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Recherche

Soutenance de thèse de Laura Fanouillet – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Recherche Le 7 octobre 2022
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

MaCI
339 av. Centrale
Live Arts Lab

La fabrique de l'oratoire - Recherche-transmission en danse, training et lieu de vie

Résumé

Le training du danseur et sa transmission est une voie d’entrée privilégiée dans les champs de la connaissance incarnée et de l’histoire orale. Il vient questionner un art quotidiennement renouvelé, une culture du geste faisant place aux imprégnations lentes et aux transformations silencieuses. Menant une enquête au long cours guidée par la pratique du danseur butō Imre Thormann et du danseur flamenco José Suarez El Torombo, je me suis intéressée au caractère proprement initiatique de leur enseignement in situ, au sens d’une connaissance révélée sur place, par l’effectuation du geste dansé. Pourquoi l’air à leurs côtés se chargeait-il d’inconnu ? Dansant avec eux, nous nous trouvions en présence d’une expérience habitée du geste dont la pensée se faisait réellement parlante. Le suivi de ces deux danseurs-pédagogues, la récolte de leurs paroles et la reconstitution de leurs pensées par motifs m’ont conduite à approcher la transmission de leur danse depuis l’élaboration d’une philosophie vivante, à travers le concept d’ « oratoire ». En tant que lieu du travail (labor), le laboratoire du danseur accueille une recherche continue qui œuvre tant à façonner nos attentions et nos relations qu’à percevoir nos visions et nos valeurs. Il est en ce sens un lieu de fabrique non seulement d’une danse, mais de la personne qu’est le danseur, des communautés et des environnements avec lesquels il vit, rêve et agit. La dimension orante (orare) qui lui est intriquée permet quant à elle de nous disposer à l’écoute d’une parole conduisant le geste dansé, depuis un corps devenu surface de résonances et instrument d’accord. En convoquant les présences d’Imre Thormann (butō), de José Suarez El Torombo (flamenco) et de Raymond Ruyer (panpsychisme), cette recherche tente ainsi d’approfondir les pouvoirs que le rythme, le chant et l’image confèrent à la danse, puis d’aborder l’art du mouvement sous la forme d’une connaissance symbolique par participation.

Composition du jury

  • Gretchen SCHILLER (Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse)
  • Anne BOISSIÈRE (Professeure, Université de Lille, Présidente)
  • Grazia GIACCO (Maîtresse de conférences HDR, Université de Strasbourg, Rapporteure)
  • Marina NORDERA (Professeure, Université Côte d’Azur, Rapporteure)
  • Yvon BONENFANT (Professeur, University College Cork Ireland, Examinateur)
  • Anne CAYUELA (Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)
  • Julie PERRIN (Maîtresse de conférences HDR, Université Paris 8, Examinatrice)

Directrice de thèse

Gretchen SCHILLER

Litt&Arts, centre CINESTHEA

Pourquoi Pharos ?

Séminaire Recherche, TRANSLATIO Le 23 septembre 2022
Complément date

10h30 - 12h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle des Conseils

Première séance du séminaire TRANSLATIO avec l'intervention de Laurence Vianès (UMR Litt&Arts).

The Letter of Aristeas reinterprets a pre-existent Jewish festival which took place on the island of Pharos for practical reasons. It gives justifications for the spot by pretending  the Septuagint had its origin on Pharos itself. By narrating all the deeds of the translators between their arrival in Alexandria and the day the newly completed Septuagint was presented to the community, the Letter also proposes an easy way of calculating the date of the festival, especially helpful as several calendars conflicted in Egypt in the middle of the Hellenistic period. Finally, the celebration of the Septuagint experienced by Philo may have coincided with the winter solstice.

Répondant : Frédéric Junqua

Contact

malika.bastinatuniv-grenoble-alpes.fr (Malika Bastin)

En savoir +

Jean de Sponde – Poésies complètes

Recherche
Informations complémentaires

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Auteures Christiane Deloince-Louette et Sabine Lardon (éds)
Éditeur Classiques Garnier
Date de parution 24 avril 2022
ISBN 9782406126805
Nombre de pages 304
Format 15 x 22 cm

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Date de publication :

La présente édition réunit la totalité des poèmes de Sponde connus à ce jour (aussi bien en français qu’en grec ou en latin, manuscrits ou imprimés).

Les deux grands ensembles poétiques, l’Essay de quelques Poemes chrestiens et les Amours, sont ainsi présentés dans l’ordre chronologique de leur publication, en l’état des connaissances actuelles.

La famille et le droit dans les littératures de langue française (XIXe-XXIe s.) : de l’analyse critique à la discussion littéraire en classe

Colloque Recherche Du 12 octobre 2022 au 13 octobre 2022
Complément date

8h00 - 18h00 le 12/10
9h00 - 16h15 le 13/10

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

– Le 12/10
MSH-Alpes
Amphithéâtre

– Le 13/10
Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Ce colloque, organisé par LITEXTRA, se propose de mettre en regard les sphères culturelles et les époques pour étudier les représentations, les formes et les enjeux qui découlent de l’inscription du droit civil, en particulier le droit de la famille, dans la littérature en langue française du XIXe au XXIe siècle.

Le colloque se propose de mettre en regard les sphères culturelles et les époques pour étudier les représentations, les formes et les enjeux qui découlent de l’inscription du droit civil, en particulier le droit de la famille, dans la littérature en langue française du XIXe au XXIe siècle. Il se donne aussi pour ambition de penser les conditions de possibilité et les modalités d’une transposition didactique de ces ressources, pour les classes du second degré. Car l’enjeu éducatif est d’importance. La famille, en tant que « médiatrice entre l’individu et la cité » (Bernard, 2007), parle directement aux adolescents et questionne leur construction identitaire. La mise en perspective des textes littéraires devrait aider à penser des « imaginaires théoriques » (patriarcal, paternaliste, progressiste, démocratique), par rapport aux bouleversements juridiques dont les œuvres sont contemporaines (Bernard, 2007). Inversement, les textes déjouent et reconfigurent les catégories pré-établies. Étudier comment, dans les textes du passé, les relations humaines, publiques et privées, mais aussi les formes de l’amour, conjugal et parental, jusqu’aux sentiments les plus intimes (Knibieheler, 2007), se trouvent affectés, pourrait favoriser une forme d’auto-réflexivité du lecteur sur sa propre situation personnelle et historique.

Contact

nicolas.rouviereatuniv-grenoble-alpes.fr (Nicolas Rouvière)

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Soutenance de thèse de Ferdaous Bouaine – Lettres et arts spécialité recherches sur l'imaginaire

Soutenance Recherche Le 19 septembre 2022
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle des Conseils

La trace soufie dans trois œuvres d'Abdelwahab Meddeb : approche anthropologique du texte total

Résumé

Le texte littéraire peut dériver d’autres textes, d’un Texte, dans lesquels l’écrivain puise sa matière, dans une mise en abyme inaugurale. Dans ses romans comme dans ses essais, Meddeb montre ostentatoirement les tracés de ses lectures, ses sources et ses références. 

Dans notre analyse de la composition poético-mystique de l’œuvre de cet auteur tunisien de langue française, nous nous intéressons à la trace soufie en particulier. 

Dans un premier temps, l’analyse s’efforce de démontrer l’influence de la mystique musulmane qui se manifeste dans la titrologie, le choix linguistique, les thèmes et les genres. Dans un deuxième temps, nous étudions la trace des grands maîtres du soufisme à travers les théories de l’intertextualité. Enfin, nous essayons de montrer que dans une démarche attestant une certaine originalité scripturale, Meddeb se permet des écarts par rapport à ses références sacrales et ses figures tutélaires, que son appropriation de l’hypotexte soufi (citation, plagiat, forgerie, traduction…) est aussi un jeu outrancier et subversif. 

Grâce au principe ibnarabien de l’imagination créatrice, notre objectif ultime est de dévoiler l’originalité d’un texte apparemment fermé par son ésotérisme spirituel, son encodage intentionnel mais ouvert par ses fondements théoriques et ses choix esthétiques.

Composition du jury

  • Claude FINTZ (Professeur émérite, Université Grenoble Alpes, Co-directeur de thèse)
  • Samia KASSAB CHARFI (Professeure, Université de Tunis, Rapporteure)
  • Marc GONTARD (Professeur émérite, Université de Rennes, Rapporteur)
  • Pascale ROUX (Maîtresse de conférences, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)
  • Ali Toumi ABASSI (Professeur, Université de La Manouba, Examinateur)
  • Florent GAUDEZ (Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur)

Directeur de thèse

Claude FINTZ

Litt&Arts, centre ISA

Prothèses esthétisées, prothèses esthétisantes

Journée d'étude Recherche Du 8 septembre 2022 au 9 septembre 2022
Complément date

19h30 - 22h00 le 8/09
9h30 - 17h00 le 9/09

Complément lieu

Sorbonne Université – Campus Pierre et Marie Curie
Amphithéâtre 15
4 place Jussieu
75005 Paris

L’objet de cette journée d’étude, co-organisée par ISA, est de questionner la prothèse en tant que support d’expression de soi et de créativité.

La prothèse est un outil de reconstruction du corps. Mais au-delà de son aspect fonctionnel, elle est aussi un support de création, de réflexion, d’expression. Elle peut, ce faisant, s'inscrire dans une démarche esthétique, artistique, voire politique. Objet auparavant camouflé ou invisibilisé, à l’abri des regards en raison des discriminations normatives liées aux corps différents, elle est désormais saisie et repensée par ses usagers et usagères, parfois mise en avant et en valeur, dans une dynamique d’affirmation et d’empowerment. Désormais parure, accessoire, autant qu’outil de réadaptation fonctionnelle, elle est un support d’expression de soi et de créativité d’une grande richesse. Plus avant, elle permet d’interroger notre rapport à la technologie, au corps, aux normes sociales et esthétiques.



L’objet de cette journée d’étude, proposée dans le cadre du cycle n° 6 « Corps et prothèses : vécus, usages et contextes 2022-2023 », est de questionner ce nouveau rôle de la prothèse. Quelles concordances ou divergences de démarches entre l’artiste et l’usager/usagère ? Dans quelle mesure la monstration et le jeu d’apparence de l’appareillage peut bousculer ou répondre aux injonctions normatives dominantes ? Quels rapports à la beauté, à l’originalité, à la créativité, à la subversion dans cette réappropriation de l’appareillage ?



Des historien·nes, des sociologues, des anthropologues, des philosophes, des soignant·es, des artistes et des personnes appareillées croiseront leur regard, leur expertise et leur expérience de la prothèse dans le cadre créatif, artistique, démonstratif.



La journée sera précédée, la veille au soir, par une conférence de l’artiste Stelarc (connu internationalement pour ses performances pionnières d’art corporel) qui présentera ses travaux sur le développement d’architectures anatomiques alternatives.

En pratique

Ce colloque aura lieu en présentiel (il n’est pas prévu de mode hybride). L'entrée est libre et gratuite, néanmoins en raison du nombre limité de places, l'inscription est obligatoire. Elle se fait en ligne en suivant ce lien.



Ces journées sont ouvertes à toutes et à tous les étudiant·es et chercheur·euses universitaires, ingénieur·es, praticien·nes, artistes, usager·es, personne·s concerné·s et/ou association·s portant un intérêt à ces questionnements vis-à-vis du rapport corps/technologie.

Contact

contactatcorps-protheses.org (Comité d'organisation)

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Corps pluriels et violence – Regards différenciés en SHS

Appel à propositions Doctorants et doctorantes, Recherche Du 7 juillet 2022 au 16 septembre 2022
Complément date

Date limite d’envoi : 16 septembre 2022

Les jeunes chercheur·euses du réseau JCSA vous invitent à réfléchir sur l'objet de leurs prochaines journées annuelles organisées les 27 et 28 septembre 2022 à la MSH-Alpes.

Conduits par une pensée anthropomorphique, nous avons une propension à identifier immédiatement le corps au corps humain en omettant alors la pluralité des formes que le corps peut revêtir. Or l’homme n’est pas l’unique dépositaire de la corporéité. Il pourrait désigner ce « qui est et ce qui n’est plus, à l’être et au non être » (C. Jaquet, « Chapitre I. Le corps ou les corps ? », dans C. Jaquet, Le corps, Paris, PUF, coll. « Philosopher », 2001, p. 21-79).

Ce sujet reste encore aujourd’hui au cœur des débats politiques, sociaux et des recherches. Le mouvement est tout autant produit par le(s) corps que perçu, et peut être compris au sens de déplacement physique, de capacité d’action sur le plan individuel ou social, symbolique ou matériel. Suivant cette perspective plusieurs thématiques peuvent être déclinées. Nous en proposons là quelques amorces non exhaustives qui trouveront une richesse dans la singularisation que chacune et chacun des participants voudra bien y apporter :

  • Corps, évolutions et identités
  • Corps et performance
  • Corps et mobilité, déplacement(s)
  • Corps collectifs et mouvements sociaux

Modalités

Votre proposition est à envoyer au plus tard le 16 septembre 2022, dans un seul e-mail au format PDF aux deux adresses : Viviane.Tribyatuniv-grenoble-alpes.fr (Viviane[dot]Triby[at]univ-grenoble-alpes[dot]fr) et kguyraoul07atgmail.com (kguyraoul07[at]gmail[dot]com)

L’objet du mail et le nom du fichier PDF devront indiquer le nom et le prénom de la candidate ou du candidat, selon le format suivant : « Candidature - Prénom - NOM ».

Le retour du comité scientifique sera notifié au plus tard le 19 septembre 2022.

Votre proposition devra obligatoirement contenir :

  • Le titre de votre intervention
  • L’axe de recherche
  • Votre adresse e-mail
  • Votre statut et votre institution de rattachement
  • Un résumé de votre communication (1 000 mots maximum) accompagné d’une bibliographie indicative
  • Une notice biographique (200 mots maximum)
Corps pluriels et violence – Regards différenciés en SHS
© Gina Pane

Contact

Viviane.Tribyatuniv-grenoble-alpes.fr (Viviane Triby)

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Légendes poétiques XIXe-XXIe siècles

Centre CHARNIÈRES, Recherche

Le projet voudrait développer une réflexion sur un légendaire de la poésie moderne, fondée notamment sur une approche nouvelle des études de réception.

L’approche des liens entre le biographique et la création poétique moderne française a longtemps été tributaire d’une proscription du poète empirique : le je en poésie ne pouvait être envisagé qu’au prisme d’un « sujet lyrique » désincarné, universel, absolument irréductible à toutes les circonstances qui tissent la vie du sujet empirique. Cette approche interne du « sujet lyrique » avait une conséquence tacite du côté de la réception des poètes : la part biographique (ou pseudo-biographique) des œuvres ne pouvait servir qu’à nourrir une étude de la réception des poètes en termes de « mythe » ou de « mythologie » négative, dont l’un des modèles est Le Mythe de Rimbaud d’Étiemble.

Or ces deux sphères critiques ont récemment connu des évolutions, qui invitent à repenser la fécondité de la première personne poétique et de ses avatars.

Le projet vise à favoriser, dans le champ croisé des approches poétiques et des études de réception, l’émergence d’une réflexion d’ensemble sur ce que l’on peut appeler un légendaire des poètes, soit les matériaux divers que la réception trouve dans les œuvres qu’elle explore pour construire un ensemble de discours, en particulier fictionnels, sur l’œuvre et sur la vie des écrivains. La considération de ces matériaux dans l’œuvre même des écrivains concernés permet quant à elle d’appréhender différemment ce qui peut relever d’un champ biographique élargi en poésie.

La mise à profit de ce légendaire aboutit à l’écriture de légendes poétiques (comme il existe, pour les vies de saints, une Légende dorée), qui consolide activement tout un pan de l’écriture de l’histoire de la poésie moderne, et qui mérite une attention spécifique. 

Plusieurs domaines peuvent être investis, dans cette perspective :
 

  • réinvestissement de la « malédiction littéraire », étudiée pour l’essentiel en termes sociologiques ou en termes de « scénographies auctoriales » (J.-L. Diaz), et dont on approchera les relais visuels (lithographies, photographies, etc.) ;
  • fécondité formelle et générique de la notion de « légende », encore peu définie, en particulier pour ce qui regarde l’écriture critique et fictionnelle des « vies de poètes » ;
  • dimension globale des études de réception : approche de la circulation mondiale des légendes de poète, rapprochant des spécialistes de littérature française et des spécialistes de littérature comparée.

Coordination

Responsable
Adrien Cavallaro

Centre porteur
CHARNIÈRES

Sauver les études classiques ou les humanités peuvent-elles nous sauver ?

Conférence Recherche Le 27 juin 2022
Complément date

15h00

Complément lieu

Institut de France
Grande salle des séances
23 quai de Conti
75006 Paris

Communication de Malika Bastin (Professeure de langue et littératures grecques, TRANSLATIO) dans le cadre des séances ordinaires publiques de l’Académie des sciences morales et politiques, consacrées cette année au thème “Sauver ?”.

L’Occident a cessé de penser en grec depuis la fin de l’Antiquité – tandis que le latin est resté la langue de pensée jusqu’au XVIe voire XIXe siècle. Le grec a toutefois fait un retour en Occident au XVe siècle, retour partiel et fragile, toujours menacé, mais défendu avec des arguments divers qui perdurent aujourd’hui. De qui, de quoi faudrait-il sauver les humanités, les études classiques et en particulier le grec ?

L’histoire du grec et de son enseignement en France commence véritablement au XVIe siècle, avec des humanistes comme Guillaume Budé qui s’efforce de promouvoir son enseignement, dans le contexte d’un engouement européen pour la redécouverte de l’Antiquité. Cette période de l’institutionnalisation des études grecques s’accompagne d’une prolifération de discours en leur faveur, dont ceux notamment de Forteguerri. Les arguments, dont certains sont toujours présents aujourd’hui, sont les suivants : la langue grecque est particulièrement apte à l’éloquence, la philosophie est fille des Grecs, toute bonne poésie vient du grec, les mathématiques, la médecine, le droit et la théologie supposent que l’on sache le grec, enfin, le grec serait une langue facile. Ces arguments seront repris au fil du temps et insistent sur l’utilité du grec. Toutefois cet argument de l’utilité sera bientôt retourné : il faut défendre le grec parce qu’il ne sert à rien, en tout cas à rien d’immédiat.

L’enseignement du grec et du latin s’installe mais les deux langues ne sont pas à égalité : le latin est la langue du savoir tandis que le grec est pensé au mieux comme un plus pour mieux comprendre l’Antiquité latine, et au pire, comme la langue de l’hérésie, défendue par les réformés pour des raisons religieuses. Au XVIIIe siècle, Rollin apporte un nouvel argument en faveur du grec : celui du voyage et du dépaysement que procure l’apprentissage du grec. Faire du grec, c’est voyager dans le temps, donc se décentrer, se dépayser. Au XIXe et XXe siècles, le grec devient une option dans l’enseignement secondaire en France, ce qui va enfermer les défenseurs du grec dans une attitude défensive et conservatrice, jusqu’aux années 1970 et l’évolution promue et incarnée par Jacqueline de Romilly. Pour elle, le grec, au-delà de la discipline et de la patience qu’il requiert, est un terreau culturel pour fonder une culture commune, un facteur d’intégration sociale qui permet une connaissance des origines de la culture européenne et même méditerranéenne. Au vu des chiffres au baccalauréat ou à l’agrégation et au CAPES, qui contredisent l’appétence du grand public pour la culture de l’Antiquité, la question reste entière : à quoi sert l’enseignement du grec en France aujourd’hui ? qui sert le grec et qui se sert du grec ancien aujourd’hui ?

La narration oratoire

Centre RARE, Recherche

La narration (narratio) est une des parties du discours de l’orateur. Elle consiste dans un exposé du fait tel qu’il s’est passé ou qu’il a pu se passer de façon à servir la cause.

Les règles en ont été établies et commentées par une longue tradition allant de l’Antiquité à l’époque moderne.

Les préceptes rhétoriques ont une influence certaine sur les usages du XVe au XVIIIe siècle. Un premier volet de la réflexion collective porte sur le recours à la narration oratoire dans le cadre des genres littéraires ou non littéraires. Il s’agit de voir comment des auteurs ou des praticiens du discours public adaptent les principes de la narratio aux exigences de la forme, littéraire ou non, qu’ils mobilisent et inversement les effets de l’intégration d’une ou plusieurs séquences narratives de ce type sur les composantes génériques.

La doctrine sur la narration en général évolue elle-même durant la période. Un second volet des travaux porte ainsi sur les traités généraux et les manuels scolaires ainsi que les commentaires d’œuvres antiques ou modernes comportant des discours prononcés en contexte solennel. La transcription, la traduction et l’analyse de commentaires de discours insérés dans des œuvres de fiction ou historiques permet en particulier de mesurer la souplesse de l’interprétation du canon rhétorique.

Coordination

Responsables
Pascale Mounier et Christiane Louette

Centre porteur
RARE

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