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Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Séminaire TRANSLATIO – Actualités de la recherche – séance 3

Séminaire Centre TRANSLATIO, Recherche, Séminaire TRANSLATIO – Actualités de la recherche Le 9 février 2024
Complément date

10h30 - 12h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle des Conseils

La séance sera consacrée à une discussion autour du livre de Sophie Aubert-Baillot, “Le grec et la philosophie dans la correspondance de Cicéron” (Brepols, 2021), en présence de l'auteure.

Cet ouvrage récent apporte un nouvel éclairage sur le bilinguisme gréco-latin dans le corpus épistolaire de Cicéron par le prisme spécifique de l’étude conjointe de la rhétorique et de la philosophie anciennes.

Ancienne élève de l’ENS de la rue d’Ulm, MCF de langue et de littérature latines à l’université Grenoble Alpes (2009-2021) et actuellement professeure de langue et littérature latines à l’université de Lille, Sophie-Aubert Baillot a toujours porté un vif intérêt à la rhétorique et à la philosophie antiques. Après une thèse (soutenue en 2006 à l’université Paris-Sorbonne) consacrée à la rhétorique des Stoïciens à Rome de ses origines à la fin de la République, sous la direction de M. Carlos Lévy (professeur émérite à l’université Paris-Sorbonne, spécialiste de littérature et philosophie romaines et, depuis 2021, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres), Sophie Aubert-Baillot obtient son habilitation à diriger des recherches (HDR) en 2019 en se consacrant à l’étude des langages de la philosophie en Grèce et à Rome de la période classique au début de l’Empire. Si la plupart de ses travaux traitent de ces deux disciplines – la rhétorique et la philosophie – et de leur mise en œuvre dans le monde romain et dans le monde grec, les publications de Sophie Aubert-Baillot donnent à voir une peinture dynamique et authentique de la société gréco-romaine d’alors qui inclut plusieurs champs du savoir à l’époque antique (littérature, linguistique, histoire de la transmission des savoirs et, en particulier, étude de l’acculturation de la pensée rhétorique et philosophique grecques à Rome), cela dans une démarche rigoureuse, scientifique et surtout interdisciplinaire.

À ce titre, la Correspondance de Cicéron, somme composée d’une richesse inestimable de lettres envoyées par Cicéron à ses nombreux correspondants – et de quelques réponses de ces derniers – se présente comme « le plus vaste corpus de la littérature latine où se déploie le “code-switching” » (Aubert-Baillot, 2021, p. 16), phénomène linguistique défini par le linguiste J. J. Gumperz dans son livre Sociolinguistique interactionnelle (L’Harmattan, 1989, p. 57) comme « la juxtaposition, à l’intérieur d’un même échange verbal de passages où le discours appartient à deux systèmes ou sous-systèmes grammaticaux différents ». De ce corpus de textes authentiques, adressés à de véritables correspondants, personnages célèbres de l’Antiquité gréco-romaine tels que Jules César et Pompée le Grand, nous sont parvenues 954 lettres (dont 835 rédigées par Cicéron lui-même, le reste émanant de ses correspondants). Dans ce foisonnement de correspondants, un en particulier semble se démarquer : Atticus (de son nom complet Titus Pomponius Atticus), ami d’enfance et plus fidèle confident de Cicéron à qui près de la moitié des lettres sont destinées.

La Correspondance, ce sont aussi – et surtout dans le cas de l’étude qui nous intéresse ici – « 850 mots ou groupes de mots grecs, dont aucun n’est utilisé à plus de trois reprises » (Aubert-Baillot, 2021, p. 16) qu’il s’agira, à la faveur d’une discussion riche et enthousiaste avec l’auteure, d’interroger. Par l’étude des formes, des fonctions et des origines du grec dans le corpus épistolaire de Cicéron mais également des identités et des langages de la société bilingue de l’époque de Cicéron (Ier siècle avant n.e.), le questionnement portera autant sur le champ de la linguistique que sur celui de la langue et de la littérature latines et grecques. Pourquoi un Romain – certes, pas n’importe quel Romain ! – use-t-il ainsi de la langue grecque ? Quelle est la nature de ce grec ? Comment les Romains du premier siècle avant n.e. percevaient-ils la langue grecque et comment nous, aujourd’hui, à la lumière des siècles passés, apprécions-nous les lettres de Cicéron et de ses amis ? Telles sont les questions qui jalonneront l’échange engagé alors entre Antiquisants confirmés et néophytes en ce domaine. 

Contacts

malika.bastinatuniv-grenoble-alpes.fr (Malika Bastin)
cecile.jullionatuniv-grenoble-alpes.fr (Cécile Jullion)

Soutenance d'HDR de Sylvie Loignon

Soutenance d'habilitation à diriger des recherches Centre É.CRI.RE, Recherche Le 2 février 2024
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Médiat Rhône-Alpes
Salle de conférence

« Faire l’âme monstrueuse ». Les récits contemporains du monstrueux

Les récits contemporains font du monstre et du monstrueux un paradigme essentiel pour appréhender l’époque contemporaine et la littérature au présent. S’intéressant essentiellement au monstre moral, cet essai vise à dégager d’une part les constantes du récit du monstrueux dans une perspective à la fois panoramique et typologique et, d’autre part, les problèmes éthiques et esthétiques soulevés par la transgression inhérente au monstre et au monstrueux. 

Composition du jury

  • Marie-Hélène BOBLET, Université de Caen Normandie
  • Dominique CARLAT, Université Lumière Lyon 2
  • Florence DE CHALONGE, Université de Lille
  • Laurent DEMANZE, Université Grenoble Alpes, Garant
  • Dominique RABATÉ, Université Paris Cité
  • Alain SCHAFFNER, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3

Garant

Laurent Demanze
Litt&Arts, centre É.CRI.RE

Séminaire TRANSLATIO – Actualités de la recherche – séance 1

Séminaire Centre TRANSLATIO, Recherche, Séminaire TRANSLATIO – Actualités de la recherche Le 19 janvier 2024
Complément date

10h30 - 12h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle des Conseils

Cette première séance sera consacrée à une discussion autour de l'ouvrage récent de Christophe Corbier et Claude Coste, “Barthes. Évocations et Incantations dans la tragédie grecque” (Garnier, 2023), en vue de la séance du 26 janvier organisée avec la collaboration du centre É.CRI.RE et en présence des auteurs.

En 1941, Roland Barthes soutient son diplôme d’études supérieures à la Sorbonne sous la direction de Paul Mazon. Le mémoire qui porte sur les évocations et incantations dans la tragédie grecque analyse les passages où les hommes appellent les dieux et les morts à se manifester grâce au chant. Inédit jusqu’à ce jour, cet écrit de jeunesse dialogue désormais avec la totalité de l’œuvre de Barthes dont il révèle à la fois les permanences et les métamorphoses.

« L’admiration de Barthes perce en bien des pages devant le miracle de la tragédie d’Eschyle, qui réside dans la coïncidence d’Apollon et de Dionysos, de la déduction logique et de la violence pathétique. Ainsi, écrit-il dans le sillage de Nietzsche, “nous savons maintenant que chez [les Grecs] les moments d’émotion profonde, de lyrisme total, de plus grande ivresse musicale, coïncident jusqu’à la confusion avec les moments d’intense volonté déductive, de plus grande rigueur logique de la pensée”. Les Modernes ont perdu le secret de cet art admirable et miraculeux, et le code de la choreia s’est évanoui. Toutefois, grâce à une lecture attentive aux mots grecs, on peut en apercevoir encore la splendeur et l’inépuisable richesse. Treize ans avant la représentation de Mère Courage de Bertolt Brecht à Paris, les scènes d’incantation et d’évocation des Perses, des Suppliantes et de l’Orestie ont révélé à Barthes un théâtre capital, vieux de deux mille cinq cents ans et toujours actuel. » (extrait de la Préface)

Contact

malika.bastinatuniv-grenoble-alpes.fr (Malika Bastin)

Découvrir l'expérience : un défi pour les Sciences Sociales

Colloque Centre ISA, Doctorants et doctorantes, Recherche Le 30 janvier 2024
Complément date

9h30 - 16h30 le 30/01
9h30 - 16h00 le 31/01

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

MaCI
339 avenue Centrale
Amphithéâtre

Les jeunes chercheur·euses du réseau JCSA (centre ISA) vous invitent à explorer le concept de l’expérience dans le cadre des Sciences Humaines et Sociales.

L'objectif de ces nouvelles rencontres internationales des JCSA est de favoriser un dialogue interdisciplinaire, dans l'esprit d'une table ronde.

Lorsque les chercheur·euses entreprennent leurs investigations sur le terrain, ils se trouvent fréquemment confrontés à des situations complexes et inattendues qui ne se conforment pas toujours aux cadres théoriques établis qu'ils ont apportés avec eux.

Dans des contextes où les méthodes traditionnelles semblent insuffisantes pour saisir la complexité et la richesse du terrain, ils sont ainsi contraints de revoir et d'ajuster leurs approches méthodologiques.

Cette adaptation méthodologique peut impliquer la combinaison de diverses approches, l'exploration de nouvelles sources de données ou même la création de méthodologies sur mesure visant à répondre aux particularités du terrain. Cette mutation méthodologique témoigne de la souplesse et de la capacité d'adaptation nécessaires pour mener des enquêtes sociales et anthropologiques significatives.

Les chercheur·euses se déplacent entre les théories, les méthodologies et les réalités du terrain, en déployant créativité, adaptabilité et réflexivité pour construire une compréhension approfondie dans les domaines des SHS.

Existe-t-il finalement des méthodes spécifiques pour appréhender l’expérience de manière empirique ? Comment chaque approche méthodologique offre-t-elle une manière d’étudier les conceptions de l’expérience portées par les publics comme les concepteurs ? Comment permettent-elles de rendre compte d’expériences à la fois individuelles et collectives ?

Ces rencontres explorent le concept de l’expérience dans le cadre des SHS, en se focalisant sur trois axes d’étude majeurs qui transcendent les différentes disciplines des SHS et offrent un aperçu approfondi de la complexité de l’expérience humaine : perspectives épistémologiques ; contextes d'investigation ; approches méthodologiques.

Contacts

medhi.bareauatlaposte.net (Médhi Bareau)
atelierdufilmatorange.fr (David Gamet)
kguyraoul07atgmail.com (Konan Guy Raoul)
viviane.tribyatuniv-grenoble-alpes.fr (Viviane Triby)

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Évocation et incantations dans la tragédie grecque

Séminaire Centre É.CRI.RE, Centre TRANSLATIO, Inventions critiques, Recherche, Séminaire TRANSLATIO – Actualités de la recherche Le 26 janvier 2024
Complément date

13h30 - 15h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Médiat Rhône-Alpes
Salle de conférence

Cette séance est commune aux séminaires É.CRI.RE et TRANSLATIO – Actualités de la recherche.

Elle sera l'occasion de discuter avec Claude Coste et Christophe Corbier de leur édition du mémoire de maîtrise de Roland Barthes, Évocation et incantations dans la tragédie grecque (Garnier, 2023).

En 1941, Roland Barthes soutient son diplôme d’études supérieures à la Sorbonne sous la direction de Paul Mazon. Le mémoire qui porte sur les évocations et incantations dans la tragédie grecque analyse les passages où les hommes appellent les dieux et les morts à se manifester grâce au chant. Inédit jusqu’à ce jour, cet écrit de jeunesse dialogue désormais avec la totalité de l’œuvre de Barthes dont il révèle à la fois les permanences et les métamorphoses.

« L’admiration de Barthes perce en bien des pages devant le miracle de la tragédie d’Eschyle, qui réside dans la coïncidence d’Apollon et de Dionysos, de la déduction logique et de la violence pathétique. Ainsi, écrit-il dans le sillage de Nietzsche, “nous savons maintenant que chez [les Grecs] les moments d’émotion profonde, de lyrisme total, de plus grande ivresse musicale, coïncident jusqu’à la confusion avec les moments d’intense volonté déductive, de plus grande rigueur logique de la pensée”. Les Modernes ont perdu le secret de cet art admirable et miraculeux, et le code de la choreia s’est évanoui. Toutefois, grâce à une lecture attentive aux mots grecs, on peut en apercevoir encore la splendeur et l’inépuisable richesse. Treize ans avant la représentation de Mère Courage de Bertolt Brecht à Paris, les scènes d’incantation et d’évocation des Perses, des Suppliantes et de l’Orestie ont révélé à Barthes un théâtre capital, vieux de deux mille cinq cents ans et toujours actuel. » (extrait de la Préface)

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Si l’essai a une longue histoire, l’époque contemporaine connaît un renouvellement des pratiques critiques et théoriques : déplacement ludique, lecture hypothétique, exercice d’étrangeté, fragmentation de la notation, les écritures critiques inventent de nouveaux chemins, n’hésitant pas à frayer avec la fiction et à s’aventurer elle-même du côté de l’écriture littéraire. Les frontières entre littérature et savoir critique se font poreuses et invitent à des circulations et des détournements. Ce sont ces nouveaux usages de l’invention critique que le séminaire voudrait analyser cette année.

En pratique

Séance organisée en présentiel et à distance.
Pour participer en ligne :
Lien Zoom
– ID de réunion : 971 8886 3840
– Code secret : 872957

Contacts

laurent.demanzeatuniv-grenoble-alpes.fr (Laurent Demanze)
maud.lecacheuratuniv-grenoble-alpes.fr (Maud Lecacheur)

Le Moyen Âge vécu aujourd'hui : des sources primaires au langage de l'histoire vivante. Regard sociologique sur les recréations de l'Histoire

Séminaire Centre ISA, L'imaginaire des langues, Recherche Le 25 janvier 2024
Complément date

10h30 - 12h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes (aile Z, RdC)

Audrey Tuaillon Demésy, Professeure en STAPS à l’université de Franche-Comté, est l'invitée de la séance 4 du séminaire “L'imaginaire des langues” du centre ISA. Ses recherches portent sur la socio-anthropologie des loisirs alternatifs contemporains et des imaginaires du temps.

L’histoire vivante, notamment médiévale, est une activité de loisir qui vise à mettre en vie le passé, à travers la matérialité et la corporéité. Dans ce cadre, le langage occupe une place centrale puisqu’il oscille entre passé et présent. En effet, si les sources laissent deviner des termes techniques et des langues anciennes qu’il faut apprendre à décoder, le vocabulaire de la pratique contemporaine contribue, pour sa part, à former une communauté. Il s’agira ainsi de comprendre comment peut se recréer l’Histoire, en particulier à partir d’un questionnement portant sur le langage.

> Consultez cet article proposé par Audrey Tuaillon Demésy pour alimenter la discussion.

En pratique

Séance organisée en présentiel et à distance.
Pour participer en ligne :
Lien Zoom
– ID de réunion : 964 7607 8043
– Code secret : 672167

Contacts

martina.boliciatuniv-grenoble-alpes.fr (Martina Bolici)
filippo.fonioatuniv-grenoble-alpes.fr (Filippo Fonio)
chiara.zambelliatuniv-grenoble-alpes.fr (Chiara Zambelli)

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Une nouvelle vie pour un genre “mort” : le roman de chevalerie dans la Bibliothèque bleue

Séminaire Doctorants et doctorantes, MAiGRE, Recherche Le 24 janvier 2024
Complément date

17h30 - 19h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

MaCI
Salle 137 (1er étage)

Intervention de Pauline Saccol, doctorante à l'UMR Litt&Arts, dans le cadre de la séance 3 du séminaire doctoral de MAiGRE.

La transition du Moyen Âge aux siècles classiques est souvent perçue comme une rupture radicale, marquée par l'éclipse des genres anciens au profit de nouvelles formes d'expression. Contre l’idée d’une « mort » des genres médiévaux au moment de la Renaissance, notre présentation se propose d’explorer le devenir d’un genre emblématique de l’univers littéraire médiéval : le roman de chevalerie. C’est au travers de l’étude du phénomène éditorial de la Bibliothèque bleue, qui met au jour des centaines de rééditions de romans de chevalerie entre le XVIIe et le XIXe siècle, que nous appréhenderons l’étonnante histoire de la survivance du genre.

Les romans de chevalerie qui connaissent un destin pérenne au sein de la collection sont au nombre de dix. Ces dix titres, d'origine médiévale, sont d’abord imprimés par les presses bleues au cours du XVIIe siècle, puis prospèrent dans la collection, et connaissent chacun une longue histoire éditoriale, pendant près de deux siècles. Les imprimeurs-libraires de la Bibliothèque bleue et les employés de leurs ateliers travaillent sur les textes, les retouchent, en adaptent la forme et le contenu, de manière à permettre aux histoires de ces romans de continuer à être lues et diffusées partout en France.

L’histoire du devenir du roman de chevalerie dans la Bibliothèque bleue démontre que le genre ne s'est pas éteint avec la fin du Moyen Âge, mais a continué à vivre, à évoluer, et à enrichir l'imaginaire collectif de la France provinciale.

Pauline Saccol est doctorante en 2e année à l'Université Grenoble Alpes, au sein du laboratoire Litt&Arts. Elle travaille sur un projet de thèse intitulé « Révisions textuelles et stratégies éditoriales. Le devenir du roman de chevalerie à l’entrée dans la Bibliothèque bleue », sous la direction de Pascale Mounier, professeure en langue et littératures du XVIe siècle. Elle s’intéresse particulièrement à l’histoire de l’édition, à l’histoire du livre et à l’histoire générique du roman de chevalerie.

En pratique

Séance organisée sur place et en ligne : lien Zoom (code secret : 724290).

Contacts

jeanne.mousnier-lompreatuniv-grenoble-alpes.fr (Jeanne Mousnier-Lompré)
gt-maigreatuniv-grenoble-alpes.fr (Comité d)gt-maigreatuniv-grenoble-alpes.fr ('organisation)

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Romans de mœurs et femmes sans mœurs (1857-1914)

Séminaire Centre CHARNIÈRES, Questions génériques - questions génétiques, Recherche Le 23 janvier 2024
Complément date

17h30 - 19h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Intervention de Lucie Nizard, ATER à l’IUT Rives de Seine de l’université Paris Cité, dans le cadre de la séance 3 du séminaire CHARNIÈRES.

Les romans de mœurs du second XIXe siècle affichent pour ambition d’analyser la société contemporaine, et ainsi de « rendre visible ce qui ne l’est pas [1] » – en premier lieu, le désir féminin, qu’ils entendent scruter avec objectivité. Les romanciers se font, sous l'égide balzacienne, « historiens du temps présent », et leurs textes se prêtent particulièrement bien à la méthode sociocritique, qui met en valeur leurs interactions avec les autres discours sociaux de leur temps, commodes gazes lorsqu’il s’agit d’aborder un sujet aussi suspect. Cependant, les romans de mœurs qui traitent des femmes sans mœurs se heurtent à un paradoxe fondamental : l’observation prétendument neutre éclate dans le chaos du désir. La forme même balbutie sous le poids du tabou, et se réinvente en des parodies qui récrivent les scènes topiques du désir féminin.

[1] P. Dufour et G. Larroux, « Éléments pour une poétique historique du roman de mœurs », dans B. Gendrel (dir.), Le Roman de mœurs. Un genre roturier à l’âge démocratique, Paris, Hermann, 2012, p. 332.


Ancienne élève de l’ENS de Lyon et agrégée de Lettres modernes, Lucie Nizard a soutenu en novembre 2021 une thèse de littérature française consacrée à la poétique du désir sexuel féminin dans le roman de mœurs français du second XIXe siècle, à l’université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle, sous la direction d’Éléonore Reverzy, au sein du laboratoire CRP19.  Elle travaille sur la sexualité et le corps féminin dans une perspective sociocritique et d’études de genre. Elle s’est intéressée à la notion de consentement et de violences sexuelles dans divers articles, ainsi qu’à l’imaginaire de la sexualité féminine du second XIXe siècle, et en particulier à Flaubert, Huysmans et Zola. Elle est actuellement ATER à l’IUT Rives de Seine de l’université Paris Cité, où elle enseigne l’expression-communication. Grâce à l’obtention du prix des Presses de la Sorbonne Nouvelle (PSN), elle prépare la publication de sa thèse chez cet éditeur pour le 20 mars 2024.

Contact

catherine.marietteatuniv-grenoble-alpes.fr (Catherine Mariette)

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Du calame au clavier : colloque de philologie numérique

Colloque Centre TRANSLATIO, Recherche Du 17 janvier 2024 au 19 janvier 2024
Complément date

9h30 - 17h00 le 17/01
9h00 - 17h00 le 18/01
9h00 - 17h00 le 19/01

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

MaCI
– Live Arts Lab - salle C5
– DAHU - salle informatique 320
– Amphithéâtre

L'enjeu de ce colloque organisé par TRANSLATIO est de se concentrer sur la chaîne de la fabrique de l'édition critique numérique dans le champ des lettres classiques, et de faire un état des lieux des outils nouveaux permettant aux éditeurs, quel que soit le format choisi pour leur édition, de traiter plus aisément leurs données, de faciliter leurs travaux, et renouveler les pratiques d'édition.

Le développement constant des Humanités Numériques dans les dernières décennies contribue à de véritables changements de pratiques au sein des Sciences de l'Antiquité et de la philologie. La philologie classique ne fait pas exception et de nouveaux formats d'édition pour les textes anciens sont ainsi apparus, qu'il s'agisse de bibliothèques numériques ou d'éditions nativement numériques. Dans le même temps, l'édition traditionnelle, parfois appelée édition papier, demeure un des formats incontournables pour les travaux philologiques, grâce à leur diffusion par des maisons d'édition scientifique renommées (Les Belles Lettres, B. G. Teubner...). Mais, si les formats éditoriaux choisis par les philologues peuvent différer en ce qu'ils intègrent ou non une part numérique, une même méthodologie est en œuvre, lorsqu'il s'agit d'éditer des textes anciens. Bien plus, les principales transformations apportées par les Humanités Numériques concernent autant le format numérique ou physique que les outils permettant de construire une édition scientifique.

L'enjeu de ce colloque est de se concentrer sur cette chaîne de la fabrique de l'édition critique numérique dans le champ des lettres classiques, et de faire un état des lieux des outils nouveaux permettant aux éditeurs, quel que soit le format choisi pour leur édition, de traiter plus aisément leurs données, de faciliter leurs travaux, et renouveler les pratiques d'édition.

Le colloque se tiendra sur trois jours, en alternant des matinées consacrées à des conférences sur les transformations liées aux outils et aux méthodes numériques (sans inscription) et des après-midi dévolues à des ateliers (sur inscription). La première journée sera consacrée aux possibilités offertes en matière de reconnaissance automatisée de l'écriture, la deuxième journée à l'alignement et à la collation des textes assistée par ordinateur, la troisième à la stemmatique automatisée.

En pratique

Les conférences seront également accessibles en visioconférence (les ateliers seront uniquement en présentiel) : lien Zoom.

Contacts

florian.barriereatuniv-grenoble-alpes.fr (Florian Barrière)
sarah.gaucheratuniv-grenoble-alpes.fr (Sarah Gaucher)
micol.muttiniatuniv-grenoble-alpes.fr (Micol Muttini)
sarah.orsiniatuniv-grenoble-alpes.fr (Sarah Orsini)

Consulter

Soutenance de thèse de Ludivine Le Chêne – Lettres et arts spécialité langue française

Soutenance Le 15 janvier 2024
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

MaCI
339 avenue Centrale
Salle 002

L'âge du roman anthologique. Formes et enjeux de la digression dans l'écriture romanesque du premier XVIIe siècle

Résumé

Objet de confusion et de dédain, la réputation de la digression depuis ses origines n’est pas au beau fixe. Pourtant, malgré ce rejet, les romanciers en font allègrement usage. Que la digression intervienne ponctuellement au gré du récit ou qu’elle ménage la disposition de l’œuvre, sa présence touche toutes les strates compositionnelles du roman, de manière à reconsidérer la question de la cohérence. Les plus petites unités digressives s’insèrent dans le récit à la manière d’interventions d’auteurs ou construisent des séquences qui mêlent au plaisir du détour une fonction savante. De la même manière, à une échelle plus importante, des séquences plus longues alternent morceaux de bravoure et morceaux narratifs qui s’accumulent et s’intercalent dans l’œuvre, de façon à en différer le dénouement. La digression constitue donc un outil poétique stratégique, auquel recourent les romanciers afin d’agencer et de réunir les différentes parties du roman, sous l’égide d’une unité et cohérence nouvelles. Interpolés dans le récit cadre, ces morceaux stratégiques modifient profondément la structure du roman, jusqu’à en causer parfois l’inachèvement, qu’il soit voulu ou non par les auteurs.

La variété des morceaux digressifs nous conduit ainsi à reconsidérer la question de l’inachèvement, ouvrant la voie aux recompositions auctoriales et éditoriales. À ce titre, l’étude de la composition des romans du premier XVIIe siècle envisage la digression comme un dispositif privilégié, permettant de réunir sous une seule catégorie générique dite anthologique, tant les œuvres au format long, que celles au format plus court.

À cette fin, notre corpus interroge les romans comiques et antiromans (Bergerac, Furetière, L’Hermite, Scarron, Sorel) ; les romans édifiants dévots, tragiques et sentimentaux (Camus, Nervèze, Rosset) ; puis les Longs Romans, lesquels réunissent les modèles héroïco-galants et la pastorale (Desmarets, Gomberville, La Calprenède, Urfé, Scudéry) ; jusqu’aux continuations et romans abrégés postérieurs à 1660.

Composition du jury

  • Christine NOILLE, Professeure, Sorbonne Université, Directrice de thèse
  • Emmanuel BURY, Professeur, Sorbonne Université, Examinateur
  • Camille ESMEIN, Maîtresse de conférences HDR, Université d'Orléans, Rapporteure
  • Tony GHEERAERT, Professeur, Université de Rouen Normandie, Rapporteur
  • Stéphane MACÉ, Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur

Directrice de thèse

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