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Soutenance

Soutenance de Camille Brouzes – Lettres et arts spécialité littératures française et francophone

Soutenance Recherche Le 10 juin 2022
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Grande salle des colloques (aile G, 4e étage)

“De viel porte voix et le ton” : corps et masques du vieillissement dans la poésie en français des XIVe et XVe siècles

Résumé

Ce travail s’intéresse aux représentations du vieillissement dans la poésie en français de la fin du Moyen Âge. Comparant les productions d’une dizaine de poètes parmi lesquels Eustache Deschamps, Charles d’Orléans, Michault Taillevent ou Jean Froissart, il analyse les raisons pour lesquelles le discours poétique devient à cette période le lieu privilégié de l’exposition de corps sénescents et plus particulièrement d’autoportraits en vieillard. Nous montrons comment cette incursion du grand âge dans un genre jusqu’ici voué à la jeunesse participe des mutations de la voix poétique dans l’histoire littéraire. Nous partons du postulat que, tout en se présentant comme une position de faiblesse, le masque du grand âge comporte en vérité des ressources intéressantes pour les poètes qui les exploitent et qui cherchent à faire valoir une supériorité.

La première partie se centre sur le corps vieillissant que se donnent les poètes, elle montre de quelles manières ils reconfigurent les savoirs à leur disposition, qui encadrent fortement la conception médiévale de la sénescence, pour produire un corps poétique marqué de singularité, y compris dans sa dimension la plus obscène.

La deuxième partie porte sur les rapports qu’entretiennent ces corps d’hommes avec une vieillesse au féminin à laquelle ils cèdent la parole. Tout en perpétuant une tradition de représentations très misogynes de la sénescence des femmes, les poètes font entendre des voix féminines moins comiques : en faisant de ces dernières les porte-paroles de leur esthétique, ils confèrent par le jeu de l’incarnation poétique une dignité aux vieillardes.

La dernière partie entend redéfinir les implications esthétiques et communicationnelles de l’identité poétique de sénescent. Nous établissons que le vieillissement tient une position particulière parmi les différents masques que les poètes peuvent adopter. S’il ne s’autorise pas toujours d’un ancrage biographique, il se définit par rapport à une morale des âges qui impose des devoirs et offre des bénéfices, portant au cœur des textes une charge affective plus forte destinée à toucher le lectorat. Les avantages d’un ethos sénescent apparaissent plus clairement à l’examen de deux types d’actes communicationnels : l’enseignement, porté par le discours didactique, et la requête, par laquelle les poètes avancent une demande. Notre étude entend ainsi remettre en question la négativité que le champ des aging studies associe à la notion de stéréotype, devenue sous la plume des poètes sénescents non plus une contrainte mais un atout.

Composition du jury

  • Estelle DOUDET (Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse)
  • Adrian ARMSTRONG (Professeur, Queen Mary University of London, Rapporteur)
  • Sylvie LEFÈVRE (Professeure, Sorbonne Université, Rapporteure)
  • Philippe MAUPEU (Maître de conférences, Université Toulouse 2 - Jean Jaurès, Examinateur)
  • Jean-Claude MÜHLETHALER (Professeur émérite, Université de Lausanne, Examinateur)
  • Fleur VIGNERON (Maîtresse de conférences, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)

Directrice de thèse

Estelle DOUDET

Litt&Arts, centre ISA

Soutenance de Sylviane Médard – Lettres et arts spécialité littérature générale et comparée

Soutenance Recherche Le 13 mai 2022
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes (aile Z, RdC)

De la matérialité des miroirs intempestifs – Étude de la figure du lecteur de poésie en milieu numérique

Résumé

Les études concernant la littérature numérique commencent à émerger, toutefois, le destinataire n’est qu’à de rares occasions pris en compte. Notre propos est ici de voir dans quelle mesure la matérialité numérique engendre une figure différente de lecteur, mais aussi comment cette matérialité contribue à faire émerger une poétique qui justement s’appuie sur le rôle donné au lecteur, tout en s’inscrivant résolument dans un contexte de communication. Nous étudierons les textes correspondant aux années 2004 et 2005 de Being human d’Annie Abrahams, les poèmes présents sur l’onglet « digital » du site de José Aburto Entalpia, ainsi que l’œuvre de Jason Nelson Game, game, game and again game. Nous avons cherché à mettre les théories de la réception à l’épreuve de la matérialité numérique, dans une approche phénoménologique.

La poésie numérique sollicite le corps de son lecteur qu’elle veut d’abord opératoire. Le corps auquel s’adresse José Aburto est un corps regardant, celui qui intéresse Jason Nelson, un corps mouvant et jouant, et enfin, le corps, pour Annie Abrahams, est perçu de façon plus holistique et plus sensible. Pour instituer ces différents corps de lecteur, la poésie numérique procède par interpellation : elle assigne au lecteur un espace, extérieur à l’œuvre, une temporalité, et ce, d’autant plus aisément qu’elle joue avec l’imaginaire d’un medium voué à la communication. L’interpellation brouille les frontières de l’œuvre, empiète sur l’espace du lecteur, dans un processus qui se rapproche d’une aliénation. Le rapport au temps est également bouleversé : œuvre, auteur, lecteur coexistent dans une même temporalité, réduite à un présent discursif. Le questionnement du lecteur dans sa matérialité permet de l’incarner poétiquement. Ses gestes apparaissent comme autant de tropes poétiques. La présence du lecteur procède des contradictions que l’œuvre entretient avec son milieu. Ainsi, le lecteur poétique et opératoire semble entrer en conflit avec un lecteur plus herméneutique. Le mouvement dans l’œuvre se fait au détriment de la dynamique interprétative. L’interaction de la présence poétique et de l’herméneutique amène alors à s’interroger sur la part du signe numérique dans le processus herméneutique. L’image, le mouvement, le lien apparaissent comme des signes sans référentialité, porteurs de signification plus que de sens. L’œuvre numérique, en tant que dispositif, amène son lecteur à produire une interprétation en redoublant en quelque sorte sa lecture. Ce n’est plus la lecture qui génère une interprétation, mais l’interprétation de la lecture, du mouvement dans l’œuvre, qui doit produire une signification plus qu’un sens. La poésie apparaît donc comme une réflexion et sur le signe lui-même et sur la dynamique de compréhension, elle-même prise dans le miroir du mouvement de l’œuvre. Le sujet lecteur naît alors de ce processus d’aliénation, lié au milieu numérique, et de son détournement réflexif par le dispositif poétique. 

Composition du jury

  • Isabelle KRZYWKOWSKI (Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse)
  • Alexandra SAEMMER (Professeure, Université Paris 8, Rapporteure)
  • Florence VINAS-THÉROND (Professeure, Université Paul-Valéry - Montpellier 3, Rapporteure)
  • Yves CITTON (Professeur, Université Paris 8, Examinateur)
  • Michaël JAKOB (Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur)
  • Nathalie BRILLANT RANNOU (Maîtresse de conférences, Université Rennes 2, Examinatrice)
  • Antonio RODRIGUEZ (Professeur associé, Université de Lausanne, Examinateur)

Directrice de thèse

Isabelle KRZYWKOWSKI

Litt&Arts, centre ISA

Soutenance d'Odile Chatirichvili – Lettres et arts spécialité littérature générale et comparée

Soutenance Recherche Le 16 mai 2022
Complément date

8h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Récits de science, récits de soi – Étude comparée de cinq autobiographies de mathématiciens du XXe siècle à nos jours (Frenkel, Grothendieck, Halmos, Roubaud, Schwartz)

Résumé

Cette thèse examine, dans une perspective littéraire comparatiste, les représentations non-fictionnelles du travail mathématique à partir d’un corpus de cinq autobiographies de mathématiciens publiées entre les années 1980 et nos jours : Edward Frenkel, Love & Math. The Heart of Hidden Reality (Basic Books, 2013) ; Alexandre Grothendieck, Récoltes et Semailles. Réflexions et témoignages sur le passé d’un mathématicien (Gallimard, 2022) ; Paul Richard Halmos, I Want to be a Mathematician: An Automathography (Springer, 1985) ; Jacques Roubaud, Mathématique :  (Seuil, 1997), Impératif catégorique (Seuil, 2008) ; Laurent Schwartz, Un mathématicien aux prises avec le siècle (Odile Jacob, 1997).



Nous faisons l’hypothèse que ces textes développent un discours « de l'intérieur », mettant en forme une expérience vécue mais invisible : là où les textes scientifiques (articles, théorèmes) cachent les traits de construction des découvertes, le récit de vie est susceptible de replacer théorèmes et concepts dans un parcours et des processus de recherche articulés au vécu individuel et aux structures collectives. De ce fait, l’autobiographie, destinée à un public plus large que la seule communauté mathématique, pense et met en œuvre la transmission à ce public de ce que sont le travail et la pensée mathématiques.



La première partie de la thèse s’attache à la description des parcours et des postures dans leur contexte intellectuel et disciplinaire, au fil de deux chapitres qui examinent tour à tour la question du « devenir mathématicien » et celle de l’« être mathématicien ». Nous croisons les enjeux d’identité individuelle, de présentation de soi, d’incarnation de l’abstraction et d’inscription dans une communauté professionnelle et intellectuelle marquée par des imaginaires et des normes.



Dans la deuxième partie, consacrée aux écritures de la recherche, nous décrivons les aspects les plus caractéristiques des récits de moments de recherche et de découverte mathématiques. Il s’agit de déterminer des invariants discursifs et des spécificités de l’imaginaire en acte dans la manière qu’ont les mathématiciens de présenter leur vision et leur expérience de ce fonctionnement : rapports infléchis au topos de l’eurêka, mise en scène de l’erreur et de l’ignorance. Le chapitre 4 est plus spécifiquement consacré aux imaginaires spatiaux utilisés pour exprimer la recherche.



Les deux chapitres de la troisième partie constituent une étude des modalités de présence de la langue mathématique, dont les formules et équations, dans les récits de vie. En nous fondant sur le concept d’hétérolinguisme tel que théorisé par Myriam Suchet, nous interrogeons les enjeux et effets poétiques de l’altérité linguistique et de la présence de passages illisibles et/ou incompréhensibles dans des textes supposés apporter une forme de connaissance (sur une vie, sur un « moi » et/ou sur les mathématiques).



La quatrième partie s’attache, enfin, aux fonctions de ces textes par rapport à la notion de communauté. Un premier chapitre porte sur les rapports que les mathématiciens entretiennent, dans et par leur récit, avec la mémoire de leur discipline et avec les structures institutionnelles et communautaires, notamment par des effets d’intertextualité et d’échos entre les textes. Nous élargissons ensuite la réflexion aux différents types de lecteurs pensés par et recevant ces textes, afin de souligner les stratégies et gestes de vulgarisation qu’incarnent les autobiographies.



Notre thèse contribue ainsi à renouveler les analyses des rapports entre mathématiques et littérature en mettant en évidence des formes particulières de littérarité. Elle contribue à repenser le récit de soi dans les sciences à partir des spécificités des pratiques mathématiques et des imaginaires attachés aux mathématiques et aux mathématiciens. Nos conclusions paraissent pouvoir s’appliquer à la bibliographie plus vaste d’écrits de soi de mathématiciens que nous avons réunie au cours de notre recherche.

Composition du jury

  • Isabelle KRZYWKOWSKI (Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse)
  • Laurence DAHAN-GAIDA (Professeure, Université de Franche-Comté, Rapporteure)
  • Jean-Louis JEANNELLE (Professeur, Sorbonne Université, Rapporteur)
  • Jean-François CHASSAY (Professeur, Université du Québec à Montréal [UQAM], Examinateur)
  • Didier PIAU (Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur)
  • Anne-Gaëlle WEBER (Professeure, Université d’Artois, Examinatrice)

En pratique

Soutenance organisée en présentiel et à distance : lien Zoom.

Directrice de thèse

Isabelle KRZYWKOWSKI

Litt&Arts, centre ISA

Soutenance de Félicité de Rivasson – Lettres et arts spécialité littératures française et francophone

Soutenance Recherche Le 6 mai 2022
Complément date

14h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes (aile Z, RdC)

Roman populaire et tradition populaire : la légende dans l’œuvre narrative de Paul Féval et ses enjeux poétiques, esthétiques et idéologiques

Résumé

Le XIXe siècle constitue une époque de transition de la culture populaire, qui fait se rencontrer l’archaïsme et la modernité. Siècle de redécouverte des traditions populaires – qu’on n’appelle pas encore « folklore » –, il est aussi l’âge d’or du roman, et en particulier d’un certain type de roman qu’on a appelé « populaire ». Si ce dernier, destiné au plus grand nombre, mais non issu du peuple, ne relève pas du même champ du populaire, il témoigne cependant, dans ses structures et ses motifs, de liens de parenté avec la popularité traditionnelle. Cette filiation est essentielle aux yeux d’un des plus célèbres romanciers populaires du XIXe siècle, Paul Féval. Passionné de contes et de légendes de son pays natal, et soucieux d’enrayer le déclin de la transmission populaire, le romancier breton assume en effet complètement l’héritage de la tradition orale, qu’il revendique et réhabilite au long de sa carrière littéraire.

Ce travail de recherche vise à mettre en évidence les relations qu’entretiennent, au XIXe siècle, la littérature orale, dite aussi populaire, et le roman populaire, à travers l’étude de l’utilisation spécifique que Paul Féval fait de la légende bretonne, dans une œuvre au carrefour de la tradition et de la modernité. Il s’agira d’en analyser les enjeux poétiques, esthétiques et idéologiques, selon les trois axes de recherche suivants : la réutilisation de motifs légendaires traditionnels au service d’une inspiration et d’une esthétique romantiques ; une poétique et une stratégie narrative entées sur la légende ; enfin, la fonction idéologique de la légende dans l’œuvre d’un écrivain conservateur qui cherche à échapper aux bouleversements de la modernité en se réfugiant dans les traditions poétiques du passé.

Composition du jury

  • Lise DUMASY (Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse)
  • Pierre GLAUDES (Professeur, Sorbonne Université, Co-directeur de thèse)
  • Julie ANSELMINI (Professeure, Université de Caen Normandie, Rapporteure)
  • Nelly BLANCHARD (Professeure, Université de Bretagne Occidentale, Rapporteure)
  • Chantal MASSOL (Professeure émérite, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)
  • Jacques MIGOZZI (Professeur, Université de Limoges, Examinateur)

Directrice de thèse

Lise DUMASY

Litt&Arts, centre CHARNIÈRES

Soutenance de Christophe Olivier – Sociologie

Soutenance Recherche Le 24 janvier 2022
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Petite salle des colloques (aile G, 4e étage)

Vertical Belle Époque (approche par la science-fiction de la notion d'espace en socio-anthropologie)

Résumé

Ce travail mène une double réflexion sur la place théorique de la notion d’espace en socio-anthropologie et l’usage de la littérature de science-fiction (SF) dans la méthodologie de la discipline



Des considérations historiques montrent comment la spatialité est d’abord pensée en Occident par la philosophie et les sciences de la nature pour leur propre compte, en rapport plus ou moins lointain avec les pratiques spatiales. Puis lors de la constitution des sciences sociales, la notion se retrouve au cœur de luttes interdisciplinaires, ce qui débouche sur son invisibilisation relative en sociologie. Un nouvel intérêt pour l’espace s’y fait jour depuis quelques décennies, mais sans qu’un corpus théorique n’ait encore vraiment émergé. 



Dans ce contexte, l’usage de la SF apparaît comme un moyen parmi d’autres de libérer l’imagination sociologique. Sa pertinence s’appuie sur deux constats : il s’agit d’une littérature de la distanciation, qui permet la mise en risque d’objets théoriques divers dans des contextes inédits ; d’autre part, elle possède une tendance caractéristique à thématiser l’espace



Ces réflexions préalables sont alors suivies d’une tentative d’expérimentation concrète de cette méthodologie sur le terrain de la constitution de la dimension verticale dans le monde occidental autour des années 1880. Après un premier cadrage théorique du vertical socio-anthropologique appuyé sur la synthèse récente de Martina Löw en sociologie de l’espace (2016), ainsi que sur les travaux de James Gibson, l’étude s’effectue grâce à trois œuvres : Robur-le-Conquérant de Jules Verne, Le Vingtième Siècle d’Albert Robida et Ignis de Didier de Chousy. 



En s’appuyant sur les différentes structures thématiques et narratives, on dégage alors plusieurs idéal-types de la constitution du vertical à la Belle Époque, dont les plus saillants sont les schèmes de la Parade et du Complexe vertical urbain, rassemblant à eux deux de nombreuses dimensions symboliques et sensibles du spacing et de la synthèse spatiale. Ces idéal-types sont susceptibles de devenir des guides pour une étude socio-historique empirique.

Composition du jury

  • Florent GAUDEZ (Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse)
  • Jean-Louis FABIANI (Directeur d'études, EHESS-Paris & Central European University, Rapporteur)
  • Bruno PÉQUIGNOT (Professeur émérite, Université Sorbonne Nouvelle, Rapporteur)
  • Irène LANGLET (Professeure, Université Gustave Eiffel, Examinatrice)
  • Anna SAIGNES (Maîtresse de conférences HDR, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)
  • Pascal VALLET (Professeur, Université Paris-Nanterre, Examinateur)
  • Éric VILLAGORDO (Maître de conférences, Université de Montpellier, Examinateur)

En pratique

Soutenance organisée en présentiel et à distance : lien Zoom.

 

Directeur de thèse

Florent GAUDEZ

Litt&Arts, centre ISA

Soutenance de Marion Labouèbe – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Recherche Le 10 décembre 2021
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Petite salle des colloques (aile G, 4e étage)

La Temporalité du paysage dans l'esthétique d'Andreï Tarkovski

Résumé

À partir d’un corpus composé de l’ensemble des films de Tarkovski (L'Enfance d'Ivan, Andreï Roubev, Solaris, Le Miroir, Stalker, Nostalghia, Le Sacrifice), de ses travaux d’école (Les Tueurs, Il n’y aura pas de départ demain, Le Rouleau compresseur et le violon) et de certains de ses écrits, il s’agit de questionner le paysage chez le cinéaste et de mettre en lien ces observations avec les différentes temporalités présentes dans ses œuvres.

Il est admis, dans les études portant sur Tarkovski, que ses cinq premiers films incarnent le paysage russe, que Nostalghia exprime – dans une certaine mesure – la souffrance à exister dans d’autres paysages, et que Le Sacrifice permet des retrouvailles avec les vastes paysages présents avant l’exil du cinéaste. Cependant, ces constats peuvent être nuancés en parti par une analyse approfondie des techniques utilisées pour filmer ces paysages, qu’ils soient russes, italiens ou d’une nature autre.

La complexité de la perception du paysage appelle l’analyse à prendre en considération les travaux théoriques faits sur le sujet afin d’en voir les limites et les nuances à travers l’esthétique cinématographique. La motivation de ce travail de recherche ne réside pas uniquement dans le fait de savoir si c'est l'homme qui se reflète dans le paysage ou si ce dernier se retrouve en l'homme, mais bien de prendre en considération le fait que c'est cette relation de l'un à l'autre qui intéresse actuellement la pensée du paysage.

Il est donc pertinent d'étudier les œuvres filmiques et écrites de Tarkovski au regard des différentes pensées du paysage et de sa temporalité dans les cultures occidentale et extrême-orientale afin d'établir une réflexion interdisciplinaire qui permet, non seulement une étude du paysage et de la temporalité dans l'image filmique, mais aboutit à l'actualisation d'une pensée philosophique et cinématographique en pleine évolution.

Composition du jury

  • Didier COUREAU (Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse)
  • José MOURE (Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Rapporteur)
  • Thierry ROCHE (Professeur, Aix-Marseille Université, Rapporteur)
  • Fabienne COSTA (Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)
  • Antoine  DE BAECQUE (Professeur, ENS Paris, Examinateur)

Directeur de thèse

Didier COUREAU

Litt&Arts, centre CINESTHEA

Soutenance de Maxime Kamin – Lettres et arts spécialité littérature générale et comparée

Soutenance Recherche Le 22 octobre 2021
Complément date

13h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes (aile Z, RdC)

Représentations et poétiques du jeu dans la poésie française (langue d'oïl et d'oc) et latine du Moyen Âge (XIIe-XIIIe siècles)

Résumé

L’historiographie et la critique littéraire sont longtemps restées indifférentes à la place que tiennent les jeux dans la culture médiévale. La raison tient sans doute à la tradition de défiance dont s’entourent les activités ludiques, au mieux considérées par les autorités ecclésiastiques et civiles comme un passe-temps insignifiant et secondaire, au pire comme une vaine et coupable distraction susceptible de nuire à l’ordre social. La difficulté que rencontre par ailleurs la recherche à préciser les limites conceptuelles de cette notion mouvante et plurielle explique aussi qu’elle n’accède que tardivement au rang d’objet d’étude, et échappe encore relativement à l’intérêt de la critique. Si l’historiographie littéraire a jusqu'à présent centré son attention sur la seule dimension récréative des loisirs médiévaux, les jeux ne peuvent cependant être relégués au statut de simples divertissements. Situant notre réflexion dans l'héritage des réflexions de Johan Huizinga et de Roger Caillois, nous avançons l'idée que le jeu, qui présente des points de rencontre avec le fonctionnement de la métaphore, se conçoit comme un outil d’analyse qui permet d’appréhender les codes et les valeurs qui structurent une société, d’orchestrer leur représentation et de leur assigner un sens.

Resserrant notre étude autour du XIIe et du XIIIe siècle, période qui nous paraît d'autant plus favorable qu'elle correspond également à un temps d'élaboration de la culture métaphorique en langue latine et française, nous nous proposons d'interroger les différents contenus conceptuels dont l'image du jeu soutient l'expression dans les lettres médiévales. Optant pour une approche comparatiste, nous confrontons les multiples variations de cette métaphore à travers un corpus d’œuvres qui mettent à l'honneur des auteurs qui se rattachent à différentes aires géographiques et culturelles. Si l'amour constitue notre premier champ d'analyse, en particulier centré sur la production poétique des trouvères, d'auteurs en langue d'oc et d'expression latine, notre réflexion se poursuit par l'examen des usages allégoriques du jeu d'échecs dans la poésie cléricale et savante, et du jeu de dés chez un poète comme Rutebeuf et dans les Carmina Burana. Notre dernière partie, enfin, interroge le rôle que tient le signifiant ludique pour désigner chez certains auteurs, en particulier chez Baudri de Bourgueil, la composition poétique elle-même. Notre travail de thèse entend ainsi comprendre comment les pratiques ludiques concourent dans les lettres médiévales à la formation d'un savoir sur les situations fondamentales de l'existence humaine, et comment se constitue leur fonction épistémique.

Composition du jury

  • Estelle DOUDET (Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse)
  • Mattia CAVAGNA (Professeur, Université Catholique de Louvain, Rapporteur)
  • Joëlle DUCOS (Professeure, Sorbonne Université - Paris 4, Rapporteure)
  • Caterina MENICHETTI (Professeure associée, Université de Lausanne, Examinatrice)
  • Amandine MUSSOU (Maîtresse de conférences, Université de Paris, Examinatrice)
  • Fleur VIGNERON (Maîtresse de conférences HDR, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)

Directrice de thèse

Estelle DOUDET

Litt&Arts, centre ISA

Soutenance de Philippe Collé – Lettres et arts spécialité Langues et civilisations de l’Antiquité

Soutenance Recherche Le 24 septembre 2020
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes

Présentation et traduction française du De Inventione dialectica

Résumé
Traduction en français du De Inventione dialectica (1479) de Rodolphe Agricola. L’auteur y critique l’enseignement scolastique qu’il a reçu, mais ne rompt pas avec la dialectique, qu’au contraire il renforce. Il développe l’invention, qui produit des arguments, et permet de les reconnaître dans les discours, avec un moindre intérêt pour le jugement, simple contrôle après coup. La Présentation essaie de souligner la nouveauté de la démarche ; la traduction de restituer la variété des types d’écriture, de la démonstration logique au commentaire de textes littéraires ou à leur imitation.

Composition du jury

  • Francis GOYET (Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse)
  • Dominique COUZINET (Maître de conférences, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Rapporteuse)
  • Tristan VIGLIANO (Maître de conférences, Université Lumière - Lyon 2, Rapporteur)
  • Stéphane MACÉ (Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur)
  • Christine NOILLE (Professeure, Sorbonne Université, Examinatrice)

Directeur de thèse

Francis GOYET

Litt&Arts, centre RARE

Soutenance de Seokhyeon Han – Lettres et arts spécialité Littératures française et francophone

Soutenance Recherche Le 9 novembre 2020
Complément date

14h00

À distance

Le discours de Roland Barthes au Collège de France : pré-roman, trans-écriture, hyper-critique

Résumé
Ce qu’on lit et écoute dans les notes préparatoires et les paroles enregistrées des cours de Roland Barthes au Collège de France, c’est le discours qui dit les fantasmes singuliers d’un sujet. Ce discours oscille entre science et littérature, langage critique et langage expressif, réalité et fiction, méta-discours et discours-objet. Cette particularité permet de concevoir son cours comme à la fois un acte créateur et une expérimentation littéraire. L’hypothèse est la suivante : les trois cours, indépendants les uns des autres, constituent une unité autour du fantasme final, la Vita Nova qui est un Roman du degré zéro. En nommant l’ensemble des fragments du discours, dispersés dans les cours, « pré-roman », on tente de reconstruire une œuvre en tant qu’architecture de fantasme, à savoir le roman comme discours qui dramatise le dernier parcours de Barthes. Et ce travail analyse quatre dimensions de son discours : l’espace, le temps, le langage et la méthode.

Composition du jury

  • Claude COSTE (Professeur, Université Cergy-Pontoise, Directeur de thèse)
  • Bruno BLANCKEMAN (Professeur, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Rapporteur)
  • Anne HERSCHBERG PIERROT (Professeure, Université Paris 8, Rapporteure)
  • Catherine MARIETTE (Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)
  • Laurent DEMANZE (Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur)
  • Régis TETTAMANZI (Professeur, Université de Nantes, Examinateur)

Directeur de thèse

Claude COSTE

Litt&Arts, centre É.CRI.RE

Soutenance de Alice Lenay – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Recherche Le 19 novembre 2020
Complément date

13h30

À distance

Interface-à-face

Résumé

Cette thèse de recherche-création explore et cherche à baliser les distances que structurent nos milieux de rencontre sur écrans, à partir de l’observation des visages qui s’y projettent. Dans le face-à-face en présentiel, je ne vois pas mon propre visage, mais je vois celui de l’autre qui, en me regardant, désigne cette part aveugle de mon corps. Faire face au visage, c'est constater un point de vue différent du mien, c’est donc ouvrir une distance qui permet la rencontre. 



Comment cette distance se trouve-t-elle restructurée lorsque nous nous faisons face par l’intermédiaire de caméras et d’écrans, aujourd’hui combinés sous la forme hybride de « camécrans » ? Quels milieux de rencontre notre face-à-face écranisé peut-il ouvrir ? 



Interface-à-face : le titre de la thèse vise à interroger la distance physique, spatiale, technique et sociale entre nos visages sur écran. 



L’enquête est menée sur un corpus de propositions artistiques récentes (1990-2020) mettant en scène différents modes de rencontres entre des visages par la médiation d’écrans. Elle se concentre sur les évolutions de trois artistes et collectifs dont les travaux sont particulièrement riches en la matière, que j’ai suivis et parfois accompagnés dans leur travail : Dominic Gagnon, Annie Abrahams et BeAnotherLab. Pour tester les hypothèses théoriques que je tire de l’analyse des œuvres du corpus, je propose des dispositifs artistiques que j’ai réalisés au cours des dernières années ou en cours de réalisation, et qui sont exposés sur un site internet associé



À travers ces dispositifs artistiques, l'écran devient un laboratoire d'observations et d'expériences de nos rencontres à distance, telles qu’elles se multiplient depuis une vingtaine d’années, au point de prendre désormais une place incontournable dans nos relations sociales.



Composition du jury

  • Yves CITTON (Professeur, Université Paris 8, Directeur de thèse)
  • Jean-Philippe LACHAUX (Directeur de recherche CNRS Délégation Rhône-Alpes-Auvergne, Co-Directeur de thèse)
  • Mauro CARBONE (Professeur, Université Jean Moulin - Lyon 3, Rapporteur)
  • Laurence ALLARD (Maître de conférences, Université de Lille, Examinatrice)
  • Serge BOUCHARDON (Professeur, Université de Technologie de Compiègne, Examinateur)
  • Gretchen SCHILLER (Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)
  • Gwenola WAGON (Maître de conférences, Université Paris 8, Examinatrice)

Directeur de thèse

Yves CITTON

Litt&Arts, centre CHARNIÈRES

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