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Soutenance

Soutenance de thèse de Chiara Zambelli – Études italiennes

Soutenance Centre ISA Le 18 avril 2025
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes (aile Z, RdC)

De la philologie romane aux littératures étrangères : étude disciplinaire et méthodologique sur les études italiennes en France et la francesistica en Italie (XIXe-XXe siècles)

Résumé

Le corpus, constitué par les écrits publiés et les archives des italianistes français Charles Déjob (1847-1916) et Henri Hauvette (1865-1935) et par les francesisti italiens Pietro Toldo (1859-1926) et Cesare De Lollis (1863-1928), est appréhendé d’un point de vue théorico-littéraire et historico-culturel. Leur approche alterne des moments d’universalisme avec d’autres marqués par le besoin d’affirmer, voire défendre, les spécificités nationales. À partir des études d’histoire culturelle de Michel Espagne à propos des transferts culturels (Espagne, 1999), je développe les outils critiques de panthéon étranger et de canon disciplinaire, afin de caractériser la transition de l’exploration culturelle aux études institutionnelles de langues étrangères. Les italianistes et les francesisti forment l’idée de littératures française et italienne à travers une conception de l’altérité liée aux représentations de l’identité sur un plan diachronique. Nombre d’éléments fictionnels rendent possible la définition du canon littéraire à travers la comparaison et la recherche de la légitimité (Bourdieu, 1994) binationale se fonde sur la notion de capital Culture ou Civilisation (Casanova, 2008). Dès lors, l’interdépendance littéraire franco-italienne est transférée sur le plan savant au sein de la communauté (Anderson, 1996). Dans ce cadre, la notion de polysystème symbiotique, à la fois bilingue et biculturel (Even-Zohar, 1978), sert à problématiser l’idée d’autonomie absolue du champ français et de tropisme français du champ italien. 

L’analyse du corpus, sous la forme d’entrées thématiques ordonnées chronologiquement du Moyen Âge au XIXsiècle, suit trois modalités de mise en contact littéraire franco-italienne : l’étude de la place de la littérature nationale au sein de la littérature étrangère, l’étude du rôle de la littérature étrangère par rapport à la littérature nationale et le cas de l’autonomisation du canon disciplinaire. Les deux premiers cas demeurent au sein d’un comparatisme évoluant dans la polarisation (Sinopoli, 1998), tandis que le dernier montre le dépassement de cette logique oppositionnelle, d’une part à travers un ralliement aux études de philologie romane, d’autre part, en se focalisant sur des objets littéraires traditionnellement considérés comme mineurs. 

Composition du jury

  • Leonardo CASALINO, Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse
  • Filippo FONIO, Maître des conférences, Université Grenoble Alpes, Co-encadrant
  • Carlo PULSONI, Professeur, Università di Perugia
  • Alain CORBELLARI, Professeur, Université de Neuchâtel
  • Roberta CAPELLI, Professeure, Università degli Studi di Trento
  • Patrizia DE CAPITANI, Professeure, Université Grenoble Alpes
  • Patrizia GASPARINI, Maîtresse de conférences, Université Sorbonne Nouvelle

Co-encadrant de thèse

Filippo Fonio
Litt&Arts, centre ISA

Thèse en co-direction avec l'EA LUHCIE

Soutenance de thèse de Sam Rachebœuf – Lettres et arts spécialité littératures française et francophone

Soutenance Centre É.CRI.RE Le 13 décembre 2024
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle A101

L’histoire au risque de la littérature. Vers une histoire expérimentale à la française (1979-2024)

Résumé

Dans la longue chronique des rapports entre histoire et littérature, les vingt dernières années ont été en France un moment de discussions intenses et parfois houleuses. Les débats ont souvent porté sur la nécessité de franchir ou de protéger les frontières, sans que l’on sache toujours quels espaces ces dernières étaient censées séparer. L’attention a largement été accordée aux écrivain·es : braconnant sur les terres des historien·nes, pillant leurs savoir-faire ou mimant leurs discours, ceux-ci viendraient leur faire concurrence et saper leur autorité. Le problème d’une telle lecture est qu’elle enferme l’histoire dans une posture défensive et en fait une sorte d’arrière-garde littéraire, condamnée à suivre ou à rejeter les voies ouvertes par d’autres. Cette thèse souhaite renverser la partition en s’intéressant aux travaux des historien·nes eux-mêmes. Sans prétendre en donner de cartographie exhaustive, nous y étudions quelques cas exceptionnels mais révélateurs des liens qu’ils ou elles sont susceptibles d’entretenir avec la littérature. Celle-ci leur est-elle seulement une terre hostile et étrangère ou peut-elle devenir au contraire un partenaire d’intellection, sinon l’espace même de l’élaboration du savoir ? Ces questions ne sont pas neuves. La configuration actuelle des champs scientifique, académique et littéraire offre cependant les conditions d’un dialogue à nouveaux frais entre histoire et littérature. Tout en prenant la mesure des héritages et des rémanences qui habitent le contemporain, ce travail souhaite dégager quelques caractéristiques de la conjoncture historiographique actuelle.

Depuis les ouvrages précurseurs de Régine Robin ou d’Arlette Farge et dans la lignée des Essais d’ego-histoire dirigés par Pierre Nora ou des Essais d’histoire expérimentale menés par Alain Bourreau et Daniel S. Milo à la fin des années 1980, certain·es historien·nes tentent d’écrire l’histoire autrement, dans un dialogue plus ou moins explicite avec des formes d’expression ou d’activité d’ordinaire considérées comme littéraires. Depuis la littérature, avec elle ou contre elle, les historien·nes explorent d’autres façons de conduire leur recherche et d’en exposer les résultats. Ces pratiques de lecture ou d’écriture leur permettent de se mettre à l’épreuve et d’éprouver leurs savoirs, leur discipline et leur méthode. Qu’il s’agisse de tentatives isolées ou de chantiers au long cours, ces productions au risque de la littérature se multiplient depuis la fin du XXe siècle. Elles dessinent ce que l’on pourrait appeler un moment expérimental de l’historiographie française. Notre travail propose d’en décrire les couleurs et de fournir une première approche de ces essais historiographiques contemporains, pris entre expérience littéraire et expérimentation savante.

Composition du jury

  • Laurent DEMANZE, Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse
  • Isabelle LACOUE-LABARTHE, Maîtresse de conférences HDR, Sciences Po Toulouse, Co-directrice de thèse
  • Annick LOUIS, Professeure, Université de Franche-Comté, Rapporteure
  • Emmanuelle LOYER, Professeure, Sciences Po Paris, Rapporteure
  • Vincent DEBAENE, Professeur, Université de Genève, Examinateur
  • Sylvain VENAYRE, Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur

Directeur de thèse

Laurent DEMANZE
Litt&Arts, centre É.CRI.RE

Soutenance de thèse de Gabrielle Bornancin-Tomasella – Lettres et arts spécialité littératures française et francophone

Soutenance Centre CHARNIÈRES Le 13 décembre 2024
Complément date

9h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes (aile Z, RdC)

Architextures. Représentation, idéologie et poétique de l'architecture chez Gérard de Nerval

Résumé

Tandis que les interférences entre création littéraire et art architectural ont fourni matière à un nombre important d’études sur plusieurs contemporains de Gérard de Nerval, la présence de l’architecture dans l’œuvre de l’auteur d’Aurélia est jusqu’ici passée inaperçue. La référence architecturale est pourtant d’autant plus fondatrice chez Nerval qu’elle adresse à l’œuvre des questionnements poétiques structurants. En constituant une synthèse de ces enjeux dans la production de l’écrivain, la thèse s’attache à replacer l’écriture nervalienne de l’architecture dans un contexte abordé au prisme de l’histoire des idées, de l’histoire des formes littéraires et de l’histoire des formes visuelles. Au gré des genres (narration, récits de voyage, théâtre, écrits de presse, poésie et écriture personnelle), l’architecture est chez Nerval la trace d’une référentialité circulaire : plutôt que de renvoyer au réel qu’ils sont supposés dévoiler aux yeux du lecteur, bâtiments et monuments désignent implicitement des propositions picturales, théâtrales ou spectaculaires de l’époque dont l’auteur transpose avec inventivité les techniques de représentation. Aux enjeux esthétiques soulevés par cette circulation intermédiatique s’ajoutent des enjeux politiques relatifs au processus de patrimonialisation des édifices architecturaux qui se trouve au cœur des préoccupations des écrivains romantiques à partir des années 1830. Sédimentation de représentations, d’aspirations et de souvenirs, l’œuvre nervalienne frappe ainsi par les « textures », sensibles et littéraires, qu’elle confère à la représentation de l’architecture.

Composition du jury

  • Delphine GLEIZES, Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse
  • Olivier BARA, Professeur, Université Lyon 2 - A. & L. Lumières, Co-directeur de thèse
  • Jean-Nicolas ILLOUZ, Professeur, Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis, Rapporteur
  • Martine LAVAUD, Professeure, Université d'Artois, Rapporteure
  • Laurent BARIDON, Professeur, Université Lyon 2 - A. & L. Lumières, Examinateur
  • Gilles BERTRAND, Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur
  • Hélène LAPLACE-CLAVERIE, Professeure, Université de Pau et des pays de l'Adour, Examinatrice

Directrice de thèse

Delphine GLEIZES
Litt&Arts, centre CHARNIÈRES

Soutenance de thèse de Célia Jerjini – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Centre É.CRI.RE Le 6 décembre 2024
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Médiat Rhône-Alpes
Salle de conférence

La mer Méditerranée, espace poétique et mémoriel dans les cinémas de la modernité, des réalisations de Jean-Daniel Pollet à “Un film parlé” de Manoel de Oliveira, “Film Socialisme” de Jean-Luc Godard et “Révolution Zendj” de Tariq Teguia

Résumé

Cette thèse explore les relations et formes de survivance qui traversent un cinéma méditerranéen issu de la modernité. Elle étudie dans une perspective esthétique le traitement de la mer Méditerranée dans les réalisations de Jean-Daniel Pollet, ainsi que dans Révolution Zendj (2015) de Tariq Teguia, Un film parlé (2003) de Manoel De Oliveira et Film Socialisme (2010) de Jean-Luc Godard. Le postulat de cette thèse est que ces films font émerger une esthétique relationnelle à partir d’expérimentations plurielles effectuées autour d’un espace commun : la mer Méditerranée. Avec ses flux et ses reflux, la mer Méditerranée est lieu de convergences et de morcellements toujours reconduits de l’espace méditerranéen. Elle est vectrice d’agencements et de réemplois d’images propices à un remontage du temps et au développement de traversées parallèles. 

La première partie de cette thèse se concentre sur le cinéma de Jean-Daniel Pollet. Cette partie est axée sur l’analyse esthétique d’un grand nombre de ses films réalisés entre les années 1960 et 1990. Elle est enrichie par une étude du processus de création du cinéaste à travers l’analyse du fonds Pollet conservé à la Cinémathèque de Toulouse et de la série de rushes de Contretemps conservée à la BnF. Ces documents textuels et audiovisuels permettent de démontrer la prépondérance de l’élément marin dans son cinéma. La filiation du cinéaste avec d’autres réalisateurs est également mise en évidence par cette étude croisée. 

La deuxième partie de cette thèse envisage les reconfigurations cartographiques et les changements de paradigmes anthropologiques générés par plusieurs films méditerranéens. Sont dans un premier temps analysés deux réalisations multilingues en haute mer, Un film parlé et Film Socialisme, puis, dans un second temps, les entreprises archipéliques de Jean-Daniel Pollet et de Tariq Teguia. L'entreprise de Pollet témoigne d’une représentation anthropologique antique de type Cyclades, concentrique, et celle de Teguia d’un imaginaire plus anarchique, dans la lignée des Sporades océaniques.

La troisième partie de cette thèse se concentre sur un autre modèle esthétique, avec l’étude de Révolution Zendj de Tariq Teguia. Le troisième long-métrage du cinéaste est essentiellement analysé à partir d’un appareil conceptuel deleuzien qui traverse les écrits théoriques du cinéaste. Sa thèse soutenue en 2001 est également réinvestie dans notre étude car elle est programmatique de ses recherches esthétiques, en particulier de Révolution Zendj. Notre étude démontre que la mer intériorisée par les figures de ce film transforme cette région du monde en une « Méditerranée-planète ». La mer dé-cartographie le territoire méditerranéen et apparaît comme l’« entre lieu » d’une communauté en exil.

Composition du jury

  • Didier COUREAU, Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse
  • Teresa FAUCON, Maîtresse de conférences HDR, Université Sorbonne Nouvelle, Rapporteure
  • Corinne MAURY, Maîtresse de conférences HDR, Université Toulouse - Jean Jaurès, Rapporteure
  • Laurent DEMANZE, Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur
  • Thierry ROCHE, Professeur, Aix-Marseille Université, Examinateur

Directeur de thèse

Didier COUREAU
Litt&Arts, centre É.CRI.RE

Soutenance de thèse d'Arthur Pétin – Lettres et arts spécialité littératures française et francophone

Soutenance Centre É.CRI.RE Le 2 décembre 2024
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Écrire les espaces périurbains : une géographie contemporaine dans la littérature française

Résumé

Depuis leur développement sur le territoire français à partir de la fin des années 1960, les espaces périurbains n’ont cessé d’alimenter les critiques, depuis la laideur des paysages que ces territoires façonnent aux ravages environnementaux causés par l’étalement urbain, en passant par l’individualisme consumériste supposé du mode de vie pavillonnaire ; jusqu’à une période récente, ils ne trouvaient pas place dans les textes littéraires. Or, à partir des années 2010, plusieurs auteurs et autrices font de l’écriture des espaces périurbains, tant du point de vue de leurs caractéristiques morphologiques que des modes d’habiter qu’ils induisent, un enjeu majeur.

En s’attachant à un corpus de dix-neuf textes, parus entre 2009 et 2022, nous dressons la cartographie de ces différentes écritures qui, en explorant les espaces périurbains par des dispositifs spécifiques, s’emploient à les faire advenir dans la littérature française contemporaine et, à ce titre, travaillent à leur légitimation. Si nous nous appuyons sur certaines figures reconnues du contemporain (François Bon, Annie Ernaux, Laurent Mauvignier, Jean Rolin), notre travail a surtout une ambition exploratoire, en s’intéressant à une majorité d’auteurs et autrices encore peu étudiés : Bruce Bégout, Éric Chauvier, Cécile Coulon, Julia Deck, Sophie Divry, Marin Fouqué, Salomé Kiner, Alexandre Labruffe, David Lopez, Nicolas Mathieu et Fanny Taillandier. 

Notre travail s’organise autour de deux grandes questions. Comment la littérature française écrit-elle les espaces périurbains et quelles représentations en propose-t-elle ? Il s’agit de porter l’accent sur les opérations communes que la confrontation à cet objet spécifique, hybride et lui-même hétérogène qu’est le périurbain suscite, mais aussi de rendre justice à la pluralité d’un corpus, qui associe à une majorité de fictions romanesques une part de textes non-fictionnels, et présente une grande diversité, tant au niveau des formes d’écriture, des poétiques déployées, que du type d’espace périurbain représenté. On réinscrit d’abord ces textes dans le temps long d’une histoire culturelle et littéraire qui, depuis le début du XIXsiècle, a interrogé ces zones lisières, entre la ville et la campagne. On se propose aussi de penser ces écritures périurbaines dans le cadre d’un dialogue avec la doxa critique qui informe ces territoires, afin de voir comment, loin de congédier ces stéréotypes largement dépréciatifs, les textes les réinvestissent en tant que matériaux d’écriture, pour mieux les inquiéter, les déplacer, les subvertir. En déployant les tensions qui structurent ces territoires hybrides, entre urbanité et ruralité, autonomie et normativité, les œuvres explorent toute leur ambivalence mais s’emploient aussi à les refaçonner, contre leur image de « non-lieu » ou leur relégation périphérique.

Qu’est-ce que le périurbain fait à la littérature française contemporaine et en quoi est-il un angle pertinent pour en interroger les dynamiques structurantes ? Par ce deuxième axe, on entend mesurer comment les espaces périurbains, par leurs caractéristiques morphologiques, les pratiques spatiales qu’ils configurent et les représentations que celles-ci induisent, transforment et renouvellent les modes d’écriture ainsi que les schèmes esthétiques traditionnels d’appréhension de l’espace en littérature. Il s’agit aussi de déterminer les spécificités de ce corpus émergent tout en interrogeant sa portée emblématique vis-à-vis du champ littéraire contemporain. On met ainsi en lumière le lien structurant entre l’émergence littéraire d’un territoire et la venue à la littérature d’auteurs et d'autrices qui en proviennent, l’ont habité ou y résident. On tente enfin de proposer, par le biais de cet angle géographique, une traversée, à la fois synthétique et proche du grain des textes, d’un pan de la littérature française de l’immédiat contemporain.

Composition du jury

  • Laurent DEMANZE, Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse
  • Corinne GRENOUILLET, Professeure, Université de Strasbourg, Rapporteure
  • Dominique VIART, Professeur émérite, Université Paris 10 - Nanterre, Rapporteur
  • Catherine DOUZOU, Professeure, Université de Tours, Examinatrice
  • Isabelle KRZYWKOWSKI, Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice

Directeur de thèse

Laurent DEMANZE
Litt&Arts, centre É.CRI.RE

Soutenance de thèse de Samuel Saint-Pé – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Centre CINESTHEA Le 27 novembre 2024
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Crises du contact dans le cinéma de science-fiction anglo-saxon de 2013 à 2023

Résumé

Cette étude observe l’évolution de la représentation des rencontres entre humains et individus non-humains (extraterrestres et intelligences artificielles) dans le cinéma de science-fiction anglo-saxon, dans une perspective esthétique et anthropologique, concentrant de forts enjeux autour des moyens de communication (langage, corps, transmission à distance), et de leur défection. Cela engage à considérer l’existence de crises sociales et politiques liées aux outils de la relation interpersonnelle, et dont la science-fiction s’empare aujourd’hui. La figure du non-humain est en effet un détour pour questionner ces crises bien humaines : celles-ci trahissent une impression générale d’asepsie et de déconnexion entre les individus, où le sens tactile est disqualifié, où le langage échoue à jouer son rôle de lien social, et où la technologie accélère le flot de la communication à distance.

Cette thèse vise à analyser la tendance du cinéma de science-fiction à développer davantage les modalités de l’écart séparant les individus que l’altérité non-humaine elle-même. En ce sens, les films étudiés questionnent moins l’apparition de l’Autre que la rupture potentielle des habitudes sociales humaines.

Composition du jury

  • Fabienne COSTA, Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse
  • Benjamin THOMAS, Professeur, Université de Strasbourg, Rapporteur
  • Dork ZABUNYAN, Professeur, Université Paris 8, Rapporteur
  • Isabelle KRZYWKOWSKI, Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice
  • Emmanuel SIETY, Professeur, Université Sorbonne Nouvelle, Examinateur

Directrice de thèse

Fabienne COSTA
Litt&Arts, centre CINESTHEA

Soutenance de thèse d'Élodie Wynar – Lettres et arts spécialité Didactique de la littérature

Soutenance Centre LITEXTRA Le 12 novembre 2024
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison de la Création et de l'Innovation (MaCI)
Salle 002

Engager des sujets lecteurs plurilingues dans la lecture de textes littéraires contemporains : une réflexion à partir de la “Nuit blanche de la lecture” au lycée franco-hellénique d'Athènes

Résumé

Nous nous intéressons dans cette thèse à la question de la lecture des textes littéraires au lycée par des élèves plurilingues, en classe ordinaire, au sein de la discipline français. Si la recherche en didactique de la littérature en FLM est très active sur les moyens de revivifier l’enseignement de la littérature (S. Ahr, B. Shawky-Milcent, F. Demougin, M. Sauvaire, J.-F. Massol, N. Rannou, etc.) et de permettre aux élèves faibles lecteurs d’accéder aux œuvres littéraires, en s’appuyant notamment sur la théorie du sujet lecteur (A. Rouxel, G. Langlade, etc.), on trouve finalement peu de ressources sur les démarches à mettre en œuvre face à un texte littéraire en milieu plurilingue.

Nous souhaiterions donc voir dans cette recherche dans quelle mesure certaines propositions didactiques, issues de la théorie du sujet lecteur et faisant appel à la subjectivité et à la sensibilité des élèves, pourraient se révéler porteuses, dans le contexte d’un lycée français à l’étranger, pour revivifier la relation des élèves à la lecture en français et à la langue française, et permettre l’expression de leurs compétences plurilingues et pluriculturelles.

Pour ce faire, nous tentons pour commencer de définir le modèle didactique du sujet lecteur plurilingue, par le biais d’une approche croisée de la manière dont les didactiques de la littérature en FLM, et du FLE, ont considéré, au fil du temps, les textes littéraires, et plus généralement le lien entre la culture et la langue. Nous affinons ensuite le portrait du sujet lecteur plurilingue en en présentant des figures mises en récit dans des témoignages, souvent autobiographiques, livrés par des écrivains francophones issus de différentes aires géographiques.

Nous présentons dans un second temps notre terrain de recherche, composé de deux classes de première du lycée franco-hellénique Eugène Delacroix d’Athènes, et le projet que nous avons analysé : la « Nuit blanche de la lecture », créé par un professeur de français, et qui consiste à faire lire dix œuvres littéraires contemporaines aux élèves, à leur en faire choisir une, ensuite lue dans son intégralité, à voix haute et de manière collective, lors d’une soirée.

À l’aide d’outils issus de la didactique de la littérature, de la linguistique interactionniste, de la psychologie du développement et de la didactique interculturelle, cette recherche s’intéresse à trois dispositifs didactiques en particulier : la tenue de carnets de lecture sur les œuvres contemporaines francophones lues par les élèves, les discussions à visée littéraire sur les œuvres, et la lecture collective à voix haute d’une œuvre intégrale. Nous tentons de voir quelles compétences de lecture et interculturelles sont mobilisées dans chacune de ces trois activités, et de quel degré d’engagement ont fait preuve les élèves qui y ont pris part. Nous analysons pour finir l’impact du projet « Nuit blanche de la lecture » sur les représentations que les élèves ont de la langue française et de la lecture en français.

Composition du jury

  • Jean-François MASSOL, Professeur émérite, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse
  • Nathalie AUGER, Professeure, Université Paul Valéry - Montpellier 3, Co-directrice de thèse
  • Magali BRUNEL, Professeure, Université de Montpellier, Rapporteure
  • Jean-Louis CHISS, Professeur émérite, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Rapporteur
  • Jean-Charles CHABANNE, Professeur, ENS DE LYON, Examinateur
  • Marie-Sylvie CLAUDE, Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice

Directeur de thèse

Jean-François MASSOL
Litt&Arts, centre LITEXTRA

Soutenance de thèse de Simone Bacchelli – Lettres et arts spécialité littérature générale et comparée

Soutenance Centre ISA Le 27 janvier 2024
Complément lieu

Università degli Studi di Siena
Italie

Argent et économie dans le roman moderniste français

Résumé

Cette étude vise à esquisser un profil intéressant, unifié et cohérent de la présence de l'argent et de l'économie au sein d'un genre et d'un mouvement littéraire qui ont connu un changement de paradigme majeur dans la représentation, et dans lesquels, à première vue, l'argent et l'économie semblent absents ou presque. Paradoxalement, il semble à bien des égards plus productif d'étudier la représentation et la dynamique de l'argent et de l'économie dans des œuvres où sa présence n'est pas apparente et où les préoccupations économiques des personnages sont minimes, plutôt que de travailler à une monographie sur le roman du XIXe siècle et l'argent. Comme l'affirme Pellini, au XIXe siècle, l'argent est en effet devenu « une présence omniprésente », un élément « considéré comme allant de soi, dans certains cas même redondant », arrivant à « devenir un stéréotype, souvent dénué d'intérêt ». Alors que dans le courant suivant, cet élément devient presque insaisissable aux yeux du lecteur, étant traité comme un fait acquis. L'argent semble donc se dérober derrière de nouveaux éléments qui, au contraire, occupent notre attention, comme le symbole de la subjectivité, symptôme d'une réalité intérieure qui prend le dessus sur le monde extérieur.

Dans le premier chapitre, un certain nombre de thèmes fondamentaux sont abordés afin de comprendre non seulement la pensée poétique de Gide mais aussi sa conception économique. Des questions telles que la liberté, la révolte et la consommation sont en effet fondamentales pour comprendre les deux pôles essentiels autour desquels se construit la pensée économique gidienne, c’est-à-dire l’acte gratuit et la fausse monnaie. Dans la deuxième partie de cette étude, la représentation de l'argent et de l'économie dans l’œuvre proustienne est analysée en détail. À la recherche du temps perdu est un roman qui place sous les yeux du lecteur des valeurs purement immatérielles, intellectuelles, artistiques et philosophiques. Cependant, l'argent et l'économie sont largement traités dans la Recherche, et l'élément symbolique et/ou abstrait n'est qu'une facette d'un thème qui englobe tout un processus de création. Dans le premier chapitre de cette deuxième partie, un aspect très important de la réflexion de Proust est présenté, qui concerne l'analyse sociale que l'auteur met en scène dans son œuvre. À partir de cet aspect, certains éléments qui introduisent la question monétaire et économique sont mis en évidence et analysés, comme la richesse et la position sociale des personnages. L’économie du monde proustienne est, en effet, l’économie de la classe des loisirs qui se base sur le désir et non sur le besoin. C'est une économie qui implique le plaisir mais aussi le monde de la bourse, le mariage, l’héritage, le don et l’amour. Enfin, dans le dernier chapitre, je montre comment cette économie du désir est également liée au monde de la littérature et l'implique. Comme l'œuvre de Gide, celle de Proust a aussi pour centre la littérature elle-même et son rapport au monde. Les deux écrivains posent donc également le problème de l'influence de l'argent sur la littérature et de la relation symbiotique que ces deux éléments semblent avoir toujours entretenue. Et en représentant le monde de l'économie et de l'argent dans leurs œuvres, ces auteurs présentent à la fois des caractéristiques de continuité et de rupture par rapport aux représentations du passé. Tous deux représentent de manière emblématique la crise d'une époque où le relativisme et la décadence des équivalents généraux ont jeté des ombres sur un avenir que l'horreur et la destruction de la Grande Guerre allaient compromettre pendant au moins deux générations ; et les effets de cette crise ont également eu des répercussions dans le domaine de la littérature et en particulier sur ce genre (équivalent général aussi ?) qui avait été le champion du siècle précédent : le roman.

Composition du jury

  • Pierluigi PELLINI, Professeur, Università degli Studi di Siena, Directeur de thèse
  • Mickael JAKOB, Professeur, Université Grenoble Alpes, Co-directeur de thèse
  • Gianni LOTTI, Rapporteur
  • Delphine RUMEAU, Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice
  • Valeria SPERTI, Examinatrice

Co-directeur de thèse

Michael Jakob
Litt&Arts, centre ISA

Thèse en co-tutelle avec l'université de Sienne, Italie

Soutenance de thèse de Médhi Bareau – Sociologie

Soutenance Centre ISA Le 11 juillet 2024
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes (aile Z, RdC)

Les expériences des silences

Résumé

Cette étude se plonge dans la complexe interaction entre deux expressions du silence : le silence de protection, choisi par les vieilles familles du village et les moniales du monastère, et le silence sacré et/ou résonnant qui symbolise une relation profonde et en dialogue avec le monde, aussi bien à travers la relation horizontale que verticale de la relation au monde. Dans le contexte villageois, ces deux groupes optent pour une modalité dans leur relation au monde que nous désignons, silence de protection, l'appliquant spécifiquement à certaines interactions. Cependant, ce choix de silences entre en conflit avec le silence sacré, qui est traditionnellement associé à la méditation et à la spiritualité.

Cette recherche entreprend une exploration minutieuse de la manière dont cette dualité de silences est influencée par une multitude de facteurs, allant des conditions sociales et culturelles aux dynamiques historiques. De plus, elle met en lumière le rôle crucial des imaginaires collectifs, souvent en opposition, qui contribuent à façonner ces choix silencieux. L'étude vise à décortiquer les intersections et les contradictions entre ces deux formes de silence, en les replaçant dans l'évolution temporelle et les interactions au sein de la société environnante. L'adoption du silence de protection par les vieilles familles du village et les moniales du monastère reflète l'impact des imaginaires culturels parfois contradictoires.

À travers une analyse, cette recherche dévoile comment ces expressions silencieuses, bien que guidées par des intentions différentes, entrent en interaction complexe avec les imaginaires collectifs, les aspirations spirituelles et les souvenirs historiques. Elle offre un éclairage sur la manière dont ces choix de silence se tissent dans le tissu des vies communautaires et des aspirations spirituelles, tout en posant des questions pertinentes  sur leur signification et leur coexistence. 

Composition du jury

  • Florent GAUDEZ, Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse
  • Francesca SBARDELLA, Professeure, Université de Bologne, Co-directrice de thèse
  • Alain CHENEVEZ, Maître de conférences HDR, Université de Bourgogne, Rapporteur
  • Maria Chiara GIORDA, Professeure, Université de Rome 3, Rapporteure
  • Véronique COSTA, Maîtresse de conférences HDR, Université Grenoble Alpes, Examinatrice
  • Fiorenza GAMBA, Professeure, Université de Genève, Examinatrice
  • Vincenzo LAGIOIA, Chercheur, Université de Bologne, Examinateur
  • Pascal VALLET, Professeur, Université de Nanterre, Examinateur 

Directeur de thèse

Florent Gaudez
Litt&Arts, centre ISA

Thèse en co-tutelle avec l'université de Bologne, Italie

Soutenance de thèse de Emma Pavan – Études italiennes

Soutenance Centre ISA Le 5 juillet 2024
Complément date

11h00

Complément lieu

Università degli Studi di Cagliari
Facoltà di Studi Umanistici – Sa Duchessa
Salle Aula Magna «Motzo»
Via Is Mirrionis 1 
09127 Cagliari
Italie

“Après le paysage ?”. Le paysage dans la poésie de la seconde moitié du XXe siècle

Résumé

Le projet vise à étudier les formes et les fonctions du paysage dans la poésie italienne de la seconde moitié du XXe siècle et du tout début des années 2000. L'objectif de la recherche est également de proposer une hypothèse de méthodologie pour l'étude d'un objet par définition transdisciplinaire dans l'horizon littéraire italien. Avec ces intentions, le projet vise à placer le paysage, compris comme une unité particulière activement construite par un sujet-observateur, au centre d'une investigation visant à montrer comment le regard contribue à la construction du texte poétique. Compte tenu de la nature historique, subjective et artificielle du paysage, l'étude vise à identifier ses caractéristiques particulières dans un horizon culturellement circonscrit d'un point de vue formel, temporel et spatial, en examinant un corpus d'œuvres significatives appartenant à la production poétique italienne de la seconde moitié du XXe siècle. En particulier, le corpus comprend les textes de Giorgio Orelli et Andrea Zanzotto – poètes nés dans les années 1920 – et ceux d'Antonella Anedda et Fabio Pusterla – nés dans les années 1950.

Composition du jury

  • Mickael JAKOB, Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse
  • Roberto PUGGIONI, Associate Professor, Università degli Studi di Cagliari, Co-directeur de thèse
  • Marco MAGGI, Associate Professor, Università della Svizzera italiana, Rapporteur
  • Giancarlo ALFANO, Professeur, Università degli Studi di Napoli Federico 2, Examinateur
  • Rita MESSORI, Associate Professor, Università degli Studi di Parma, Examinatrice
  • Delphine RUMEAU, Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice
  • Niccolò SCAFFAI, Professeur, Università degli studi di Siena, Examinateur

Directeur de thèse

Michael Jakob
Litt&Arts, centre ISA

Thèse en co-tutelle avec l'université de Cagliari, Italie

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