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Une nouvelle direction pour l'UMR Litt&Arts

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Isabelle Cogitore, Professeure de langue et littérature latines, est la nouvelle directrice de l'UMR Litt&Arts depuis le 1er juin. Elle nous livre en quelques mots sa vision de cet engagement à la tête d'une unité "riche de résultats et encore plus riche de potentialités".

Au moment de rendre pour ainsi dire lisible, par cette Newsletter, ma prise de fonction à la direction de l’UMR Litt&Arts, comment ne pas céder au besoin de m’interroger sur ce qui fait la particularité de cette succession ?

L’UMR Litt&Arts est une unité très jeune encore, résultat du travail et de l’énergie visionnaire de plusieurs collègues, Daniel Lançon, Yves Citton, Chantal Massol pour n’en citer que quelques-uns. Elle s’est composée sur un socle original et riche, s’est articulée entre les deux galaxies que sont les littératures et les arts, s’est trouvé un nom – désormais familier à nos oreilles mais dont la gestation fut longue et laborieuse –, un nom qui dit bien sa double richesse et sa tension créatrice.

Francis Goyet a assuré la direction de Litt&Arts depuis sa création ; grâce à lui, à son souci de toujours viser haut, l’UMR a connu déjà de remarquables succès et s’est acquis une belle renommée, saluée par le récent rapport HCERES. Avec l’appui de ses tutelles, portée par l’enthousiasme de ses membres, enseignant·es-chercheur·es, doctorant·es, ingénieur·es et personnels d’appui, Litt&Arts est une belle unité, un « labo » riche de résultats et encore plus riche de potentialités.

Je prends la suite de Francis Goyet avec autant de fierté que d’appréhension. À mon arrivée à Grenoble, jeune maîtresse de conférence, j’avais pu, grâce à lui, apprendre sans délai et avec joie le métier d’enseignant-chercheur : la co-organisation du colloque « L’Éloge du Prince », puis sa publication qui a inauguré la collection « Des Princes » que nous avons co-dirigée aux ELLUG, ont été alors pour moi des moments de bonheur scientifique, pour lesquels ma reconnaissance est intacte. Aussi, prendre sa suite à la tête de Litt&Arts revêt un sens tout particulier et la fierté de marcher dans ses pas saura, j’en suis presque sûre, compenser l’inévitable appréhension devant la lourde tâche que cela représente.

L’UMR est en mouvement, elle bruit de nombreux projets, elle est constamment parcourue par des champs magnétiques qui l’animent et créeront de nouveaux équilibres ; ses membres continueront à évoluer, à s’interroger, à créer de la science et à la faire connaître. Une nouvelle étape de sa vie se dessine et je suis heureuse de pouvoir lui consacrer une part de mon énergie et de ce que j’ai appris en tant que membre de l’UMR et au cours de ces dernières années comme directrice adjointe de la Maison des Sciences de l’Homme Alpes. Contribuer à impulser et canaliser le mouvement de l’UMR, écouter et dialoguer, viser haut et penser loin pour rester dans la cohérence de ses débuts : c’est ainsi que je comprends le défi que représente ce passage de témoin.

De nouveaux chemins attendent Litt&Arts : vers encore plus de projets nationaux et internationaux de grande ampleur ; vers une structure interne plus lisible et qui respecte les choix scientifiques de chacun·e ; vers une intégration toujours meilleure des doctorants, pour contribuer à travers eux à l’avenir des sciences humaines. Et sans nul doute – permettez à une montagnarde de filer la métaphore – il y aura aussi d’autres chemins, que nous ne soupçonnons pas encore et qui ouvriront à Litt&Arts un paysage toujours plus riche et fertile.

Isabelle Cogitore, directrice de Litt&Arts

Confiné·es mais pas isolé·es !

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En cette période particulière où les habitudes de vie et de travail sont secouées, certain·es doctorant·es de Litt&Arts s'organisent pour maintenir les liens ! Aperçu de leur quotidien…

Communication

Une partie des doctorant·es et jeunes docteur·es échangent régulièrement via l’application Telegram sur le groupe « Doctorant·es Litt&Arts ». Nous parlons de nos thèses, de nos difficultés administratives diverses, mais aussi de tout et de rien. Nous y échangeons des nouvelles de nos animaux de compagnie respectifs et nous discutons de l’actualité de la recherche et du monde de l’ESR. Les doctorant·es et jeunes chercheur·euses du laboratoire qui souhaiteraient nous rejoindre peuvent le faire via ce lien d’invitation (en cas de problème, nous envoyer votre numéro de téléphone par mail et nous vous ajouterons).



Nous essayons d’organiser régulièrement des séances collectives de travail dans la « doctosalle virtuelle », un espace de visio-conférence créé sur la plateforme Jitsi. Nous nous donnons rendez-vous pour exposer nos objectifs de la matinée ou de l’après-midi et, après quelques heures de travail, nous nous retrouvons pour faire le point sur nos avancées et nos difficultés.



Ces échanges et séances de travail ne concernent toutefois qu’un petit groupe de doctorant·es et jeunes chercheur·es (nous sommes actuellement 21 sur le groupe « Doctorant·es Litt&Arts »). Nous avons des nouvelles de certain·es par téléphone, mais nous ne connaissons pas la situation actuelle de la majorité des doctorant·es du laboratoire. Nous tenons donc à rappeler à nos collègues qu’il est primordial d’utiliser les listes de diffusion rassemblant l’ensemble des doctorant·es pour faire circuler les informations utiles et prendre des nouvelles de chacun·e.

Accès aux ressources

En raison du confinement, plusieurs bases de données sont momentanément en libre accès, ce qui nous permet de consulter des ressources jusque-là difficilement accessibles. Des groupes de partage ont également vu le jour sur internet, favorisant les échanges et la collaboration scientifique entre chercheur·euses de différentes universités et disciplines.



L’impossibilité de se rendre dans les bibliothèques nous interdit néanmoins l’accès à certaines ressources utiles, et nous prive également d’un espace de travail favorable à la concentration. Il ne nous est en effet pas toujours possible de faire la coupure entre un espace de vie et un espace de travail, coupure qui peut être utile à la concentration. Les conditions ne sont par ailleurs pas toujours idéales à domicile (calme, qualité de la connexion internet, etc.). Ici aussi, les situations personnelles varient.

Situation financière

Si les doctorant·es contractuel·es ne rencontrent pas de problèmes spécifiques, la situation est souvent plus compliquée pour les doctorant·es sans contrat. Certain·es continuent à travailler, dans des conditions sanitaires qui ne sont pas toujours idéales. Pour d’autres, leur travail n’a pas été maintenu pendant le confinement, supprimant leur source de revenu. Par ailleurs, le règlement des vacations et des contrats étudiant·es par acomptes de 80% renforce la précarité de certain·es doctorant·es lorsque ces activités étaient la source principale de revenu.

Contact avec les enseignant·es chercheur·euses

Les situations sont très variables en fonction des disciplines. Certain·es doctorant·es ont des contacts réguliers avec les collègues, tandis que d’autres restent plus isolé·es. Il en va de même pour les échanges avec les directeur·trices de thèse. Pour certain·es, ils sont devenus plus réguliers avec le confinement. Pour d’autres, plus fluctuants : si nous sommes conscient·es que la période de confinement est complexe pour chacun·e, les un·es et les autres étant confronté·es à la maladie de proches, ou devant s’occuper d'enfants ou de parents âgés, beaucoup de doctorant-es subissent la même situation. Ils et elles doivent de surcroît travailler sur leur thèse et ressentent tout de même le besoin de maintenir une bonne communication avec leur directeur·trice pour poursuivre leur activité de recherche. 



De plus, la perspective de ne pas pouvoir retourner à l'université avant septembre compromet pour beaucoup d'entre nous plusieurs mois de travail, alors que la durée du doctorat et des contrats doctoraux est contrainte. Plusieurs syndicats et collectifs de doctorant·es ont émis la revendication d'une prolongation de quelques mois. Nous espérons que nos collègues et encadrant·es se joindront à nous pour soutenir ces idées. 

Coworking

Pour conclure sur une note amusante, nous vous présentons quelques-uns de nos compagnons de coworking, sources de bien-être et d’amour en toutes circonstances !



Portez-vous bien !



Montage photos chats

Pour communiquer

• Telegram

application à utiliser sur téléphone et/ou ordinateur (avoir obligatoirement un numéro de téléphone pour recevoir un code d'accès) ; à télécharger ou utiliser via un client web en passant par web.telegram.org

lien d'invitation pour rejoindre le groupe "Doctorant·es Litt&Arts"

• Plateforme Jitsi (utiliser les navigateurs Chrome ou Chromium)

Le directeur passe la main

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Francis Goyet est directeur de l'UMR Litt&Arts depuis sa création. Son mandat s'achève le 31 mai, l'occasion d'un bref retour en arrière avant de passer la main, confiant et optimiste…

L’étrange temps suspendu que nous vivons se prête bien à l’exercice de bilan auquel l’on me convie, au moment de rendre mon mandat comme directeur.

Sans entrer dans les détails, que fournira le rapport de l’Hcéres (suspendu lui aussi), je rappelle les très grandes lignes, bien connues mais dont nous ne pouvons que nous féliciter : la création d’un véritable groupe d’appui à la recherche en humanités numériques ; notre participation éminente à la Maison de la Création, qui a tout pour être un des phares du campus en SHS ; la réussite majeure à deux CDP, le Performance Lab et le Data Institute. Le dernier événement avant confinement aura été à lui tout seul un emblème de notre réussite, puisque l’intitulé même des premières Journées d’« Informatique Théâtrale » parlent haut de l’originalité et de l’interdisciplinarité qu’a portées l’UMR Litt&Arts.

Nous avons su faire de la contrainte (la création de l’UGA) une opportunité, en nous remettant en question mais aussi en mouvement, et ainsi capables de réactivité dans un contexte lui-même très mouvant. Nous n’avons pas seulement plus de crédits qu’il y a cinq ans – plus de locaux et plus de personnel d’appui. Nous avons surtout plus de crédit, de façon plus impalpable mais non moins appréciable. Les SHS en général ne peuvent se permettre d’être sur la défensive, car elles sont alors folklorisées, balkanisées, ringardisées. Il faut être à l’offensive, une force de proposition.

Je ne peux prévoir quelles seront nos nouvelles propositions, nos nouveaux objets de recherche. Mais l’essentiel, de façon « méta », est de garder cet esprit de dynamisme qui a prévalu, alors même que se calme l’excitation des débuts. Ou, pour le dire en latin : vivat, crescat. Notre UMR ne vivra que si elle croît, en force sinon en nombre.

Francis Goyet, directeur de Litt&Arts

Appel à projets « SFR Création » 2020 : deux projets lauréats portés par l'UMR Litt&Arts

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Performance autour d'un corpus de traductions littéraires, ou autour des écritures en milieu numérique : gros plan sur deux projets qui interrogent les mots…

Les traducteurs entrent en scène

Responsables du projet : Pascale Roux, Ridha Boulaâbi (Litt&Arts), et Laurent Gallardo, Marc Béghin, Myriam Geiser (ILCEA4)



Les responsables du projet projettent d’organiser une série d’activités de traduction-création, dont chacune sera conçue en deux temps : il s’agira d’abord de susciter un corpus de traductions littéraires inédites (poétiques), produites par des traducteurs et/ou des écrivains, puis d’organiser une performance mettant sur le devant de la scène ces créations. Ce corpus sera à la fois valorisé auprès d’un large public et exploité sur le plan de la recherche, dans une approche interdisciplinaire (stylistique française et langues). Il s’agit de lancer un type d’activités qui pourraient être récurrentes dans le cadre du programme structurant de la MaCI « Atelier de traduction-création ».



L’originalité de la forme performative enrichira la réflexion sur le texte (re)traduit à plusieurs égards, notamment :

 
  • L’hétérogénéité énonciative du texte traduit, qui peut être décrit comme une forme de discours rapporté ou de ré-énonciation, sera illustrée par le dispositif ; on peut supposer que des marqueurs dialogiques, dans l’intonation ou dans les attitudes des traducteurs, seront visibles.
  • La mise en scène du texte traduit, en partie improvisée, révélera, par la manière de dire et de mettre en voix, la relation des personnes en présence aux différentes versions, et leur réaction au dialogue institué entre elles.
  • La performance fera apparaître des séquences du texte traduites très différemment par les traducteurs et on peut supposer que le public réagira à ces différences ; les séquences en question pourront ensuite être interrogées, notamment lors de l’entretien, sous l’angle de l’intraduisible et/ou de l’écart stylistique qui se joue dans le passage d’une langue à l’autre.



Dans tous ces aspects, c’est l’interaction entre les traducteurs-performeurs ainsi qu’entre eux et le public qui constituera un levier pour la réflexion ; cette interaction est susceptible d’ouvrir des pistes de recherche intéressantes et est propre à assurer une efficacité de l’événement sur le plan de la valorisation.

 

Être-ensemble en ligne. Poétique collaborative et chorégraphie distante : le travail artistique d'Annie Abrahams

Responsables du projet : Isabelle Krzywkowski et Alice Lenay



Annie Abrahams, pionnière de la performance en ligne et poète, réinvente nos modes de présence et de communication en ligne. Cette artiste a accepté de venir à Grenoble, les 29 et 30 janvier 2020, pour proposer une performance et un atelier d'expérimentations ouvert aux artistes et chercheurs intéressés par l'émergence de formes poétiques en ligne, la communication et la collaboration à distance.



L'enjeu est de partager la recherche artistique d'Annie Abrahams dans le cadre d'une réflexion sur les écritures en milieu numérique. Son travail, résolument interdisciplinaire, cherche à faire émerger un « art du protocole ». Pour aborder la fragilité et la complexité de nos présences en lignes, Annie Abrahams imagine des milieux de rencontre sur écran où elle rassemble des artistes et des amateurs. À travers le suivi d'un protocole simple, le groupe invente d'autres façons d'être-ensemble à distance, par le biais d'écrans.



L'objectif de cet atelier, « Du centre au milieu », organisé sur deux jours, a été de présenter les enjeux de l'investigation artistique d'Annie Abrahams, les questionnements qu'elle porte, et ses méthodologies. Après une présentation de ces enjeux, Annie Abrahams a proposé deux ateliers-performances à partir de deux champs de recherche qu'elle a investis au cours des vingt dernières années.



► Écriture collaborative

Le premier champ de recherche concerne des méthodes de lectures et d'écritures collaboratives. Un exemple représentatif de cette pratique est celui du ReadingClub, un projet qu'elle mène avec Emmanuel Guez depuis 2013. Ces expériences de « lectures performatives en ligne » rassemblent sur un même pad en ligne des annotations simultanées de plusieurs auteurs-lecteurs. Ces annotations sont encadrées par une limite de temps et de nombre de caractères.



► Chorégraphies visiophoniques

Le second champ de recherche concerne des performances visiophoniques. Un exemple de cette pratique pourrait être la série des Distant Movements (depuis 2018). Avec la chorégraphe Muriel Piqué et le performeur Daniel Pinheiro, elle interroge la notion de mouvement dans l'invention d'une danse à distance. Chacun d'eux, face à l'écran de leur ordinateur personnel, partage une interface visiophonique. Ils se laissent filmer par leur webcam, tout en fermant les yeux, et bougent au rythme de leurs voix, improvisant des gestes à faire.

Contacts

Projet 1

Ridha.Boulaabiatuniv-grenoble-alpes.fr (Ridha Boulaâbi)

Pascale.Rouxatuniv-grenoble-alpes.fr (Pascale Roux)



Projet 2

Isabelle.Krzywkowskiatuniv-grenoble-alpes.fr (Isabelle Krzywkowski)

alice.lenayatuniv-grenoble-alpes.fr (Alice Lenay)

Partenaire

Un nouveau souffle pour le projet Fonte Gaia !

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Camille Desiles vient de rejoindre ELAN en tant que chargée de projet Humanités numériques, et notamment du projet Fonte Gaia. Qui est-elle ? Quel est-il ? Tout savoir en quelques mots…

Depuis le 13 janvier 2020, ELAN accueille une ingénieure d’étude, Camille Desiles, titulaire d’un master Patrimoine Écrit et Édition Numérique (Centre d’Études Supérieures de la Renaissance de Tours), qui travaillera pendant un an en tant que chargée de projet Humanités numériques. Elle contribuera principalement au développement de la plateforme de bibliothèque numérique Fonte Gaia Bib (site en cours de construction) : intégration des contenus de la bibliothèque de l’UGA (numérisations d’ouvrages et métadonnées) et des bibliothèques partenaires (moissonnage et alignement des métadonnées), maintenance et évolution du logiciel, mais aussi formation des partenaires, coordination des dépôts, etc.



Le projet Fonte Gaia a pour objectif de valoriser les travaux de chercheurs italianistes dans les domaines de la littérature, de l'histoire, de la philologie, enrichis des méthodes et des outils des humanités numériques. L'équipe en charge du projet fait vivre un blog scientifique sur la plateforme Hypothèses : Fonte Gaia Blog. Elle construit également une plateforme de bibliothèque numérique scientifique, qui diffuse librement des ouvrages et manuscrits numérisés : Fonte Gaia Bib.



Le projet a commencé à la fin des années 2000. Sa coordinatrice scientifique, Elena Pierazzo, souhaite alors développer grâce à un vaste partenariat de bibliothèques et de chercheur·euses une bibliothèque numérique de référence pour tous les italianistes. C’est grâce au financement du CADIST d’études italiennes devenu depuis Collex italien, humanités numériques que le projet a pu être développé. De nombreux acteurs interviennent et font évoluer ce projet au fil des années. Celui-ci réunit notamment des chercheur·euses, ingénieur·es et bibliothécaires français (UGA, Paris 3), italiens (Bologne, Rome…), et vise à s’investir dans un réseau d’échange d’informations et de débats d’idées autour de l’italianisme contemporain et international. Ensemble ils produisent, enrichissent, commentent et font évoluer d’une part une bibliothèque numérique (FGBib), d’autre part un blog (FGBlog).

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litt-et-arts-elanatuniv-grenoble-alpes.fr (ELAN)

Le projet IThAC, lauréat d'une ANR

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Un corpus, un acronyme, une ANR : présentation d'un projet qui nous donne accès à la culture dramatique antique grâce à la construction d’une plateforme numérique de consultation et d’exploration.

Le projet « L'invention du théâtre antique dans le corpus des paratextes savants du XVIe siècle. Analyse, traduction, exploration numérique – IThAC » a obtenu un financement sur quatre ans de l'ANR. Il est piloté par Malika Bastin-Hammou et réunit des chercheurs de Litt&Arts et de l'UMR lyonnaise HiSoMA.



Ce projet a pour objectif l’étude de la réception du théâtre antique en Europe au XVIe siècle à travers l’analyse du corpus des paratextes savants imprimés qui lui sont consacrés et la mise à disposition de la communauté scientifique de la traduction de ce corpus traduit en français, grâce à la construction d’une plateforme numérique de consultation et d’exploration.



On fait l’hypothèse que la collecte, la traduction et l’analyse de ce corpus, longtemps négligé parce que difficilement accessible matériellement et parce que très largement rédigé en latin, voire en grec, permettront de saisir à la fois comment le théâtre antique a été reçu et compris par ses « inventeurs » dans l’Europe du XVIe siècle, mais aussi comment les idées et les méthodes présentes dans ce corpus, à l’heure où s’inventaient aussi bien le théâtre moderne que la philologie, ont circulé et se sont développées grâce notamment à leur large diffusion rendue possible par l’imprimé. Ces paratextes, qui sont souvent le fait de très grands savants, ont connu en leur temps une audience et une circulation bien plus importantes que celles des textes rédigés en vernaculaire, parce que le latin était alors la langue de la communication savante : les négliger, c’est omettre une étape majeure des débats intellectuels sur le théâtre, la philologie et la réception de l’Antiquité, débats que leur prise en considération permettra de reconstruire.



À ce jour, ce corpus n’a pas fait l’objet d’une exploration systématique. IThAC, projet pluridisciplinaire à l’interface de travaux de philologues et d’historiens du théâtre, de spécialistes de théâtre grec, latin et néo-latin, se propose de combler cette lacune en confiant à une seule équipe compétente l’analyse et la traduction de ces paratextes savants et en développant un outil numérique d’exploration de ce corpus constitué, qui permettra de faire émerger les concepts-clé du discours critique et de visualiser la répartition chronologique des concepts abordés, l’évolution du nombre d’éditions par auteur, par langue, par pays ; de cartographier les lieux d’édition ; de révéler les réseaux des humanistes et de mettre en valeur les relations de collaboration. C’est donc une cartographie dynamique de l’ensemble de la pensée sur la redécouverte du théâtre antique qui sera ainsi produite.



Ce projet, par son approche transdisciplinaire de la genèse, des transformations, des évolutions et diffusions de la culture dramatique antique, par son intérêt pour la circulation entre les langues qui est au cœur du corpus, et par la mise au jour des connaissances et des idées relatives au théâtre antique qu’il ambitionne, renouvèlera la compréhension d’un pan entier de l’histoire du théâtre occidental et donnera accès à patrimoine européen méconnu.



Ce projet a déjà donné lieu à deux journées d'étude : « Journées ITHAC » (25 et 26 juin 2018) et « Journées ITHAC – Les paratextes latins de la tragédie grecque à la Renaissance : que traduire, pour qui ? » (13 et 14 septembre 2018).



> Les membres du projet

Elisabeth Greslou, Arnaud Bey, Jean-Yves Vialleton, Marc Douguet, Alexia Dedieu, Anne Garcia-Fernandez, Mathieu Ferrand, Christiane Deloince-Louette pour l'UMR Litt&Arts ; Pascale Paré-Rey, Emmanuelle Morlock, Elysabeth Hue-Gay, Laure Hermand-Schebat, Sabine Lardon, Christian Nicolas pour l'UMR HiSoMA.

En équilibre sur les mains !

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Découverte du projet "Poétiques des (dés)équilibres", ou quand la pratique du cirque se fait objet de recherche…

« Poétiques des (dés)équilibres » est un projet de recherche consacré aux processus de création du cirque contemporain liés à la pratique des équilibres sur les mains. Marion Guyez propose d’étudier, en articulant les approches pratiques et théoriques de la création et en réunissant artistes et chercheurs, l’itinéraire sensible des corps renversés.



S’appliquer à poser délicatement les deux mains sur le sol, ajuster l’alignement des doigts et les tendre, sentir la qualité de la matière du sol sous la surface des paumes de main, aligner les épaules au-dessus des poignets, inspirer par le nez, pousser dans les jambes et stabiliser le corps renversé au-dessus des membres antérieurs…



Les trois « mouvements » – Correspondances, Endurance et Écrire les (des)équilibres – attachés aux écritures acrobatiques autour desquels ce projet s’articule permettront de traverser la poétique des (des)équilibres, de la fabrique des corps à l’imaginaire que mobilise cette posture dont les déclinaisons traversent la création acrobatique contemporaine.



Ce projet donne lieu à des restitutions publiques d'atelier et de journées de recherche sous la forme d’un séminaire de recherche-création :



Endurance #1 - 5 juin 2019

Endurance #2 - 4 décembre 2019

Endurance #3 - 26 février 2020



« Poétiques des (dés)équilibres » a été retenu dans le cadre de l’appel à projet « SFR Création » 2019.

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La caméra des mots

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L’œuvre de Tanguy Viel est à la fois vivement contemporaine, puisqu'elle a débuté en 1998 par Le Black Note, et pleinement légitime, puisqu'elle fait déjà partie de nombreux corpus de thèses. Il manque néanmoins à ce jour de véritable monographie d'ampleur qui prenne en charge l’œuvre dans ses évolutions et ses constances, notamment son attention continue pour le cinéma, la reprise de ses motifs et de ses dispositifs depuis son deuxième roman Cinéma.

« La caméra des mots » – porté par Laurent Demanze, Professeur en Littérature française contemporaine à l'UGA et membre de l'UMR Litt&Arts – est l’un des deux projets du laboratoire lauréats de l’appel à projets 2019 de la SFR Création. Rendez-vous dans notre numéro de décembre pour découvrir le second projet !

Ce projet s'articule autour de trois axes :

1. La littérature confrontée au cinéma
Tanguy Viel a dit à plus d'une reprise le contexte nouveau de la littérature depuis que le cinéma notamment est devenu le dispositif essentiel à produire de la fiction, avec une capacité redoutable d'adhésion et de projection. Dans ce contexte de rivalité, sinon de relégation, il s'est efforcé de composer une littérature adossée aux dispositifs et aux procédures du cinéma dans une pratique concertée d'hybridation, de réappropriation et d'anthologisation. C'est là une littérature profondément cinéphile, analysée notamment par Fabien Gris (MCF, Paris 4). L'exemple de Tanguy Viel permettra d'engager une vaste réflexion sur les rapports frontaliers entre littérature et cinéma, notamment dans le séminaire « Écriture moderne et contemporaine » qui sera consacré l'année 2019 à cette question.

L'écrivain sera ainsi amené, comme il l'avait fait dans d'autres contextes, à commenter dans une salle de cinéma quelques extraits cinématographiques, à proposer une sélection cinéphilique et à interroger ce qui fait la spécificité de la parole littéraire sur le cinéma : essayisme critique ? Liberté formelle ? Pratique délibérée du malentendu ?

2. Un atelier d'écriture
Tanguy Viel est déjà intervenu à de nombreuses reprises dans ce cadre, publiant notamment Ce jour-là chez Joca Seria issu d'un atelier avec des lycéens de Clichy-sous-Bois. Cet atelier mené avec l'écrivain aura une double ambition : penser l'atelier en termes de réappropriation symbolique, qui permet de prendre conscience des médiations et des fictions qui font écran à notre saisie du réel pour travailler dans l'épaisseur de la langue à s'en délester, et s'interroger sur les modalités contemporaines d'écriture du réel en lien avec le séminaire d'équipe ÉCRIRE, consacré à cette question.

Cet atelier sera développé en parallèle avec une étude de certaines archives de Tanguy Viel : captation de carnets, brouillons, chantiers documentaires, pour inviter les étudiants à entrer dans le processus d'écriture à partir des étapes de son devenir. Entrer dans l’œuvre par ses brouillons et archives, c'est aussi pour l'atelier un moyen de découvrir la création par son atelier pour nouer un rapport dédramatisé à la création, en montrant ses étapes et sa fabrique : une exposition des brouillons est prévue, pour analyser le brouillon moins comme une esquisse que comme une surface plastique de creusement du langage, dans laquelle se cherche et s'élabore la traque du mot juste. Ce projet s'articule et prolonge les réflexions menées par Brigitte Combe et Françoise Leriche sur les brouillons de Jean-Philippe Toussaint et renoue avec une dimension structurante de l'UMR Litt&Arts. Par ailleurs, il est à noter que Tanguy Viel est sollicité par la revue Décapage pour un entretien et un commentaire de ses carnets, brouillons et chantiers : il sera intéressant d'analyser comment un écrivain contemporain négocie son inscription dans l'histoire littéraire, par quelle gestion de ses brouillons, par quelle stratégie de conservation, dans une époque marquée par Le Goût de l'archive selon Arlette Farge voire par un Mal d’archive, pour reprendre le titre de Jacques Derrida.

3. Un tournant réflexif des études contemporaines
Depuis les années 2000, les écrivains interviennent à l'université, dans le cadre de résidence ou d'atelier, dans le cadre aussi de Master Recherche/Création. Il manque cependant encore un véritable geste réflexif qui analyse ce que cette présence infléchit dans nos pratiques d'enseignement et de recherche. À travers les entretiens menés, enregistrés par des dispositifs vidéos, comme à travers l'observation minutieuse de la conduite de l’atelier, il s'agit de commencer un chantier consacré à cette présence nouvelle de l'écrivain dans un contexte universitaire, et d'autant plus troublante que Tanguy Viel est un fin analyste de la littérature, lecteur d'essai et de théorie. Non seulement on sera attentif à élaborer ce que l'on peut appeler une poétique résidentielle, en analyser les implicites, les topiques, mais surtout il faudra par un retour « ethnographique » sur les captations d'entretiens menés avec l'écrivain, s'interroger sur les constitutions de champ, les effets de légitimation dans une analyse attentive des discours et des postures (voir les travaux de Jérôme Meizoz). On souhaite engager une réflexion sur la manière d'intégrer cette présence de l'artiste au sein du discours critique, en interrogeant les biais de cette position : en un mot, comment analyser les discours (entretiens, ateliers) de l'auteur, pour les délester de tout effet d'autorité, mais en ouvrant largement ces entretiens comme élément constitutif de corpus et d'archive de l’œuvre. À terme, c'est une réflexion méthodologique invitant les études contemporanéistes à entamer un tournant réflexif pour cesser de reconduire dans le discours critique la parole d'auteur sans l'interroger à nouveaux frais.

Contact

laurent.demanzeatuniv-grenoble-alpes.fr (Laurent Demanze)

Ellen Delvallée, chargée de recherche

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Depuis le 1er octobre 2019, l’UMR Litt&Arts compte parmi ses membres permanents Ellen Delvallée, chargée de recherche CNRS. C’est un exercice particulièrement difficile que de résumer en quelques lignes son parcours brillant et international. Fort heureusement, son curriculum vitae parle de lui-même.

Élève à l’ENS de Lyon de 2009 à 2013, Ellen obtient l’agrégation de lettres modernes en 2012. Allocatrice monitrice à Grenoble jusqu’en 2015, elle est ensuite Graduate Fellow à l’université de Rutgers, puis ATER à l’ESPE de Caen. ATER à l’UGA de 2018 à 2019, elle est officiellement promue chargée de recherche le 1er octobre 2019.



Quelques dates phares avant d’entrer dans le vif de sa recherche



2015 : Lauréate de l’Excellence Fellowship for study in French à Rutgers University

2016 : Lauréate de la Andrew W. Mellon Dissertation Completion Fellowship à Rutgers University

2017 : Premier prix au concours d’essai Lockwood du département de Français de Rutgers University pour l’essai intitulé « Sport, autobiographie et écriture dans W ou le souvenir d’enfance et Je me souviens de Perec »

2017 : Doctorat de l’Université Grenoble Alpes et Ph.D. de Rutgers University

2018 : Prix de thèse du Collège des Écoles Doctorales de l’Université Grenoble Alpes pour sa thèse intitulée Poétiques de la filiation. Clément Marot et ses maîtres : Jean Marot, Jean Lemaire et Guillaume Cretin



Un vide dans l’histoire littéraire française : les années 1470-1530

Quatre questions à Ellen Delvallée




1. Pourquoi avoir axé votre objet de recherche sur une période peu marquée dans l’histoire littéraire française ?

Mon programme de recherche, de très long terme, vise à mettre en pleine lumière une période de l’histoire littéraire amplement négligée par la critique, et qui s’étend pourtant sur soixante années. La période commence avec l’arrivée de l’imprimerie en France, en 1470 : un événement qui marque aux yeux des historiens la fin du Moyen Âge. Elle s’achève dans les années 1530, avec la génération Marot, tenue désormais pour l’initiatrice de la Renaissance française. Ces soixante années constituent un vide dans l’histoire littéraire française, non seulement parce qu’elles sont situées à la frontière entre deux siècles, mais aussi parce qu’elles se tiennent entre deux périodes : le Moyen Âge et la Renaissance. Or, les années 1470-1530 sont un moment de mutations profondes et progressives, que la conception actuelle de l’histoire littéraire, structurée par l’idée de révolutions successives, a tendance à réduire à un basculement sans épaisseur. Son délaissement est accru dans les études universitaires françaises, dans la mesure où celles-ci sont définies par une répartition séculaire. Faute de postes qui ne soient ni médiévistes ni renaissants, mais entre les deux, la période demeure largement invisible aux chercheurs français – d’où mon séjour de deux années aux États-Unis, où les études littéraires sont moins soumises à ces cloisonnements institutionnels.



2. Quelles sont ces mutations profondes et progressives dont vous parlez qui ont marqué précisément ces soixante années ?

Les années 1470-1530 sont caractérisées par une série de transformations majeures des pratiques littéraires. L’arrivée de l’imprimerie a provoqué un bouleversement culturel de grande ampleur, comparable à celui suscité par le développement d’Internet entre les XXe et XXIe siècles. Dans les deux cas, les pratiques de lecture et d’écriture n’ont pas été subitement transformées : ainsi, dans les années 1470-1530, la diffusion manuscrite des œuvres côtoie encore la diffusion imprimée. Cette coexistence permet de réfléchir à l’impact de cette nouvelle technique sur la littérature. Cela suppose aussi de donner de la visibilité à des auteurs par hypothèse méconnus car leurs pratiques littéraires ne correspondent pas à ce que la critique connaît – et reconnaît – du Moyen Âge ou de la Renaissance.



3. Comment allez-vous procéder pour rendre visibles ces auteurs toujours méconnus par la critique ?

Je vais mobiliser différentes approches : histoire du livre, réexamen des genres littéraires, rhétorique. Je m’intéresserai d’une part à la bibliographie matérielle de ces œuvres, qui ont circulé sous forme manuscrite ou imprimée, de façon plus ou moins contrôlée par les auteurs. Des critiques du monde anglophone ont déjà montré à quel point les différents modes de diffusion des œuvres en transformaient le contenu et je souhaite poursuivre dans cette direction. D’un point de vue formel, ce qui m’interpelle est que les frontières des genres poétiques se déplacent, les valeurs du vers évoluent, le rapport entre vérité historique et fiction allégorique est continuellement repensé avant que leurs chemins ne finissent par se séparer. Enfin, je m’appuierai constamment sur une analyse rhétorique, conforme à la formation que les auteurs des années 1470-1530 recevaient, mais dont l’usage n’est encore guère développé, en France, sauf à l’UGA…



4. Si vous deviez résumer l’objectif visé par votre programme de recherche ?

Mon projet ne consiste pas seulement à étudier les années 1470-1530, mais à les rendre plus propres à être étudiées. Il s’agit de fédérer dans la durée une communauté de chercheurs, en constituant 1470-1530 en véritable champ littéraire et critique : il s’agit de rendre visibles ces années-là, de les structurer, de fournir les outils pour les comprendre. Une telle entreprise peut modifier profondément les représentations qui entourent cette période culturelle mais aussi, de façon plus générale, l’idée même d’histoire littéraire.



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Bienvenue à Özgül Akinci !

Recherche

Grâce au programme PAUSE, l’UMR Litt&Arts accueille Özgül Akinci, enseignante et chercheuse en Performance Studies, à partir du 1er juin et ce pour une durée de 6 mois. Installée dans les locaux de la MaCI (Maison de la Création et de l’Innovation), elle travaille au sein de l’équipe du Performance Lab aux côtés de Gretchen Schiller, responsable du projet.

Qu’est-ce que le programme PAUSE ?

Il s’agit d’un Programme national d’aide à l’Accueil en Urgence de Scientifiques en Exil, géré et piloté par le Collège de France, à l’initiative du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement et de la Recherche. Attribués sur dossier, les financements ont pour objet de soutenir un projet d’accueil pour un(e) scientifique étranger(e) de toute origine géographique et de toute discipline remplissant l’ensemble des critères d’éligibilité suivants :

  • Pouvoir justifier de son statut d’enseignant-chercheur ou de chercheur ou être au minimum inscrit en doctorat (dans son pays d’origine ou en France) ;
  • Se trouver en situation d’urgence :
    • être victime de persécution ou de violence en raison du contenu de ses recherches, de la libre expression de ses opinions, de son identité, de ses croyances, de son orientation sexuelle,… ;
    • être victime d'un autre type de menace à préciser.
  • Quel que soit son lieu de résidence actuel :
    • être dans l'obligation de s'exiler de son pays d'origine ;
    • être en France depuis moins de 3 ans.

Accueillir Özgül Akinci

Chercheuse en Performance Studies, Özgül Akinci a noué des liens forts avec l’Université Grenoble Alpes à l’occasion de sa participation en 2017 à la Spring School Arts in the Alps, organisée par la SFR Création. Ayant soutenu en 2016 une PhD à l’University of British Columbia (Canada) sur la performance théâtrale en Turquie, son pays d’origine, elle est parfaitement intégrée dans le système universitaire nord-américain. La qualité internationale de son dossier est un atout important pour le rayonnement de la SFR Création et de notre UMR. En outre son projet de recherche s’intègre très bien dans le projet « Choreographic cartographies » du Performance Lab, qui a pour propos fondamental de mêler déplacements physiques du corps sur scène et déplacements géographiques des migrants.

Özgül Akinci va plus particulièrement collaborer à l’axe « Observatoire de la performance comme recherche du Performance Lab ». Ce projet traite des questions ontologiques, méthodologiques et épistémologiques soulevées par les méthodes de PBR (Practice based Research) et de PAR (Practise as Research) via une perspective pluridisciplinaire ciblée sur les rapports entre le corps, la société et les technologies. L’objectif est de réaliser une veille sur les questions théoriques les plus prégnantes des PBR/PAR ainsi que sur celles qui émergeront au fil des activités mises en place par le laboratoire. Les questions posées seront entre autres :

  • Comment faire circuler des connaissances incarnées et de PAR/PBR entre les domaines des arts, des humanités et des sciences ?
  • De quelle manière l’implication corporelle du chercheur modifie-t-elle notre conception du terrain ?
  • Quelles considérations éthiques doivent être prises en compte en contexte de capture de mouvements corporels ?

De plus, les chercheurs et les artistes se poseront la question de ce que signifie « participer » et « collaborer » d’un point de vue épistémologique et méthodologique en confrontant leurs expériences dans leurs disciplines respectives. D’un point de vue académique, cela implique de remettre en question la manière donc les sujets de thèses de doctorat pourront être à l’avenir partagés entre les disciplines dans le système des universités françaises.

Le Performance Lab en quelques mots

Conçu comme une plateforme internationale, le projet Performance Lab (IDEX CDP) fédère une communauté de chercheurs autour de problématiques contemporaines reliant corps, société et technologie.

L’ambition du projet est également de renouveler la manière dont la recherche est conçue et pratiquée au sein de l’Université Grenoble Alpes en développant de nouvelles méthodologies en référence aux modèles anglo-saxons de « Performance as Research » (PAR), recherche-création, création-expérimentation et recherche-action.

L’objectif de la communauté est de conduire des recherches de pointe dans les domaines de la performance, de la documentation numérique, d’outils de lecture du corps en mouvement ainsi que du patrimoine matériel et immatériel. Les étroites collaborations qui seront mises en place avec les partenaires associatifs et culturels locaux ainsi que le milieu artistique professionnel à l’échelle nationale et internationale permettront par ailleurs d’aboutir à la création d’outils d’analyse et de documentation qui soient transposables dans les domaines des arts de la scène et des sciences sociales.

Contact

Gretchen.Schilleratuniv-grenoble-alpes.fr (Gretchen Schiller)
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