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Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Une nouvelle vie pour un genre “mort” : le roman de chevalerie dans la Bibliothèque bleue

Séminaire Doctorants et doctorantes, MAiGRE, Recherche Le 24 janvier 2024
Complément date

17h30 - 19h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

MaCI
Salle 137 (1er étage)

Intervention de Pauline Saccol, doctorante à l'UMR Litt&Arts, dans le cadre de la séance 3 du séminaire doctoral de MAiGRE.

La transition du Moyen Âge aux siècles classiques est souvent perçue comme une rupture radicale, marquée par l'éclipse des genres anciens au profit de nouvelles formes d'expression. Contre l’idée d’une « mort » des genres médiévaux au moment de la Renaissance, notre présentation se propose d’explorer le devenir d’un genre emblématique de l’univers littéraire médiéval : le roman de chevalerie. C’est au travers de l’étude du phénomène éditorial de la Bibliothèque bleue, qui met au jour des centaines de rééditions de romans de chevalerie entre le XVIIe et le XIXe siècle, que nous appréhenderons l’étonnante histoire de la survivance du genre.

Les romans de chevalerie qui connaissent un destin pérenne au sein de la collection sont au nombre de dix. Ces dix titres, d'origine médiévale, sont d’abord imprimés par les presses bleues au cours du XVIIe siècle, puis prospèrent dans la collection, et connaissent chacun une longue histoire éditoriale, pendant près de deux siècles. Les imprimeurs-libraires de la Bibliothèque bleue et les employés de leurs ateliers travaillent sur les textes, les retouchent, en adaptent la forme et le contenu, de manière à permettre aux histoires de ces romans de continuer à être lues et diffusées partout en France.

L’histoire du devenir du roman de chevalerie dans la Bibliothèque bleue démontre que le genre ne s'est pas éteint avec la fin du Moyen Âge, mais a continué à vivre, à évoluer, et à enrichir l'imaginaire collectif de la France provinciale.

Pauline Saccol est doctorante en 2e année à l'Université Grenoble Alpes, au sein du laboratoire Litt&Arts. Elle travaille sur un projet de thèse intitulé « Révisions textuelles et stratégies éditoriales. Le devenir du roman de chevalerie à l’entrée dans la Bibliothèque bleue », sous la direction de Pascale Mounier, professeure en langue et littératures du XVIe siècle. Elle s’intéresse particulièrement à l’histoire de l’édition, à l’histoire du livre et à l’histoire générique du roman de chevalerie.

En pratique

Séance organisée sur place et en ligne : lien Zoom (code secret : 724290).

Contacts

jeanne.mousnier-lompreatuniv-grenoble-alpes.fr (Jeanne Mousnier-Lompré)
gt-maigreatuniv-grenoble-alpes.fr (Comité d)gt-maigreatuniv-grenoble-alpes.fr ('organisation)

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Romans de mœurs et femmes sans mœurs (1857-1914)

Séminaire Centre CHARNIÈRES, Questions génériques - questions génétiques, Recherche Le 23 janvier 2024
Complément date

17h30 - 19h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Intervention de Lucie Nizard, ATER à l’IUT Rives de Seine de l’université Paris Cité, dans le cadre de la séance 3 du séminaire CHARNIÈRES.

Les romans de mœurs du second XIXe siècle affichent pour ambition d’analyser la société contemporaine, et ainsi de « rendre visible ce qui ne l’est pas [1] » – en premier lieu, le désir féminin, qu’ils entendent scruter avec objectivité. Les romanciers se font, sous l'égide balzacienne, « historiens du temps présent », et leurs textes se prêtent particulièrement bien à la méthode sociocritique, qui met en valeur leurs interactions avec les autres discours sociaux de leur temps, commodes gazes lorsqu’il s’agit d’aborder un sujet aussi suspect. Cependant, les romans de mœurs qui traitent des femmes sans mœurs se heurtent à un paradoxe fondamental : l’observation prétendument neutre éclate dans le chaos du désir. La forme même balbutie sous le poids du tabou, et se réinvente en des parodies qui récrivent les scènes topiques du désir féminin.

[1] P. Dufour et G. Larroux, « Éléments pour une poétique historique du roman de mœurs », dans B. Gendrel (dir.), Le Roman de mœurs. Un genre roturier à l’âge démocratique, Paris, Hermann, 2012, p. 332.

Ancienne élève de l’ENS de Lyon et agrégée de Lettres modernes, Lucie Nizard a soutenu en novembre 2021 une thèse de littérature française consacrée à la poétique du désir sexuel féminin dans le roman de mœurs français du second XIXe siècle, à l’université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle, sous la direction d’Éléonore Reverzy, au sein du laboratoire CRP19.  Elle travaille sur la sexualité et le corps féminin dans une perspective sociocritique et d’études de genre. Elle s’est intéressée à la notion de consentement et de violences sexuelles dans divers articles, ainsi qu’à l’imaginaire de la sexualité féminine du second XIXe siècle, et en particulier à Flaubert, Huysmans et Zola. Elle est actuellement ATER à l’IUT Rives de Seine de l’université Paris Cité, où elle enseigne l’expression-communication. Grâce à l’obtention du prix des Presses de la Sorbonne Nouvelle (PSN), elle prépare la publication de sa thèse chez cet éditeur pour le 20 mars 2024.

Contact

catherine.marietteatuniv-grenoble-alpes.fr (Catherine Mariette)

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Du calame au clavier : colloque de philologie numérique

Colloque Centre TRANSLATIO, Recherche Du 17 janvier 2024 au 19 janvier 2024
Complément date

9h30 - 17h00 le 17/01
9h00 - 17h00 le 18/01
9h00 - 17h00 le 19/01

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

MaCI
– Live Arts Lab - salle C5
– DAHU - salle informatique 320
– Amphithéâtre

L'enjeu de ce colloque organisé par TRANSLATIO est de se concentrer sur la chaîne de la fabrique de l'édition critique numérique dans le champ des lettres classiques, et de faire un état des lieux des outils nouveaux permettant aux éditeurs, quel que soit le format choisi pour leur édition, de traiter plus aisément leurs données, de faciliter leurs travaux, et renouveler les pratiques d'édition.

Le développement constant des Humanités Numériques dans les dernières décennies contribue à de véritables changements de pratiques au sein des Sciences de l'Antiquité et de la philologie. La philologie classique ne fait pas exception et de nouveaux formats d'édition pour les textes anciens sont ainsi apparus, qu'il s'agisse de bibliothèques numériques ou d'éditions nativement numériques. Dans le même temps, l'édition traditionnelle, parfois appelée édition papier, demeure un des formats incontournables pour les travaux philologiques, grâce à leur diffusion par des maisons d'édition scientifique renommées (Les Belles Lettres, B. G. Teubner...). Mais, si les formats éditoriaux choisis par les philologues peuvent différer en ce qu'ils intègrent ou non une part numérique, une même méthodologie est en œuvre, lorsqu'il s'agit d'éditer des textes anciens. Bien plus, les principales transformations apportées par les Humanités Numériques concernent autant le format numérique ou physique que les outils permettant de construire une édition scientifique.

L'enjeu de ce colloque est de se concentrer sur cette chaîne de la fabrique de l'édition critique numérique dans le champ des lettres classiques, et de faire un état des lieux des outils nouveaux permettant aux éditeurs, quel que soit le format choisi pour leur édition, de traiter plus aisément leurs données, de faciliter leurs travaux, et renouveler les pratiques d'édition.

Le colloque se tiendra sur trois jours, en alternant des matinées consacrées à des conférences sur les transformations liées aux outils et aux méthodes numériques (sans inscription) et des après-midi dévolues à des ateliers (sur inscription). La première journée sera consacrée aux possibilités offertes en matière de reconnaissance automatisée de l'écriture, la deuxième journée à l'alignement et à la collation des textes assistée par ordinateur, la troisième à la stemmatique automatisée.

En pratique

Les conférences seront également accessibles en visioconférence (les ateliers seront uniquement en présentiel) : lien Zoom.

Contacts

florian.barriereatuniv-grenoble-alpes.fr (Florian Barrière)
sarah.gaucheratuniv-grenoble-alpes.fr (Sarah Gaucher)
micol.muttiniatuniv-grenoble-alpes.fr (Micol Muttini)
sarah.orsiniatuniv-grenoble-alpes.fr (Sarah Orsini)

Consulter

Soutenance de thèse de Ludivine Le Chêne – Lettres et arts spécialité langue française

Soutenance Le 15 janvier 2024
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

MaCI
339 avenue Centrale
Salle 002

L'âge du roman anthologique. Formes et enjeux de la digression dans l'écriture romanesque du premier XVIIe siècle

Résumé

Objet de confusion et de dédain, la réputation de la digression depuis ses origines n’est pas au beau fixe. Pourtant, malgré ce rejet, les romanciers en font allègrement usage. Que la digression intervienne ponctuellement au gré du récit ou qu’elle ménage la disposition de l’œuvre, sa présence touche toutes les strates compositionnelles du roman, de manière à reconsidérer la question de la cohérence. Les plus petites unités digressives s’insèrent dans le récit à la manière d’interventions d’auteurs ou construisent des séquences qui mêlent au plaisir du détour une fonction savante. De la même manière, à une échelle plus importante, des séquences plus longues alternent morceaux de bravoure et morceaux narratifs qui s’accumulent et s’intercalent dans l’œuvre, de façon à en différer le dénouement. La digression constitue donc un outil poétique stratégique, auquel recourent les romanciers afin d’agencer et de réunir les différentes parties du roman, sous l’égide d’une unité et cohérence nouvelles. Interpolés dans le récit cadre, ces morceaux stratégiques modifient profondément la structure du roman, jusqu’à en causer parfois l’inachèvement, qu’il soit voulu ou non par les auteurs.

La variété des morceaux digressifs nous conduit ainsi à reconsidérer la question de l’inachèvement, ouvrant la voie aux recompositions auctoriales et éditoriales. À ce titre, l’étude de la composition des romans du premier XVIIe siècle envisage la digression comme un dispositif privilégié, permettant de réunir sous une seule catégorie générique dite anthologique, tant les œuvres au format long, que celles au format plus court.

À cette fin, notre corpus interroge les romans comiques et antiromans (Bergerac, Furetière, L’Hermite, Scarron, Sorel) ; les romans édifiants dévots, tragiques et sentimentaux (Camus, Nervèze, Rosset) ; puis les Longs Romans, lesquels réunissent les modèles héroïco-galants et la pastorale (Desmarets, Gomberville, La Calprenède, Urfé, Scudéry) ; jusqu’aux continuations et romans abrégés postérieurs à 1660.

Composition du jury

  • Christine NOILLE, Professeure, Sorbonne Université, Directrice de thèse
  • Emmanuel BURY, Professeur, Sorbonne Université, Examinateur
  • Camille ESMEIN, Maîtresse de conférences HDR, Université d'Orléans, Rapporteure
  • Tony GHEERAERT, Professeur, Université de Rouen Normandie, Rapporteur
  • Stéphane MACÉ, Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur

Directrice de thèse

Soutenance de thèse de Blandine Cecconi – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Centre CINESTHEA Le 21 décembre 2023
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Effraction de l'esprit, altération de l'image : esthétique de l’après-coup traumatique dans le cinéma d’horreur contemporain

Résumé

Le traumatisme est une rencontre avec la mort. Au cinéma, elle est souvent placée sous le signe de l'invisible et, du trauma, on ne voit que l'ombre. À partir de la symptomatologie définie par la psychologie clinique, cette étude recherche les restes du trauma, ses traces et part en quête de l'esthétique filmique propre à l’après-coup traumatique. 

L'après-coup, composante fondamentale du trauma, se met en place comme une déconstruction totale, qui s’impose d’abord sur le corps du personnage pour peu à peu contaminer le corps filmique. Il perturbe la lisibilité du réel (pour le personnage) et de l’image (pour le spectateur) et voile le visible d’une surcouche, d’une « doublure du visible » pour reprendre le concept de Jacques Aumont. Le trauma se fait présence en errance dans le plan, comme un fantôme, ni tout à fait là ni tout à fait absent, et oscille, ainsi, entre deux temporalités : un passé révolu, un présent qui le répète. Cette esthétique de la discontinuité se retrouve jusque dans le montage, où le fragment devient un des principes du film.

Depuis les années 2010, le genre cinématographique de l’horreur semble se redéfinir, en jouant non plus uniquement sur la dimension corporelle (charnelle ou du choc spectatoriel) de la violence et de la peur mais impliquant des sources métaphysiques dont il ne décide pas de la véracité ou non. C’est à partir d’un corpus de films correspondant à ce genre que nous étudierons les modes de présences (d’apparitions, disparitions) du traumatisme et les conséquences destructives de l’après-coup.

Composition du jury

  • Fabienne COSTA, Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse
  • Sophie LÉCOLE-SOLNYCHKINE, Maîtresse de conférences, Université Toulouse - Jean Jaurès, Rapporteure
  • Nicholas MANNING, Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur
  • Anne-Marie PAQUET-DEYRIS, Professeure, Université Paris Nanterre, Examinatrice
  • David ROCHE, Professeur, Université Paul Valéry - Montpellier 3, Rapporteur

Directrice de thèse

Fabienne Costa
Litt&Arts, centre CINESTHEA

Soutenance de thèse d'Alice Laforêt – Lettres et arts spécialité langue française

Soutenance Centre ISA Le 21 décembre 2023
Complément date

9h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes (aile Z, RdC)

Connaissances de l’arbre au Moyen Âge. Savoirs et discours botaniques dans les encyclopédies, les herbiers et les textes agronomiques (XIIe-XVe siècle)

Résumé

Le Moyen Âge ne conçoit pas la botanique comme une discipline en soi. La période est pourtant féconde en ouvrages savants sur le monde végétal. Les encyclopédies, les herbiers et les textes agronomiques qui s’élaborent et se diffusent du XIIe siècle à la fin du XVe siècle consacrent leur propos aux plantes et à leurs usages. Ces textes présentent des structures textuelles comparables qui permettent de les réunir en un corpus cohérent. Si les usages pratiques (thérapeutiques, diététiques ou agronomiques) y occupent bien une place centrale, ces ouvrages ne limitent cependant pas leur propos à une approche purement utilitaire du végétal mais témoignent bien d’un intérêt porté aux plantes elles-mêmes. Tant les textes que l’iconographie botaniques participent de la construction d’un discours scientifique propre à la période. Cette étude se concentre sur l’une des catégories du monde végétal, celle de l’arbre. Celle-ci est envisagée par les naturalistes médiévaux dans la multiplicité des différentes espèces qui la peuplent et qu’il s’agit de nommer, de décrire et d’ordonner. Définir l'arbre est également un enjeu pour les auteurs de la période, qui révèle en filigrane les méthodes de travail des naturalistes médiévaux et les spécificités d’un corpus qu’on peut qualifier de botanique médiévale.

Composition du jury

  • Fleur VIGNERON, Maîtresse de conférences HDR, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse
  • Isabelle DRAELANTS, Institut de recherche et d'histoire des textes (CNRS), Rapporteure
  • Joëlle DUCOS, Sorbonne Université, Rapporteure
  • Serge KRIVOBOK, Université Grenoble Alpes, Examinateur
  • Laurence MOULINIER, Université Paris Nanterre, Examinatrice

Directrice de thèse

Fleur Vigneron
Litt&Arts, centre ISA

Soutenance de thèse de Hermann Essoukan Epée – Lettres et arts spécialité Arts du spectacle

Soutenance Centre CINESTHEA Le 21 décembre 2023
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Petite salle des colloques (aile G, 4e étage)

La Vision poétique du « Monde » dans les films-essais Méditerranée de Jean-Daniel Pollet, Sans soleil de Chris Marker et Asientos de François L. Woukoache

Résumé

La présente étude s’intéresse non seulement à l’idée d’un cinéma qui pense et participe à la pensée poétique, c’est-à-dire à l’idée de « la coulée du film qui s’apparenterait à celle de la pensée » pour parler comme Norman McLaren. Elle défend également l’idée d’un cinéma poétique et d’une poétique du cinéma axés sur une esthétique nouvelle de médiation et de création qui explore l’univers poétique. En plus de s’engager dans la définition d’un cinéma de poésie et d’une poétique du cinéma, cette étude entend contribuer à la compréhension de certains mécanismes esthétiques et artistiques qui affectent poétiquement l’attention des percept’acteurs (attention poétique) lorsqu’ils sont face aux effets et aux procédés filmiques. Des effets et procédés qui ne jouent plus sur des effets immersifs et déterminants comme on peut le voir dans les cinémas populaires, de divertissement, de narration, et dans les films documentaires, mais sur des indéterminations perceptives, sur « la promenade esthétique » pour parler comme Jean-Marie Schaeffer et sur la « poétique du désœuvrement ».

Les films-essais Méditerranée de Jean-Daniel Pollet, Sans soleil de Chris Marker et Asientos de François L. Woukoache, font naviguer les percept’acteurs – néologisme que nous employons à la place de spectateur, puisqu’il ne s’agit plus de spectacle dans ces films – dans une sphère atemporelle et les amènent à l’extérieur du temps, afin de briser la relation qu’ils entretiennent avec les films classiques et de proposer un regard nouveau de l’œuvre. Pour ces cinéastes de la poésie et de la mémoire, il s’agit de façon ambivalente de déraciner et d’ensevelir le mot, de bousculer les conventions et de rompre avec l’accoutumance à travers une vision poétique et « politique » au sens large (politico-historique) du monde, une esthétique nouvelle, un bricolage et braconnage artistique, engendrant une sorte de réinvention du langage.

Composition du jury

  • Didier COUREAU, Professeur, Université Grenoble Alpes, Directeur de thèse
  • Yves CITTON, Professeur, Université Paris 8, Examinateur
  • Antony FIANT, Professeur, Université Rennes 2, Rapporteur
  • Sonia KERFA, Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice
  • Thierry ROCHE, Professeur, Aix-Marseille Université, Rapporteur

Directeur de thèse

Didier Coureau
Litt&Arts, centre CINESTHEA

Programme PAUSE : l'expérience d'Oleksandr Volkovynskyi et d'Inna Volkovynska au sein de Litt&Arts

Conférence Recherche Le 15 décembre 2023
Complément date

15h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

MaCI
Amphithéâtre (1er étage)
339 avenue Centrale

Les chercheur·euses ukrainien·nes Oleksandr Volkovynskyi et Inna Volkovynska, accueilli·es au sein de Litt&Arts dans le cadre du programme PAUSE, présenteront leur expérience à l'UGA.

Oleksandr Volkovynskyi est docteur ès sciences philologiques, professeur au département de journalisme en Ukraine. Il travaille dans le domaine du journalisme et plus particulièrement sur la chronique. Il étudie la poétique de la chronique, son origine et développement, la formation de sous-genres, ses transformations de forme et de contenu. L’un des objectifs de sa recherche est une analyse comparative de la poétique de la chronique française et ukrainienne.

Inna Volkovynska est docteure en sciences philologiques. Ses recherches se sont concentrées sur les liens interlittéraires. Elle étudie les parallèles comparatifs entre la littérature française et ukrainienne, les particularités des traductions ukrainiennes de la poésie symboliste française. Elle travaille sur la question du transfert de code mélodique d’une littérature à une autre, et sur les transferts de concepts d'une littérature nationale à une autre.

Contact

delphine.rumeauatuniv-grenoble-alpes.fr (Delphine Rumeau)

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Voir l'article qui leur a été consacré dans la newsletter n° 37 de mars 2023.

La “crise” d’Hersant : voix féminine ventriloquée dans Renart le Contrefait

Séminaire Doctorants et doctorantes, MAiGRE, Recherche Le 12 décembre 2023
Complément date

17h30 - 19h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

MaCI
Salle 137 (1er étage)

Intervention de Madeline Tessier, étudiante de Master à McGill University (Montréal), dans le cadre de la séance 2 du séminaire doctoral de MAiGRE.

On a assez peu parlé du roman singulier que constitue Renart le Contrefait, une œuvre du XIVe siècle que l’on « redécouvre » encore (Baker et al., 2014), notamment depuis l’édition qu’en a fournie Corinne Pierreville en 2020. Notre communication entend se concentrer sur une particularité de l’œuvre qui a jusqu’ici assez peu interpelé la critique : à même ce mundus inversus où les « bêtes » s’approprient les traits d’humains, Hersant la louve — dans un passage que l’on peut considérer comme une véritable crise — renverse à son tour l’ordre du monde et résistent aux prescriptions de la doxa de l’époque (douceur, tempérance et obéissance) (Casagrande, 1991). Bouleversant les conceptions identitaires du genre, ce personnage féminin ira jusqu’à affirmer qu’elle « deüsse un hons [homme] estre » (v. 1150). Si ces mots surprennent par leur apparente modernité, une lecture approfondie du Contrefait montre que le texte hérite néanmoins des vues misogynes du milieu clérical et des recommandations de la pastorale de son temps sur la conduite féminine. Les paroles « novatrices » des femmes serviraient-elles alors à rapporter le discours phallocrate ambiant, donnant entre autres vie à la « malle femme » dont se plaint Matheolus au XIIe siècle ?

Nous nous proposons d’étudier les mécanismes qui permettent selon nous au narrateur-auteur du Contrefait de faire parler le « féminin » tout en en usurpant la voix. Il s’agira surtout de considérer ce témoignage de ventriloquie ou bien de travestisment discursif comme une manifestation d’ambiguïté narrative, le narrateur-auteur du roman s’appropriant les traits de la persona féminine d’Hersant afin de dire autrement sa misogynie et ainsi de réduire la femme au silence.

Madeline Tessier, étudiante de Master à McGill University (Montréal, Québec), est accueillie par l'UGA dans le cadre d'une Bourse de recherche Mitacs Globalink (recherche à l'extérieur du Canada). Elle y effectue un stage du 8 septembre au 15 décembre 2023, encadré par Corinne Denoyelle (RARE), sur le thème « Représentation matérielle des femmes : pour une analyse codicologique du Renart le Contrefait », avec des déplacements prévus à Paris (BnF) et Lyon.

En pratique

Séance organisée sur place et en ligne : lien Zoom (code secret : 724290).

Contacts

jeanne.mousnier-lompreatuniv-grenoble-alpes.fr (Jeanne Mousnier-Lompré)
gt-maigreatuniv-grenoble-alpes.fr (Comité d)gt-maigreatuniv-grenoble-alpes.fr ('organisation)

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Soutenance de thèse de Camille Page – Lettres et arts spécialité littératures française et francophone

Soutenance Centre CHARNIÈRES Le 11 décembre 2023
Complément date

14h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes (aile Z, RdC)

L’Édition Nationale des Œuvres complètes de Victor Hugo (1885-1895). Illustrer, raconter, célébrer

Résumé

Événement tout autant éditorial, artistique que culturel de la fin du XIXe siècle, l’Édition Nationale se situe néanmoins aux marges des études hugoliennes, de même qu’elle n’a que peu attiré l’attention des spécialistes de la bibliophilie et de l’histoire de l’art. Le projet est pourtant monumental. Pendant dix années, les éditeurs Jules Lemonnyer puis Émile Testard rassemblent environ deux cents artistes contemporains pour illustrer les œuvres complètes de Victor Hugo. Plus de deux mille gravures inédites sont ainsi publiées. En parallèle, Louis Ulbach et Camille Pelletan sont invités à composer un portrait saisissant de « l’homme siècle » (La Vie de Victor Hugo et Victor Hugo, homme politique). L’édition bibliophilique ambitionne donc de dresser un monument en l’honneur de l’auteur, mais aussi de proclamer la gloire de la production artistique de l’époque. 

Cette thèse se propose d’étudier un corpus hybride, entre texte et image, afin de comprendre comment l’édition illustrée tout à la fois accueille et fabrique des phénomènes de réception et de patrimonialisation de Hugo et de son œuvre au tournant du siècle. Ces pages explorent donc les liens complexes entre illustration, œuvres complètes, bibliophilie, récit, célébration et mémoire. Grâce au dépouillement d’archives inédites, la thèse commence par retracer l’histoire de l’Édition Nationale, de sa genèse jusqu’à son devenir dans divers espaces publics et privés, à l’exemple de la Maison de Victor Hugo à Paris qui s’en fait toujours aujourd’hui la chambre d’écho. Dans un second temps, elle interroge également les processus par lesquels l’édition façonne un imaginaire graphique des œuvres complètes hugoliennes, lequel interagit notamment avec les habitudes culturelles et visuelles des lecteurs-spectateurs de l’époque. Enfin, ce travail tend à démontrer que le récit à la fois historique, biographique et littéraire, qui naît de la rencontre du texte et de l’image, transforme l’édition en un « lieu de mémoire ». Le livre cristallise ainsi une mémoire collective centrée autour de Hugo et de son œuvre, inséparable d’un discours plus large sur l’histoire du siècle qui se constitue sous la Troisième République.

Composition du jury

  • Delphine GLEIZES, Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse
  • Gérard AUDINET, Conservateur général du patrimoine, Directeur des Maisons de Victor Hugo, Paris / Guernesey, Examinateur
  • Jean-Marc HOVASSE, Professeur, Sorbonne Université, Rapporteur
  • Marine LE BAIL, Maîtresse de conférences, Toulouse II - Jean Jaurès, Examinatrice
  • Claude MILLET, Professeur, Université Paris Cité, Rapporteure
  • Sylvain VENAYRE, Professeur, Université Grenoble Alpes, Examinateur

Directrice de thèse

Delphine Gleizes
Litt&Arts, centre CHARNIÈRES

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