Archives Gaumont

Depuis 2015, un partenariat avec Gaumont Pathé Archives permet un accès privilégié des chercheurs de l’UMR au riche catalogue de cette société – vivier de milliers de films traversant la totalité de l’histoire du cinéma.

Une réflexion historiographique est menée sur les façons de constituer divers corpus filmiques, le parti pris étant de révéler, à partir de questions d’esthétique, la politique de production de Gaumont sur une période donnée, et par là même, d’élaborer de nouvelles manières de valoriser des archives. Un corpus, en cours d’analyse, a notamment été élaboré en 2019 à partir des années 1975-1985, moment singulier de la production Gaumont se faisant l’écho direct d’une décennie crépusculaire (les œuvres des grands cinéastes européens sont marquées par le déclin, le pressentiment d’une culture en péril).

En février 2016, fut organisée, en association avec Viva Patrimoine ! et LUX Scène Nationale, une exposition, conçue en collaboration avec Dominique Païni, des archives Gaumont, à l’occasion des 120 ans de la société de production. Cet événement, fondé directement sur l’étude des films alors récemment restaurés (notamment Daïnah la métisse de Jean Grémillon, 1932 et L’Atalante de Jean Vigo, 1934), a occasionné, lors de la journée d’étude « L’Amour fou : passions amoureuses. Du cinéma aux séries télé », une réflexion sur les enjeux esthétiques de la restauration ainsi que sur les choix patrimoniaux et leurs répercussions historiographiques.

Parallèlement, un large chantier d’identification des sources filmiques, littéraires et picturales a été conduit à partir du film Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard, avec, pour horizon, la création d’une plateforme expérimentale numérique permettant d’aborder la complexité de l’œuvre à travers les ramifications d’un dispositif cartographique.

Un ouvrage, Le Diable probablement, en suites (éditions de L'Œil) est à paraître : l’étude du film de Robert Bresson, menée entre autres par des écrivains et des réalisateurs contemporains, repose notamment sur l’exploration des archives issues de la production, et d’entretiens avec des collaborateurs du cinéaste.