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Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Emmanuel Ruben, l’écriture du territoire entre imaginaire et actualité

Journée d'étude Centre É.CRI.RE, Recherche Le 9 juin 2023
Complément date

9h00 - 17h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Les réflexions menées le temps de cette journée, co-organisée par É.CRI.RE et le CERCC (ENS Lyon), viseront à approfondir le rapport de cet écrivain contemporain à l’écriture du territoire, traversée de tensions fécondes.

Né à Lyon en 1980, Emmanuel Ruben aime à se présenter comme « un écrivain européen de langue française ». Entre histoire et géographie, fictions romanesques et récits d’arpentages, tous ses livres sont des explorations de l’Europe par les fleuves et par les frontières. De la Baltique à la Mer Noire, mais également autour de la Méditerranée, il prend le pouls de l’actualité tout en transfigurant l’espace par l’écriture et l’imagination. Cette journée d’étude consacrée à son œuvre vise à en révéler la richesse générique (enquête de terrain, roman, poésie épique, utopie…) et la dimension engagée (en faveur de l’Ukraine, ou encore des migrants).

Les interventions permettront de croiser des analyses littéraires et géographiques, et elles seront suivies d’une table ronde consacrée à l’Ukraine, avec Emmanuel Ruben, Iryna Dmytrychyn (INALCO) et Olga Bronnikova (Université Grenoble Alpes). Temps fort de la journée, cette table ronde sera l’occasion d’évoquer la culture, la littérature et l’actualité de ce pays en guerre auquel Emmanuel Ruben a récemment rendu hommage (Nouvelles ukrainiennes, Points, 2022 ; Hommage à l’Ukraine, dirigé avec I. Dmytrychyn, Stock, 2022).

À NOTER
Tables thématiques du lundi 5 juin au vendredi 23 juin 2023 à la BU Droit-Lettres sur le campus universitaire, l'une consacrée aux œuvres d’Emmanuel Ruben (1er étage) et l'autre à l’Ukraine (3e étage).

En pratique

Possibilité de suivre cet événement à distance : lien Zoom sur demande à anne-marie.monluconatuniv-grenoble-alpes.fr (Anne-Marie Monluçon) ou liouba.bischoffatens-lyon.fr (Liouba Bischoff).

Visuel de la journée d'étude
L'Enlèvement d'Europe, 2014 © Emmanuel Ruben

Contacts

anne-marie.monluconatuniv-grenoble-alpes.fr (Anne-Marie Monluçon)
liouba.bischoffatens-lyon.fr (Liouba Bischoff)

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Partenaire

Le rimbaldisme “aux confins du monde” : approches de la réception mondiale de Rimbaud

Colloque Recherche Du 24 mai 2023 au 26 mai 2023
Complément date

14h00 - 17h30 le 24/05
9h00 - 18h00 le 25/05
9h00 - 12h45 le 26/05

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

– Le 24/05
Médiat Rhône-Alpes, Salle de conférence
– Les 25 et 26/05
Maison de la Création et de I'Innovation (MaCI), Amphithéâtre

Ce colloque co-organisé par CHARNIÈRES et ISA se propose de réfléchir à la réception européenne et mondiale du poète.

On peut dire du « rimbaldisme », si le terme embrasse tout ce qui, dans l’histoire de la réception de Rimbaud, relève d’une circulation féconde entre l’œuvre du poète et ses divers lecteurs, qu’il prend très rapidement les dimensions d’un phénomène hors frontières.

Ces journées voudraient promouvoir l’examen de cette extension mondiale de la réception d’un poète lui-même particulièrement sensible aux changements d’échelle du « monde », à l’heure d’une affirmation des impérialismes coloniaux et des mirages de l’ère industrielle (« Le monde marche ! Pourquoi ne tournerait-il pas ? », « Mauvais sang », Une saison en enfer), comme d’un sentiment plus diffus de l’« immensité de l’univers » (« Génie », Illuminations). Il s'agira ainsi d'apprécier plus largement cette réception européenne et mondiale du poète, c’est-à-dire de tenter de suivre la progression, suivant des rythmes propres et dans des aires culturelles ouvertes les unes aux autres, de ce qu’Aragon appelle dans Pour expliquer ce que j’étais (1943) « l’œuvre et l’exemple d’Arthur Rimbaud », dans des domaines discursifs et esthétiques variés.

© Joël Leick

Contacts

adrien.cavallaroatuniv-grenoble-alpes.fr (Adrien Cavallaro)

delphine.rumeauatuniv-grenoble-alpes.fr (Delphine Rumeau)

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Le monde de Basnage et son dictionnaire universel

Colloque Axe 4, Recherche Le 25 mai 2023
Complément date

9h00 - 17h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Médiat Rhône-Alpes
Salle de conférence

Ce colloque sera le dernier événement organisé dans le cadre du projet ANR BasNum porté par l'Axe 4.

Le défi du projet ANR BasNum était la numérisation de l’édition de 1701 revue et corrigée par Basnage de Beauval du Dictionnaire universel (DU) d’Antoine Furetière, la grande édition encyclopédique de l’œuvre, maintenant disponible en XML-TEI dans une version non-corrigée sur Nakala et sur la plateforme TACT pour la correction. C’est la clôture de la phase ANR, mais c'est loin d’être la fin de l’analyse de ce dictionnaire, de ses sources et de ses répercussions. Un évènement associé au projet, sur l’héritage du Dictionnaire universel, avait été organisé en 2020, dont est issue une publication, actuellement sous-presse, chez Honoré Champion, « Dictionnaires et réseaux des lexicographes aux XVIIe et XVIIIe siècles ».

Pour le colloque de clôture, nous privilégierons le monde qui a vu naître à la fois l’édition de Furetière (1690) et la révision de Basnage (1701), et accueillerons à cette occasion deux invité·es pour des conférences plénières : le Professeur Florent Quellier (université d’Angers) qui parlera de la bonne chère et illustrera l’influence du DU dans la description du registre de la bonne chère, et la Professeure Lynda Mugglestone (Université d’Oxford) qui évoquera l’influence des dictionnaires français sur l’œuvre de Samuel Johnson à partir de sources inédites qu'elle a découvertes récemment dans les archives de Johnson à Oxford.

En pratique

Le colloque est organisé en présentiel et à distance : lien Zoom.
L’inscription est gratuite mais obligatoire avant le 20 mai : lien Sciencesconf.

Visuel colloque Basnum
© Agnieszka – Pixabay

Contact

williamgatuniv-grenoble-alpes.fr (Geoffrey Williams)

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Commentaire & commentaires

Journée d'étude Recherche Le 23 mai 2023
Complément date

9h30 - 16h15

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes (aile Z, RdC)

Des chercheur·euses de différents axes et centres de l’UMR Litt&Arts s'associent pour proposer une journée d'étude autour de l'objet “commentaire”.

Très modestement, il s'agit de mettre en commun des interrogations, provenant de domaines scientifiques voisins mais divers, sur un objet qui nous a semblé commun, le commentaire, qu’il soit de film ou de texte, orienté vers la stylistique ou la rhétorique, ou le commentaire tel qu'on l'enseigne, dans le secondaire et le supérieur, ou encore les commentaires que des scientifiques ont apportés ou apportent, sous des formes diverses, à des textes littéraires.

Venez nombreux participer aux échanges !

En pratique

Journée organisée en présentiel et à distance : lien Zoom.

Marguerite Gérard, Public domain, via Wikimedia Commons

Contacts

marie-sylvie.claudeatuniv-grenoble-alpes.fr (Marie-Sylvie Claude)

sarah.orsiniatuniv-grenoble-alpes.fr (Sarah Orsini)

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Séminaire RARE – séance 3

Séminaire Centre RARE, RARE - Narration oratoire, Recherche Le 28 avril 2023
Complément date

11h00 - 15h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison de la Création et de l'Innovation (MaCI)
Salle 002

Ce séminaire est consacré cette année à la narration oratoire qui est une des parties du discours de l’orateur.

Lucie Claire (université de Picardie) sera accueillie à l'occasion de cette séance pour présenter « Deux lectures rhétoriques de l’Oratio in reditu M. A. Columnae de Marc-Antoine Muret : Jean Nicodon et Johann Tesmar ». Ces textes serviront de base à la discussion commune.

Contact

christiane.louetteatuniv-grenoble-alpes.fr (Christiane Louette)

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Decadence, Ethnicity and Gender: Georges Hérelle’s translations of Matilde Serao and Grazia Deledda

Séminaire Centre ISA, L'imaginaire des langues, Recherche Le 27 avril 2023
Complément date

10h30 - 12h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Grande salle des colloques (aile G, 4e étage)

Dans cette nouvelle séance du séminaire proposé par ISA, Elisa Segnini (University of Glasgow) abordera la question du translinguisme sur le plan spécifique de la traduction des littératures étrangères en France, avec un regard particulier sur les questions de genre.

Drawing on Georges Hérelle’s correspondence, and on his memoirs of his activity as a writer and a translator, this article explores the transformations and negotiations that writing by Serao and Deledda underwent as it was received in a context of decadent translation. It seeks to answer the following questions: What aspects of Serao and Deledda’s writing drew the interest of Hérelle? How do these features relate to the “many lives” of Hérelle as translator, historian of Basque folklore, and anthropologist of homosexuality? To what extent were the decadent features of Serao and Deledda’s works recognized and given credit in France? To answer these questions, I shall first outline Hérelle’s stance towards Decadence and his relationship with D’Annunzio, and then consider his treatment of Serao and Deledda. The approach Hérelle took as a translator of women writers, I shall show, provides important evidence about his role as an editor-collaborator and about the French reception of decadentismo as a gendered phenomenon.
> voir l'article de Guy Ducrey, “Is there such thing as a ‘Decadent Translator’?: The case of Georges Hérelle (1848-1935)”.

Elisa Segnini is Lecturer in Comparative Literature and Italian Studies at the University of Glasgow.

L’intervention d’Elisa Segnini sera suivie par celle d’Emma Toniolo, étudiante du Master 2 Lettres-Langues, intitulée « S'approprier sa langue : les auteurs post-coloniaux face au français (Patrick Chamoiseau, Assia Djebar) ».

En pratique

Séance organisée en présentiel et à distance.
Pour participer en ligne : lien Zoom.

Contacts

filippo.fonioatuniv-grenoble-alpes.fr (Filippo Fonio)
martina.boliciatuniv-grenoble-alpes.fr (Martina Bolici)
chiara.zambelliatuniv-grenoble-alpes.fr (Chiara Zambelli)

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Premier contact

Journée d'étude Doctorants et doctorantes, Recherche Du 26 avril 2023 au 27 avril 2023
Complément date

9h00 - 17h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison de la Création et de l’Innovation (MaCI)
Salle 208

Pour cette 8e édition des Journées Doctorales de l'UMR Litt&Arts, les doctorant·es vous proposent de réfléchir, d'échanger et de débattre autour de la thématique de “premier contact”.

Le mot « contact » apparaît tard dans la langue française : forgé à partir du verbe latin « tangere » (toucher), son premier emploi se fait en 1586 dans un traité de médecine ayant pour sujet « la pure et vraye doctrine de la peste et de la coqueluche, les impostures spagyriques, et plusieurs abus de la médecine, chirurgie et pharmacie ». Son histoire lexicale fait donc singulièrement écho à notre actualité où les « cas contacts » se multiplient autour de nous, sans que nous ayons d'ailleurs besoin de nous toucher. Cependant, le mot, sorti de son contexte médical, prend d'autres acceptions. Les autres sens concurrencent grandement le toucher de l'étymon et son sémantisme s'élargit à la relation, au lien qui s'établit entre deux êtres, instances ou objets. Dans une société à la fois mécanisée et dématérialisée, la rencontre, par la multiplication des moyens de communication, ne cesse de muter ; n'impliquant pas forcément la présence physique, elle se décline à l'infini.

Qu'en est-il alors lorsque ce contact est le premier ? Que représente-t-il et comment le circonscrire dans le temps ? Correspond-il à la première rencontre dans son ensemble ou uniquement à quelques instants, à un moment infime difficilement quantifiable ? Est-il déterminant ou inopérant pour déterminer la relation à venir ? Un premier contact est-il encore possible aujourd’hui, dans un monde où « pour la première fois les cultures humaines en leur semi-totalité sont entièrement et simultanément mises en contact et en effervescence de réaction les unes avec les autres » selon la formule d'Edouard Glissant ? La science-fiction s’est pleinement emparée de cette thématique. Premier contact, traduction française du film Arrival (2016) de Denis Villeneuve et adaptation de Story of Your Life de Ted Chiang (1998), relate la difficile communication entre extraterrestres et terriens, nécessitant l’embauche d’une linguiste renommée pour décrypter un langage inconnu. La rencontre avec l’Autre, le rapport à la langue, à l’espace et au temps sont autant de problématiques qui interrogent les êtres vivants quelle que soit la frontière qui les sépare, avec tous les enjeux de domination et de hiérarchie qu’elle peut comprendre.

Visuel de la journée d'étude

Contact

premiercontact.jdatgmail.com (Comité d'organisation)

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> « Arts, Savoirs, Indisciplines », le blog des doctorant·es de Litt&Arts

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Questionner la frontière entre le Moyen Âge et le XVe siècle à travers l'étude d'un traité agricole en français

Séminaire Doctorants et doctorantes, MAiGRE, Recherche Le 19 avril 2023
Complément date

17h30 - 19h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison de la Création et de l’Innovation (MaCI)
Salle 137 (1er étage)

Intervention d'Émilie Demouselle, doctorante à Litt&Arts (ISA), dans le cadre de cette dernière séance du séminaire doctoral de MAiGRE.

Les bornes chronologiques du Moyen Âge, établies a posteriori, ne cessent de faire débat dans la communauté des chercheurs en sciences humaines, notamment depuis les travaux de Fernand Braudel et la notion de « longue durée » qui cherche à considérer l’évolution des rapports de l’homme avec son environnement, ou encore les réflexions de Jacques Le Goff dans son ouvrage Un long Moyen Âge. Cette idée de décloisonnement, de mise en crise de la période médiévale, entre en résonance avec l'histoire de la circulation de petits traités agricoles écrits en français à la fin du Moyen Âge et dont les éditions successives s'étalent jusqu'à la fin du XVIe siècle. Ces opuscules sont en effet le témoignage du succès de techniques et pratiques agricoles, héritées de l'Antiquité, sur une période qui s'étend bien au-delà de la périodisation médiévale moderne, et invitent donc le chercheur à jouer sur le bornage historique d'une période donnée.

L'intervention proposera de considérer l'évolution et la circulation d'un corpus de traités agricoles et du savoir qu'ils contiennent à travers un bref panorama englobant l'Antiquité, le Moyen Âge et le début de la Renaissance.

Émilie Demouselle, doctorante en première année à Litt&Arts, a entrepris une thèse intitulée « La Maniere d’enter et planter en jardins. Étude de la diffusion des traités agronomiques en français de Pietro de’ Crescenzi à Charles Estienne et Jean Liébault (1373-1564) », sous la direction de Fleur Vigneron, MCF HDR en langue et littérature françaises médiévales. Elle s’intéresse notamment à l’histoire du livre, à l’évolution de la langue française et à l’histoire culturelle dans les domaines techniques tels que l’agronomie et la botanique.

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Soutenance de thèse de Magdalini Aktypi – Lettres et arts spécialité littérature générale et comparée

Soutenance Centre ISA, Recherche Le 21 avril 2023
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes (aile Z, RdC)

Surrounded poetry : écrire au milieu

Résumé

« Surrounded poetry : écrire au milieu » est une thèse de recherche et création qui explore et expérimente les possibilités d’une solidarité et d’une entente profondes entre l’art, la poésie, la performance et les problèmes écologiques qui menacent, depuis quelque temps et de façon croissante, les êtres vivants et vibrants de l’écorce terrestre. La thèse adopte une approche à la fois poétique et intersectionnelle pour regarder de plus près les possibilités d’une pratique artistique qui soit dans le monde et dans les luttes sans perdre de vue les méthodologies qui lui sont propres. Il s’agit de proposer une écologie des mots. 

Sans illusion, anthropocentrisme ou nostalgie, un poème chercherait à tisser, via les mots et les sensations, les liens avec les êtres vivants humains et plus-qu’-humains exactement là où la proximité a cessé d’exister entre eux. La thèse reprend, en effet, la théorie du philosophe et prestidigitateur David Abram selon laquelle l’arrivée de l’écriture vocalique, en piégeant l’air dans les voyelles et en créant sa propre magie synesthésique, a éloigné les lecteurs du monde animé, qui est devenu muet, si ce n’est inerte, à leurs yeux. Les recherches menées pour cette thèse ont comme objectif de contribuer, par les modestes moyens qui sont les leurs, à une graduelle décolonisation de l’écriture. Un poème est donc perçu comme une disposition, c’est-à-dire une envie et un besoin d’apprendre à reconnaître et à relier ce qui a été exclu par le monde anthropocentré. Il ne s’agit pas d’un retour en arrière, qui serait de toute manière ni souhaitable ni possible, mais d’une résistance contre ce que Rachel Carson appelait déjà au début des années 1960 des « biocides ». L’invention, d’ailleurs, par Carson du mot « biocide », forgé pour remplacer le mot-camouflage « pesticides » qu’employait l’industrie pharmaceutique, rend tout à fait tangible la force dont disposent les mots pour faire voir sous une lumière nouvelle la véritable nature d’une situation tout comme le mot « pesticide » renseigne sur leur tout aussi grande capacité à la camoufler. Les mots que l’on choisit jouent un rôle décisif sur notre attitude et sur notre rapport au monde animé, sur nos relations avec les autres habitantes et habitants de la planète. Ce sont des armes de résistance et de compréhension. En rapport avec cette puissance transformatrice du langage, la thèse prend trois chemins. Le premier concerne une compréhension et une pratique « trans*langues » de la poésie selon laquelle dans chaque mot humain se trouvent mobilisés plusieurs langages, humains et plus-qu’-humains : langages animaux et végétaux, corporels, historiques et culturels, langage des rêves, des morts et des maladies sont quelques exemples de cette écologie langagière qui ouvre et connecte la langue humaine au monde animé, à tout ce que cette langue était supposée exclure. Le deuxième chemin coïncide avec le titre de la thèse, c’est Surrounded poetry, la poésie entourée. Celle-ci sait qu’elle ne se fait jamais de façon isolée. Les poèmes se font toujours avec les autres, que ces autres soient des environnements techniques complexes comme l’Internet ou des êtres vivants ou bien nos morts. Le troisième chemin se matérialise avec les pratiques du « et », qui sont, en effet, désirantes. C’est un désir de conjugaison que le leur, à la fois des corps et des mots, les uns via les autres, et grâce aux autres. Autrement dit, pratiquer le « et » c’est tout d’abord chercher comment se conjuguer avec le monde. L’énergie et la force réunissant ces trois chemins ou approches, qui, dans la structuration de la thèse fonctionnent comme autant de « branchages », c’est Éros. Non pas le dieu binaire qui s’occupe de la vie des couples, mais Éros primordial, tel qu’il apparaît dans la Théogonie. C’est un Éros d’avant le féminin et le masculin, qui, avec Gaïa et Chaos, embrasse tout et engendre la vie et le cosmos. Éros c’est l’ouverture imprudente des corps à l’être, au simple fait d’être en vie.

Composition du jury

  • Isabelle KRZYWKOWSKI (Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse)
  • Vincent BROQUA (Professeur, Université Paris 8 - Vincennes, Rapporteur)
  • Androula MICHAEL-SUEUR (Maîtresse de conférences HDR, Université de Picardie - Jules Verne, Rapporteure)
  • Jean-Pierre BOBILLOT (Professeur émérite, Université Grenoble Alpes, Examinateur)
  • Yves CITTON (Professeur, Université Paris 8 - Vincennes, Examinateur)
  • Apostolos LAMPROPOULOS (Professeur, Université Bordeaux Montaigne, Examinateur)

Directrice de thèse

Isabelle KRZYWKOWSKI
Litt&Arts, centre ISA

“Je ne peux pas me taire !” À propos d'une rencontre entre Tolstoï et un phonographe

Conférence Centre ISA, Recherche Le 26 avril 2023
Complément date

12h30 - 14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Conférence de Pavel Arseniev, poète et théoricien accueilli au sein de notre UMR grâce au programme PAUSE du Collège de France.

Le texte politique le plus célèbre et sans doute le plus important de Tolstoï est intitulé « Je ne peux pas me taire ». Un peu moins connu est le fait que Tolstoï l’a écrit après avoir tenté d’enregistrer son appel oralement, bouleversé par la nouvelle de paysans pendus. Il voulait l’enregistrer sur un phonographe, l’un des premiers prototypes, envoyé personnellement au célèbre écrivain russe par son célèbre inventeur américain : Edison. Le lendemain de l’échec de la tentative avec le phonographe, l’article « Je ne peux pas me taire » sera écrit. Les premières rencontres des histoires littéraires et de la technique se font à l’aveugle, la littérature – même sensible aux problématiques politiques – reste insensible à la technique d’enregistrement et à sa surface sensible au son, avec laquelle elle est déjà en contact de facto en 1908. Sous l’emprise trop forte du désir d’une déclaration politique, elle ne peut pas non seulement se taire, mais même constater qu’elle est confrontée à de nouvelles conditions de parole.

Visuel conférence Pavel

Contact

delphine.rumeauatuniv-grenoble-alpes.fr (Delphine Rumeau)

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