Conférence

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Professeur à l'université d'Oxford, Derek McCormack revient à la MaCI en septembre 2023, pour deux semaines, dans le cadre du programme Professeur invité UGA.

L'atelier, en langue anglaise, est ouvert aux doctorant·es et aux enseignant·es-chercheur·euses, sur inscriptiion obligatoire auprès de virginie.meunieruniv-grenoble-alpes.fr (Virginie Meunier).

Derek McCormack est professeur de géographie culturelle à l'université d'Oxford, où il est également boursier Tony Lemon en géographie au Mansfield College. Il est l'auteur de Refrains for Moving Bodies: Experience and Experiment in Affective Spaces (2013) et Atmospheric Things: On the Allure of Elemental Envelopment (2018), tous deux publiés par Duke University Press. Il travaille actuellement sur la question des éléments.

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Derek McCormack est professeur de géographie culturelle à l'université d'Oxford, où il est également boursier Tony Lemon en géographie au Mansfield College. Il est l'auteur de Refrains for Moving Bodies: Experience and Experiment in Affective Spaces (2013) et Atmospheric Things: On the Allure of Elemental Envelopment (2018), tous deux publiés par Duke University Press. Il travaille actuellement sur la question des éléments.

Conférence (en anglais avec traduction) : « The spaces of reflectivity »

Dans cet exposé, je proposerai un compte-rendu des géographies culturelles de la réflectivité. Dans les sciences sociales et humaines, y compris la géographie humaine, la réflexion a eu tendance à être comprise principalement en termes de vision, et a généralement été liée au processus de contemplation. Une attention particulière a été accordée au miroir en tant qu'espace de représentation permettant d'examiner de manière critique la composition fragmentée des sujets et des mondes. Dans cet exposé, je plaide en faveur d'une extension de l'espace de réflexion au-delà de l'espace visuel, en le situant par rapport à la réflectivité – un ensemble plus vaste de processus impliquant le spectre plus large des radiations électromagnétiques, y compris, par exemple, la chaleur. Je considère la valeur de l'engagement avec les divers matériaux, significations et registres sensoriels de cette compréhension élargie de la réflectivité.
 
Afin de développer cette discussion, je me concentre sur un objet spécifique – la couverture « d'urgence » ou « d'espace ». Notant la résonance symbolique de l'utilisation de cette couverture pour envelopper les corps déplacés dans les zones frontalières, j'examine ensuite les efforts artistiques pour travailler avec l'esthétique de cet objet dans une série d'œuvres et de performances. En conclusion, je suggère que dans leurs expériences avec la couverture d'urgence, ces œuvres artistiques attirent notre attention sur les diverses expériences des corps lorsqu'ils sont exposés aux conditions changeantes des mondes élémentaires.

In this talk I will offer an account of the cultural geographies of reflectivity. In the social sciences and humanities, including human geography, reflection has tended to be understood primarily in terms of vision, and has usually been linked to the process of contemplation. Particular attention has been paid to the mirror as a representational space for examining critically the fragmented composition of subjects and worlds. In this talk I make the case for extending the space of reflection beyond the visual, however, situating it in relation to reflectivity—a more expansive set of processes involving the wider spectrum of electromagnetic radiation including, for instance, heat. I consider the value of engaging with the diverse materials, meanings, and sensory registers of this expanded understanding of reflectivity. In order to develop this discussion I focus on a specific object—the ‘emergency’ or ‘space’ blanket. Noting the resonant symbolism of the use of this blanket to envelop displaced bodies at border zones, I then examine artistic efforts to work with the aesthetics of this object in a range of works and performances. In concluding I suggest that in their experiments with the emergency blanket, these artistic works direct our attention to the diverse experiences of bodies as they become exposed to the changing conditions of elemental worlds."

Cette conférence prévue à 11h30 dans le Live Arts Lab sera suivie d'un atelier d’écriture ouvert aux doctorant·es et aux enseignant·es-chercheur·euses, de 14h00 à 16h00 dans la salle 204 de la MaCI.

Atelier (en anglais) : « Writing with influence »

This workshop will consider the question of what it means to ‘write with influence’. On one level, this phrase might seem to rehearse the increasingly prominent claim that academic research should have demonstrable and measurable impact. Without denying the importance of this claim, the aim of this workshop is to consider the issue of influence in a different way. Its focus instead will be on exploring the influences with which we write research. Thinking about this issue is important for many reasons, but particularly so if we consider the relation between the practice of writing and the changing milieu, environment, or elemental surrounds in which writing takes place. In this context, some of the questions we will think about include the following: what kinds of influences matter in writing? Which influences are suppressed, restricted, or constrained? How do influences become present in what and how we write? What does it mean to respond in our writing to the influence of the changing worlds we inhabit?

Le second atelier (en anglais), prévu le 12 juin de 9h00 à 12h00 dans la salle 204 de la MaCI, abordera les questions et difficultés rencontrées par les doctorant·es / chercheur·euses postdoctoraux au cours de leur travail de rédaction.

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Le « Moyen Âge » que les sociétés américaines, chinoises, africaines réimaginent aujourd’hui, est-il le même ? Le médiévalisme valorise-t-il seulement les sociétés européennes des V^e-XV^e siècles, ou la notion est-elle aussi pertinente pour d’autres régions du monde, d’autres périodes de l’histoire, qualifiées de « moyen âges » ? Les diverses formes d’appropriations du Moyen Âge aujourd’hui (création artistique, économie des loisirs, médiation culturelle) participent-elles à la domination mondiale de la culture anglo-saxonne, ou sont-elles des vecteurs de valorisation pour des identités culturelles locales ?

L'école d'été « Médiévalismes des quatre coins du monde » questionnera les enjeux des réceptions du Moyen Âge à l'heure de la mondialisation. Elle accueille doctorants er doctorantes suisses et internationaux. La semaine de travail alternera des réflexions théoriques (conférences, tables-rondes) et des travaux pratiques (ateliers d’expérimentation), en anglais et français.

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Medievalisms from around the world: the Middle Ages, vector of cultural domination or mirror of cultural diversity?

Is the 'Middle Ages' that American, Chinese and African societies reimagine today the same? Does medievalism only value the European societies of the 5th-15th centuries, or is the notion also relevant for other regions of the world, other periods of history, qualified as 'Middle Ages'? Do the various forms of appropriation of the Middle Ages today (artistic creation, leisure economy, cultural mediation) contribute to the global domination of Anglo-Saxon culture, or are they vectors of valorization for local cultural identities?

The summer school Medievalisms from around the world will question the issues of the receptions of the Middle Ages in the age of globalisation. The summer school will welcome Swiss and international doctoral students. The working week will alternate theoretical reflections (conferences, round tables) and practical work (experimental workshops), in English and French.

En pratique

Le délai pour s'inscrire est fixé au 14 août : lien d'inscription.

• En savoir plus sur Médiévalismes des quatre coins du monde : le Moyen Âge, vecteur de domination ou miroir de la diversité culturelle ?

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Dans le cadre de cette journée consacrée au projet ELLASS (« Enseigner les langues anciennes dans le secondaire et le supérieur »), Charles Delattre présentera la nouvelle collection AGLAE des Presses du Septentrion, ainsi que les enjeux méthodologiques que comporte la publication d’un texte paraphrasé en langue ancienne, d’un enregistrement audio et de fiches pédagogiques associées.

Charles Delattre est professeur de langue et littérature grecques antiques à l’université de Lille, et directeur-adjoint de l’UMR 8164 HALMA. Ses recherches portent sur le corpus mythographique d’époque impériale et plus largement sur les pratiques narratives antiques impliquant la notion moderne de « mythologie ». Il développe depuis plusieurs années une réflexion sur la pratique du grec ancien, en termes à la fois de pédagogie et de compétence individuelle. Ceci se traduit par des expériences de lecture, silencieuse et à voix haute, l’animation d’un atelier (Kuklos Hellenikos) où la pratique orale et le dialogue sont privilégiés, et la déclinaison d’exercices d’écriture, en particulier la composition de récits et les paraphrases. Il est le fondateur et le co-responsable du programme de recherche AGLAE (« Autour du Grec et du Latin Actifs. Expérimentations »), porté par les UMR 8164 HALMA et 8163 STL. 

La conférence sera suivie d'une table ronde.

• En savoir plus sur Paraphrasis et apprentissage du grec ancien : de Byzance à Lille

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Aborder le thème de la mémoire involontaire dans À la recherche du temps perdu peut se faire selon plusieurs approches épistémologiques et méthodologiques. La plus courante consiste encore généralement à prélever un échantillon étiqueté par l’auteur comme programmatique (madeleine, pavés, cuiller, serviette…) et à faire reposer sur leur contour commentatif des considérations de type esthétique. À l’inverse, une exigence méthodologique d’exhaustivité dans le relevé des motifs qui donnent chair au thème peut amener à rassembler un corpus de travail bien différent, beaucoup plus riche et varié, à soumettre à toutes sortes de questions selon diverses disciplines du texte : poétique, stylistique, linguistique textuelle et linguistique tout court, favorables à la mise au jour d’une logique systémique, permettent de voir le thème sous toutes ses facettes et dans tous ses fonctionnements, et d’avancer à son propos des interprétations bien différentes de celles qu’a transmises une doxa critique depuis longtemps frappée d’inertie.

En pratique

Pour suivre la conférence à distance :
– Lien Zoom
– ID de réunion : 938 4280 0865
– Code secret : 672547

• En savoir plus sur Pour une approche “systémique” de la mémoire involontaire dans la Recherche de Proust

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Le texte politique le plus célèbre et sans doute le plus important de Tolstoï est intitulé « Je ne peux pas me taire ». Un peu moins connu est le fait que Tolstoï l’a écrit après avoir tenté d’enregistrer son appel oralement, bouleversé par la nouvelle de paysans pendus. Il voulait l’enregistrer sur un phonographe, l’un des premiers prototypes, envoyé personnellement au célèbre écrivain russe par son célèbre inventeur américain : Edison. Le lendemain de l’échec de la tentative avec le phonographe, l’article « Je ne peux pas me taire » sera écrit. Les premières rencontres des histoires littéraires et de la technique se font à l’aveugle, la littérature – même sensible aux problématiques politiques – reste insensible à la technique d’enregistrement et à sa surface sensible au son, avec laquelle elle est déjà en contact de facto en 1908. Sous l’emprise trop forte du désir d’une déclaration politique, elle ne peut pas non seulement se taire, mais même constater qu’elle est confrontée à de nouvelles conditions de parole.

• En savoir plus sur “Je ne peux pas me taire !” À propos d'une rencontre entre Tolstoï et un phonographe

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Dans le cadre de ces Rencontres de l’axe 1, nous avons le plaisir d’accueillir Anne Réach-Ngô (ILLE, université de Haute-Alsace-IUF). Sa conférence, « Éditer des “œuvres composites” : définitions, méthodes et enjeux », ouvrira une journée consacrée cette année à la question des corpus hétérogènes et aux méthodes de travail pour les appréhender.

En pratique

Cette journée est organisée en présentiel, mais un suivi à distance est possible :
– Lien Zoom
– ID de réunion : 919 3177 9211
– Code secret : 325778

• En savoir plus sur Rencontres de l’Axe 1 - N° 3 ​: Corpus hétérogènes et “œuvres composites”

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Coluche a été un comique différent des autres, tout en s’inscrivant dans une tradition chansonnière anciennement établie. Son succès a été contemporain de transformations économiques et sociales profondes : le déclin du Parti Communiste et des syndicats ouvriers, la pérennisation du chômage de masse, la fin de l’espoir en un salut collectif, les conséquences de la « révolution sexuelle » sur les représentations du couple et de la famille et la montée d’une forme d’hédonisme de masse. Issu de la classe populaire urbaine, « ancien pauvre », comme il aimait à se définir lui-même, Coluche se voulait grossier sans être jamais vulgaire. Il fut un de ceux qui introduisirent la dérision dans l’industrie du divertissement, l’un des traits les plus remarquables des trois décennies du siècle dernier. En s’appuyant sur une analyse de contenu précise (sociologie des œuvres oblige !) et sur la reconstitution d’une trajectoire sociale exceptionnelle, on s’efforce de contribuer à une sociologie politique de la culture à laquelle n’invite pas seulement sa candidature avortée à l’élection présidentielle de 1981, qui suscita l’intérêt de grands intellectuels de gauche : à travers sa critique des « érections pestilentielles » c’est un rapport d’ensemble à la politique qui s’énonce et qui aura de grands effets.

Jean-Louis Fabiani est professeur émérite de sociologie à Central European University (Budapest). Il s’intéresse à l’histoire des savoirs et aux cultures sans majuscule. Ses trois derniers livres parus sont Sociologie de la Corse (La Découverte, 2018), Clint Eastwood (La Découverte, 2020) et La sociologie. Histoire, idées et courants (Sciences humaines, 2021).

En pratique

Séance publique sous réserve d’inscription (places limitées) organisée en présentiel et à distance.
Pour s'inscrire, contacter Florent.Gaudezuniv-grenoble-alpes.fr (Florent Gaudez) – Objet du mail : « Conférence Jean-Louis Fabiani ».

• En savoir plus sur Coluche : une sociologie politique de l’humour

Ce cycle de conférences est organisé en partenariat avec le carnet Antiquipop qui analyse les références à l'Antiquité dans la culture populaire contemporaine et ce qu'elles révèlent de nos sociétés. 

Que ce soit dans les médias, sur les réseaux sociaux ou dans notre environnement, nous croisons quotidiennement l'Antiquité. Ce sont des symboles grecs sur nos pièces, des arcs de triomphe dans nos rues ou des Spartiates d’extrême-droite. Ce sont Cardi B en déesse grecque, Cléopâtre qui promeut un site de rencontre, Méduse à l'ère de #MeToo. Protéiforme, mouvante et polysémique, l'Antiquité n'a cessé d'inspirer les créateurs occidentaux. À l'heure où la culture dite classique semble disparaître des programmes scolaires et remise en question par ses spécialistes mêmes, pourquoi fait-on référence à l'Antiquité, grecque, romaine ou égyptienne aujourd'hui ?

• En savoir plus sur Pénélope et Hélène de Troie, sous le regard masculin contemporain

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Le Musée urbain Tony Garnier est une expérience muséographique originale, située au cœur d’un vaste quartier populaire et d’habitations à loyer modéré dans le 8^e arrondissement de Lyon. Un établissement étonnant créé par l’action d’habitants « ordinaires » et d’un collectif d’artistes, une coopérative de muralistes nommée Cité Création. L’étude de cette expérience originale possède un double intérêt. Elle permet d’une part de comprendre ce qu’induit un processus de création culturelle sur les comportements et les interactions sociales des habitants des quartiers populaires. D’autre part, elle permet d’apprécier la manière dont les appropriations inévitables par un univers professionnel et culturel, la transforme, la standardise et pour finir neutralise son caractère politique. Je vous montrerai comment le processus de reconnaissance institutionnelle prive, probablement involontairement, l’association de sa particularité. Celle de l’implication d’acteurs ordinaires qui expriment dans une production culturelle une critique sociale du champ patrimonial.

Alain Chenevez est Maître de conférences HDR en socio-anthropologie à Dijon (Université de Bourgogne). Il est rattaché au département Denis Diderot pour ses enseignements et au laboratoire LIR3S (UMR 7355 – CNRS) pour ses recherches. Il a dirigé le Musée urbain Tony Garnier entre 2004 et 2008 et ses travaux s’intéressent actuellement au lien entre le développement d’établissements culturels et celui de la ville.

En pratique

Séance publique sous réserve d’inscription (places limitées) organisée en présentiel et à distance.
Pour s'inscrire, contacter Florent.Gaudezuniv-grenoble-alpes.fr (Florent Gaudez) – Objet du mail : « Conférence Alain Chenevez ».

• En savoir plus sur Le Musée urbain Tony Garnier à Lyon. Une démocratie patrimoniale et culturelle ?