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Recherche
Francis Goyet, directeur de l'UMR, revient sur cette première étape qui s'avère prometteuse.
Nous voici au début juin 2016, après être officiellement devenus UMR au 1er janvier 2016. Nous entrons donc dans le sixième mois, ce qui est l’occasion d’un premier point d’étape – je ne prétends pas ici faire un bilan sous forme de liste.
L’événement et la nouveauté que représente pour nous le passage à l’UMR ont été comme absorbés, subjectivement, par le passage concomitant à l’UGA, avec, en prime, l’IDEX. Le vrai choc de nouveauté est là, dans l’immédiat : les organigrammes se sont complexifiés, nous avons besoin de réapprendre à qui nous adresser, la place exacte du « Pôle SHS » n’est pas encore limpide, il faut de nouveau se mobiliser pour les projets IDEX, etc. À cela s’ajoute dans notre vécu d’enseignants la NOF, elle-même « nouvelle » comme l’indique son acronyme, et très déstabilisante. Dans ce mouvement général, l’UMR ferait presque figure d’oasis de stabilité. En termes de fonctionnement, c’est pendant l’année civile précédente, 2015, que nous avons surtout essuyé les plâtres, suite à la fusion de nos anciennes équipes – mais une fois le budget calé en janvier 2016, chacun a pu s’occuper de l’essentiel : réaliser les projets annoncés.
Dans ce tourbillon incessant, je me contente de souligner deux évidences, c’est-à-dire deux situations que nous prenons déjà comme évidentes, alors que cela n’allait nullement de soi, il n’y a pas si longtemps.
La première est, à l’intérieur de l’axe 1 « Humanités numériques », la fluidité avec laquelle les beaux projets de Brigitte Combe et de Françoise Leriche bénéficient du savoir accumulé par les projets numériques précédents. Si on passe aussi facilement des manuscrits de Stendhal à ceux de Proust ou de Toussaint, c’est bien parce que nous sommes dans la même UMR, avec la même Élisabeth Greslou comme ingénieure de recherche. C’est évident – désormais. Auparavant, chacune de nos anciennes équipes se débrouillait dans son coin.
L’autre évidence est celle-ci. Pour ce que je perçois de notre image dans l’UGA, il me semble que nous existons déjà, sans discussion, dans le nouveau paysage. C’est un premier résultat, dont l’évidence même n’a pas de prix. J’ai assisté à la Commission Recherche où notre collègue Gretchen Schiller a présenté la Maison de la Création et de l’Innovation : les scientifiques dans la salle étaient visiblement très intéressés, et pas seulement parce que le diaporama était réussi. Ce bâtiment à venir de 5 000 m2 affiche une claire ambition interdisciplinaire, qui cadre elle-même parfaitement avec les attendus sur la « pratique » dont nous avions fait la colonne vertébrale du projet d’UMR. Le fait que Litt&Arts soit le labo « porteur » de la Maison de la Création répond ainsi à une profonde logique scientifique, même si par définition nous n’y serons pas seuls. De même, le projet IDEX porté par Gretchen se développe autour de l’idée de performance, en fédérant trois SFR : émerge par exemple un beau projet entre médecins et Arts du spectacle (le 3e étage de la Maison sera sur un axe Santé). Subjectivement, tout cela est encore peu perceptible, de même que le bâtiment n’est pas encore construit. Mais les fondations institutionnelles sont là, et nous ne saurions trop remercier Gretchen de l’énergie qu’elle y investit. Il en va de même, du côté de l’IDEX, pour le projet d’Institut des données, où nous pouvons cette fois remercier Christine Noille pour son investissement : celle-ci a été dès le départ le moteur qui a peu à peu fédéré des forces SHS très dispersées sur le campus. Là encore, face à du « big » et du dur (des scientifiques, et en big data), il n’était pas indifférent que Christine appartînt à une UMR, en termes d’autorité scientifique et institutionnelle. Parmi les projets IDEX actuels, dont peu sont véritablement SHS, nous tenons notre rang. Nous sommes même, grâce à nos deux collègues, une force de proposition.
Des fondations, mais pas de bâtiment encore visible : ce serait une façon de décrire notre sentiment général. Notre enthousiasme ou du moins notre curiosité ont certes été un peu refroidis par l’annonce, en janvier, que le passage à l’UGA rabotait de 10 % notre dotation d’établissement, pour 2016 uniquement. Mais il faut voir plus loin. Quae cum ita sunt… Les choses étant ce qu’elles sont, nous ne nous en tirons pas trop mal, dans une situation d’ensemble qui n’est pas toujours brillante, et est certainement assez chamboulée. Je conclurai en rendant hommage à l’énergie de chacun dans l’UMR. Je vois par exemple que les responsables de composante ont réagi aux contraintes budgétaires en partant en quête de nombreux autres financements, avec beaucoup de succès – ce qui ne fait que rendre plus urgent notre besoin de personnel d’appui ! Le découragement n’est pas au programme, et ce qui nous menace serait plutôt la surproductivité. Les fondamentaux de l’UMR sont bons. Le CNRS, de son côté, ne raisonne pas à court terme : c’est une institution du temps long, un peu lourde et lente, dont le soutien indéniable fera sentir peu à peu ses pleins effets. Il nous faut à la fois nous « bouger » sans arrêt, donc annoncer des projets, et rester stables dans nos objectifs, c’est-à-dire ne pas oublier… d’avancer les projets annoncés. Assurément, cela a toujours été notre situation de chercheurs. Mais la vraie nouveauté est que le cadre à l’intérieur duquel nous opérons s’est considérablement élargi, même si, emportés par le mouvement, nous nous en rendons encore à peine compte.
Francis Goyet
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