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Soutenance

Soutenance de Malek Ouakaoui – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Recherche Le 12 décembre 2019
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Grande salle des colloques

Esthétique du spleen dans le cinéma de l'immigration

Résumé

Plus que jamais l’immigration est un sujet d’actualité. Elle fait systématiquement l’objet des campagnes électorales des pays d’accueil et révèle en filigrane un malaise grandissant dans les pays de départ. Ce malaise qui est surtout apparu après la décolonisation témoigne de la difficulté pour la plupart des pays du Sud d’accéder à une réelle souveraineté. La jeunesse de ces pays-là ressent alors un sentiment de déception et de mélancolie comparable au spleen vécu par les Romantiques français dans la période postrévolutionnaire. Le voyage vers un ailleurs fantasmé devient alors un moyen de dépassement et parfois même de survie. Mais tandis qu’au XIXe siècle, c’était l’Orient qui paraissait fascinant, notamment en littérature dite orientaliste, aujourd’hui la tendance semble s’être inversée pour donner lieu à un occidentalisme cinématographique.



L’immigration suppose un départ : l’émigration ; une installation : l’immigration à proprement parlé ; et parfois même un retour : la « remigration ». Chacun de ces aspect comporte des problématiques particulières sous-jacentes et pas nécessairement en rapport les unes avec les autres. Elles sont largement traitées en études sociologiques, politiques ou même économiques. Mais ces études n’ont pas vocation à nous introduire dans la pensée intérieure de ceux qui vivent les situations. Car l’Histoire à elle seule ne suffit pas à rendre compte des événements, il lui faut aussi les mémoires, et il y a souvent une différence importante entre ceux qui racontent cette Histoire – les migrations en sont un thème majeur – et ceux qui la vivent. Le cinéma, comme la littérature ont cette spécificité de faire ressentir au lecteur ou au spectateur des situations, des sentiments, des émotions. À travers une expérience esthétique, nous sommes plus à même de comprendre les problèmes, et à défaut de pouvoir les résoudre, d’en avoir au moins conscience, comme en psychanalyse.



Composition du jury
Didier COUREAU (Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse) ; Patrick LOUGUET (Professeur émérite, Université Paris 8, Rapporteur) ; Thierry ROCHE (Professeur, Aix-Marseille Université, Rapporteur) ; Yannick LEBTAHI (Maître de conférences, Université de Lille, Examinateur) ; Sonia KERFA (Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinatrice).

Directeur de thèse

Didier COUREAU

Litt&Arts, centre CINESTHEA

Soutenance de Quentin Bazin – Philosophie – cotutelle Lyon 3 et Litt&Arts

Soutenance Recherche Le 25 novembre 2019
Complément date

14h00

Complément lieu

Maison Internationale des Langues et des Cultures (MILC)
Amphithéâtre
Université Jean Moulin - Lyon 3
35 rue Raulin
69007 Lyon

Perplexités, Institutions, Créativités. De l’art brut au laboratoire itinérant

Résumé

En indiquant l’importance de travailler à soigner la culture qui est malade, en affirmant que ce qui importe se passe dans les interstices de la société, l’art brut n’est pas pour autant dénué de réflexes normatifs et identitaires. Comment prendre la mesure de la nouveauté impliquée par l’art brut sans servir ses contradictions ? Comment raconter l’art brut, que l’on tient pour capable de vivifier nos créativités, sans reconduire des dominations portées sur les altérités qui président à ses œuvres ?



Ce travail cherche à appréhender la notion d’art brut en considérant que ses productions, ses discours et ses effets témoignent d’une nouvelle conception de la créativité, qui nourrit le commun par le détour de ce qui est hors du commun. Le premier mouvement prospecte des composantes signifiantes de l’art brut (les fantasmes portés sur l’altérité, la primitivité, l’intensité, la singularité, mais aussi les pouvoirs de mutation et de conflit des productions brutes), ainsi que des registres de discours tenus sur ses productions. Le mouvement suivant descend le long de l’imaginaire conceptuel brut pour approcher une métaphysique de la créativité. Celle-ci articule les composantes de l’art brut et redessine le rapport aux subjectivités, aux expériences esthétiques et aux institutions (ce terme renvoyant aux établissements, mais aussi au langage, aux significations et aux comportements institués). Le dernier mouvement remonte des concepts vers une proposition de pratiques organisées, prenant place dans une politique culturelle attentive aux rapports aux institutions, aux créativités mineures et aux inégalités dans les légitimités à créer. Ces pratiques s’organisent autour d’un projet de laboratoire itinérant en Auvergne-Rhône-Alpes, dont les fonctions sont la transmission de nouvelles de la biodiversité culturelle locale, l’animation d’ateliers et de chantiers collectifs dans l’espace public et en institutions, ainsi que la recherche sur les créativités populaires et leurs potentiels de transformation sociale.



Composition du jury
Jean-Philippe PIERRON (Professeur, Université Jean Moulin Lyon 3, Directeur de thèse) ; Isabelle KRZYWKOWSKI (Professeure, Université Grenoble Alpes, Co-directrice de thèse) ; Anne BRUN (Directrice de recherche, Centre de psychopathologie et psychologie clinique, Université Lumière Lyon 2) ; Stefan KRISTENSEN (Professeur, Université de Strasbourg) ; Florent GAUDEZ (Professeur, Université Grenoble Alpes, Président) ; Mauro CARBONE (Professeur, Université Jean Moulin Lyon 3) ; Sarah LOMBARDI (Directrice de la collection d’Art Brut, Lausanne).

Directrice de thèse

Isabelle KRZYWKOWSKI

Litt&Arts, centre ISA

Soutenance de Louis Autin – Lettres et arts spécialité Langues et civilisations de l’Antiquité

Soutenance Recherche Le 23 novembre 2019
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes

Voix de la foule chez Tacite : perspectives littéraires et historiques sur la communication collective au début de l'Empire

Résumé

Ce travail analyse sous différentes perspectives les formes de la voix collective chez Tacite. Souvent réduites par l’historien à un simple son dérangeant, les voix de foule engagent des problématiques diverses (sociopolitiques, historiographiques, littéraires) qui ne sont pas indépendantes les unes des autres mais forment un système de représentation. Méthodologiquement, nous ne dissocions donc pas l’approche littéraire et l’approche l’historique et cherchons à montrer comment des faits sociaux comme la communication des masses sont encodés dans le récit.



La première des trois parties trouve son unité dans l’analyse lexicographique du vocabulaire politique de Tacite, en commençant par le concept de foule (chap. 1). On y voit surtout que uulgus (uulgus urbanum ou uulgus militum) renvoie à un type de foule particulier, celle qui, par sa voix, devient l’un des acteurs principaux du régime impérial. Deux études de cas (les foules dans les mutineries du livre I des Annales ; la foule dans l’épisode de la répudiation d’Octavie) ancrent l’analyse dans l’étude suivie du texte tacitéen. Le chap. 2 étudie la clameur, définie comme communication verticale entre la foule et l’individu. Après avoir relevé les caractéristiques formulaires de l’écriture tacitéenne, nous montrons que le cri collectif a constitué pour l’historien un puissant outil de caractérisation des foules et a servi à l’élaboration de l’historia ornata, via des déplorations pathétiques et des hypotyposes.



La deuxième partie étudie au plan historique le phénomène de la rumeur, dont l’œuvre de Tacite constitue un réceptacle exceptionnel. Dans le chap. 3, nous définissons la rumeur comme média : au-delà des stéréotypes, le phénomène peut être caractérisé par son mode particulier (réticulaire et exponentiel) de transmission de l’information, qui l’oppose aux médias traditionnels et aristocratiques. Le chap. 4 adopte une approche interactionniste : il s’agit de déterminer où, quand, comment et par qui s’échangeaient les rumeurs, en nous focalisant sur les réseaux de sociabilité (urbains tout autant que militaires) qui leur permettaient de circuler. Le chap. 5 replace la rumeur dans le « paysage médiatique », à Rome et dans les castra, et interroge la relation entre les bruits publics et les autres canaux de communication, notamment les médias de l’officialité. Si la situation la plus récurrente est celle d’une rivalité entre la foule et les autorités autour de l’acquisition de l’information, une autre configuration se trouve de manière régulière dans les sources : la rumeur permettait d’assurer la dissémination d’une information officielle auprès du grand nombre, au-delà des lieux d’interaction ritualisés entre la masse et le pouvoir. Dans ces trois chapitres, l’assise documentaire est élargie aux textes et auteurs de la fin de la République et du Haut-Empire.



Nous retournons ensuite au seul Tacite (troisième partie) pour synthétiser les différentes fonctions littéraires qu’assume la rumeur chez lui, en interrogeant leur rapport avec les propriétés historiques du phénomène. Le chap. 6 propose une analyse des fonctions narratologiques de la rumeur, certaines connues (la rumeur comme insinuation ou comme support du portrait), d’autres plus neuves (la rumeur comme embrayeur de transition). Dans le chap. 7, nous élargissons le cadre en observant le lien de la rumeur à la causalité historique : certains bruits, de forme chorale, semblent détachés des événements et permettent de faire résonner une contre-histoire au sein du récit tacitéen (histoire des émotions, voire histoire contrefactuelle). La fin de ce dernier chapitre se penche sur la problématique de l’utilisation des rumeurs comme sources par Tacite.



Après une conclusion ouvrant sur des perspectives sociocritiques dans l’analyse du discours collectif tacitéen, on trouve deux annexes : un état de la question de la rumeur dans les sciences de l’Antiquité, et une étude lexico-syntaxique des rumeurs tacitéennes.



Composition du jury
Isabelle COGITORE (Professeur, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse) ; Rhiannon ASH (Professeur, Université d'Oxford, Rapporteur) ; Cristina ROSILLO-LÓPEZ (Maître de conférences, Université de Séville, Rapporteur) ; Christiane KUNST (Professeur, Université d'Osnabrück, Directrice de thèse) ; Olivier DEVILLERS (Professeur, Université Bordeaux Montaigne, Examinateur) ; François BÉRARD (Professeur, École Normale Supérieure / École Pratique des Hautes Études, Examinateur).

Directrice de thèse

Isabelle COGITORE

Litt&Arts, centre TRANSLATIO

Soutenance de Sara Abdollahzadeh Sardehaei – Lettres et arts spécialité Littératures française et francophone

Soutenance Recherche Le 15 novembre 2019
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes

Romancières iraniennes d'expression française (2000-2016)

Résumé

Ce travail de recherche porte sur six romancières (et une auteure de bandes dessinées) d'origine iranienne qui ont choisi de s'exiler en France et qui ont adopté le français comme langue d'expression : Fariba Hachtroudi, née en 1951, Nahal Tajadod, née en 1960, Sorour Kasmaï, née en 1962, Chahdortt Djavann, née en 1967, Négar Djavadi, née en 1969, Naïri Nahapétian, née en 1970 et Marjane Satrapi, née en 1969. Ces romancières ont des caractéristiques en commun : toutes ont une double culture, connaissent les deux langues parfaitement, le persan et le français, et abordent les mêmes thèmes. Bien qu'elles n'aient pas le même âge, ni les mêmes expériences, elles écrivent sur les femmes et leurs personnages principaux sont presque toujours des femmes. Cette caractéristique peut être considérée comme exceptionnelle et récente (depuis 2000) dans les littératures francophones issues de l'émigration. Nos romancières francophones d'origine iranienne se mettent à parler de l'Iran et de son histoire à travers une forme de fiction qui reste très proche de la réalité pour aborder les grands sujets d’actualité : l'oppression installée en Iran depuis 1979, le climat dictatorial du régime des mollahs et ses conséquences sur la vie des gens et surtout sur la vie des femmes qui sont plus concernées, etc.



La première partie s’intéresse au cheminement personnel et collectif qui conduit des Iraniennes à devenir des romancières françaises. La deuxième partie propose une analyse des modèles culturels français et persan auxquels obéissent les romans en quête d’une écriture singulière. Dans la troisième partie est étudiée la façon dont les auteures utilisent la forme romanesque et inventent parfois une nouvelle forme de roman historique. Quant à la quatrième partie, elle est consacrée à la réception de cette littérature en France aussi bien qu’en Iran et dans d'autres pays musulmans.



Composition du jury
Claude COSTE (Professeur, Université de Cergy-Pontoise, Directeur de thèse) ; Ridha BOULAÂBI (Maître de conférences, Université Grenoble Alpes, Co-directeur de thèse) ; Sylvie BRODZIAK (Professeur, Université de Cergy-Pontoise, Rapporteur) ; Julie DUVIGNEAU (Maître de conférences, INALCO, Examinateur) ; Mounira CHATTI (Professeur, Université Bordeaux Montaigne, Rapporteur).

Directeur de thèse

Claude COSTE

Soutenance de Federica Greco – Études italiennes

Soutenance Recherche Le 24 septembre 2018
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle B2
UFR Arts et Sciences Humaines

Autopromotion, paradoxe et réécriture dans l'œuvre d'Ortensio Lando

Résumé

L’objectif de cette recherche est une étude globale de l’œuvre et de la pensée de l’humaniste milanais Ortensio Lando (1506 env. - 1553 env.). Cet auteur, redécouvert par la critique dans les années 70, notamment grâce aux recherches menées par les américains Conor Fahy et Paul Grendler, connaît aujourd’hui un intérêt renouvelé en raison du caractère paradoxal et ambigu de sa production. Mais, si son ouvrage le plus célèbre, les Paradossi (1543), est désormais bien connu par les spécialistes, la plus grande partie de ses écrits reste encore méconnue. Nous prendrons par conséquent en considération tout le corpus de Lando, qui compte au moins une vingtaine d’ouvrages, pour mener une étude complète de son œuvre.



Nous porterons aussi une attention particulière à la vie d’Ortensio Lando qui reste encore en grande partie obscure. Nous reprendrons les quelques documents de l’époque qui nous donnent des informations utiles et les différentes théories sur la biographie de Lando, notamment l’hypothèse qu’il était dans sa jeunesse un moine augustin qui aurait par la suite abandonné son ordre pour fuir en France.



L’analyse des œuvres permet de dégager trois axes principaux :



1 – L’autopromotion

Lando employait différents pseudonymes. À notre avis, cet usage était dicté seulement en partie par la nécessité de cacher son identité d’auteur hétérodoxe. L’utilisation de pseudonymes et de jeux linguistiques faisait aussi partie d’une stratégie réfléchie d’autopromotion dont nous analyserons les techniques rhétoriques. Lando était conscient des nouveaux enjeux de l’industrie typographique et démontre qu’il sait les utiliser à sa faveur pour se construire une image de lettré irrégulier et excentrique.



2 – Le paradoxe

Les Paradossi sont considérés comme la première œuvre du genre paradoxal en langue vulgaire, genre qui connaîtra un énorme succès pendant tout le XVIe siècle. La critique a déjà reconstruit la façon dont l’humanisme a récupéré cette tradition d’origine antique, notamment à travers Lucien de Samosate, elle en a isolé les thématiques principales comme celle « asinienne » et la critique du savoir. Jusqu’à présent, peu d’attention a été accordée aux autres textes paradoxaux de Lando et il manque encore une interprétation satisfaisante des raisons qui se cachent derrière cette stratégie stylistique. Les théories qui considèrent Ortensio Lando comme un antihumaniste, anticicéronien et antiérasmien ne sont pas complètement convaincantes et nous développerons une autre thèse pour expliquer l’emploi du paradoxe : l’ambiguïté du message ne représente ni un refus sceptique de toute position, ni une prise de position contre l’héritage humaniste mais le rejet de toute forme de dogmatisme intellectuel.



3 – Les formes de réécriture

Si Lando ne peut pas être considéré comme antihumaniste, il est certain que nous nous trouvons dans une période de crise et de changement des modèles littéraires. La problématique sera donc d’analyser quels sont les rapports de Lando avec la culture classique dont il reprend et parodie les genres, et avec la culture humaniste qui bien que critiquée reste au centre de ses œuvres. Nous nous concentrerons aussi sur les raisons qui se cachent derrière l’emploi de longs catalogues d’exemples érudits, tirés surtout de l’Officina de Jean Tixier, en proposant de lier cette pratique à une parodie des dérives de la récupération du savoir classique, se fondant sur les mêmes prémisses de littérature paradoxale.





Composition du jury
Serge STOLF (Professeur Émérite, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse) ; Francis GOYET (Professeur, Université Grenoble Alpes, Co-Directeur de thèse) ; Antonio CORSARO (Professeur, Università degli Studi di Urbino Carlo Bo, Rapporteur) ; Chiara LASTRAIOLI (Professeur, CESR - Université de Tours, Rapporteur) ; Elena PIERAZZO (Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur) ; Ulrika Susanna LONGO (Maître de conférences, Université Jean Moulin Lyon 3, Examinateur).

Directeur de thèse

Francis GOYET

Litt&Arts, composante RARE

Soutenance de Quentin Julien – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Recherche Le 4 juillet 2019
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes

Conception et développement d'ateliers d'éducation aux médias : une approche archéo-médiatique

Résumé

La recherche documentée dans ce mémoire de thèse de doctorat entend proposer une voie complémentaire à l'éducation aux médias telle qu'elle se pratique actuellement dans les établissements d'enseignement du secondaire et du supérieur. Pour ce faire, nous avons exploré la piste d'un champ théorique et pratique, d'origine anglo-saxonne et germanique, que l'on nomme Archéologie des media. Il s'est agi de proposer un cadre théorique interdisciplinaire incluant cette discipline afin d'en proposer une première transposition didactique, mise en œuvre à travers des ateliers et des dispositifs originaux. Leur conception et leur évaluation, appuyées sur une méthodologie de recherche orientée par la conception, ont été au cœur de ce travail.



Composition du jury
Yves CITTON (Professeur, Université Paris 8, Directeur de thèse) ; Patricia MARZIN-JANVIER (Professeur, Université de Bretagne Occidentale, Rapporteur) ; Denis REYNAUD (Professeur, Université Lyon 2, Rapporteur) ; Jean-François MASSOL (Professeur émérite, Université Grenoble Alpes, Examinateur) ; Julie VALERO (Maître de conférences, Université Grenoble Alpes, Examinatrice) ; Marie PRESTON (Maître de conférences, Université Paris 8, Examinatrice).

Directeur de thèse

Yves CITTON

Soutenance de Heiwon Won – Sociologie

Soutenance Recherche Le 20 juin 2019
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle des Conseils

Régénération urbaine et gentrification par la culture. Effets et paradoxes de projets urbains à Séoul. Le cas du quartier Ihwa-dong

Résumé

La culture est devenue un moyen de développement de la ville. Son utilisation s’étend à d’autres champs de l’action publique locale : non seulement elle est mobilisée pour améliorer l’image des territoires, mais elle constitue, également, le moteur de nombreux projets de régénération urbaine. Il s’agit de l’application de la notion de la régénération culturelle aux processus de transformation physique et sociale des espaces défavorisés. Cependant, cela ne va pas sans effets négatifs : des phénomènes d’exclusion par la culture se manifestent. En particulier Sharon Zukin attire l’attention sur certains aspects inquiétants de l’instrumentalisation de la culture ; l’art (les artistes et les pratiques culturelles) pourrait devenir un catalyseur du phénomène de la gentrification. En effet, la gentrification qui apparaît dans les quartiers défavorisés de la ville, quand les classes moyennes jeunes et relativement riches s’y installent, peut entraîner l’exclusion des anciennes populations.



La régénération urbaine par la culture atteint la Corée du Sud depuis quelques décennies sans exception. Le gouvernement coréen a programmé de nombreux investissements encourageant les réalisations de projets urbains inspirés par la culture. Nous avons choisi de nous focaliser, dans le cadre de cette recherche, sur le quartier d’Ihwa-dong à Séoul. Grâce à plusieurs projets culturels, l’image d’Ihwa-dong a été complètement renversée : passant de la situation d’un quartier abandonné à la réalisation du « village des peintures murales », qui est devenu un lieu touristique parmi les plus visités de Séoul. Dans ce contexte, Ihwa-dong représente-il un bon modèle de régénération culturelle en Corée ? Est-ce que les effets négatifs de la gentrification y sont présents ? Nous reviendrons sur ces questions tout au long de l’analyse.



Pour répondre à ces questions, nous avons mené une série d’enquêtes en 2014, 2016 et 2018. Notre objectif était de comprendre les réactions des habitants et des visiteurs d’Ihwa-dong, en tenant compte des remarques négatives de Zukin. Cela nous a permis de constater que les projets culturels ont entraîné des effets paradoxaux : les impacts positifs et immédiats au niveau économique et environnemental, d’un côté, la commercialisation des produits artistiques et la touristification extrême, qui provoquent un certain nombre de changements au sein de la société et des habitants. D’un autre côté, cette évolution du quartier a aussi été suivie de la perte partielle de la mémoire des lieux et l’érosion de l’esprit communautaire.



Composition du jury
Florent GAUDEZ (Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse) ; Bruno PÉQUIGNOT (Professeur émérite, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Rapporteur) ; Jean-Louis FABIANI (Directeur d’études à l’EHESS-Paris & Professeur à Central European University [CEU-Budapest], Rapporteur) ; PARK Shin-Eui (Professeur, Université Kyung Hee [Séoul, Corée du Sud], Examinatrice) ; Fiorenza GAMBA (Professeur, Université de Sassari [Italie] & Université de Genève [Suisse], Examinatrice) ; Jeffrey A. HALLEY (Professeur, UTSA [USA], Examinateur).

Directeur de thèse

Florent GAUDEZ

Litt&Arts, centre ISA

Soutenance de Martin Givors – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Recherche Le 21 mai 2019
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes

La compagnie de Fractus V (Eastman / Sidi Larbi Cherkaoui) comme foyer de régénération pour les interprètes : récit écologique et micropolitique d'un travail de terrain mené au fil de la création et de la tournée d’une création chorégraphique (2015-2018)

Résumé

Cette recherche s’élabore depuis un travail de terrain mené avec les artistes du spectacle Fractus V (Cie Eastman / choré. Sidi Larbi Cherkaoui) entre juin 2015 et mai 2018. Au fil du récit de cette traversée, de Barcelone à Anvers puis sur les routes d’Europe, une réflexion s’articule progressivement autour de l’interrogation suivante : dans quelle mesure le processus de création et la tournée du spectacle constituent-ils des expériences régénératrices pour les interprètes qui s’y engagent ? Rite de passage à bien des titres, Fractus V repose sur un désir de renouvellement et d’entre’fertilisation (« cross-fertilization ») partagé par neuf interprètes de cultures chorégraphiques et musicales différentes : les danseurs Sidi Larbi Cherkaoui, Dimitri Jourde, Johnny Lloyd, Fabian Thomé Duten et Patrick ‘Twoface’ Williams Seebacher ; les musiciens Soumik Datta, Kaspy N’Dia, Woojae Park et Shogo Yoshii.



Leur modus operandi consiste d’abord en deux gestes : les interprètes s’apprennent les uns les autres des danses et s’essaient ensemble à des écritures collectives. Non sans difficultés, la compagnie naissante esquisse peu à peu les contours d’une micropolitique de création embrassant la nécessité de la fabrique d’un commun tout autant que l’inévitable processus de différenciation des interprètes entre eux. Comment les corps parviennent-ils à diffracter les apprentissages ? À faire « à leur manière » sans faire séparément ? À former une compagnie, voire un chœur polyphonique, plutôt qu’un assemblage d’altérités ?



C’est à l’étude des pistes de réponse travaillées par les artistes, ainsi qu’à leurs évolutions dans le temps, que se dédie cette thèse. À cette fin, elle élabore une approche ethnographique, écologique et micropolitique des trajectoires et transformations des interprètes en mobilisant les anthropologies des lignes et des modes de Tim Ingold et de François Laplantine, les micropolitiques affectives de Brian Massumi et de Frédéric Lordon, la philosophie ontogénétique de Gilbert Simondon, ainsi que les études poïétiques en danse contemporaine. C’est aux côtés de cette assemblée d’artistes et de penseurs que se formule, au gré de récits et de réflexions théoriques, une pensée de la régénération comme principe d’une micropolitique écologique de l’être en devenir à l’œuvre au sein d’un processus de création chorégraphique collaboratif.



Composition du jury
Gretchen SCHILLER (Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse) ; Isabelle GINOT (Université Paris 8, Rapporteur) ; Philippe GUISGAND (Université Lille 3, Rapporteur) ; Julie SERMON (Université Lyon 2, Examinateur) ; Sarah ANDRIEU (Université Nice Sophia Antipolis, Examinateur) ; François LAPLANTINE (Professeur honoraire, Université Lyon 2, Invité) ; Gay MCAULEY (Honorary research fellow, Royal Holloway University of London, Invitée).

Directrice de thèse

Gretchen SCHILLER

Litt&Arts, centre Cinesthea

Soutenance de Nicolas Burtin – Sociologie

Soutenance Recherche Le 20 mai 2019
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle des Conseils

Vulnérabilité sociale et relation homme/animal. Les structures d'accueil des populations vulnérables en Rhône-Alpes face à la question de l'animal de compagnie

Résumé

Dans un contexte de prise en compte grandissante des « non humain » en général et des animaux de façon plus spécifique au sein des sciences sociales, la présente thèse interroge les relations entre des publics fragiles et leurs animaux, et ce, notamment lorsque ces publics sont amenés à entrer dans des établissements médico-sociaux. Si les animaux de compagnie font partie de nos vies, ceux-ci demeurent toutefois encore peu présents dans les établissements où peuvent séjourner des propriétaires d'animaux. Dès lors, que font ces propriétaires lorsque l'établissement n'accueille pas l'animal de compagnie ? Quelle place occupe ce dernier durant cette période de l'existence où le propriétaire peut ou doit faire son entrée dans un établissement ? Cette thèse met d'abord en évidence la façon avec laquelle l'attention portée aux « relations humanimales », initialement peu présente dans nos disciplines, s'est développée à partir de la fin du XXe siècle. Après ces premiers pas théoriques, nous cherchons à rendre compte des spécificités non seulement de la perception, mais également de la relation qu'ont les publics fragiles (hommes « sans-domicile » et personnes âgées) avec l'animal de compagnie. La dernière partie de la thèse propose un état des lieux de l'accueil de l'animal de compagnie au sein des structures d'hébergement pour « sans-domicile » et des établissements pour personnes âgées, sur le territoire de la région Rhône-Alpes.



Composition du jury
Florent GAUDEZ (Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse) ; Jean-Louis FABIANI (Directeur d’études à l’EHESS-Paris & Professeur à Central European University [CEU-Budapest], Rapporteur) ; Véronique SERVAIS (Professeur, Université de Liège, Rapporteur) ; Corine EYRAUD (Maître de conférences HDR, Aix-Marseille Université, Examinatrice) ; Fiorenza GAMBA (Professeur, Université de Sassari et Université de Genève, Examinatrice) ; Bruno PÉQUIGNOT (Professeur émérite, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Examinateur).

Directeur de thèse

Florent GAUDEZ

Litt&Arts, centre ISA

Soutenance de Jacopo Rasmi – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Recherche Le 1 février 2019
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Salle des Actes
Bâtiment Stendhal

Une écologie des méthodes documentaires à partir d'écritures filmiques et littéraires de l'Italie contemporaine

Résumé

Cette recherche se structure autour de quelques pratiques documentaires dans le contexte italien contemporain : Michelangelo Frammartino, Gianni Celati, Pietro Marcello… Étudiées en tant que méthodes particulières de médiation et d’écriture parmi de nombreuses autres agençant l’univers médial actuel, ces expériences nous révèlent leur spécifique statut écologique. C’est à une écologie générale (socio-politique, perceptive et symbolique) qu’on se réfère : celle qui a été proposée par des théoriciens tels que Felix Guattari, Tim Ingold ou Bruno Latour. Fidèles à un certain empirisme habitant ainsi qu’à une attention interactive envers nos milieux, ces créations documentaires captent, questionnent et racontent l’ensemble enchevêtré de présences composant nos milieux. Malgré un intérêt cinématographique prioritaire (pour Michelangelo Frammartino, d’abord), les théories et les exemples mobilisés permettent de définir une catégorie de « documentaire » capable d’inclure des formes médiales très variées comme la littérature (à travers Gianni Celati, surtout) ou le théâtre sur la base d’un principe commun d’enquête appareillée des environnements qu’on habite. Entre les lignes de ce paradigme écologique et trans-médiale du documentaire nous identifions les coordonnées d’une manière plus soutenable et attentive d’habiter les milieux complexes (autant « naturels » que sociaux, techniques et sémiotiques) dans lesquels nous sommes toujours déjà impliqués. Elle est inaugurée par d’autres récits et d’autres perceptions de ce qui nous entoure qu’on appellera des « contre-fictions ».





Composition du jury
Yves CITTON (Professeur, Université Paris 8, Directeur de thèse) ; Enzo NEPPI (Professeur, Université Grenoble Alpes, Codirecteur de thèse) ; Emanuelle ANDRÉ (Professeur, Université Paris 3, Rapporteur) ; Corinne MAURY (Maître de conférences, Université Toulouse - Jean Jaurès, Rapporteur) ; Antonio SOMAINI (Professeur, Université Paris 3, Examinateur) ; Dork ZABUNYAN (Professeur, Université Paris 8, Examinateur).

Directeur de thèse

Yves CITTON

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