeur d'études en sociologie à l’EHESS-Paris, examinateur), Mary Leontsini (Professeure de sociologie, Université Nationale et Kapodistrienne d'Athènes [Grèce], rapporteure) et Danilo Martuccelli (Professeur de sociologie, Université Paris-Descartes, examinateur).

Directeur de thèse

Florent GAUDEZ

Litt&Arts, composante ISA

Soutenance d'habilitation à diriger des recherches de Bernard Roukhomovsky

Soutenance d'habilitation à diriger des recherches Recherche Le 10 décembre 2016
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle Jacques Cartier
Maison des langues et des cultures

Le sillage moraliste (XVIIe-XXe siècles). De La Rochefoucauld à Henri de Régnier : allers et retours

Cette HDR prolonge les travaux antérieurs, consacrés d’une part aux moralistes du Grand Siècle et des Lumières (d’abord à l’esthétique de La Bruyère, ensuite à l’incidence des questions d’optique et des savoirs du corps sur le discours moral aux XVIIe et XVIIIe siècles), de l’autre à la poétique des formes brèves et du discours discontinu (abordée dans une perspective diachronique et sur la longue durée).
Elle comporte un inédit qui s’inscrit dans ce double sillage. Il s’agit d’une édition critique (à paraître chez Garnier) de trois recueils de pensées détachées tardivement publiés par Henri de Régnier (Choses et autres [1925], Donc… [1927], Demi-vérités [1928]). Largement tirés des cahiers intimes de l’auteur (demeurés inédits de son vivant), ces textes ont fait l’objet d’une étude génétique (rendue possible par la mise au jour de leurs états successifs), mais aussi d’une analyse des résonances intertextuelles tant internes qu’externes, à travers lesquelles on reconnaît la plume d’un écrivain nourri de l’histoire, des représentations et de la littérature de l’âge classique, et singulièrement de la lecture des moralistes.
Ce travail ouvre la voie à la mise en chantier – dans le cadre de l’axe « Nouvelles philologies et humanités numériques » de l’UMR LITT&ARTS – d’une édition scientifique des Cahiers : projet de longue haleine qui intéresse le domaine des études sur l’œuvre de Régnier (dont lesdits Cahiers constituent la matrice), mais aussi, parmi d’autres perspectives, la poétique des genres, d’autant que l’écriture au fil des jours du diariste et le genre des pensées détachées y sont dans un rapport de fécondation réciproque.

Composition du jury
Jean-Louis Backès (Université Paris-Sorbonne), Dominique Bertrand (Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand), Patrick Besnier (Université du Maine), Aurélia Gaillard (Université Michel de Montaigne, Bordeaux), Christine Noille (Université Grenoble Alpes) et Bertrand Vibert (Université Grenoble Alpes), garant.

Soutenance de thèse de Isabelle Calleja-Roque

Soutenance Recherche Le 9 décembre 2016
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Actes
(bât. Z, rdc)
Bâtiment Stendhal

L'image de Molière dans les manuels scolaires depuis le XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui

À travers l’exemple de Molière, nous nous intéressons à la construction et à l’évolution de la représentation de l’auteur classique dans les manuels du secondaire depuis le XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui. C’est donc le processus de la construction du mythe scolaire de Molière que nous questionnons.
Notre réflexion porte d’abord sur l’analyse de la place de Molière dans les programmes successifs et dans les manuels, afin de déterminer le rapport qu’entretiennent ces deux pôles représentatifs de l’institution scolaire ainsi que l’évolution de leurs contenus au regard de l’œuvre de Molière.
Nous interrogeons ensuite le Molière des manuels à la lumière de la critique exégétique : dans quelle mesure a-t-elle influencé la construction puis l’évolution du mythe scolaire de l’auteur-acteur ? Ces deux premières étapes nous conduisent à nous pencher sur l’évolution du corpus scolaire des œuvres moliéresques : qu’en est-il de la fortune des pièces canoniques ainsi que de tout le pan des comédies du dramaturge occulté par les programmes ?
Enfin, nous nous intéressons à ce nouveau « langage », introduit dans les manuels à partir du second quart du XXe siècle, qu’est le corpus iconographique : a-t-il entraîné une nouvelle lecture de Molière et de son œuvre ? Ce cheminement nous conduit au cœur de la représentation de Molière, auteur scolaire patrimonial par excellence.

Composition du jury
Jean-François Massol (directeur de thèse, Université Grenoble Alpes), Georges Forestier (examinateur, Université Paris-Sorbonne), Martine Jey (rapporteur, ESPE Paris) et Christine Noille-Clauzade (examinateur, Université Grenoble Alpes).

Directeur de thèse

Jean-François MASSOL

Litt&Arts, composante LITEXTRA

Soutenance de thèse de Aurélie Coulon

Soutenance Recherche Le 5 décembre 2016
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Petite Salle des Colloques
(bât. G - 4e ét.)
Bâtiment Stendhal

Mises en jeu du hors-scène dans le théâtre de Marguerite Duras, Bernard-Marie Koltès et Jean-Luc Lagarce : approche dramaturgique et scénographique

Si le mot « hors-scène » est utilisé de manière empirique pour désigner des espaces, des personnages ou des épisodes invisibles, il n’appartient pas au vocabulaire technique du théâtre et il est parfois remplacé, dans l’usage, par des mots empruntés à d’autres champs artistiques comme « hors-champ », « off » ou « hors-cadre ». Ce flou terminologique en fait une notion-miroir reflétant des positionnements esthétiques et idéologiques, qui peuvent se rattacher à un discours de valorisation de l’invisible par opposition à une société de l’image. On l’abordera à travers l’œuvre de trois auteurs majeurs de la seconde moitié du XXe siècle, Marguerite Duras, Bernard-Marie Koltès et Jean-Luc Lagarce. Ils brouillent en effet, selon des modalités différentes, l’articulation de la scène et du hors-scène, donnant lieu, de ce fait, à des mises en scène et à des scénographies qui doivent se confronter à la redéfinition des limites de l’espace de la représentation. La frontière entre le visible et l’invisible ne coïncide plus chez eux avec l’articulation entre la scène et un espace périphérique contigu : elle est mobile et ne se laisse pas aisément localiser, et le hors-scène ne peut plus être envisagé comme un extérieur. Il peut être situé au cœur du visible ; il peut être issu d’un geste de cadrage qui organise les relations de la scène, de la salle et du monde, mais aussi d’un geste de montage qui en fait un hors-temps. Il se manifeste donc de manière discontinue, à travers des brèches ouvertes par divers moyens à l’intérieur d’un espace dramatique et/ou scénique aux limites fluctuantes. C’est pourquoi cette recherche se propose de dégager les enjeux dramaturgiques et scénographiques des usages du hors-scène dans les textes de ces auteurs, mais aussi dans une sélection de mises en scène de la seconde moitié du XXe siècle et du début du XXIe siècle ainsi que de scénographies, et de certaines créations sonores qui y sont associées. Il s’agit ainsi d’identifier différentes catégories de hors-scène et de définir plus précisément une notion qui pourrait bien manifester une modification des modalités de la perception et de la représentation.

Composition du jury
Luc Boucris (directeur de thèse, Université Grenoble Alpes), Joseph Danan (examinateur, Université Paris 3), Jean-François Dusigne (examinateur, Université Paris 8), Amos Fergombé (rapporteur, Université d’Artois) et Mireille Losco-Lena (rapporteur, ENSATT).

Contact

Luc BOUCRIS

Litt&Arts, composante CINESTHEA

Soutenance de thèse de Maéva Bovio

Soutenance Recherche Le 14 novembre 2016
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Actes
(bât. Z, rdc)
Bâtiment Stendhal

Les Voyages en Orient des écrivains français (1919-1952) : l'Orient romantique à l'épreuve du XXe siècle

Le Voyage en Orient, sous-genre de la littérature de voyage, évoque avant tout les noms de Chateaubriand, Lamartine et Nerval. Ce sont eux qui ont lancé la vogue de ce voyage et lui ont donné ses lettres de noblesse. D'illustres écrivains (Flaubert, Loti) prennent leur suite, avant que la disparition de l'Empire ottoman au lendemain de la Première Guerre mondiale ne semble sonner le glas d'un « Orient » désormais renvoyé à un passé légendaire.

Le Moyen-Orient connaît alors de profonds bouleversements : la carte géopolitique est entièrement modifiée et de nouvelles problématiques se font jour (sionisme, montée des nationalismes arabes). La France s'implante politiquement dans la région en tant que puissance coloniale, par le biais des « mandats » qui lui sont confiés par la Société des Nations en Syrie et au Liban. En 1952, l’État d'Israël et de nombreux pays indépendants, réunis au sein de la Ligue arabe, présente encore un tout autre visage.

Ces renversements politiques, joints aux progrès de la modernité technique et matérielle et au développement du tourisme de masse, affectent directement la tradition littéraire française du Voyage en Orient. Force est de constater cependant que les écrivains-voyageurs ne désertent pas les lieux. De Maurice Barrès à Roger Vailland en passant par Paul Morand, Louis Bertrand, Myriam Harry, Roland Dorgelès, Joseph Kessel ou encore Albert Londres, nombreux sont les écrivains et reporters qui se rendent dans la région et lui consacrent un ou plusieurs ouvrages.



Notre travail a donc d’abord consisté à constituer un corpus, c'est-à-dire à identifier et classer ces textes souvent méconnus, avant de les analyser dans une double démarche d'histoire littéraire et d’histoire du genre viatique, et selon un point de vue en partie inspiré des approches postcoloniales. Il s'est agi de rendre compte d'une vaste production, tiraillée entre rétrospection mélancolique et prospection enthousiaste : l'Orient romantique fait alors l'objet de vifs débats et le Voyage en Orient se teinte d'une coloration polémique de plus en plus marquée. Loin de l'abandonner, les écrivains tentent de redonner vie à cette tradition littéraire en réinventant sa forme et en adoptant une posture moins européocentrée, non sans lien avec la naissance de cultures francophones et la prise de parole par les lettrés de ce nouvel Orient.

L'étude de ces textes qui n'avaient pas encore fait l'objet d'une approche synthétique nous a ainsi permis d'écrire un chapitre méconnu de l'histoire de l'orientalisme littéraire et d’étudier un genre dans ses métamorphoses.





Composition du jury

Guillaume Bridet (Université de Bourgogne), Daniel Lançon (Université Grenoble Alpes), Sarga Moussa (CNRS), Marie-Ève Thérenty (Université Montpellier 3) et Sylvain Venayre (Université Grenoble Alpes).

Directeur de thèse

Daniel LANÇON

Litt&Arts, composante ÉCRIRE

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