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Culture, Doctorants et doctorantes
Doctorante en littérature du XIXe siècle et études de genres, Loup Belliard évoque l'écriture de son premier roman paru cette année.
C’est un exercice difficile qui m’est demandé ici – parler de mon livre dans le contexte de l’université dans laquelle j’étudie, depuis sept ans, d’autres livres, des grands livres, des livres immortels et précieux, pour l’institution certes, mais pour moi aussi, parfois – souvent.
La Grange a à la fois tout et rien à voir avec ma présence et mon travail à l’université. Je l’ai écrit dans les marges de ma première année de thèse – très littéralement, de juin 2021 à juin 2022 – les dimanches, bien en dehors de mes séances de recherche. Les sessions d’écriture se sont faufilées entre les semaines bien remplies comme des zones de liberté, de texte non-normé, sans notes de bas de pages et sans relecture par des pairs, de texte personnel, profondément subjectif.
Cela me paraissait presque ridicule d’écrire dans ce cadre, d’écrire encore par-dessus les montagnes de pages brillantes déjà étudiées ici. Alors j’ai plutôt écrit en direction du dehors, des amis, de la famille, du public au sens large. Mon éditeur m’a dit que mon matériel était très simple, que même en prose poétique, j'écrivais avec des mots assez basiques, pour quelqu’un avec mon bagage. Et en effet c’est un texte pensé pour tout le monde, non pour un regard érudit.
J’ai donc cru que La Grange était un espace à part, complètement détaché de ma vie d’apprentie chercheuse. C’était sans compter les retours qui n’ont eu de cesse d’évoquer Sand, Hugo ou Zola, comme influences apparemment évidentes de mon écriture. On dirait que le dix-neuvième me colle comme une seconde peau – d’ailleurs, j’ai automatiquement placé mon intrigue dans un cadre historique flou se plaçant entre 1850 et 1950, sans parler du cadre agreste autant inspiré de la campagne crestoise de mes origines que de La Terre.
Que dire d’autre ? Rien du thème central, car j’aime que La Grange reste mystérieuse jusqu’au dernier moment, ce qui fait de moi une piètre vendeuse de livres. Je laisse à celles et ceux qui le voudront la surprise de le découvrir, et je retourne au dix-neuvième siècle – certes plus concret – de ma thèse.
Article rédigé par Loup Belliard
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