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Soutenance

Soutenance de thèse d'Alice Laforêt – Lettres et arts spécialité langue française

Soutenance Centre ISA Le 21 décembre 2023
Complément date

9h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes (aile Z, RdC)

Connaissances de l’arbre au Moyen Âge. Savoirs et discours botaniques dans les encyclopédies, les herbiers et les textes agronomiques (XIIe-XVe siècle)

Résumé

Le Moyen Âge ne conçoit pas la botanique comme une discipline en soi. La période est pourtant féconde en ouvrages savants sur le monde végétal. Les encyclopédies, les herbiers et les textes agronomiques qui s’élaborent et se diffusent du XIIe siècle à la fin du XVe siècle consacrent leur propos aux plantes et à leurs usages. Ces textes présentent des structures textuelles comparables qui permettent de les réunir en un corpus cohérent. Si les usages pratiques (thérapeutiques, diététiques ou agronomiques) y occupent bien une place centrale, ces ouvrages ne limitent cependant pas leur propos à une approche purement utilitaire du végétal mais témoignent bien d’un intérêt porté aux plantes elles-mêmes. Tant les textes que l’iconographie botaniques participent de la construction d’un discours scientifique propre à la période. Cette étude se concentre sur l’une des catégories du monde végétal, celle de l’arbre. Celle-ci est envisagée par les naturalistes médiévaux dans la multiplicité des différentes espèces qui la peuplent et qu’il s’agit de nommer, de décrire et d’ordonner. Définir l'arbre est également un enjeu pour les auteurs de la période, qui révèle en filigrane les méthodes de travail des naturalistes médiévaux et les spécificités d’un corpus qu’on peut qualifier de botanique médiévale.

Composition du jury

  • Fleur VIGNERON, Maîtresse de conférences HDR, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse
  • Isabelle DRAELANTS, Institut de recherche et d'histoire des textes (CNRS), Rapporteure
  • Joëlle DUCOS, Sorbonne Université, Rapporteure
  • Serge KRIVOBOK, Université Grenoble Alpes, Examinateur
  • Laurence MOULINIER, Université Paris Nanterre, Examinatrice

Directrice de thèse

Fleur Vigneron
Litt&Arts, centre ISA

Soutenance de thèse de Hermann Essoukan Epée – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Centre CINESTHEA Le 21 décembre 2023
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Petite salle des colloques (aile G, 4e étage)

La Vision poétique du « Monde » dans les films-essais Méditerranée de Jean-Daniel Pollet, Sans soleil de Chris Marker et Asientos de François L. Woukoache

Résumé

La présente étude s’intéresse non seulement à l’idée d’un cinéma qui pense et participe à la pensée poétique, c’est-à-dire à l’idée de « la coulée du film qui s’apparenterait à celle de la pensée » pour parler comme Norman McLaren. Elle défend également l’idée d’un cinéma poétique et d’une poétique du cinéma axés sur une esthétique nouvelle de médiation et de création qui explore l’univers poétique. En plus de s’engager dans la définition d’un cinéma de poésie et d’une poétique du cinéma, cette étude entend contribuer à la compréhension de certains mécanismes esthétiques et artistiques qui affectent poétiquement l’attention des percept’acteurs (attention poétique) lorsqu’ils sont face aux effets et aux procédés filmiques. Des effets et procédés qui ne jouent plus sur des effets immersifs et déterminants comme on peut le voir dans les cinémas populaires, de divertissement, de narration, et dans les films documentaires, mais sur des indéterminations perceptives, sur « la promenade esthétique » pour parler comme Jean-Marie Schaeffer et sur la « poétique du désœuvrement ».

Les films-essais Méditerranée de Jean-Daniel Pollet, Sans soleil de Chris Marker et Asientos de François L. Woukoache, font naviguer les percept’acteurs – néologisme que nous employons à la place de spectateur, puisqu’il ne s’agit plus de spectacle dans ces films – dans une sphère atemporelle et les amènent à l’extérieur du temps, afin de briser la relation qu’ils entretiennent avec les films classiques et de proposer un regard nouveau de l’œuvre. Pour ces cinéastes de la poésie et de la mémoire, il s’agit de façon ambivalente de déraciner et d’ensevelir le mot, de bousculer les conventions et de rompre avec l’accoutumance à travers une vision poétique et « politique » au sens large (politico-historique) du monde, une esthétique nouvelle, un bricolage et braconnage artistique, engendrant une sorte de réinvention du langage.

Composition du jury

  • Didier COUREAU, Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse
  • Yves CITTON, Professeur, Université Paris 8, Examinateur
  • Antony FIANT, Professeur, Université Rennes 2, Rapporteur
  • Sonia KERFA, Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice
  • Thierry ROCHE, Professeur, Aix-Marseille Université, Rapporteur

Directeur de thèse

Didier Coureau
Litt&Arts, centre CINESTHEA

Soutenance de thèse de Camille Page – Lettres et arts spécialité littératures française et francophone

Soutenance Centre CHARNIÈRES Le 11 décembre 2023
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes (aile Z, RdC)

L’Édition Nationale des Œuvres complètes de Victor Hugo (1885-1895). Illustrer, raconter, célébrer

Résumé

Événement tout autant éditorial, artistique que culturel de la fin du XIXe siècle, l’Édition Nationale se situe néanmoins aux marges des études hugoliennes, de même qu’elle n’a que peu attiré l’attention des spécialistes de la bibliophilie et de l’histoire de l’art. Le projet est pourtant monumental. Pendant dix années, les éditeurs Jules Lemonnyer puis Émile Testard rassemblent environ deux cents artistes contemporains pour illustrer les œuvres complètes de Victor Hugo. Plus de deux mille gravures inédites sont ainsi publiées. En parallèle, Louis Ulbach et Camille Pelletan sont invités à composer un portrait saisissant de « l’homme siècle » (La Vie de Victor Hugo et Victor Hugo, homme politique). L’édition bibliophilique ambitionne donc de dresser un monument en l’honneur de l’auteur, mais aussi de proclamer la gloire de la production artistique de l’époque. 

Cette thèse se propose d’étudier un corpus hybride, entre texte et image, afin de comprendre comment l’édition illustrée tout à la fois accueille et fabrique des phénomènes de réception et de patrimonialisation de Hugo et de son œuvre au tournant du siècle. Ces pages explorent donc les liens complexes entre illustration, œuvres complètes, bibliophilie, récit, célébration et mémoire. Grâce au dépouillement d’archives inédites, la thèse commence par retracer l’histoire de l’Édition Nationale, de sa genèse jusqu’à son devenir dans divers espaces publics et privés, à l’exemple de la Maison de Victor Hugo à Paris qui s’en fait toujours aujourd’hui la chambre d’écho. Dans un second temps, elle interroge également les processus par lesquels l’édition façonne un imaginaire graphique des œuvres complètes hugoliennes, lequel interagit notamment avec les habitudes culturelles et visuelles des lecteurs-spectateurs de l’époque. Enfin, ce travail tend à démontrer que le récit à la fois historique, biographique et littéraire, qui naît de la rencontre du texte et de l’image, transforme l’édition en un « lieu de mémoire ». Le livre cristallise ainsi une mémoire collective centrée autour de Hugo et de son œuvre, inséparable d’un discours plus large sur l’histoire du siècle qui se constitue sous la Troisième République.

Composition du jury

  • Delphine GLEIZES, Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse
  • Gérard AUDINET, Conservateur général du patrimoine, Directeur des Maisons de Victor Hugo, Paris / Guernesey, Examinateur
  • Jean-Marc HOVASSE, Professeur, Sorbonne Université, Rapporteur
  • Marine LE BAIL, Maîtresse de conférences, Toulouse II - Jean Jaurès, Examinatrice
  • Claude MILLET, Professeur, Université Paris Cité, Rapporteure
  • Sylvain VENAYRE, Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur

Directrice de thèse

Delphine Gleizes
Litt&Arts, centre CHARNIÈRES

Soutenance de thèse de Mara Capraro – Études italiennes

Soutenance Centre CHARNIÈRES Le 11 décembre 2023
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

“È stata una lezione di letteratura”. Formes et significations de la prison dans l’œuvre narrative de Goliarda Sapienza

Résumé

La thèse se propose d’analyser, sur le plan stylistique et thématique, la prison dans les deux romans L’Università di Rebibbia (1983) et Le certezze del dubbio (1987) de l’écrivaine italienne contemporaine Goliarda Sapienza (1924-1996). L’objectif de cette recherche est de saisir l’importance de l’expérience pénitentiaire en tant que porteuse d’une révolution esthétique qui caractérise la deuxième phase « expressionniste-interactive » de l’écriture de Sapienza et de l’émergence d’une nouvelle poétique du corps où les notions d’« enfermement » et de « déviance » jouent un rôle fondamental. La prison représente simultanément, pour l’écrivaine, l’« institution disciplinaire » par excellence permettant de prendre conscience de la puissance normative de notre société et le lieu où la prisonnière, privée de tous les attributs matériels et virtuels qu’elle possédait avant son emprisonnement, cherche à se reconstruire dans son rapport avec autrui par le biais du seul élément dont elle n’a pas été dépouillée : son corps. 

De manière parallèle, la thèse vise aussi à reconstruire le corpus transgénérique autour de l’expérience carcérale de Sapienza, qui se compose d’une série de textes inédits et méconnus, dans le but de mettre en lumière et clarifier certains nœuds critiques essentiels qui traversent tout le parcours de l’auteure : l’écriture autobiographique et la valeur de la fiction, le rapport entre la sphère privée et la sphère publique, la manière de concevoir la vie collective, la relation avec le féminisme et les théories du genre.

Composition du jury

  • Enzo NEPPI, Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse
  • Catherine MARIETTE-CLOT, Professeure, Université Grenoble Alpes, Co-directrice de thèse
  • Flaviano PISANELLI, Professeur, Université Paul-Valéry Montpellier 3, Rapporteur
  • Christine PLANTÉ, Professeure émérite, Université Lumière Lyon 2, Examinatrice
  • Elisa SANTALENA, Maîtresse de conférences HDR, Université Grenoble Alpes, Examinatrice
  • Damien ZANONE, Professeur, Université Paris-Est Créteil, Rapporteur

Co-directrice de thèse

Catherine Mariette
Litt&Arts, centre CHARNIÈRES

Thèse en co-direction avec l'EA LUHCIE

Soutenance de thèse de Camille Thermes – Lettres et arts spécialité littérature générale et comparée

Soutenance Centre ISA Le 1 décembre 2023
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Médiat Rhône-Alpes
Salle de conférence

Penser la communauté dans la postmodernité : polyphonies romanesques (Roberto Bolaño, Patrick Chamoiseau, Toni Morrison, Thomas Pynchon, Jão Ubaldo Ribeiro)

Résumé

En même temps que l’émergence d’une « condition postmoderne » (Lyotard) affectait les cadres de production et de transmission du savoir à la fin du XXe siècle, s’est manifesté dans les sciences sociales un regain d’intérêt notoire pour la notion de communauté. Notre thèse montre que, dans ce contexte, le roman peut être un lieu privilégié pour penser des enjeux collectifs. L’hypothèse initiale va ainsi à l’encontre de deux tendances générales, l’une voyant dans la postmodernité un étiolement des liens entre esthétique et politique, l’autre proclamant que la notion de communauté est devenue obsolète à l’heure des sociétés industrielles et libérales. Elle suppose également de se détacher d’un certain mode de découpage de l’histoire littéraire qui, après Hegel, Bakhtine et Lukács, pense le roman comme le genre de la modernité et de l’individu, et l’épopée comme le genre de l’Antiquité et de la collectivité. L’étude montre la capacité du genre à problématiser, élaborer et projeter la communauté dans la postmodernité, mais constate aussi deux mouvements : une évolution de la notion même de communauté (envisagée ici en dialogue avec les travaux de Nancy, Esposito, Agamben et Lingis majoritairement), et une série de transformations touchant l’écriture romanesque aux prises avec les différentes crises révélées par la postmodernité. Du point de vue littéraire, ces évolutions sont visibles en particulier dans les réactualisations conjointes des genres épique et picaresque, dans un usage renouvelé de l’événement historique, dans une écriture polyphonique et une attention particulière accordée aux plurilinguismes. Ces éléments témoignent à nos yeux d’une intensification et d’une redéfinition inédite des liens entre esthétique et politique à la fin du XXe siècle. Nous percevons leurs échos dans une littérature plus contemporaine qui pose à nouveaux frais la question de la place de l’écrivain dans la cité.

Composition du jury

  • Delphine RUMEAU, Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse
  • Emmanuel BOUJU, Professeur, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Examinateur
  • Raul CAPLAN, Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur
  • Henri GARRIC, Professeur, Université de Bourgogne, Rapporteur
  • Yolaine PARISOT, Professeure, Université Paris-Est Créteil, Examinatrice
  • Tiphaine SAMOYAULT, Directrice d'études, EHESS Paris, Rapporteure

Directrice de thèse

Delphine Rumeau
Litt&Arts, centre ISA

Soutenance de thèse d'Anaïs Tillier – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Centre TRANSLATIO Le 1 décembre 2023
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Les épopées sur les scènes contemporaines françaises du XXIe siècle. Raconter et s'approprier un patrimoine partagé au théâtre

Résumé

En étudiant un corpus composé d’adaptations d’épopées anciennes dans le théâtre contemporain en France au XXIe siècle, nous questionnons les modalités de ce transfert générique en nous intéressant particulièrement à la transformation de la longueur des épopées, grâce à des formats contemporains tels que la série théâtrale ou la condensation de l’œuvre, ainsi qu’aux différents procédés de narration. La figure du poète épique est actualisée et théâtralisée pour endosser de nouvelles formes, entre le conteur et le personnage qui se raconte. La narration épique échoit désormais aux personnages, qui livrent leur témoignage face au public afin de présenter une version orientée et personnelle des épisodes célèbres de leur légende. Derrière des personnages pourtant apparemment clairement définis, les metteur·ses en scène se laissent entendre et exposent leurs questionnements sur le monde et un regard critique sur les épopées. Les épopées, notamment homériques, portent ainsi au théâtre un discours contre la guerre et sont adaptées selon un angle féminin, voire féministe.

Composition du jury

  • Malika BASTIN, Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse
  • Alice FOLCO, Maîtresse de conférences HDR, Université Grenoble Alpes, Examinatrice
  • Tiphaine KARSENTI, Professeure, Université Paris 10 Nanterre, Examinatrice
  • Pierre LETESSIER, Maître de conférences HDR, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Rapporteur
  • Muriel PLANA, Professeure, Université Toulouse - Jean-Jaurès, Rapporteure
  • Lucie THÉVENET, Maîtresse de conférences HDR, Nantes Université, Examinatrice

Directrice de thèse

Malika Bastin
Litt&Arts, centre TRANSLATIO

Soutenance de thèse d'Hélène Godin – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Centre CINESTHEA, Recherche Le 24 novembre 2023
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes (aile Z, RdC)

Les Circuits Perpétuels : le fantasme comme moteur esthétique dans Belle de Jour (1967) de Luis Buñuel et Belle Toujours (2007) de Manoel de Oliveira

Résumé

Cette thèse consiste à se focaliser donc sur les rapports esthétiques qu’entretiennent les films Belle de Jour de Luis Buñuel (1967) et Belle toujours de Manoel de Oliveira (2007) qui font intervenir les personnages issus du roman Belle de jour de Joseph Kessel (1929). Il s’agit de développer les relations impliquées par le traitement du mouvement et du temps dans la confection du fantasme des protagonistes principaux, Séverine Sérizy et Henri Husson. Nous nous attacherons ainsi à déterminer quels procédés de mise en scène, une fois mis en circuit, selon la théorie de Gilles Deleuze, permettent de déployer, à partir d’une image mentale présente en puissance et en train de se construire, une expression actuelle et concrète du fantasme par l’implication du corps humain dans l’espace. À cet effet, nous développons trois circuits principaux.

Le premier est machinique : le fantasme fonctionne de la même manière que la boîte à vitesses mécanique d’une voiture. Nous expliquons ainsi que par un processus à trois vitesses, le fantasme se pré-fabrique au sein du circuit rêveur du protagoniste en tant qu’image virtuelle présente en puissance qui vient s’actualiser dans le quotidien du personnage qui cherche à réaliser son fantasme. La différence avec un circuit mécanique réside dans le fait que le circuit machinique se constitue d’images agglomérées, qui prennent leurs racines à la fois dans des films antérieurs de Buñuel et Oliveira et dans le vide créé par un manque. Constamment actualisées entre elles, ces images contrent l’usure de ce premier circuit et le perpétuent. Le second circuit qui nous intéresse est structurel : il s’agit d’un moteur qui fonctionne comme un kaléidoscope et dont le but est de mettre en place une reconfiguration perpétuelle des images.

C’est ici non seulement le mouvement du fantasme, mais surtout la trajectoire du mouvement qui nous occupe, dans toutes ses variations. Après avoir déterminé que le fantasme impliquait le fonctionnement d’une machine, nous nous proposons dans la seconde partie d’en disséquer, pour ainsi dire, le moteur. Notre argument principal se focalise sur le fait que ce moteur est un kaléidoscope : un « tube » dans lequel à partir d’une trajectoire lumineuse, des images se reconfigurent en permanence, à l’infini. À partir de la définition de ce que Jean-Louis Leutrat considère comme un « piège à regards » nous analysons les trois piliers principaux du fonctionnement du kaléidoscope : la répétition, la ligne, et le pli. Le but de ces quatre chapitres centraux est de décrypter de manière strictement optique et « trajectorielle » comment l’espace est envisagé par les personnages une fois la machine mise en route et comment elle replie ces derniers sur le fonctionnement de leur corps : un système viscéral et sensible. Le dernier circuit est purement spatial et sensible ; depuis la « carte mouvante, géologique » de Bergson, nous considérons le récepteur sensoriel principal, le corps humain, comme un atlas, selon Guy Di Méo, soit une surface qui possède différents niveaux de profondeur. À partir d’une étude précise de l’utilisation des cinq sens dans les deux films de notre corpus, nous aboutissons à un système d’expérimentation sensorielle qui procède au renouvellement d’une œuvre, et à l’ouverture de circuits possibles par le fantasme. Il nous appartient donc, tout au long de notre étude, d’envisager le corps humain comme un territoire d’expérimentations du fantasme qui par un mouvement machinique et selon des trajectoires kaléidoscopiques, se reconfigure perpétuellement, et renouvelant ainsi, par le fantasme, son système de perception de l’espace et du temps.

Composition du jury

  • Didier COUREAU, Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse
  • Guillaume BOURGOIS, Maître de conférences, Université Grenoble Alpes, Co-encadrant de thèse
  • Mathias LAVIN, Professeur, Université de Poitiers, Rapporteur
  • Suzanne LIANDRAT-GUIGUES, Professeure émérite, Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis, Rapporteure
  • Sonia KERFA, Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice
  • Angel QUINTANA, Professeur, Universitat de Girona, Examinateur

Directeur de thèse

Didier Coureau
Litt&Arts, centre CINESTHEA

Soutenance de thèse de Ludovico Monaci – Lettres et arts spécialité littératures française et francophone

Soutenance Recherche Le 30 août 2023
Complément date

14h30

Complément lieu

Università degli Studi di Padova
Dipartimento di Studi Linguistici e Letterari (DiSLL)
Via E. Vendramini, 13
35137 Padova (Italie)

Pragmatique de l'injure dans À la recherche du temps perdu de Marcel Proust

Résumé

Les sections dialogiques du cycle romanesque d'À la recherche du temps perdu abondent en discours injurieux. En l'absence d'une étude d'ensemble sur ce sujet, on se propose, avec l'aide des outils éprouvés de la linguistique pragmatique, d'analyser ces actes de langage en examinant leur fonctionnement dans un texte littéraire. En s'appuyant sur l'épais maillage des trames dialoguées tissées dans le récit, et en considérant les habitudes locutoires de chacun des personnages, notre travail rendra compte de la richesse et de la variété formelles avec lesquelles Proust présente ces actes qui portent atteinte à l'image publique ou privée des individus ainsi agressés, et les enjeux sociolinguistiques et idéologiques de ces comportements langagiers dans leurs contextes spécifiques. L'analyse des interactions injurieuses de personnages fictifs vise à éclairer les dynamiques du jeu social qu'ils incarnent, et les préjugés de classe et de « race » (xénophobie, judéophobie, germanophobie, homophobie, etc.) qui animent la société française de l'affaire Dreyfus à la première guerre mondiale, objet de l'univers fictionnel et contexte réel de l'écriture de Marcel Proust.

Composition du jury

  • Françoise LERICHE, Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse
  • Geneviève HENROT, Professeure, Université de Padoue, Co-directrice de thèse
  • Laurence ROSIER, Professeure, Université libre de Bruxelles, Rapporteure
  • Isabelle SERCA, Professeure, Université Toulouse 2 - Jean Jaurès, Rapporteure
  • Anna BETTONI, Professeure, Università degli Studi di Padova, Examinatrice
  • Stéphane CHAUDIER, Professeur, Université de Lille, Examinateur
  • Agnès TUTIN, Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice
  • Davide VAGO, Professeur, Università Cattolica del Sacro Cuore, Examinateur

Directrice de thèse

Françoise Leriche
Litt&Arts, centre CHARNIÈRES

Soutenance de thèse de Corinne Frassetti – Lettres et arts spécialité littératures française et francophone

Soutenance Centre LITEXTRA, Recherche Le 26 mai 2023
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes (aile Z, RdC)

Le sujet lecteur dramaturge : lecteur expert, lecteur élève. Un nouveau modèle pour la lecture du théâtre et son enseignement

Résumé

Ce travail de recherche vise à reconsidérer et mieux appréhender la lecture du texte de théâtre en articulant trois champs théoriques : celui de la littérature, celui du théâtre et celui de la didactique. En effet, les liens entre littérature et théâtre ont été trop distendus, l’approche du théâtre essentiellement héritée des sémiologues accordant très souvent une prépondérance mécaniste à la scène. Or, dans le sillage des esthétiques de la réception, le paradigme du sujet lecteur permet aujourd'hui de questionner la lecture du texte dramatique. Aussi, je propose d’analyser plus précisément les mécanismes de la réception du texte de théâtre par le sujet lecteur. Confrontant et revisitant les modèles de lecture existants – la lecture littéraire, la lecture subjective, la lecture dramaturgique –, je présente une nouvelle modélisation des postures de lecture du texte dramatique. Elle interroge le rapport à la fiction, à la scène et à la réalité dans l’imaginaire déployé. Elle fait également apparaître les répercussions sur le corps lors de la lecture. Une phase exploratoire a permis de recueillir de nombreuses traces de lecture, issues de lecteurs élèves ordinaires, de lecteurs élèves suivant un enseignement du théâtre plus poussé et de lecteurs experts. La modélisation a été mise à l’épreuve de ces données. Non seulement cette confrontation confirme la validité du modèle proposé et déconstruit certains a priori, mais elle amène également à reconsidérer l’efficacité des dispositifs didactiques mis en œuvre et l’incidence de l’expertise du lecteur. Une séquence expérimentale a ensuite été menée dans deux classes de collège afin de mieux prendre en compte dans le scénario didactique les résultats de la phase exploratoire. Le bilan permet de mettre en évidence l’intérêt, pour développer l’acquisition de ces postures de lecteur du théâtre chez l’élève, de différents facteurs : une meilleure articulation des différentes postures dans les activités, une centration sur la lecture, un enseignement explicite de ces postures, le tout en lien avec des pratiques créatives de réception et au sein d'un projet engageant réellement l’élève dans la lecture.

Composition du jury

  • Marie BERNANOCE (Professeure émérite, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse)
  • Joseph DANAN (Professeur émérite, Université Sorbonne Nouvelle, Rapporteur)
  • Isabelle DE PERETTI (Professeure émérite, Université d'Artois / INSPÉ Lille-Nord de France, Rapporteure)
  • Jean Charles CHABANNE (Professeur, ENS de Lyon, Examinateur)
  • Jean-Louis DUFAYS (Professeur, Université Catholique Louvain-la-Neuve, Examinateur)
  • Alice FOLCO (Maîtresse de conférences HDR, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)
  • François LE GOFF (Professeur, Université Toulouse - Jean Jaurès, Examinateur)

Directrice de thèse

Marie BERNANOCE
Litt&Arts, centre LITEXTRA

Soutenance de thèse de Magdalini Aktypi – Lettres et arts spécialité littérature générale et comparée

Soutenance Centre ISA, Recherche Le 21 avril 2023
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes (aile Z, RdC)

Surrounded poetry : écrire au milieu

Résumé

« Surrounded poetry : écrire au milieu » est une thèse de recherche et création qui explore et expérimente les possibilités d’une solidarité et d’une entente profondes entre l’art, la poésie, la performance et les problèmes écologiques qui menacent, depuis quelque temps et de façon croissante, les êtres vivants et vibrants de l’écorce terrestre. La thèse adopte une approche à la fois poétique et intersectionnelle pour regarder de plus près les possibilités d’une pratique artistique qui soit dans le monde et dans les luttes sans perdre de vue les méthodologies qui lui sont propres. Il s’agit de proposer une écologie des mots. 

Sans illusion, anthropocentrisme ou nostalgie, un poème chercherait à tisser, via les mots et les sensations, les liens avec les êtres vivants humains et plus-qu’-humains exactement là où la proximité a cessé d’exister entre eux. La thèse reprend, en effet, la théorie du philosophe et prestidigitateur David Abram selon laquelle l’arrivée de l’écriture vocalique, en piégeant l’air dans les voyelles et en créant sa propre magie synesthésique, a éloigné les lecteurs du monde animé, qui est devenu muet, si ce n’est inerte, à leurs yeux. Les recherches menées pour cette thèse ont comme objectif de contribuer, par les modestes moyens qui sont les leurs, à une graduelle décolonisation de l’écriture. Un poème est donc perçu comme une disposition, c’est-à-dire une envie et un besoin d’apprendre à reconnaître et à relier ce qui a été exclu par le monde anthropocentré. Il ne s’agit pas d’un retour en arrière, qui serait de toute manière ni souhaitable ni possible, mais d’une résistance contre ce que Rachel Carson appelait déjà au début des années 1960 des « biocides ». L’invention, d’ailleurs, par Carson du mot « biocide », forgé pour remplacer le mot-camouflage « pesticides » qu’employait l’industrie pharmaceutique, rend tout à fait tangible la force dont disposent les mots pour faire voir sous une lumière nouvelle la véritable nature d’une situation tout comme le mot « pesticide » renseigne sur leur tout aussi grande capacité à la camoufler. Les mots que l’on choisit jouent un rôle décisif sur notre attitude et sur notre rapport au monde animé, sur nos relations avec les autres habitantes et habitants de la planète. Ce sont des armes de résistance et de compréhension. En rapport avec cette puissance transformatrice du langage, la thèse prend trois chemins. Le premier concerne une compréhension et une pratique « trans*langues » de la poésie selon laquelle dans chaque mot humain se trouvent mobilisés plusieurs langages, humains et plus-qu’-humains : langages animaux et végétaux, corporels, historiques et culturels, langage des rêves, des morts et des maladies sont quelques exemples de cette écologie langagière qui ouvre et connecte la langue humaine au monde animé, à tout ce que cette langue était supposée exclure. Le deuxième chemin coïncide avec le titre de la thèse, c’est Surrounded poetry, la poésie entourée. Celle-ci sait qu’elle ne se fait jamais de façon isolée. Les poèmes se font toujours avec les autres, que ces autres soient des environnements techniques complexes comme l’Internet ou des êtres vivants ou bien nos morts. Le troisième chemin se matérialise avec les pratiques du « et », qui sont, en effet, désirantes. C’est un désir de conjugaison que le leur, à la fois des corps et des mots, les uns via les autres, et grâce aux autres. Autrement dit, pratiquer le « et » c’est tout d’abord chercher comment se conjuguer avec le monde. L’énergie et la force réunissant ces trois chemins ou approches, qui, dans la structuration de la thèse fonctionnent comme autant de « branchages », c’est Éros. Non pas le dieu binaire qui s’occupe de la vie des couples, mais Éros primordial, tel qu’il apparaît dans la Théogonie. C’est un Éros d’avant le féminin et le masculin, qui, avec Gaïa et Chaos, embrasse tout et engendre la vie et le cosmos. Éros c’est l’ouverture imprudente des corps à l’être, au simple fait d’être en vie.

Composition du jury

  • Isabelle KRZYWKOWSKI (Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse)
  • Vincent BROQUA (Professeur, Université Paris 8 - Vincennes, Rapporteur)
  • Androula MICHAEL-SUEUR (Maîtresse de conférences HDR, Université de Picardie - Jules Verne, Rapporteure)
  • Jean-Pierre BOBILLOT (Professeur émérite, Université Grenoble Alpes, Examinateur)
  • Yves CITTON (Professeur, Université Paris 8 - Vincennes, Examinateur)
  • Apostolos LAMPROPOULOS (Professeur, Université Bordeaux Montaigne, Examinateur)

Directrice de thèse

Isabelle KRZYWKOWSKI
Litt&Arts, centre ISA

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