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Séminaire / Imaginaire & Société, Recherche
On 23 April 2015
Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Marion Vicart, sociologue chercheure au CNRS-Alsace, interviendra durant la sixième séance de ce séminaire coordonné par EMC2 (UPMF) et le CRI, regroupés dans la composante ISA de Litt&Arts.
« Corps et graphie » homme-chien : quelques pistes méthodologiques et épistémologiques pour étudier les animaux en sciences sociales
Si d’un côté l’inquiétude et la vigilance sont des caractéristiques parfois mobilisées par les philosophes pour spécifier la vie animale par rapport à la vie végétale (Hegel, Burgat), ce sont à contrario la tranquillité et la distraction, bref la « minimalité », qui servent aux anthropologues à décrire les traits distinctifs de l’humain (Piette). Notre communication s’appuiera sur une recherche menée depuis plus de dix ans sur les hommes et les chiens. À partir d’une méthode d’observation-description appelée la phénoménographie équitable, nous proposons d’analyser et de comparer les modalités d’engagement/dégagement de la présence d’hommes et de chiens observés en situations ordinaires.
Si l’« effet tranquillisant » de la présence animale sur les comportements et l’esprit humain est aujourd’hui reconnu et même utilisé dans le monde de la thérapie, nous montrerons de façon plus inédite, sur la base d’un décryptage de séquences imagées, comment la présence humaine peut à son tour générer chez le chien un « effet modulateur » saisissable dans les attitudes comportementales et cognitives de l’animal. Ainsi, notre hypothèse est qu’au-delà d’un partage d’affects et d’une « commune corporéité » (Rémy), l’homme et le chien partageraient également, dans le cadre familier de la maison, une « commune tranquillité » qui se traduirait par la capacité à pouvoir moduler sa conduite et son attention à l’égard de l’enjeu de la situation. Cette hypothèse nous conduira premièrement à nous interroger sur l’existence d’autres traits possibles pour caractériser la vie animale. Deuxièmement, nous ouvrirons une discussion sur les spécificités de cette sociabilité homme-chien. Troisièmement, nous parlerons des enjeux théoriques soulevés par de telles découvertes, et terminerons par une réflexion plus épistémologique sur la production d’un nouveau type de connaissances sur l’animal en sciences sociales complémentaires (et non subsidiaires) à celles produites par l’éthologie.
Entrée libre
Marion Vicart est sociologue, spécialisée dans l’étude des relations hommes-animaux. Ses recherches visent le développement d’une méthodologie (la phénoménographie équitable) axée sur l’étude de la (co)présence des êtres humains et animaux. En 2014, elle a publié aux éditions Pétra Des chiens auprès des hommes. Quand l’anthropologue observe aussi l’animal. Actuellement chercheure contractuelle au CNRS-Alsace (UMR 7367), elle est aussi responsable du montage et de la coordination d’un projet pluridisciplinaire d’évaluation qualitative des pratiques d’équithérapie au sein d’un hôpital psychiatrique (Lyon). Elle a effectué plusieurs missions scientifiques pour des collectivités locales et territoriales sur le thème du vivant en ville et sur la présence des animaux en institutions.
Date
14h00 - 17h00
Localisation
Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Bâtiment Pierre-Mendès-France
Salle des Colloques BSHM
Contacts
Isabelle.Krzywkowskiuniv-grenoble-alpes.fr (Isabelle Krzywkowski)
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