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Séminaire doctoral de MAiGRE

Doctorants et doctorantes, MAiGRE, Recherche

Ce séminaire doctoral interdisciplinaire a pour vocation de réunir les médiévistes de Grenoble.

Dans une perspective résolument interdisciplinaire, le groupe de recherche MAiGRE (Moyen Âge interdisciplinaire à Grenoble) organise une série de rencontres ayant pour but de fournir un espace convivial d’échanges et de discussions entre les différent·es chercheur·euses en histoire, histoire de l’art et littérature travaillant sur le Moyen Âge à Grenoble. 

Mêlant jeunes chercheur·euses et chercheur·euses expérimenté·es, ces rencontres mensuelles reposent sur le choix d’un thème commun – La crise au Moyen Âge : le Moyen Âge en crise ?​ – permettant à chacun de confronter ses idées et approches.

En pratique

Les séances sont ouvertes à toutes et tous, sans inscription préalable, et organisées en présentiel et en distanciel.

Séances 2024-2025

Séances 2023-2024

Séances 2022-2023

Contacts

jeanne.mousnier-lompreatuniv-grenoble-alpes.fr (Jeanne Mousnier-Lompré)
gt-maigreatuniv-grenoble-alpes.fr (Comité d'organisation)

Partenaire

De Souvestre à Robida, littérature d'anticipation et métamorphoses du livre imprimé

Conférence Culture, Recherche Le 9 janvier 2023
Complément date

18h15

Complément lieu

Archives municipales de Lyon
1 place des archives
69002 Lyon

Conférence de Delphine Gleizes (Professeure de littérature française du XIXe siècle, CHARNIÈRES) et Kevin Pelladeaud (doctorant, CHARNIÈRES) consacrée à la littérature d'anticipation et à ses usages du livre imprimé.

Le XIXe siècle a vu l’émergence d’une littérature souvent considérée comme l’ancêtre de la science-fiction. Ces récits d’aventures scientifiques, ainsi qu’on les désignait à l’époque, ou récits d’anticipation, ne se limitent pas à la figure tutélaire de Jules Verne. D’Émile Souvestre à Albert Robida, nombreux sont les auteurs qui s’emparent de l’imaginaire scientifique de l’époque. Une production importante dont les modes de diffusion imprimée sont diversifiés : dans la presse de vulgarisation, sous forme de volumes qui font la part belle à l’illustration, sous forme de livraisons et de fascicules au début du XXe siècle, sans compter les récits sous image de la petite presse de la Belle Époque. La conférence proposera un panorama des présences imprimées de l’anticipation ancienne et s’attachera à évoquer la façon dont cette littérature imagine le devenir du livre et des modes de communication médiatiques.

Delphine Gleizes, membre de l'UMR Litt&Arts et Professeure, enseigne la littérature française du XIXe siècle à l’Université Grenoble Alpes. Elle travaille sur Victor Hugo, auquel elle a consacré de nombreuses publications. Ses recherches portent aussi sur les rapports entre littérature, sciences et culture visuelle. Elle a publié notamment avec Denis Reynaud, Machines à voir. Pour une histoire du regard instrumenté (XVIIe-XIXe siècles) (PUL, 2017) et travaille sur l’imaginaire visuel des récits d’anticipation dans le cadre de l’ANR « Anticipation » dirigée par Claire Barel-Moisan.
Kevin Pelladeaud est doctorant à l’UMR Litt&Arts. Agrégé de lettres modernes, ancien normalien de l’ENS de Lyon, ses travaux, dirigés par Delphine Gleizes, portent sur la prospective et l’iconographie urbaine au sein de la littérature dite « d’anticipation » entre 1870 et 1914, et plus précisément sur le croisement des discours littéraires et urbanistiques.

Cette conférence, organisée par Les Amis du Musée de l'Imprimerie, est gratuite et ouverte à tous dans la limite des places disponibles.

Voyages de l'écriture critique, genèses du récit viatique → REPORTÉ

Séminaire Centre CHARNIÈRES, Questions génériques - questions génétiques, Recherche Le 28 mars 2023
Complément date

17h30 - 19h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Intervention de Julie Anselmini (univ. de Caen), spécialiste du XIXe siècle, dans le cadre de cette nouvelle séance du séminaire CHARNIÈRES.

Il s'agira d'explorer la porosité des frontières entre récits viatiques et écrits critiques et les interférences produites dans la genèse des récits de voyage par une activité critique menée en parallèle.

Cette exploration sera menée à travers trois principaux cas d'études empruntés à des écrivains du XIXe siècle :

  • Le Voyage en Espagne de Théophile Gautier (1843)
  • Le Corricolo d'Alexandre Dumas (1843) et d'autres récits de voyage du même auteur
  • Le troisième Memorandum de Jules Barbey d'Aurevilly (1856)

Julie Anselmini est Professeure à l'université de Caen. Spécialiste du XIXe siècle, elle travaille essentiellement sur Alexandre Dumas. Elle s'intéresse également à la question du merveilleux au XIXe siècle, à l'écriture romantique de l'Histoire, aux interactions entre presse et littérature, à la critique des écrivains au XIXe siècle et à la réception du XIXe siècle par le XXe siècle.

Récemment, elle a dirigé les ouvrages collectifs suivants : Correspondances et critique littéraire (du Moyen Âge au XXe siècle), J. Anselmini, B. Diaz et F. Meier (dir.) (Classiques Garnier, 2020) et Dumas amoureux. Formes et imaginaires de l’éros dumasien, J. Anselmini et C. Schopp (dir.) (PUC, 2020).

Contact

catherine.marietteatuniv-grenoble-alpes.fr (Catherine Mariette)

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Journées inter-congrès de l'Association Française de Sociologie

Colloque Doctorants et doctorantes, Recherche Du 24 janvier 2023 au 25 janvier 2023
Complément date

14h00 - 18h30 le 24/01
9h00 - 17h30 le 25/01

Complément lieu

Maison de la Création et de I'Innovation (MaCI)
Salle de cinéma 220 - Sonimage (2e étage)

Ces journées, co-organisées par les jeunes chercheur·euses en socio-anthropologie (ISA), seront axées sur le réseau thématique 47 correspondant à la sociologie visuelle et filmique.

Elles s'articuleront autour de la présentation du travail des membres de ce réseau, d'interventions d'invité·es grenoblois·es et de présentations/projections de films sociologiques.

Visuel du colloque

Contact

viviane.tribyatuniv-grenoble-alpes.fr (Viviane Triby)

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Premier contact

Appel à propositions Doctorants et doctorantes, Recherche Du 10 janvier 2023 au 17 février 2023
Complément date

Date limite d’envoi : 17 février 2023

Les doctorant·es de l'UMR Litt&Arts vous proposent de réfléchir, d'échanger et de débattre autour de la thématique de “premier contact” à l'occasion de leurs prochaines Journées Doctorales organisées les 26 et 27 avril 2023.

Le mot « contact » apparaît tard dans la langue française : forgé à partir du verbe latin « tangere » (toucher), son premier emploi se fait en 1586 dans un traité de médecine ayant pour sujet « la pure et vraye doctrine de la peste et de la coqueluche, les impostures spagyriques, et plusieurs abus de la médecine, chirurgie et pharmacie ». Son histoire lexicale fait donc singulièrement écho à notre actualité où les « cas contacts » se multiplient autour de nous, sans que nous ayons d'ailleurs besoin de nous toucher. Cependant, le mot, sorti de son contexte médical, prend d'autres acceptions. Les autres sens concurrencent grandement le toucher de l'étymon et son sémantisme s'élargit à la relation, au lien qui s'établit entre deux êtres, instances ou objets. Dans une société à la fois mécanisée et dématérialisée, la rencontre, par la multiplication des moyens de communication, ne cesse de muter ; n'impliquant pas forcément la présence physique, elle se décline à l'infini.

Qu'en est-il alors lorsque ce contact est le premier ? Que représente-t-il et comment le circonscrire dans le temps ? Correspond-il à la première rencontre dans son ensemble ou uniquement à quelques instants, à un moment infime difficilement quantifiable ? Est-il déterminant ou inopérant pour déterminer la relation à venir ? Un premier contact est-il encore possible aujourd’hui, dans un monde où « pour la première fois les cultures humaines en leur semi-totalité sont entièrement et simultanément mises en contact et en effervescence de réaction les unes avec les autres » selon la formule d'Edouard Glissant ? La science-fiction s’est pleinement emparée de cette thématique. Premier contact, traduction française du film Arrival (2016) de Denis Villeneuve et adaptation de Story of Your Life de Ted Chiang (1998), relate la difficile communication entre extraterrestres et terriens, nécessitant l’embauche d’une linguiste renommée pour décrypter un langage inconnu. La rencontre avec l’Autre, le rapport à la langue, à l’espace et au temps sont autant de problématiques qui interrogent les êtres vivants quelle que soit la frontière qui les sépare, avec tous les enjeux de domination et de hiérarchie qu’elle peut comprendre.

Axes thématiques

  • Corps et langage
  • Entrer en contact
  • Éthique et politique
  • Premier contact comme seuil
  • Enjeux disciplinaires

Ces axes n’ont pas la prétention d’être exhaustifs : toute autre approche du thème « premier contact » sera bienvenue.

Modalités

Cet appel s’adresse à des chercheur·euses et jeunes chercheur·euses qui souhaitent présenter leurs travaux par le biais de ces axes durant les Journées Doctorales de l’UMR Litt&Arts, à l'Université Grenoble Alpes. Nous accueillons des communications traditionnelles de 20 minutes mais aussi des formats différents (performances, ateliers, expositions…) qui questionnent ces thèmes.

Les propositions d’intervention de 300 mots maximum, assortis de préférence d’une bibliographie et d’une brève notice bio-bibliographique, sont à envoyer avant le 17 février 2023 premiercontact.jdatgmail.com (au comité d'organisation). Les réponses parviendront au plus tard le 25 février 2023.

Contact

premiercontact.jdatgmail.com (Comité d'organisation)

Consulter

> L'appel complet
> « Arts, Savoirs, Indisciplines », le blog des doctorant·es de Litt&Arts

Littérature d’anticipation et Humanités Numériques

Colloque Centre CHARNIÈRES, Recherche Du 16 mars 2023 au 17 mars 2023
Complément lieu

– Le 16/03
ENS-Lyon
Site Descartes
Salle D2-117
15 parvis René Descartes
69007 Lyon

– Le 17/03
Maison des Sciences de l’Homme
Amphi Marc Bloch
14 avenue Berthelot
69007 Lyon

Co-organisé par CHARNIÈRES et l'UMR IHRIM, ce colloque se propose de confronter différentes méthodologies s’appuyant sur les Humanités Numériques pour mettre en évidence les caractéristiques de la littérature d’anticipation que chacune de ces approches fait apparaître.

Il s’appuiera donc sur les outils suivants :

  • la base de données « Anticipation » avec les visualisations produites à partir des résultats des requêtes formulées sur son moteur de recherche avancée ;
  • la « Générothèque Numapresse » : apprentissage automatique de classification des genres élaboré par Pierre-Carl Langlais dans le cadre de l’ANR Numapresse ;
  • le « Lexicoscope », outil d’exploration linguistique, lexicologique et morphosyntaxique de corpus, produit par le LiDiLEM à l’Université Grenoble Alpes.

L’enjeu sera non seulement d’aboutir à une meilleure connaissance de l’anticipation et à une analyse fine de certains de ses traits génériques, mais aussi d’utiliser l’anticipation comme un « corpus test » pour adopter une approche réflexive sur les apports et les biais des Humanités Numériques.

Ce colloque est conçu dans le cadre d’une collaboration entre l’ANR Numapresse (pôle IHRIM), le projet « PhraséoAnticipation » porté par l'UMR Litt&Arts et le LiDiLEM (Université Grenoble Alpes), et l’ANR Anticipation.

Visuel colloque

Contacts

delphine.gleizesatuniv-grenoble-alpes.fr (Delphine Gleizes)
claire.barel-moisanatens-lyon.fr (Claire Barel-Moisan)

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Le Perceforest : un roman de crise et de résilience

Séminaire Doctorants et doctorantes, MAiGRE, Recherche Le 14 décembre 2022
Complément date

17h30 - 19h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison de la Création et de l’Innovation (MaCI)
Salle 137 (1er étage)

Intervention de Corinne Denoyelle, Maîtresse de conférences HDR (Litt&Arts) et spécialiste des dialogues romanesques dans la littérature médiévale, dans le cadre de la première séance du séminaire doctoral de MAiGRE.

Œuvre gigantesque du XIVe siècle (13 tomes, 6000 pages), le Perceforest a été écrit à la cour de Philippe Le Bon, duc de Bourgogne, à une époque où les guerres européennes détruisent des villes et des populations. Il présente l’ambitieux projet de jeter un pont entre deux héros célèbres du Moyen Âge : Alexandre de Macédoine et le roi Arthur. Le romancier a eu l’étrange idée de faire d’Alexandre le Grand le souverain de la Grande-Bretagne et l’ancêtre de la lignée arthurienne. Mais ce roman n’est pas seulement l’immersion fantastique et improbable d’un héros grec dans un monde breton, il propose aussi une réflexion sur le destin des civilisations et la disparition tragique des mondes.

––
Dans une perspective résolument interdisciplinaire, le groupe de recherche MAiGRE (Moyen Âge interdisciplinaire à Grenoble) organise une série de rencontres ayant pour but de fournir un espace convivial d’échanges et de discussions entre les différent·es chercheur·euses en histoire, histoire de l’art et littérature travaillant sur le Moyen Âge à Grenoble. Mêlant jeunes chercheur·euses et chercheur·euses expérimenté·es, ces rencontres hebdomadaires reposent sur le choix d’un thème commun permettant à chacun de confronter ses idées et approches. Ces séances se tiendront à la Maison de la création et de l'innovation et sont ouvertes à toutes et tous, sans inscription préalable.

En pratique

Séance de séminaire organisée également en visioconférence :
– Lien Zoom
– ID de réunion : 944 8413 4525
– Code secret : 526401

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Les origines grecques de la tragédie française. Une occasion manquée

Conférence Recherche Le 13 janvier 2023
Complément date

9h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison de la Création et de I'Innovation (MaCI)
Salle 320

Cette conférence de Tristan Alonge, Maître de conférences en Littérature française à l’université de la Réunion, est proposée dans le cadre de l'ANR IThAC.

Malgré des débuts prometteurs, le retour de la tragédie grecque en France s’estompe brutalement à partir de 1550, laissant la voie libre à Sénèque comme seul modèle antique dans la naissance et le développement de la tragédie française. Comment justifier le silence étonnant qui sépare les premières traductions de Sophocle et Euripide, sous François Ier, du succès de Phèdre de Racine en 1677 ? L’explication esquissée par l’ouvrage décloisonne les champs de recherche pour montrer que l’intérêt fluctuant envers le théâtre athénien tient à des préférences extra-littéraires : derrière la passion pour le grec s’en cache une autre, inavouable, pour la lecture de la Bible en langue originale. Une passion dangereuse que le Concile de Trente s’empressera d’effacer pendant plus d’un siècle, retardant ainsi l’éclosion d’une tragédie française d’inspiration grecque. L’histoire d’une occasion manquée.

Ancien élève de l’École normale de Pise, Tristan Alonge est Maître de conférences en littérature française à l’université de la Réunion. Spécialiste du théâtre français des XVIe et XVIIe siècles, il a consacré son premier ouvrage à Jean Racine (Racine et Euripide. La révolution trahie, Droz, 2017).

Contact

malika.bastinatuniv-grenoble-alpes.fr (Malika Bastin-Hammou)

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Guillaume Cretin, écrivain polygraphe

Colloque Recherche Du 12 janvier 2023 au 13 janvier 2023
Complément date

14h00 - 17h30 le 12/01
9h00 - 16h30 le 13/01

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

MSH-Alpes
Amphithéâtre

Ce colloque international, organisé dans le cadre du projet CreNum, au sein de l’axe 1, propose de réfléchir à la variété des facettes de l’œuvre de Guillaume Cretin, écrivain polygraphe au croisement du Moyen Âge et de la Renaissance.

Sous les règnes de Louis XII et de François Ier, Guillaume Cretin fut poète de cour, épistolier, historiographe, chanoine et trésorier à Vincennes, chantre de la Sainte Chapelle, mais aussi aumônier ordinaire du roi. Comptant parmi les plus illustres écrivains de son temps, reconnu comme pair ou maître par des auteurs tels Jean Molinet, Jean Lemaire de Belges, Geoffroy Tory ou encore Clément Marot, « Cretin qui tant scavoit » (selon l’épitaphe de La Suite de l’Adolescence clémentine) a sans doute le plus pâti du mépris dont ont longtemps souffert les Rhétoriqueurs. L’édition partielle et partiale de sa Chronique françoyse, par Henry Guy, au début du XXe siècle, en est l’exemple le plus spectaculaire – heureusement équilibré par la solide édition de ses œuvres poétiques offerte par Kathleen Chesney. C’est surtout en tant que virtuose de la rime équivoquée qu’il semble frappé par le dédain associé aux Rhétoriqueurs et aux formes les plus exubérantes de la métrique. Le regain des études sur ce groupe d’auteurs mal nommés, depuis les années 1970, et en particulier l’étude fondamentale de François Cornilliat sur la valeur de ces ornements n’y ont suffi : contrairement à ses homologues bourguignons ou à d’autres écrivains de cours tels La Vigne, Gringore ou Jean Marot, seule une poignée d’études est consacrée à Cretin. 
 
Pourtant, il n’est pas rare de croiser son nom ou bien un aspect de sa production dans des monographies aux sujets très différents : sur la poésie mariale (Gérard Gros et Denis Hüe), la déploration funèbre (Christine Martineau-Genieys), le genre épistolaire (Pauline Dorio) ou encore l’historiographie (Colette Beaune). Ce relevé souligne la variété de la production de Cretin, et signale également, à chaque fois, son rôle fondamental au tournant du Moyen Âge et de la Renaissance, que ce soit en marquant d’une empreinte humaniste la poésie des Puys, en renouvelant la poésie funèbre dans un sens chrétien, en figurant parmi les fondateurs du genre épistolaire en poésie ou encore en synthétisant nombre de symboles de la monarchie française, établis au Moyen Âge, dans la chronique qu’il rédige pour le jeune François Ier. Par bien des aspects de son œuvre, Guillaume Cretin apparaît donc comme une figure essentielle pour comprendre les transformations et explorations littéraires du début du XVIe siècle. C’est pourquoi cette journée d’étude propose, pour la première fois, non seulement de placer cet auteur au centre des études, mais aussi de considérer l’ensemble de son œuvre, des plus brefs rondeaux aux cinq livres de la Chronique françoyse, tout en abordant ses rapports avec le théâtre, la musique ou les autres arts.

Contact

ellen.delvalleeatuniv-grenoble-alpes.fr (Ellen Delvallée)

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MUSES - Mémoires et USagES des œuvres littéraires

Axe 2, Recherche

Ce projet, par sa dimension à la fois généraliste et réflexive, a vocation à fédérer les chercheur·es de Litt&Arts qui s’intéressent aux questions de réception et à s’ouvrir à des collaborations au sein et au-delà de l'UGA.

Argument général

Ce programme naît d’un double constat : d’une part les études de réception occupent une place considérable dans le champ actuel des études littéraires, d’autre part leur théorisation et leur terminologie a été relativement peu renouvelée depuis l’émergence, à la suite des travaux de Hans Robert Jauss, de ce terme très englobant, pour recouvrir des termes jugés plus impressionnistes (« influence », « fortunes », etc.).
Si un consensus existe sur l’inflation des études de réception, leur part, leur poids, leur place et leur sens demandent à être évalués plus finement. Il s’agit d’en comprendre les raisons, en grande partie liées au tournant historique des études littéraires, et d’aborder frontalement une question délicate que posent Stéphane Zékian et Thierry Roger dans leur introduction au récent dossier « Accuser réception » : « S’intéresser à l’histoire des gestes critiques et des modes de lecture, n’est-ce pas un indice d’épuisement pour des champs disciplinaires n’ayant d’autre objet que leur propre histoire[1] ? » Tout en gardant ces interrogations et suspicions sur ce « musée des lectures » en arrière-plan du projet, il s’agira plutôt pour nous d’examiner les pratiques des études de réception, qui sont d’une grande diversité, souvent expliquées et justifiées dans les introductions de tel ou tel ouvrage, mais rarement considérées dans leur ensemble et confrontées. Nous voudrions donc procéder de manière inductive, en partant des différents cas exposés par des intervenants qui travaillent tous dans ce champ, mais avec des objets et des méthodes parfois bien différentes, pour élaborer un ensemble d’outils critiques.

On pourra retenir en premier lieu, parmi ces interrogations sur les pratiques, celles qui touchent à la définition des corpus : les études de réception n’interfèrent-elles pas nécessairement avec d’autres champs, celui des études culturelles et celui de l’intermédialité ?
Certaines études de réception se fixent un horizon strictement littéraire, et le but sera alors surtout d’évaluer des questions relatives à la définition du canon. Cela étant, même dans ce cadre relativement strict, la question de la délimitation du corpus n’en reste pas moins complexe : s’agit-il de proposer des focalisations sur de « grands » noms ou au contraire de brouiller la distinction entre majores et minores et d’évaluer de manière plus diffuse la présence d’un auteur et la façon dont il est lu ou dont il donne l’impulsion à des motifs ou à des formes ? S’agit-il de privilégier le « quantitatif » ou le « qualitatif » ? Dans un cas comme dans l’autre, les questions sont nombreuses : comment apprécier le « qualitatif », quels critères précéderont à sa sélection ? Comment conférer au corpus de réception étudié une dignité critique égale à celle de l’œuvre ou des œuvres reçues ? Comment fixer des bornes à une exhaustivité qui ne peut être qu’une ligne asymptotique ? La question est d’autant plus complexe que l’empan temporel est large et que l’étude est diachronique.
Le plus souvent pourtant, les études de réception ne restent pas cantonnées à un unique champ artistique et s’intéressent précisément aux processus de transposition, d’adaptation, d’hybridation — c’est-à-dire à la dimension intermédiale de la réception. Celle-ci embrassera la question des adaptations théâtrales et cinématographiques, domaines qui semblent moins faire usage de cette catégorie que les études littéraires, et qui permettent de réfléchir au périmètre des études de réception.
Se pose enfin une question comparatiste essentielle : comment délimiter des aires culturelles de réception cohérentes ? Au moment du « tournant mondial » des études littéraires (mais aussi bien historiques), comment garder ensemble rigueur philologique et élargissement de l’empan, alors même que les processus de traduction et de transferts culturels sont précisément l’objet des études de réception ? Comment articuler recherche collective (indispensable car aucun chercheur ne couvre toutes les langues et toutes les aires culturelles, et la recherche individuelle risque de perpétuer la surexposition des champs mieux connus, dominants, par rapport à ceux de langues moins étudiées) et approche surplombante et synthétique (pour éviter de simples juxtapositions, alors que l’intérêt est précisément celui de la circulation des réceptions). 

Par sa dimension à la fois généraliste (au sens d’une approche générale et théorique) et réflexive, ce projet a vocation à fédérer les chercheurs de Litt&Arts qui s’intéressent aux questions de réception et à s’ouvrir à des collaborations avec d’autres centres de l’UGA (ainsi lors de la première journée d’étude, l’ILCEA) et bien évidemment au-delà, en France et à l’étranger, avec une forte dimension internationale (un colloque organisé à Rome et un colloque à l’UGA rassemblant beaucoup de chercheurs étrangers, notamment des États-Unis et du Canada.)

Programme synthétique des manifestations et publications 

  1. Deux journées d’étude (4 avril 2022 et 8 décembre 2022)
    Les textes de ces journées seront rassemblés et soumis à la revue Textes et travaux de l’UGA.
  2. Un séminaire pendant 2 ans, à partir de la rentrée 2022
    Environ 4 ou 5 séances annuelles, parfois avec deux intervenants pour permettre un dialogue.
  3. Deux colloques internationaux en 2023 :
    – Colloque « La légende des poètes », org. A. Cavallaro et A. Schellino à Rome, en avril 2023.
    – Colloque « Le rimbaldisme aux confins du monde », org. A. Cavallero et D. Rumeau, en mai 2023.
    Ces colloques donneront lieu à des publications.
  4. ​Publications
    Outre les trois publications issues des journées d’étude et colloques mentionnées en 1. et 3., une monographie de D. Rumeau, Comrade Whitman. An Internationalist Reception, manuscrit à remettre fin 2022 (Boston, Academic Studies Press).
[1] Dossier « Accuser réception », S. Zékian et T. Roger (dir.), 2021 (en ligne) ; voir aussi pour un point critique et réflexif, L. Arnoux-Farnoux et A.-R. Hermetet (dir.), Questions de réception, Poétiques comparatistes, Nîmes, Lucie Édition, 2009.
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