Aller au contenu principal

Recherche

Emmanuel Ruben, l’écriture du territoire entre imaginaire et actualité

Appel à propositions Recherche Du 16 novembre 2022 au 30 janvier 2023
Complément date

Date limite d’envoi : 30 janvier 2023

Cet appel concerne une journée d'étude portant sur l'œuvre d'Emmanuel Ruben, co-organisée par É.CRI.RE et l'ENS de Lyon le 9 juin 2023 à l'Université Grenoble Alpes.

Emmanuel Ruben, né en 1980 à Lyon, est l’auteur de 13 livres : romans, nouvelles, essais, récits qu’il préfère appeler des textes de dépaysement ou d’arpentage plutôt que des récits de voyage, ainsi que des livres inspirés de l’histoire de sa famille, combinant autofiction, histoire collective et imaginaire. Géographe de formation, directeur artistique de la Maison Julien Gracq de 2017 à 2021, proche du collectif Inculte de 2015 à 2020, il s'est vu décerner le prix Nicolas Bouvier pour Sur la route du Danube en 2019, puis le prix des Deux Magots pour Sabre en 2020 ; son dernier roman, Les Méditerranéennes, librement et partiellement inspiré de l’histoire de sa famille maternelle en Algérie, a obtenu le Prix du Roman historique 2022 et a été retenu dans la sélection du Grand Prix du Roman de l’Académie française 2022 et dans la première sélection du prix Goncourt 2022.



Son œuvre est déjà l’objet de premières études scientifiques, inaugurées par la publication d’un riche dossier dans la revue Le Matricules des Anges, en 2019 – Emmanuel Ruben, le sentiment géographique –, où il livre sa vision de l’Europe et de son processus créatif.



C’est avant tout son rapport à l’écriture du territoire, traversée de tensions fécondes, que nous souhaitons approfondir le temps d’une journée embrassant l’un ou l’autre des massifs de l’œuvre. Ce sera l’un des enjeux de cette journée que d’inventorier tous les genres qui s’y mêlent et d’éviter toute assignation générique trop rigide.

Axes thématiques

1. Géographie imaginaire / littérature de terrain : une écriture en tension

2. Engagement et création : une écriture en tension entre actualité et imaginaire

3. Tension entre imagination poétique et imaginaire politique : une vision de l’Histoire ?

Modalités

Les propositions – d’environ 2 000 signes (espaces comprises) – sont à renvoyer avant le 30 janvier 2023 à anne-marie.monluconatuniv-grenoble-alpes.fr (Anne-Marie Monluçon) et liouba.bischoffatens-lyon.fr (Liouba Bischoff). Elles seront accompagnées d’une notice bio-bibliographique et préciseront l’affiliation et les coordonnées de leur auteur·e. 



Cette journée d’étude peut accueillir des propositions transversales (en littérature française ou comparée, ou d’autres disciplines).

Contacts

anne-marie.monluconatuniv-grenoble-alpes.fr (Anne-Marie Monluçon)

liouba.bischoffatens-lyon.fr (Liouba Bischoff)

Télécharger

Corpus, 2024 : La constitution de corpus en diachronie longue : méthodologies, objectifs et exploitations linguistiques et stylistiques

Appel à propositions Recherche Du 16 novembre 2022 au 15 janvier 2023
Complément date

Date limite d’envoi : 15 janvier 2023

Cet appel à contributions, proposé par Litt&Arts et le laboratoire LiDiLEM suite au colloque “La constitution de corpus en diachronie longue : méthodologies, objectifs et exploitations linguistiques et stylistiques”, concerne le numéro à paraître en 2024 de la revue Corpus.

Les axes thématiques proposés peuvent se situer dans une perspective à la fois rétrospective (quel a été l’apport des corpus diachroniques ? comment valoriser les corpus constitués au cours des dernières décennies ?) et prospective (quels sont les défis théoriques et méthodologiques qui attendent la recherche en diachronie à l’ère des humanités numériques et des corpus outillés ?).

Les réflexions pourront s’appuyer sur des corpus en langue française ou en langue étrangère :

  • Axe 1 – La constitution d’un corpus
  • Axe 2 – Effectuer des recherches avec les corpus constitués

Modalités

La soumission se fait en trois étapes (langues acceptées : français et anglais) :

  1. Résumés (500 mots, bibliographie non comprise), date limite : 15 janvier 2023 ; Notification aux auteurs (résumés) : 30 janvier 2023
  2. Article complet (env. 30 000 signes espaces comprises), date limite : 16 avril 2023 ; Notification aux auteurs (articles expertisés) : 30 juin 2023
  3. Article révisé (mise en page minimaliste, corps Times New Roman 12, titres en gras, format .doc(x) ou .dot), date limite : 1er octobre 2023
  4. Publication : janvier 2024 

Contacts

corinne.denoyelleatuniv-grenoble-alpes.fr (Corinne Denoyelle)
julie.sorbaatuniv-grenoble-alpes.fr (Julie Sorba)
olivier.kraifatuniv-grenoble-alpes.fr (Olivier Kraif)
adam.renwickatuniv-grenoble-alpes.fr (Adam Renwick)

Télécharger

Les Lettres de Cratès sont-elles vraiment cyniques ?

Séminaire Recherche, TRANSLATIO Le 25 novembre 2022
Complément date

10h30 - 12h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Petite salle des colloques (aile G, 4e étage)

Quatrième séance du séminaire TRANSLATIO avec l'intervention de Frédéric Junqua (UMR Litt&Arts).

La question insoluble posée par ce titre sert de point de départ à une réflexion sur la place et le statut des Lettres de Cratès au sein de la tradition cynique, à travers l’examen des diverses stratégies de défense de la mendicité (pratique « séparative » du cynisme) qu’elles déploient.

Répondant : Florian Barrière

Contact

malika.bastinatuniv-grenoble-alpes.fr (Malika Bastin)

En savoir +

Quand le cirque se raconte – Séance de synthèse

Séminaire Quand le cirque se raconte, Recherche Le 24 novembre 2022
Complément date

14h00 - 18h00

Complément lieu

Théâtre et cinéma Georges Simenon
Salle Cadet
Place Carnot
93110 Rosny-sous-Bois

Le séminaire itinérant “Quand le cirque se raconte : paroles et voix plurielles du cirque. Mémoires, histoires, archives” arrive à termes : une séance de synthèse est organisée pour présenter les premières conclusions de cette recherche et la publication qui en sera issue.

Ce cycles de séminaires est parti du constat de la persistance du manque de (re)connaissance de la culture du cirque ancienne comme actuelle en particulier dans le champ académique, du constat de la rapidité de l’oubli des artistes et des formes de cirque, mais aussi de la profusion et de la richesse des productions artistiques et culturelles circassiennes (spectacles et festivals, ainsi qu’écrits, récits, dessins, enregistrements, réalisations numériques, etc.). À travers les différentes séances, l'objectif était donc d’écouter ce que les artistes racontaient dans leurs productions (formes scéniques, visuelles, textuelles, numériques, etc.) avec les moyens et la culture du cirque :
 

  • ce que les personnes dont le cirque est le quotidien racontaient de leurs métiers, de leurs pratiques, de leur milieu artistique et culturel, par le biais des productions qui entourent leurs activités artistiques : carnets, livres, radio, fil instagram et facebook, etc.
  • ce que cette culture circassienne proposait comme récit de soi, du monde et des relations aux autres. Quelles fictions, quels imaginaires, quelles visions du monde les corps et les voix inscrits dans les pratiques circassiennes permettaient-ils de façonner ?

Ce cycle s'est inscrit dans la continuité des recherches menées au Cnac dans le cadre du chantier « Terminologie » de la chaire ICiMa, ainsi que des projets de recherche sur le cirque menés à l’Université Grenoble Alpes : « Poétique des (des)équilibres » soutenu par la SFR Création et Archives plurielles de la scène porté par l’axe 3 de l’UMR Litt&Arts. Les rencontres et les échanges entre le Cnac, l’UMR Litt&Arts, mais aussi les laboratoires partenaires (laboratoire LLA-CRÉATIS de l’université Toulouse - Jean Jaurès) et l’Ésacto'Lido ont permis de structurer un peu plus le champ des études en arts du cirque.

Séminaire Quand le cirque se raconte séance de synthèse
© Samatha Legall pour l’ENACR, 2022

Contact

marion.guyezatuniv-grenoble-alpes.fr (Marion Guyez)

Télécharger

En savoir +

Tu imagines Jean-Daniel Pollet (le parti pris de la création)

Colloque Recherche, Culture Du 1 décembre 2022 au 2 décembre 2022
Complément date

8h30 - 18h00 le 01/12
9h00 - 17h00 le 02/12

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison de la Création et de I'Innovation (MaCI)

– Le 01/12
Le matin : Live Arts Lab - Salle C5 (RdC)
L'après-midi : Salle de cinéma 220 - Sonimage (2e étage)

– Le 02/12
Salle de cinéma 220 - Sonimage (2e étage)

À travers ce colloque organisé par CINESTHEA, il s’agira de montrer la force de vie – qui perdure et perdurera – de l'œuvre fondamentale de Jean-Daniel Pollet, le plus secret des grands cinéastes de la modernité.

Ce colloque prend une forme singulière : axé sur la création d’un cinéaste, la création en collaboration avec ce cinéaste, la création autour du cinéaste, il veut faire la synthèse d’expériences riches et originales et tout à la fois ouvrir sur l’actualité de la recherche la plus contemporaine le concernant. Il est consacré à Jean-Daniel Pollet, l’un des plus grands cinéastes français de la modernité. Né en 1936 et disparu en 2004, il occupe en effet une place très particulière au sein du cinéma d’auteur (il a été remarqué par les plus grands cinéastes, comme Jean-Luc Godard, et s’est situé en marge de la Nouvelle Vague, réalisant par exemple l’un des courts métrages du film collectif Paris vu par).

Cinéaste auteur de vingt-quatre films (du court métrage au long métrage), il a mis en avant le film-essai (même s’il a fait quelques expériences très différentes du côté de la réinvention d’un cinéma burlesque contemporain), et a noué des liens primordiaux avec la littérature dans les voisinages, d’abord, de la revue Tel Quel, en collaborant avec Philippe Sollers qui a écrit pour son film manifeste Méditerranée, a proposé une version du texte de Bassae, et a contribué à Contretemps aux côtés de Julia Kristeva ; avec Jean Thibaudeau – 1935-2013 – pour Tu imagines Robinson, La Femme aux cent visages, Au père Lachaise, ou quelques passages de Dieu sait quoi ; et en puisant directement dans les textes de Jean-René Huguenin et de Jean Cayrol qui ont été proches de la revue. Dans un autre registre littéraire, Le Horla de Maupassant a donné lieu à une adaptation. Mais c’est surtout la poésie, omniprésente, qui est au cœur de l’œuvre de Pollet. Francis Ponge – figure d’ailleurs admirée par Tel quel – lui a rendu un vibrant hommage à la sortie de Méditerranée, tandis que Pollet a consacré un de ses films à sa poésie : Dieu sait quoi. Il a aussi célébré la poésie de Yannis Ritsos dans Mélodies sur une corde (Trois jours en Grèce), celle de Nikos Kazantsaki (romancier et poète) dans Le Soleil et l’ombre : pour Nikos Kazantsaki, de même que celle de Mas Felipe Delavouët, poète occitan, dans le film L’Arbre et le soleil, en plus de convoquer et de citer des poètes fondateurs de la modernité tels qu’Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire, ou St-John Perse…
 
Marqué par la philosophie de Lucrèce et la pensée de Pétrarque, Pollet a arpenté les territoires géographiques et mentaux de la Méditerranée, faisant dialoguer antiquité et contemporanéité, comme en témoignent Méditerranée, Bassae, L’Ordre, mais aussi Trois jours en Grèce, Dieu sait quoi et Ceux d’en face formant une trilogie autour de sa maison de Cadenet, à laquelle on peut ajouter Jour après Jour. Des liens essentiels aux arts, à la peinture, à l’architecture, à la statuaire sont présents. Son cinéma est un regard porté sur le monde : depuis les profondeurs historiques jusqu’aux bouleversements du présent, il effectue un travail de mémoire essentiel. Ses films sont aussi marqués par le jeu de grands acteurs tels que Laurent Terzieff, Claude Melki, Maurice Ronet ou Michael Lonsdale (qui imprègne de sa présence vocale, puis physique, ses deux derniers films).

Pollet est le plus secret des grands cinéastes de la modernité et il semble primordial, dix-huit ans après sa mort de revenir sur son œuvre et de démontrer son actualité.

Le présent colloque s'inscrit dans le programme « Zones politiques et poétiques du cinéma » du centre de recherche CINESTHEA de l’UMR Litt&Arts.

► EN LIEN AVEC LE COLLOQUE

Soirée de projection le 1er décembre à 20h00 à la Cinémathèque de Grenoble :
« Retour aux sources (1958-1963) », avec la projection des films Pourvu qu'on ait l'ivresse / Gala / Méditerranée

Pendant la durée du colloque, la librairie L’Entre-images (la petite librairie du cinéma), située 4 rue Jean-Jacques Rousseau à Grenoble, présentera des ouvrages en relation avec le colloque.

Contacts

didier.coureauatuniv-grenoble-alpes.fr (Didier Coureau)

celia.jerjiniatuniv-grenoble-alpes.fr (Célia Jerjini)

hermann.essoukan-epeeatuniv-grenoble-alpes.fr (Hermann Essoukan-Epée)

kieran.puillandreatuniv-grenoble-alpes.fr (Kieran Puillandre)

Partenaires

Grenoble INP - UGA

CROUS

ED LLSH

Litthésarts

Cinémathèque de Grenoble

L'Entre-images (la petite librairie du cinéma)

AFFICHE



coll_jd.pollet-dec2022_affiche.jpg

Le traducteur face aux défis de la langue : entre reproduction et nouvelle construction d'imaginaires

Séminaire L'imaginaire des langues, Recherche Le 24 novembre 2022
Complément date

10h30 - 12h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Salle des Actes (aile Z, RdC)

Intervention d'Emanuela Nanni (Université Grenoble Alpes) dans cette séance du séminaire organisé par ISA.

Cette séance sera consacrée à la traduction comme pratique et objet de la pensée, ainsi que comme espace irréductible d’une confrontation qui ne peut pas aboutir, s’il s’agit d’un véritable dialogue, à un paradigme d’équivalences et de superpositions parfaites d’imaginaires. Au sein de cette réflexion, une place privilégiée sera donnée à la traduction poétique, enjeu délicat et controversé depuis toujours.

Emanuela Nanni est Maîtresse de conférences à l’UGA et a une double formation de traductrice (diplômée de la Scuola Superiore di Lingue Moderne per Interpreti e Traduttori, Università di Bologna) et italianiste.  Ses recherches portent sur la traduction poétique et la poésie italienne contemporaine, ainsi que sur l’histoire et la théorie de la traduction. Elle s’intéresse également à la traduction en adoptant une approche comparatiste et intersémiotique.

Contacts

filippo.fonioatuniv-grenoble-alpes.fr (Filippo Fonio)
martina.boliciatuniv-grenoble-alpes.fr (Martina Bolici)
chiara.zambelliatuniv-grenoble-alpes.fr (Chiara Zambelli)

En savoir +

Hélène Gaudy dialogue avec Marguerite Duras

Séminaire Femmes d'hier - femmes d'aujourd'hui, Recherche Le 23 novembre 2022
Complément date

17h30 - 19h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

À travers ce dialogue imaginaire, l'auteure contemporaine Hélène Gaudy tentera de raviver le legs de cette figure marquante de la littérature.

La lecture de Marguerite Duras est de celles qui laissent une marque profonde. Pourtant, sa figure est si prégnante, si écrasante, qu'on peut croire qu’on la connaît par cœur tout en oubliant de la lire, de la relire. Peut-être pourrait-on esquisser un parcours parallèle, qui ne cherche pas l’exhaustivité mais tisse des détails, des motifs : relire Duras comme on retourne dans un lieu où l’on a déposé des secrets, tenter de raviver le legs de son écriture qui n’a pas seulement influencé la littérature mais aussi un certain regard sur le monde. 

Hélène Gaudy est romancière et essayiste. Elle fait partie du collectif Inculte et, dans ce cadre, a participé à des publications collectives (Devenirs du roman, vol. 2, collectif Inculte, 2014). Elle a fait paraître en 2016 Une île, une forteresse (Inculte) et en 2019 Un monde sans rivage (Actes Sud). Elle est aussi auteure de littérature jeunesse.

Contact

Catherine.Marietteatuniv-grenoble-alpes.fr (Catherine Mariette)

En savoir +

AFFICHE

semfemmes_h.gaudy_affiche.jpg

Portraits de maudits (XXe-XXIe siècle)

Colloque Centre CHARNIÈRES, Recherche Du 18 novembre 2022 au 19 novembre 2022
Complément date

13h30 - 17h30 le 18/11
9h30 - 17h00 le 19/11

Complément lieu

– Le 18/11
ENS - PSL
Campus Jourdan
Salle Rebérioux
48 boulevard Jourdan
75014 Paris

– Le 19/11
ENS - PSL
Salle Paul Celan
45 rue d’Ulm
75005 Paris

Co-organisé par CHARNIÈRES, ce colloque consacré aux “maudits” depuis la fin du XIXe siècle explorera un autre versant de l'imaginaire de la malédiction : la voie matérielle des images.

L’ouverture de la notice consacrée par Verlaine, en 1884, au premier des « Poètes maudits », Tristan Corbière, fait flotter une incertitude autour d’une notion appelée à passer à la postérité : « C’est Poètes Absolus qu’il fallait dire », précise le poète de Sagesse, avant d’ajouter un peu plus loin : « Absolus par l’imagination, absolus dans l’expression, absolus comme les Reys netos des meilleurs siècles. » Cette redéfinition liminaire, postromantique, cristallise l’ambiguïté fondamentale qui entoure un titre hérité d’une longue tradition, et qui tient davantage de la formule ouverte, de l’étendard hissé à grand fracas, que d’une promesse de définition stable de la « malédiction » littéraire. Le succès de la formule n’en a pas moins érigé le « poète maudit » en figure mythique, puis en poncif d’un certain imaginaire de la poésie moderne, héritier en cela d’une tradition que Jean-Luc Steinmetz avait explorée en 1982 (« Du poète malheureux au poète maudit [réflexions sur la constitution d’un mythe] », Œuvres critiques, vol. VII, n° 2, p. 75-86), dans un article fondateur.

La critique récente s’est attachée à combler cette lacune notionnelle en interrogeant la constitution et l’affermissement d’un imaginaire de la malédiction, depuis la seconde moitié du XVIIIe siècle jusqu’à la fin du XXe siècle (P. Brissette, La Malédiction littéraire. Du poète crotté au génie malheureux, PU de Montréal, 2005 ; P. Brissette et M.-P. Luneau [dir.], Deux Siècles de malédiction littéraire, PU de Liège, 2017), essentiellement en termes de mythologie, positive ou négative, et d’approche de postures d’écrivain ou de « scénographies auctoriales » (José-Luis Diaz). 

En intégrant les apports de ces réflexions, le colloque que nous consacrons aux « maudits » depuis la fin du XIXsiècle voudrait explorer un autre versant de cet imaginaire de la malédiction : la voie matérielle des images, à laquelle Verlaine, qui avait sollicité des gravures de Thomas Blanchet pour illustrer la première édition des Poètes maudits (1884) et de Manuel Luque pour la seconde (1888), accordait une importance de premier plan. C’est par elle que se perpétue l’imaginaire de la malédiction au XXe siècle. La parution chez Seghers, en 1972, de l’anthologie Poètes maudits d’aujourd’hui. 1946-1970, en atteste la persistance, bien au-delà de la cristallisation fin de siècle : gravures, représentations picturales, ou encore portraits photographiques semblent œuvrer à la diffusion d’une certaine idée de la malédiction, qui réclame un questionnement spécifique. Les liens que nouent avec cette iconographie les mises en scène de la malédiction littéraire, notamment dans les romans de la vie littéraire comme l’Anicet d’Aragon (1921), participant d’un « romanesque des lettres » (Michel Murat), pourront être abordés, de même que des entreprises éditoriales significatives comme l’aventure de la collection puis de la maison d’édition Le Soleil noir (1950-1983). L’approche de ces « portraits de maudits » se voudra enfin ouverte aux traitements iconographiques des phares de la poésie moderne (Baudelaire, Rimbaud et Verlaine surtout, ou encore Lautréamont et Germain Nouveau), au XXe siècle, et aux dispositifs éditoriaux qui orchestrent la diffusion de leurs œuvres. 

Contact

adrien.cavallaroatgmail.com (Adrien Cavallaro)

Télécharger

AFFICHE


coll_portraits-maudits_affiche-cadre.jpg

Eustache Deschamps : facettes d’un poète du XIVe siècle

Journée d'étude Recherche Le 18 novembre 2022
Complément date

9h00 - 16h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Cette journée d’étude, co-organisée par Fleur Vigneron (ISA), propose d’explorer l’œuvre d’Eustache Deschamps qui se caractérise par une extrême variété de tons, de propos et de formes.

Elle est destinée non seulement aux agrégatifs, mais aussi à toute personne s’intéressant plus largement à la littérature et à la culture médiévales.

Programme

— 9h00
Introduction par Fleur Vigneron (Université Grenoble Alpes)
— 9h15
Miren Lacassagne (Université Bordeaux Montaigne) : « Amour au “second degré” dans l’œuvre d’Eustache Deschamps »
— 10h25
Camille Brouzes (Université de Rouen Normandie) : « “Le temps passé ne mettez en oubli” : le passé dans les poèmes d’Eustache Deschamps »
— 11h15
Joëlle Ducos (Sorbonne Université) : « Arts et savoirs chez Eustache Deschamps »

Pause déjeuner

— 14h00
Thierry Lassabatère (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) : « Temps passés, temps présents, temps futurs : entre histoire et prophétie, le temps chez Eustache Deschamps »
— 14h50
Corinne Denoyelle (Université Grenoble Alpes) : « Eustache Deschamps : les poèmes dialogués »

Fin des travaux vers 16h00

Contact

fleur.vigneronatuniv-grenoble-alpes.fr (Fleur Vigneron)

Télécharger

Partenaire

AFFICHE

je_eustachedeschamps-nov2022_affiche.jpg

Soutenance de thèse de Marielle Devlaeminck – Lettres et arts spécialité littératures française et francophone

Soutenance Recherche Le 25 novembre 2022
Complément date

13h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

« Publicques theatres ». Poétiques et dramaturgies du théâtre politique d'expression française (XVe-XVIe siècles)

Résumé

Les histoires du théâtre politique tendent à éviter l’étude du corpus médiéval : des formes de théâtre politique sont mises au jour pour les corpus antiques, puis renaissants, classiques, baroques, modernes, mais l’étude de ce phénomène semble toujours repoussé pour le Moyen Âge, sans doute en raison du caractère fragmentaire du corpus où les textes sont souvent privés de contexte et les occasions décrites dans les archives exemptes du texte de la représentation. L’exploration du corpus dramatique – pièces de théâtre et archives documentaires – en langue française des XVe et XVIe siècles permet pourtant la mise en évidence d’une corrélation forte entre l’écriture et la représentation théâtrales d’une part et la communication politique d’autre part.

Le politique se loge aussi bien dans les textes aux tonalités polémiques ou iréniques que dans les représentations et leurs occasions de jeu : entrées royales, mariages, processions urbaines. Célébrant la concorde sociale, mettant en scène des discordes variées, adoptant une posture offensive contre l’ennemi ou occupant l’espace public de discours variés, ces spectacles ont tous en commun d’avoir une agency (agentivité) sur le spectateur. L’objet de notre étude est d’explorer les mécanismes du langage et de la mise en scène qui permettent à ces spectacles d’avoir une influence sur les publics qu’ils touchent à l’aide d’une sélection variée de pièces en langue française telles le Jeu du Prince des sots de Pierre Gringore, la Farce de Pattes-Ouaintes, le Mystère du Siège d’Orléans, la Bergerie des bergers gardant l’Agneau de France, ou encore les histoires romaines issues des processions de Lille au XVe siècle.

La première partie de ce travail est consacrée à des réflexions d’ordre épistémologique : la mise en place d’une définition du politique et la mise en place d’un outillage conceptuel permettant de l’étudier dans le théâtre des XVe et XVIe siècles. Empruntant aux études rhétoriques les outils permettant l’analyse de la construction du discours, aux études linguistiques les structures relationnelles permettant l’analyse du discours et des médias, aux études culturelles les notions d’hégémonie culturelle et de cité, nous proposons ici un premier sondage dans notre corpus en cherchant les concepts les plus adaptés à son exploration.

La deuxième partie de l’ouvrage est consacrée à l’étude des formes de représentation permettant l’épanouissement d’un discours politique. L’exploration de deux univers de représentation (l’univers pastoral et l’univers antique du théâtre historique) permet ainsi de mettre en évidence l’existence, aux XVe et XVIe siècles, de deux stratégies de communication pour dire le politique : la parabole et l’allégorie. Si la dernière a déjà été abondamment explorée par les chercheurs, la première est en revanche restée plus marginale dans le discours critique sur le théâtre en moyen français.

La dernière partie, enfin, est consacrée aux mécanismes supportant l’agency (agentivité) du spectacle. L’étude des personnages en tant que supports et modalisateurs de communication et l’exploration de la communication sensible et émotionnelle véhiculée par la mise en scène permettent conjointement d’ouvrir des hypothèses sur le mode de fonctionnement poétique et dramaturgique de ces spectacles politiques de la fin du Moyen Âge.

L’ouvrage, enfin, est accompagné de la transcription d’un corpus de textes encore inédits figurant dans le corpus d’étude, la Moralité des trois états, la Couvée des Anglais, les Deux Eclogues ou bergeries, ainsi que l’Eclogue des deux bergers de Ferrand de Bèze.

Composition du jury

  • Estelle DOUDET (Professeure, Université Grenoble Alpes, Directrice de thèse)
  • Marie BOUHAÏK-GIRONÈS (Chargée de recherches CNRS, centre Roland Mousnier, Rapporteure)
  • Katell LAVÉANT (Professeure, Utrecht University, Rapporteure)
  • Malika BASTIN-HAMMOU (Professeure, Université Grenoble Alpes, Examinatrice)
  • Mathieu FERRAND (Maître de conférences, Université Grenoble Alpes, Examinateur)
  • Tiphaine KARSENTI (Professeure, Université Paris Nanterre, Examinatrice)

Directrice de thèse

Estelle DOUDET

Litt&Arts, centre ISA

S'abonner à Recherche