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Recherche
Ce projet lauréat est porté par Isabelle Krzywkowski (Pr, Littérature comparée, UMR Litt&Arts) et Sonia Kerfa (Pr, Arts visuels, Études hispaniques, UR ILCEA4).
Le projet SLAVI-CoLiber se présente sous une double configuration : une étape de formation par la recherche à partir d’archives sur l’histoire de l’esclavage, « Sous les Archives, la vie : esclavage en Colombie, scène et voix pour la liberté », et une démarche de recherche-création qui donnera naissance à une petite forme théâtrale, « Sous les Archives de l’esclavage, la vie réparée ».
Le recours à des archives rares
La question de l’esclavage en Colombie a une place prépondérante. Aujourd’hui, les Afro-colombiens représentent près de 10% de la population (ILCEX 2018). Pourtant, ce n’est qu’au cours des années 1990 que des historiens se sont attelés à révéler le rôle clé de la traite Négrière, démarche prolongée par la diffusion des archives. C’est ainsi que la Universidad du Rosario, au passé esclavagiste, a ouvert ses archives à ses enseignant·es – dont l’anthropologue Bastien Bosa, membre de ce projet – pour des recherches sur les esclaves qui y ont travaillé.
Né de cette initiative, le projet SLAVI-CoLiber connaît une première étape, en 2023, autour des archives des XVIIe et XVIIIe siècles que l’équipe menée par Bastien Bosa a transcrites pour monter avec ses étudiant·es une exposition virtuelle. Puis il se poursuit à l’UGA sous la forme d’une performance en recherche-création intitulée « Le banquet-création : des portraits de l’esclavage en Colombie (XVIIe-XIXe siècles) », qui sera présentée en décembre 2025 à la MaCI.
La mise en voix et en scène des archives
Constituant une nouvelle phase du projet initial, SLAVI-CoLiber / « Sous les Archives de l’esclavage, la vie réparée », a pour objectif la restitution des voix d’esclaves par le biais de la recherche-création, grâce à la collaboration entre les étudiant·es des masters « Études Hispaniques » et « Arts, lettres, civilisations » et la compagnie de théâtre professionnelle « Diookaju » (Colombie) qui travaillera à partir d'une anthologie de documents d’archives relatant la vie d’une trentaine d’esclaves parfois en voie d’être affranchis ou déjà libérés.
Un chœur dialoguera avec les témoignages portés par les comédiens, en s’appuyant sur la thématique des plantes, en particulier médicinales, pour confronter les savoirs et les pratiques des esclaves aux enjeux coloniaux autour des ressources naturelles. Ce projet inédit rapproche ainsi l’histoire de l’esclavage et l’histoire des sciences avec la présence sur scène de la botanique, qui s’affirme comme science au XVIIIe siècle, époque où les premières voix s’élèvent pour dénoncer l’esclavage.
Cette œuvre intermédiaire, entre petite forme théâtrale et mise en voix performée, prendra forme lors d’une résidence de 5 jours à la MaCI en novembre 2025, et donnera lieu à un film documentant le processus complet ainsi qu’à une journée d’étude.
Article rédigé par Isabelle Krzywkowski
Contact
isabelle.krzywkowskiuniv-grenoble-alpes.fr (Isabelle Krzywkowski)
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